lundi 19 décembre 2011

Cher Père Noël

Il est plus que temps que je vous adresse ma missive pour que, sous le sapin, tout le monde trouve son bonheur. Je sais que notre climat ne se prête pas vraiment au traineau tiré par les rennes et je vous suggèrerais donc, au vu du temps d'aujourd'hui, plutôt une barque tirée par des mérous ou un pédalo qui vous permettront de circuler aisément en tout point de l'île. En ce qui concerne votre tenue, je ne saurais trop vous recommander de faire un beau cadeau à la Mère Noël pour qu'elle consente enfin à abandonner la houppelande en fourrure et vous confectionne enfin un magnifique combishort rouge et blanc. Elle n'aura qu'à utiliser les modèles pré-existants dans les magasins singapouriens pour créer son propre patron. Faites fi des moqueries de vos lutins et  troquez donc vos bottes en cuir pour de belles tongs en plastiques, vous y gagnerez en terme d'odeurs corporelles et de confort, c'est sûr ! Pour votre arrivée chez nous, ne cherchez pas la cheminée mais utilisez l'ascenseur, ce sera beaucoup plus pratique que les tuyaux de la clim' qui se sont révélés un peu étroits pour votre corpulence.
Cher Père Noël, venons-en à l'essentiel : les cadeaux. Pour les enfants, je me suis portée volontaire pour vous simplifier la tâche et ai déjà stocké de nombreux paquets vous évitant ainsi la fabrication et le transport de ces derniers. En compensation, vous pouvons donc me faire directement un virement bancaire pour les différents jouets, livres et autres babioles accumulés lors de ces dernières semaines dans un élan d'anticipation que je qualifierais (en toute modestie bien sûr) de remarquable. Je vous communiquerai le montant par e-mail mais, sil vous plaît, n'oubliez pas de me verser ces sous comme vous l'avez malencontreusement et curieusement omis de le faire ces dernières années. En ce qui me concerne, j'ai quelques requêtes à vous refaire. Elles ne sont certes pas toujours très concrètes mais si, le cas échéant, vous pouviez les communiquer à qui de droit, je vous en serais très reconnaissante. Tout d'abord, merci de faire en sorte que le chef du mâle n'ait pas d'idée farfelue pour notre prochaine destination du genre Moscou, le Congo ou Amiens, le mieux serait même qu'il nous oublie encore un peu à Singapour... Pas longtemps hein, juste 1 an, ce serait bien... Ensuite, si vous-même ou l'un de vos lutins avait une recette magique pour contrer les effets néfastes de la pré-adolescence -poudre à bonne humeur, potion de bonne volonté, machine à mots gentils,  etc.-, n'hésitez pas à prendre un paquet familial, nous en avons vraiment grande utilité. Enfin, sachez que je ne dis pas non à des trucs de filles, genre petit paquet avec un truc qui brille dedans... Ah, j'oubliais... Pour le mâle, il n'y a besoin de rien : et oui, il m'a MOI !
D'avance, merci pour tout.

PS : il y aura un morceau de bûche pour vous, à côté du sapin. Et oui, on tient à nos traditions même si la mague devrait avoir remplacé la crème de marron.

jeudi 15 décembre 2011

Taxis

Une légende urbaine raconte qu'à Singapour les taxis sont bon marché... Faux ! Certes bien moins cher qu'en France mais leur coût est loin d'être négligeable en usage régulier. Je ne m'étendrai pas aujourd'hui sur les différentes catégories de tarif qui méritent un post à elles seules mais sachez qu'actuellement la colère gronde car les prix viennent d'augmenter. Alors petit retour sur mon expérience des taxis singapouriens.
Sur l'île, ce sont 25 000 taxis qui sillonnent le pays : rouge, bleu, jaune, blanc selon la compagnie, ils ont sur leur toit un petit affichage lumineux : vert, le chaland peut se mettre à agiter mollement sa main sur le bord de la route et le chauffeur envisager de s'arrêter ; rouge : le taxi est déjà utilisé ou réservé, inutile de se fatiguer, on peut garder sa main dans sa poche en scrutant l'horizon et le prochain signal vert. Mais attention, pas si simple que ça d'attraper un taxi car le chauffeur n'est pas toujours conciliant...
Exemple 1 : il est 16h00, vous partez chercher votre enfant à une quelconque activité sportive que, bêtement, vous n'avez pas choisi à distance piéton-compatible (car comme vous n'êtes pas une vrai tai-tai, vous n'avez pas de voiture) ; les signaux verts défilent mais ne s'arrêtent pas, malgré votre bras tendu dont l'agitation annonce une hystérie grandissante car le coach poireaute déjà, seul avec votre enfant au bord du terrain/de la piscine... Dommage, c'est l'heure du changement d'équipe ("shift"), mauvaise pioche, ils ne s'arrêteront pas, prenez le bus !
Exemple 2 : il est 22h00, vous devez retrouver des amis dans un bar et, pressentant une consommation de spiritueux et connaissant le peu de flexibilité des autorités singapouriennes quant au degré d'alcool dans le sang, vous décidez de faire appel à nos amis les taxis. Vous vous placez judicieusement à un endroit stratégique censés regorger de taxis, vous vérifiez qu'il n'y a pas quelqu'un 50 m en amont de vous qui pourrait vous piquer votre véhicule, vous agitez gracieusement votre jolie main... Echec total : on vous ignore superbement, y compris quand vous venez frapper à la vitre d'un taxi (signal vert) arrêté au feu. Les chauffeurs préfèrent à cette offre spontanée de course un parcours erratique dans les rues en attendant le toujours plus lucratif "phone booking" soient 2,50 ou 3,50$ qui s'ajoutent au prix de la course. Sachant que ce phone booking ne viendra peut-être pas avant 2h, la logique commerciale du chauffeur de taxi laisse perplexe... Dans ce cas, vous pouvez traiter de tous les noms d'oiseaux ces chauffeurs mal-aimables qui s'appliquent surtout à ne pas croiser votre regard courroucé et il ne vous reste plus qu'à prendre le MRT.
Exemple 3 : vous avez rendez-vous avec quelqu'un d'important, vous êtes joliment habillé(e) avec des chausssures qui ne sont pas des tongs en plastique. Vous aviez prévu d'y aller en taxi et même de le réserver 10 min avant votre départ (merci le SMS booking). Mais, mais, mais... il pleut ! Dans ce cas, pas un taxi libre en vue et l'opératrice finit en général par renvoyer un message du type : "there is no available taxi in your area, please try again in 10 min". Raaah, vous serez donc en retard, vous aurez tout cochonné votre joli pantalon avec l'eau des trottoirs, voire aurez subi un petit éclaboussement en règle de la part d'un chauffeur de bus indélicat (vous ai-je déjà parlé des chauffeurs de bus, ces êtres courtois et raffinés ?) et arriverez suant et soufflant, des auréoles de sueur sous les bras (car ce n'est pas parce qu'il pleut qu'il ne fait pas chaud), à votre rendez-vous qui lui considèrera d'un air un peu entendu votre tenue négligée...
Exemple 4 : après une folle soirée se terminant à une heure extrêmement tardive (genre 9h30-9h45), vous arrivez réussi à amadouer un taxi (cf ex 2) pour qu'il vous prenne alors qu'il rentre chez lui. Vous avez fait vos yeux de cocker, éventuellement mis en avant les attributs physiques dont vous disposez, et expliqué que vous habitez sur sa route, qu'il peut vous lacher très facilement sans se détourner : il cède dans son immense mansuétude et vous laisse monter dans son véhicule à l'odeur indéfinissable. Ah, vous êtes dedans, soulagée d'être enfin assise sur ces sièges en skaï qui ont connu des jours meilleurs et là, l'interrogatoire commence : Pourquoi êtes-vous toute seule ? Qui s'occupe des enfants (sous-entendu mère indigne) ? Vous travaillez ? Non ? et votre mari, il fait quoi ? Et vous avez des enfants ? Combien ? Ah, 2 garçons (la fille on s'en fout de toute façon), c'est bien.....  OK, n'en jetez plus, vous pouvez me droper là, je vais finir à pied...

Alors, les taxis, solution de facilité ???? A vous de juger...

lundi 12 décembre 2011

A ne pas prendre avec des baguettes

Novembre, c'était la Toussaint en France, les chrysanthèmes dans les cimetières, la goutte au nez, la pluie froide sur le trottoir parisien, les chataîgnes dans les forêts et les premiers feux dans la cheminée. Ici, pour nous, c'était le début de la "rainy season" et qui dit "rainy", dit "très très très mouillée". Depuis, décembre est arrivé avec ses décorations régulièrement douchée par des averses monstrueuses. Singapour est humide certes mais pendant la saison des pluies, nous évoluons quasiment en milieu sub-aquatique : le soleil perce rarement, il pleut à verse tous les jours, de préférence à l'heure de la leçon de tennis des enfants ou à chaque fois que j'ai besoin de prendre un taxi, véhicules systématiquement invisibles et injoignables dès la première goutte d'eau.  Dans ce cas, le problème du déplacement en taxi n'admet qu'une solution : prendre le bus ! Corollaire à la pluie, l'eau de la piscine est froide (oui, je sais la vie est dure) et il fait parfois presque frais, si frais que même parfois on frissonne en short et en tongs... Et là mon cerveau s'emballe : 30 et quelques années de vie dans un pays au climat contrasté et beaucoup trop rigoureux selon mes propres critères thermiques ont visiblement laissé des séquelles pavloviennes.  Frais et ciel gris = presque froid = hiver approximatif = nourriture revigorante  = pot au feu, raclette ou boeuf bourguignon !!! Je sais, c'est n'importe quoi mais visiblement toute la famille est dans le même cas. Alors hier, après une longue journée de grisaille, ce fut raclette avec quasi-évanouissement de la nounou de retour de son day-off  en raison de l'odeur mais épanouissement total des enfants et du mâle en manque de montagnes ! Nostalgie, quand tu nous tiens...

jeudi 8 décembre 2011

Noël aux balcons

Cela fait déjà des semaines que Noël se prépare. Depuis novembre, les décorations ont envahi Orchard Road pour un Christmas blooms, un événement décrit sans emphase aucune comme "une transformation magique d'Orchard Road en un jardin de lumières scintillantes, [...] immergeant les visiteurs dans un monde enchanté de beauté légère" (sic). Tout cela ne serait pas bien grave, si, parallèlement à ce plaisir des yeux, ne s'ajoutait pas une peste auditive récurrente : les chansons de Noël ! Hier, une urgence shopping m'a fait me déplacer dans les malls... Entre les fanfreluches à la Singapourienne qui sont des championnes du porté de frou-frou, de noeud-noeud, de pois, de rubans et de paillettes (tout cela pouvant être sur le même vêtement), les remarques perfides des vendeuses ("bigger size for you, better huh!") et la scie des "we wish you a merry christmas", impossible de se concentrer sur une quelconque recherche, aussi précise-soit-elle. Je ne sais si Jingle Bells passé en boucle a un effet constricteur sur la carte bleue mais toujours est-il que je suis revenue bredouille et me suis rabattue sur la petite robe noire, vous savez, celle du fond du placard qu'on a toutes mais qui est selon les cas trop courte/trop habillée/pas assez classe. Bilan des courses, un après-midi de perdu  et une tenue pour la soirée un peu approximative... Vraiment je suis trop nulle en shopping... Vous croyez que je vais arriver à conserver mon statut de femme d'expat avec de telles carences professionnelles ?

dimanche 4 décembre 2011

Face de Bouc

Je dois avouer quelque chose, quelque chose de quasiment honteux à notre époque du tout-numérique : malgré le fait que je tienne un blog, malgré le fait que je me débrouille plutôt honnêtement sur un ordinateur, malgré le fait que je sache utiliser les mots streaming ou podcast à bon escient, je n'ai pas de compte Facebook, encore moins de Twitter et je n'ai même pas jeté un oeil à Google+You. Je n'ai ni "amis", ni "followers", je n'ai pas gadget "thumb high" sur mon blog... Je sais, je sais, certains me diront que je suis arriérée pour ne pas avoir un mur Facebook avec des tas de photos floues de gens qui n'ont pour la plupart pas demandé à être dessus, quasiment lobotomisée du cervelet pour ne pas informer tous mes amis de tous mes faits et gestes et de mon menu au food-court... A tous ceux-là, je répondrais que je revendique haut et fort mon réactionnisme face aux réseaux sociaux, mon refus de la prise virtuelle d'otages aux données personnelles soit disant non divulguées, ma méfiance extrême à l'égard du flicage internet et des pratiques de "marketing" sauvage que cela génère, mon indignation face à l'impossibilité pratique de supprimer un compte, mes craintes quant à l'exposition et le danger subséquent que cela génère pour les adultes et encore plus pour des jeunes. J'estime que mon blog est déjà une exposition amplement suffisante, je n'y mets dessus que des photos choisies en toute conscience et je pense plus intéressant de vous raconter de façon anecdotique, amusante ou didactique ma petite vie ici que de vous montrer la photo de ma dumpling soup de ce midi. Je le sais, mes heures d'anonymat sont comptées, je suis certainement en photo quelque part sur un mur ; d'ici peu, je serais certainement amenée à me dévoiler un peu plus sur la toile ne serait-ce que pour pouvoir jeter un oeil sur les pratiques internet de mes enfants qui s'avancent vers l'adolescence. En attendant, je résiste et je m'associe totalement à la définition donnée dans le petit "teaser" ci-dessous. Alors à quoi bon se connecter quand on a des vrais amis ?



PS : Merci Aline pour cette petite perle.

vendredi 2 décembre 2011

Tiong Bahru

Tiong Bahru, c'est le quartier des premiers lotissements publics. Ils ont été construits avant la 2e guerre mondiale et donnent à ce quartier un petit air vieillot, pas commun à Singapour. Si l'on trouve quelques classiques shophouses le long de Tion Bahru Rd, ce sont surtout celles mâtinées d'Art Déco  qui surprennent. Datant des années 40, le long d'Outram Rd, elles se caractérisent par des balcons arrondis, des toits plats, des escaliers en spirale ou des puits de lumière. Elles forment un contraste assez frappant avec les HDBs au look basiquement utilitaire des années 50 et 60.
Au départ, habiter Tiong Barhu était le privilège des classes aisées et aussi l'endroit dans lequel les riches et puissants de l'époque gardaient leurs maîtresses. Peu à peu, le quartier a perdu de son aura pour devenir beaucoup plus populaire. Aujourd'hui, à la manière de nos bobos français, de jeunes couples argentés et sophistiqués  réinvestissent les lieux pour lui insuffler un "nouveau souffle". Savent-ils qu'ils habitent un lieu qui autrefois fut planté de taros pour nourrir les cochons ou que Tiong Bahru signifie "nouveau cimetière" dans un mélange de hokkien et de malais ?... Branchitude, quand tu nous tiens...

mardi 29 novembre 2011

Concept

Ce sont quelques gros ballons rouges qui se balancent au dessus des têtes des visiteurs. Attachés à des formes indéterminées au sol, ces silhouettes écarlates allègent l'entrée solennelle de cette vieille dame respectable qu'est le National Museum of Singapore (NMS pour les intimes) que je fréquente assidûment ces derniers temps. Moi, je les aime bien ces grosses baudruches si différentes du reste du musée qui n'est qu'Histoire et histoires. Ceci étant dit, mon inculture en installations conceptuelles n'ayant d'égale que ma méconaissance de l'art contemporain, je dois avouer que je n'ai absolument pas saisi le message sous-jacent de l'artiste. Comme je m'en voudrais de vous laisser dans une telle ignorance, j'ai donc cherché ce que Lim Shing Ee, l'artiste en question, a voulu nous dire au travers de A Dozen of Those... Well, well, well... Comment dire ? Pas évident de prime abord. Je vous le livre en traduction brute : "l'oeuvre décrit le sentiment de déplacement et de séparation qu'éprouvent  tous ceux qui sont déracinés de leur environnement familier". Pas sûr que ça vous aide beaucoup plus hein ? Poursuivons donc les explications : l'artiste est Singapourienne et vit au Japon avec son mari japonais et ses fils. Ce travail est une métaphore des différences forces, souvent conflictuelles et hors de son contrôle, qui habitent cette expatriée tels que les sentiments de loyauté, de nationalité, d'identité ou d'appartenance. Comme dans le reste de son oeuvre, elle utilise des objets et des formes simples pour créer des composition abstraites, considérées comme des "cartes mentales du quotidien"... Loin de moi l'idée de me moquer (ceux qui me connaissent savent que ce n'est pas du tout mon genre) mais, et ce malgré le fait que j'aime cette oeuvre, on est quand même dans de la trituration avancée de neurones !!!! Que les amoureux de l'art me pardonnent mais je suis sûre d'une chose : vous ne regarderez plus jamais un ballon d'anniversaire de la même manière...

PS : dépêchez-vous, l'installation sera démontée le 18/12/11. NMS : 93 Stamford Rd.

jeudi 24 novembre 2011

Gardens by the Bay

Le week-end dernier, c'était le dernier jour de la 20e World Orchid Conference. A Singapour dont la fleur emblème est l'orchidée, c'est de circonstance. Nous y avons donc rencontré des milliers d'orchidées plus jolies les unes que les autres, certaines aux noms célèbres - il était impossible de rater celle d'Elton John (si, si, je vous jure!) pourtant très quelconque - ou la miss Vanda Joaquim, THE one, la première créée ici. Il y avait un petit parcours éducatif pour comprendre leur reproduction et les enfants ont adoré les histoires d'étamines à pédales qui font retomber le pollen sur le dos de l'insecte ou les fleurs profondes qui permettent à leurs pollinisateurs de ressortir grâce à une petite marche judicieusement placée près de la sortie. Il y avait des milliers de Singapouriens, visiblement atteints de graves problèmes ophtalmologiques et qui avaient besoin d'un écran entre les fleurs et les yeux pour les distinguer ce qui faisait qu'au plus près des fleurs, on voyait plus de portables et d'appareils photos que de mirettes scrutatrices. Lee Kuan Yew, père des arbres de Singapour, est paraît-il, venu y faire un tour. Mais surtout, il y avait, avec le billet, la possibilité d'aller faire un tour dans le tout nouveau Gardens By the Bay (South) et l'une de ses serres, le Flower Dome. L'ouverture officielle est prévue pour juin mais, un peu encore au milieu des bulldozers et de la boue, nous avons visité ce jardin pas tout à fait fini. Pour être tout à fait honnête, nous l'avons visité très très très vite car le ciel n'a pas été avec nous, un déluge s'est abattu sur le parc à notre sortie de la serre et il a fallu se rabattre assez précipitamment à l'intérieur, concours de tee-shirts mouillés en prime.
C'est bien évidemment tout l'inverse de mon petit Bukit Brown Cemetery, tout est  léché, soigné, coupé au cordon avec des jardins thématiques pour chacune des communautés, des rizières au bord de l'eau, sous "l'ombrage" des Supertrees métalliques et bien d'autres choses encore. Le lieu sera certainement très plaisant, la petite promenade de bord de l'eau avec les papyrus pour voisins est absolument charmante et la dimension du jardin fera que l'on ne s'y sentira pas trop en surpopulation. En ce qui concerne les serres, je reste épatée de l'audace de conception :  le Flower Dome c'est 2 terrains de foot de long sans un seul poteau au milieu ! Je suis moins convaincue par la végétation, peut-être simplement parce qu'elle couvre les climats méditerranéen et aride (bien que la température de la serre soit inférieure à 25 degrés allez savoir pourquoi), qui ne sont pas vraiment des inconnus pour nous. Quelques oliviers, aussi vieux soient-ils et de la lavande ne m'amènent pas à m'extasier sur leur rareté... Par contre, il y a un parti-pris visuel qui est de mettre une grande partie des plantes, non pas au sol, mais à hauteur d'yeux ou presque. On circule sur des chemins qui serpentent entre de gigantesques bacs contenant le végétaux. On voit donc le sol, les racines, les petites plantes, la base des troncs : moi, j'aime bien ! Même pas besoin de se pencher, c'est bien pour les vieux comme moi !
Ce n'était qu'une preview, ouverture en juin des 2 serres et du jardin dans son intégralité, j'y retournerai, c'est sûr.

lundi 21 novembre 2011

Je suis célèbre... ou presque

Louis, du blog Paris-Singapour, a réalisé une petite interview de môa, ma vie, mon oeuvre (ou ce qui en tient lieu). Vous pouvez la retrouver ici et aller visiter son blog qui vous donnera un point de vue nettement plus jeune de Singapour ! Et puis, juste pour le plaisir des yeux, une de mes rencontres de ce week-end...

vendredi 18 novembre 2011

Tous les moyens sont bons

Une grande préparation psychologique avait été faite en amont se basant :
- sur l'observation in situ du rejeton qui ne voulait plus aller au playground jouer avec les petits parce que lui est "..RRand".
- sur le contexte "regarde tes frère et soeur partent tous les matins à l'école, ils adoooorent ! Et toi, tu vas aller à l'école aussi ...."
- sur les écrits éducatifs de haute volée " alors là Tchoupi prépare son cartable pour aller voir la maîtresse avant d'aller se coucher, et puis là Tchoupi se lève et met ses chaussettes pour aller à l'école, et là..."
- sur le soudoiement les aspects bassement matériels : "tu vas avoir un magnifique cartable avec Winnie l'Ourson dessus, c'est pas chouette ça et Doudou ira se promener dedans avec toi".
Jour J : on sort le grand jeu, la chemise comme papa, le couple parental ému (enfin surtout la mère) qui accompagne le rejeton à l'école dans la voituuuuuure... Trop cool... Mais en fait non, non, c'est pas cool... Le rejeton change de tête : "comment ça, moi, la perle de la maison,le killer de puzzles, le dresseur de pandas, le tyran familial, on m'abandonne,  on me laisse dans un lieu inconnu avec plein de nains inconnus, on tente de m'amadouer en me faisant mater un pauvre poisson rouge ? J'y crois pas : ILS S'EN VONT !!!"
J+1 le rejeton est sceptique : il retourne à l'école et constate que "si, si, ils recommencent, ils m'abandonnent à nouveau !" Le rejeton sort le grand jeu : pleurs, agrippements musclés à sa mère, yeux de bambi, torrents de larmes. La mère sort bourrelée, entre autres, de remords et est obligée d'appeler ses copines à la rescousse pour un café remonte-moral pour multipare culpabilisante.
J+3 : ouf, le rejeton ne va pas à l'école car 3 matinées par semaine, ça suffit à son âge, on n'est pas des monstres quand même... Grave erreur !
J+4 : le rejeton se rend compte qu'on lui refait le coup de l'école dès le lever (le sac à dos dans l'entrée, ça ne trompe pas !). La mère, toujours bourrelée, entre autres, de culpabilité délègue au père. Lui, il assume, il part au travail, il va le déposer en route et hop, c'est simple... Mais non, le rejeton ne se laisse pas faire et sort l'arme ultime : le rendu de biberon sur bas de pantalon paternel en partance pour de grandes occupations professionnelles ! Qu'à cela ne tienne, une fois rejeton et pantalon redevenus présentables, le rejeton est ré-embarqué pour l'école, ah mais non mais !
J+5/6/7 : tout le monde souffle, pas d'école, le rejeton pense avoir gagné..
Que nenni, les parents ont d'autres armes, et les jours suivants, le rejeton retourne à l'école :
- contre les renvois intempestifs de lait, le petit-déjeûner devient solide... Grand succès, le rejeton est désormais manipulable sans crainte de débordement.
- contre la culpabilisation de la mère, on envoie le père ou la nounou déposer la bombe psychologique.
- pour introduire de la diversité, le trajet se fait en bus et le retour en taxi dont on peut essayer à l'avance de deviner la couleur...

Les jours désormais se suivent et se ressemblent : le rejeton, conscient de sa position de force déclinante, tente bien quelques approches lacrymales mais il n'y croit plus... Il rentre en pleurant mais ne se retourne même pas, filant directement déposer son cartable dans sa classe. De retour de l'école, il revient triomphant avec de petits dessins faits sur les mains ou les pieds par son nouvel amour (jalousie, sors de mon coeur) Teacher S. Quand on envisage le lendemain et le retour dans les murs de l'enceinte éducative, son visage s'éclaire en pensant qu'il va revoir "Lao She", la prof de chinois jolie comme un coeur... ça y est, on est sur la bonne voie, 2 mois de passés, plus que 18 ans d'école!

lundi 14 novembre 2011

Tai tai

Tai-tai : à l'origine, la tai tai était l'épouse qui avait le statut le plus élevé dans les mariages polygames des Chinois. Désormais, cela fait référence à une femme mariée, ne travaillant pas, disposant de beaucoup de temps libre et de revenus conséquents grâce à un époux au portefeuille bien garni.
La tai-tai est libre de son temps car elle n'est pas embarassée par plein d'enfants en bas-âge ou scolarisés qui la contraindraient à des horaires fixes de réveil, de bus scolaire ou de devoirs. Elle a de toute façon une helper qui s'occupe efficacement de museler toute velléité d'interférence avec l'emploi du temps loisir de la tai-tai que ce soit en terme de ménage, de nains ou de cuisine.
La tai-tai ne fait pas son âge, elle n'a pas de cheveux blancs ou les cache admirablement sous une colotation hors de prix. Son grain de peau est parfait, sublimé par un maquillage efficace qui ne coule pas car visiblement elle n'a pas de glandes sudoripares.
La tai-tai prend soin de son corps avec un personnal coach dans l'intimité d'une salle de sport, voire même de son appartement. Elle ne se compromet pas dans des activités où l'effort physique ne la ferait pas apparaître à son avantage. Elle ne ressemble jamais à un phoque essouflé pendant une leçon de natation ou à une loque asthmatique dégoulinante pendant un footing.
La tai-tai n'a jamais chaud car elle n'évolue qu'en milieu climatisé. Elle a toujours une petite étole en soie assortie à ses vêtements ou un pashmina d'une douceur incomparable acheté au fin fond de l'Inde et pas dans Arab Street à 10 SGD.
La tai-tai a d'énormes bagues qui brillent qu'elle change régulièrement pour décorer ses jolies mains parfaitement manucurées. Son alliance est en diamants, ce n'est pas un simple anneau qu'il faudrait urgemment polir pour lui redonner le brillant des premières années.
La tai-tai a au moins une voiture dans son garage. Elle ne se sert de ses jambes que pour prendre l'escalator et n'imagine même pas que l'on puisse courir avec pour attraper un bus, tout climatisé fut-il.
La tai-tai ne connaît du shopping que Takashima et Orchard Road (mais pas plus loin que le 313 Somerset). Elle a plein de cartes de crédit dans son portefeuille *uitton mais ne sait même pas à quoi ressemble la carte de fidélité au NTUC Fair Price ou que l'on colle des stickers pour avoir des cadeaux gratuits au Cold Storage.
La tai-tai prend toujours un petit-déjeûner très léger exclusivement composé de thé. Elle se nourrit d'un rien mais va prendre son lunch avec plein de tai-tai amies (elle en a beaucoup et son *-phone est toujours fully booked pour au moins 15 jours) dans un restaurant dans lequel les nappes ne sont pas en plastique. La tai-tai d'ailleurs n'a jamais de restes dans son frigo qu'elle pourrait manger dans la solitude devant le clavier de son ordinateur, voire partager avec un rejeton pas encore encaserné à l'école.
La tai-tai est une femme indépendante et elle n'hésite pas à abandonner enfants et/ou mari pour découvrir, au péril de la carte bancaire, les nouveaux centres commerciaux de Hong-Kong ou de Shanghai. Oui, la tai-tai part régulièrement à l'étranger pour souffler un peu car tant d'activités l'épuisent.

Toute similitude avec des personnes réelles ou bien ayant existé ne peut être que fortuite ou involontaire... Et vous, quelle tai-tai êtes-vous ? 

jeudi 10 novembre 2011

Triste disparition

C'est un endroit à part, un endroit qui, je crois, est celui que je préfère à Singapour. C'est tout l'inverse de cette ville agitée, juste une bulle de verdure et de sérénité. On y croise des singes et des passants. Une petite route goudronnée ombragée par des arbres certainement centenaires ondule autour de la colline. Les oiseaux se font entendre par de longs cris flûtés et le bruit des petites cigales est omniprésent, juste atténué lorsque l'on s'aventure un peu trop près d'elles. Lorsque le vent se lève, les frondaisons des arbres se mettent à chanter, masquant le léger vrombissement des routes alentours. Entre les herbes folles et les arbustes, preuves séculaires du repos des ancêtres, des milliers de tombes chinoises essaient de résister à la nature envahissante. Les lions ou les guerriers qui défendent les stèles attendent malheureusement leur dernière heure, eux qui croyaient pouvoir prétendre au repos éternel. Le cimetière de Bukit Brown (86 ha) existe depuis 1880 et a assuré sa fonction jusqu'en 1973. Cent mille personnes y seraient enterrées. Le nord du cimetière (24 ha) va bientôt être dévasté par une route, "nécessaire" au désengorgement de la 4-voies toute proche. En complément, quelques immeubles résidentiels pourraient bien pousser en plus dans les 10-15 ans qui suivent. Pour gagner quelques hectares, c'est tout un patrimoine naturel et historique qui est sacrifié sur l'autel du développement économique. Dans ce cimetière sont enterrés des pionniers de l'ère coloniale de Singapour, tel Tan Tock Seng, marchand et philantrope du 19e siècle qui a contribué à la construction de l'hôpital public qui porte aujourd'hui son nom. On y trouve Chew Boon Lay, businessman avisé qui s'est enrichi par la culture du gambier puis par celle des arbres à caoutchouc (une zone industrielle et une station de métro sont nommées d'après lui). Et un descendant de Confucius, et, et... et tant d'autres qui ont marqué l'histoire de la communauté chinoise. Les travaux vont commencer dès 2013 et avant la fin de l'année, 5 à 6000 tombes devraient être déplacées ou exhumées. Leur devenir ? Mystère. Seule nouvelle positive (on ne saurait la qualifier de bonne), les tombes affectées seront dûment répertoriées et documentées. La machine est en marche, il ne nous restera bientôt que les yeux pour pleurer. Précipitez-vous là-bas pour garder quelques souvenirs du passé.

PS : l'API (Asia Paranormal Investigations : oui, je sais, la scientifique que je suis peut être sceptique sur certaines de leurs théories mais ils oeuvrent pour la sauvegarde de leur patrimoine et c'est déjà bien  !) a identifié les tombes marquantes et publié une carte pour les retrouver dans le cimetière. Elles sont signalées par des petits panneaux artisanaux.

dimanche 6 novembre 2011

D'la loose, j'vous dis

Le mâle : Tu as vérifié l'horaire du bateau ?
Moi : Oui, 11h parce que 9h un dimanche matin, c'est juste pas possible !
Le mâle : Et on fait comment pour manger sur place ?
Moi : Euh... Attends, je vérifie... Ah, ben non, il faut apporter son pique-nique (1ère étape de la loose).
Le mâle : On a des trucs au frigo ?
Moi  : On n'a pas de pain de mie, pas de jambon. (Sur un ton optimiste) il suffit de passer faire des courses avant de partir !
Le mâle (sceptique) : il est déjà 9h. Les enfants sont en pyjama et j'ai pas pris ma douche. Va falloir speeder !
Moi  : Je vais appeler le bâteau pour voir s'il est nécessaire de réserver ou s'il est plein.
 [Appel à la compagnie]
Le mâle finissant son café : Alors ?
Moi  : La bonne nouvelle, c'est qu'il ne faut pas réserver, la mauvaise c'est qu'il faut y être 30 min avant (2ème étape de la loose, il est 9h15, pas de pique-nique, enfants en pyjama, monsieur pas habillé, je vous le rappelle).
Le mâle de bonne volonté : OK, j'habille le petit et je saute dans la douche.
Moi  : Moi, je vais préparer les affaires et la glacière pour transporter le pique-nique.
Le mâle récuré : Allez, on y va, on y va !!! (le ton n'est pas jovial, il est 10h12).
[petit passage au Cold Storage où je tombe sur le coupeur le plus lent du monde de tranches de jambon. Dans mon immense mansuétude dominicale, je ne lui fais même pas recommencer ses tranches qui relèvent davantage du steack que de la chiffonnade].
Moi  rangeant les achats dans la glacière : Ah ?! J'ai oublié de prendre les "ice-packs" pour conserver jambon et fromage !!! (3ème étape de la loose, il est 10h36).
Le mâle condescendant : Cela ne servait donc à rien de prendre la glacière...
Moi  , résolument positive : Certes... On mangera tôt alors ! Hein les enfants, vous avez faim bientôt, non ?
[Le mâle conduit le bolide et nous arrivons à bon port, il est 10h44)
Le mâle : On se gare où ?
Moi  : Ben, là !
Le mâle qui s'agace : Le parking à gauche est plein (4ème étape de la loose).
Moi  : On va aller voir à droite.
Le mâle tendu : Il est plein aussi mais on va essayer quand même (il est 10h49)... Bon ça marche pas, on peut pas se garer ! On laisse tomber ! (5ème étape de la loose).
Moi  : On avait promis de la plage, on va pique-niquer ailleurs, c'est pas grave !
Le mâle : Du côté de Changi Beach ?
Moi  : Bonne idée !
Le mâle quelques instants plus tard : Ah m..., j'ai pris l'AYE dans le mauvais sens (6ème étape de la loose).
Moi , sans me marrer sur le sens de l'orientation du mâle : On va à Sentosa alors ?
Le mâle pas emballé : Ouais, on pique-nique sur la plage et on rentre.
[Le mâle, pas confiant, branche le GPS alors que la carte est déjà ouverte sur mes genoux. Evidemment, il se trompe avant de trouver la plage... Je ne me marre même pas ! Le mâle mène le bolide à bon port (bis) grâce à MES explications. Je fais tout de même remarquer mon remarquable sens de l'orientation].
Le mâle : On prend le plaid pour poser sur le sable ?
Moi : Non, pas la peine, j'ai des serviettes...
[Recherche sur la plage du spot idéal].
Moi : Ahh, tous les shelters sont pris ! (7ème étape de la loose).
 Le mâle : Ahh, mais le sable est tout mouillé (8ème étape de la loose).
Moi : il faut que tu retournes chercher le plaid !!!

Sur ce, le mâle ne s'est même pas énervé, il est reparti chercher le plaid dans la voiture. J'ai trouvé un cocotier ascétique pour nous protéger du soleil qui a le bon goût de rester caché derrière les nuages pour nous éviter de cramer. Au bout de 10 min, eu égard à l'absence de "ice-packs" et à mon estomac qui criait famine, on a attaqué le jambon tiède et les chips. Ayant eu la prévoyance d'emmener mon livre, j'ai bouquiné, au sec, sur le sus-nommé plaid alors que les enfants trempaient dans l'eau salée sur fond de porte-containers et sous l'oeil avisé du mâle... Et au final ??? ... C'était une bonne journée !!!

mercredi 2 novembre 2011

Hong Kong

Ce n'était pas forcément gagné d'avance. Nous nous étions dits : "pourquoi pas ?" Juste une impulsion, une envie d'aller là où un ami habitait sans vraiment savoir ce qui nous attendait dans cette toute petite partie d'Asie. Direction donc Hong Kong, une des portes d'entrée pour la Chine, quelques îles anciennement britanniques au statut particulier de région administrative, chinoise sans l'être pour autant tout à fait. Les Français n'ont même pas besoin de visa pour y entrer pour une courte durée en tant que touriste ; pas comme en Chine continentale pour laquelle il faut montrer patte blanche pour obtenir un droit d'entrée, relevés bancaires et attestation d'assurance-rapatriement à l'appui. A Hong Kong, c'est plus simple. Pas de formalités, juste la difficulté toute relative de trouver un hôtel qui ne soit pas hors de prix car l'espace est encore plus rare qu'à Singapour et se monnaye cher ! Le réseau de transport en commun est très développé, il ya des taxis partout et, pas vraiment de barrière de la langue, car les gens se débrouillent suffisamment en anglais. Heureusement pour nous car mon peu de mandarin ne risquait pas de nous servir à grand-chose dans une zone dans laquelle on parle le cantonais, un dialecte assez différent de la langue officielle.
Première impression : Hong Kong est une île hérissée de buildings, ça pointe de partout, un vrai porc-épic de béton, de verre et d'acier. Partout, des gens, encore des gens, des trottoirs bondés, des passages piétons qui se recouvrent au signal vert d'une marée humaine. Dans les rues, les panneaux des magasins envahissent les façades et l'espace au-dessus des voitures, l'oeil ne se repose jamais sur rien, toujours en mouvement, comme la trépidante activité qui se dégage de la ville.
Deuxième impression : de magnifiques gratte-ciels ornent le coeur névralgique de la city, réminiscence pour nous du CBD de Singapour et symbole de la réussite financière et commerciale de HK. Pourtant, juste quelques rues plus loin, des façades décrépites montrent la noirceur de leurs fenêtres et la misère de climatiseurs hors d'âge, les enseignes des boutiques sont rouillées et du linge tente péniblement de sécher en échappant à la pollution ambiante. Dans un square aux arbres étiolés, coincé entre 4 immeubles tristes, vieux et jeunes tentent de prendre une bouffée de chlorophylle. Des étals et des échoppes minuscules se partagent l'espace commercial, bien loin des malls de luxe.
Troisième impression : à quelques kilomètres ou quelques encablures de bateau, le paysage change : la nature reprend le dessus, grimpe à l'assaut des collines ou petites montagnes. Un faux air de Méditerranée, la mer omniprésente, la côte découpée comme un timbre poste, l'odeur du poisson séché dans les ruelles, le bruit des tuiles de mahjong derrière les portes entrouvertes des bicoques des pêcheurs...Un autre monde.

mercredi 26 octobre 2011

Classé X

Pas de mauvais esprit... Je me suis dit que, au regard de mes anciennes amours, un petit cours de zoologie vous ferait un bien fou. Au hasard d'une balade arrachée comme toujours de haute lutte (comme cette malheureuse finale de rugby, snif !), nous avons croisé au bord de la mer, cette jolie petite chose. Son petit nom, c'est Argiope mangal avec comme nom commum Araignée à la Croix de Saint-André (je traduis de l'anglais, que les amoureux des arachnides me pardonnent si je suis inexacte). Elle vit dans les zones de mangrove et construit sa toile avec ce grand X blanc au centre. Alors pourquoi Saint André ? Why ? Because why !... (mes lecteurs amateurs de singlish se reconnaîtront)... car ce pauvre malheureux aurait été crucifié sur une croix ayant cette forme et non la structure de celle communément représentée dans le christianisme. Pourquoi un X ? Non, ce n'est pas pour prévenir les âmes sensibles d'ébats sexuels torrides... Non ce n'est pas non plus pour nous faire croire qu'elle a de très grandes jambes comme nous leurrerait un Photoshop animalier. Ce serait a priori soit pour stabiliser la toile soit pour prévenir les oiseaux qu'il y a un obstacle et que ce serait sympathique de ne pas foncer dedans. Pourtant, selon mon point de vue, ça doit aussi aider les prédateurs affamés à trouver l'endroit exact où se rassasier. Pas sûr donc que ce GPS artisanal soit toujours bénéfique à la petite bête. Laissons le bénéfice du doute à Dame Nature qui est en général bien faite. Dernière hypothèse, la soie de la croix reflèterait les UV alors que le reste de la toile ne le fait pas. Cette réflection des UV serait similaire à celle des fleurs  qui guident ainsi les insectes jusqu'à leur nectar, assurant ainsi un petit passage près des étamines et/ou  du pistil pour une future reproduction. Ce X servirait donc à faire croire aux insectes qu'il y a de la bouffe dans le coin sans savoir que finalement, ce sera eux le plat de résistance ! Hungry, gowhere ?

jeudi 20 octobre 2011

Job

Tous les moyens sont bons pour recruter les jeunes dans l'armée. Les afficionados des jeux sur iPhone/iPad  apprécieront l'à-propos de ce slogan un peu inquiétant tout de même !!!

lundi 17 octobre 2011

Railway Corridor

Coupe du Monde de Rugby oblige, notre activité durant les week-ends s'est nettement affaiblie, Monsieur n'envisageant pas une seconde de rater les matchs qu'il suit assidûment chez de (très) accueillants amis, équipés, eux, de la bonne chaîne de TV. Ceci étant dit, qui dit non-activité, dit diminution de mes sources d'inspirations pour ce blog, moi qui essaie despérément de vous faire croire que j'ai une vie absolument trépidante. Et là, ce n'était plus possible, il me fallait un peu de neuf, un petit truc à me mettre sous le clavier du PC, un bol d'air, une balade avec les enfants autre qu'aller les chercher au tennis !!! J'ai donc exigé (et c'est un euphémisme) une sortie familiale dimanche matin. Comme c'était avant le match, pas d'excuse possible de la part de Fred ; comme les devoirs étaient faits, pas de retenue du côté des enfants ; comme il faisait beau, pas de réserve relative au climat et j'ai donc décidé de façon unilatérale et despotique que nous irions nous promener sur une partie du futur "railway corridor". Certains membres de la famille ont néanmoins tenter d'échapper au projet en invoquant, qui le trop peu de temps avant une réservation au restaurant, qui la chaleur et la préférence (totalement fallacieuse) d'une visite au musée (climatisé lui), qui l'ennui lié au principe même de se promener. Je n'ai pas cédé !!!
Nous nous sommes rendus sur le petit tronçon de l'ancienne voie de chemin de fer qui traversait Singapour. Il y a quelques mois à peine, nous étions passés dessus dans le train qui nous emmenait vers les îles Perhentians mais depuis le 1er juillet, les trains ne partent plus de la gare de Tanjong Pagar mais de celle de Woodlands, au Nord de Singapour et surtout à la frontière avec la Malaisie. Rails, gare et terrain appartenait à la Malaisie. Les premiers ont été rendus à la Malaisie, la seconde et le troisième échangés contre 60% du contrôle d'une compagnie qui gère des terrains dans la zone de Marina Bay, la zone en plein essor de la ville. Depuis, l'avenir du terrain (174 ha, soit 3 fois la surface des Botanic Gardens)  sur lequel se trouvait la voie ferrée interroge beaucoup de gens dans un pays où l'espace est si rare. Pour l'instant, le projet est à l'étude (the green corridor) et les propositions du public sont les bienvenues. Certains aimeraient y voir une sorte de "coulée verte" à l'image de celle de Paris mais rien n'est encore sûr. Si la LTA (Land Transport Authority), l'autorité responsable de l'aménagement du territoire,  ne s'y oppose pas,  elle a cependant indiqué étudier la possibilité de marier développement et espaces verts.
Aujourd'hui, cela n'est encore qu'un espace tranquille, une saignée bien verte, isolée du reste de la ville, un chemin bordé par une végétation luxuriante. Les oiseaux y font leur concert, les vélos viennent y faire un petit tour dominical et les piétons parcourent tranquillement les 1,4 km ouverts au public depuis le pont ferré de Bukit Timah en direction du Sud. On peut y faire des courses à pied, faire de l'équilibre sur les 100 m de rails qui restent devant la gare de Bukit Timah, se mesurer aux arbres qui autrefois regardaient passer les trains et jouer à cache-cache pour faire avancer les plus jeunes sans rechigner. On peut juste y prendre le plaisir d'une promenade dominicale et se croire dans la nature.

jeudi 13 octobre 2011

Out of the blue

Je suis totalement "fluent" en chauffeur de taxi : "yes, off Bukit Timah, PIE OK, U-turn after the flyover". Je maîtrise complètement la secrétaire/vendeuse/caissière : "letmecheckforyou, takeaseatfirst". Pour le chauffeur de bus, trop easy, ils ne répondent que par hochement de tête. Le singlish du plombier ou du handyman font désormais partie de mon vocabulaire et j'intègre sans hésiter  "can", "no need lah" ou "huh?" pour faciliter la compréhension entre nous et ça marche ! Malgré ces excellents résultats en terme d'adaption, je dois pourtant avouer que je suis toujours dans une phase d'amélioration de mon anglais pour peut-être arriver dans un futur pas trop lointain à comprendre tous les dialogues de "Bones" ou "Dr House" ! Et je m'émerveille de certains petites expressions imagées que l'on n'apprend pas toujours dans les livres mais au contact des gens. Ma préférée du moment est "out of the blue" qui signifie "arriver de façon inattendue" comme un nuage dans un ciel parfaitement dégagé. Et le bleu ici a beaucoup de significations. Bleu c'est la couleur des temples hindous consacrés à Vishnu, lui-même bleu comme une orange, couleur de l'éternité. Bleu, c'est l'appellation traditionnelle d'une épice (absolument pas bleue d'ailleurs), le "blue ginger" ou galangal qui ressemble en plus doux au gingembre et est utilisé dans la cuisine peranakane et dans la cuisine thaïe (hmmm la tom yam soup). Bleu, ce sont les taxis qui parcourent la ville, leur petit bouddha collé sur le tableau de bord et à l'odeur, dans le meilleur des cas, de pandan. Bleu, c'est la couleur de l'uniforme en batik, porté avec sensualité par les hôtesses de Singapour Airlines. Bleu, c'est la couleur de la turquoise qui est, pour les Bouddhistes, l'infinité du ciel et  l'opacité de la terre. Bleu, pour nous, c'est la couleur  irréelle de la mer dans les petites îles paradisiaques de la Malaisie. Et pour vous, le bleu, c'est quoi ?

samedi 8 octobre 2011

J'aimerais

J'aimerais savoir écrire des histoires avec panache et donner des frissons de lecture. J'aimerais savoir prendre des photos pleines de sensibilité et parfaites techniquement. J'aimerais savoir croquer des situations et restituer un dessin humoristique. J'aimerais savoir créer des peintures avec un style personnel et une vraie âme. J'aimerais savoir m'indigner à bon escient et faire avancer mon petit monde.
J'aimerais me lancer dans une nouvelle vie professionnelle en prenant des risques déterminés. J'aimerais savoir me détacher des petites contingences matérielles. J'aimerais savoir ignorer les petits conflits humains et les luttes de pouvoir sans intérêt. J'aimerais savoir assumer une certaine part d'insouciance. J'aimerais me croire la plus forte...Mais mes désirs sont loin d'être réalité. Parfois un peu marrante, de temps en temps perspicace, régulièrement de mauvaise humeur, asociale épisodique, souvent déçue par moi-même...Bref, bref, je suis comme tout le monde...
Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Merci Olivia pour la découverte !!!
 

jeudi 6 octobre 2011

J'ai testé...

Dans la série, je m'aime, je prends soin de ma personne, je me chouchoute, j'ai testé... le ear candling. Ok, jamais entendu parler avant Singapour. Principe de base : on place dans le début du conduit auditif une ear candle  c'est-à-dire un cône en papier dont une des extrémités est enflammée ce qui entraîne la consumation lente de l'objet. Le mouvement d'air créé permettrait d'éliminer des toxines qui seraient vaporisées, de venir à bout des bouchons de cérumen ou de soulager certains problèmes de sinus... hum, hum...Soyons clairs, les preuves scientifiques d'efficacité ne sont pas légions sur Internet mais bon, tout à mes expérimentations, j'ai bondi dans l'inconnu poussée par une amie plus avancée dans son expérience de la recherche du bien-être. Ça grésille dans l'oreille, ça sent légèrement le papier brûlé et prendant ce temps l'obligeante praticienne qui tient d'une main la "ear candle" (faudrait pas se faire cramer la couenne quand même) masse l'oreille du sujet (moi) et ses abords de l'autre. Avant et après le "ear candling" proprement dit,  massage de la tête et des épaules sont réalisés d'une main ferme (voire un peu trop même!). Symétrie corporelle oblige, on réalise l'opération pour chacune des oreilles. Dans la série du "pas glamour", je noterais la charlotte gentiment fournie pour couvrir les cheveux, la coiffure subséquente au massage crânial et le droit à la fin de la séance de voir ce qui reste dans le fond de la ear candle consumée. Le résidu, pas très ragoûtant il faut se le dire, me fut présenté avec moultes précautions par la masseuse qui visiblement considérait l'affaire soit comme très précieuse, soit comme vraiment dégueulasse. Je dois avouer que je n'ai pas bien saisi en quoi cela consistait vraiment et me suis persuadée qu'il ne s'agissait certainement de matériel appartenant à mon oreille, ce qui aurait indiqué une vraie lacune en terme d'hygiène du conduit auditif et dans ce cas un gros problème de surdité !
Bon, pour être tout à fait honnête, je n'ai pas vraiment  adhéré à l'idée d'une efficacité thérapeutique mais  j'étais indéniablement beaucoup plus détendue des épaules et du cou après la séance ce qui est déjà un effet positif qui est à ajouter à la rigolade pré- et post-séance de la médisante, bassement scientifique et peu encline aux techniques new-age que je suis ! Un bon moment, quoi !

lundi 3 octobre 2011

J'y étais !

Il est peu de dire que les Singapouriens sont friands de nouveauté, qu'ils adorent célébrations et autres portes ouvertes. Pour voir cela, nous avons donc plongé au coeur de la société locale et des couloirs de MRT pour la Open House de la ligne de métro "Circle Line" qui fut pendant des années un vrai serpent de mer. Elle ouvrira complètement la semaine prochaine et le teasing c'était hier ! On n'avait pas lésiné sur l'animation. De sympathiques artistes "MediaCorp" animaient en mandarin ou en anglais des concours visiblement très intéressants. Les gamins pouvaient récupérer plein de ballons et les aunties s'étaient, comme à leur habitude, jetées sur les "goodies  bags", si possible en plusieurs exemplaires. Des démonstrations de hip hop (un peu misérable il faut bien l'avouer), de Qi Gong et Tai Chi par des uncles vénérables et donc pas très énergiques, de la danse du ventre se succédaient sur les scènes installées dans les stations. On pouvait aussi faire de l'origami ou des ateliers de djembé (cherchez le rapport ?). Enfin, cerise sur le mooncake, on pouvait GRATUITEMENT (et ça, ça ne peut que plaire à un Singapourien) prendre le métro sur le tronçon neuf... Petit reportage en images...

jeudi 29 septembre 2011

Mauvais poil

Il est des jours gris. Des jours où les choses les plus normales tournent au vinaigre, des jours où on aimerait être un peu oubliée dans le fond du salon, des jours où l'on claquerait bien la porte, oui, mais laquelle ? Ces jours-là, le ciel est plein de nuages, de ceux qui viennent de l'incendie de la raffinerie toute proche ou des feux de forêt indonésiens. Ces jours-là, l'orage menace et le bus, plein jusqu'à la gueule, ignore votre appel. Dans le métro, les aunties occupent vicieusement l'espace avec leur cabas, les jeunes yuppies jouent des coudes tout en pianotant sur leur blackberry, enfermés dans la solitude de leurs oreillettes. Ces jours-là, il faut faire la queue pour prendre l'escalator et éviter les escarpins des belles élégantes du quartier des affaires. Ensuite, c'est le hammam en plein soleil pour tout déplacement extérieur, la sueur coule, une moiteur persistante et salée s'installe, compagne inévitable jusqu'à la prochaine douche que l'on espère la plus proche possible. Ces jours-là, le retour à la maison est pire, les ventilateurs brassent un air chaud et lourd. Les devoirs à la table familiale sont une corvée pour tout le monde, devenant au fil des minutes un supplice moral parental face à la résistance pré-adolescente. Les minutes s'égrènent, lourdes d'énervement accumulé et pas toujours maîtrisé, au mépris de toutes les règles de psychologie familiale. Le repas se déroule, toute fonction sociale oubliée, simple remplissage alimentaire... Enfin, l'heure tant attendue de la séparation nocturne arrive, préalable indispensable au retour d'un certain apaisement. Les pages de votre bouquin vous attendent, vous anticipez ce moment, vous savourez l'imminente quiétude de votre lecture égoïste, vous envisagez avec une délectation intérieure le moment où vous fermerez la porte de votre chambre sur les petits désagréments quotidiens que vous savez pourtant sans importance. Les grands ont été congédiés sans façon dans leur chambre, le petit a eu sa dose d'histoireS et de câlins. La délivrance est proche... Ça y est, vous êtes enfin libre, vous vous saisissez de votre ouvrage, la récompense de la journée est à votre portée mais, mais, mais... Arghh, vous aviez  oublié votre auto-promesse d'écrire un post pour ce blog !

dimanche 25 septembre 2011

Totalement inutile

OK, J'avoue, je manque un peu d'inspiration en ce dimanche soir alors, surfant sur les blogs, je copie celui de Sandra (clic)... 100% fille, 100% qui sert à rien, 100% qui fait du bien... Petite interview beauté, genre "Elle" ....

Votre réflexe au réveil ? Secouer mon cher et tendre qui fait semblant de dormir et gagner 5 min de sommeil pendant sa douche.
Votre rituel de soin le matin ? Une douche, une crème hydratante pour le visage et surtout pas pour le corps sous peine de ressembler à une frite luisante d'huile pour la journée !
Et le soir ? Euh... Je me lave les dents...
Votre joker anti-fatigue ? Refiler à mon cher et tendre (celui qui traîne au réveil) le soin de gérer les réveils nocturnes du petit dernier. Sinon, éviter de me regarder dans une glace, un peu d'anticernes et juste un peu de noir sur les yeux.
Et pour les mondanités ? Chais  pas, ma vie sociale ne passe pas par là ! Pour les BBQ, un bon déo suffit, non ?!
Comment prenez vous soin de vos cheveux ? Je cache la misère de l'âge en faisant monter les actions de Mme Bétencourt et en utilisant des colorations qui me font un beau cheveu tout bien sec.
Un réflexe detox ? Je passe au végétarien. La lentille est mon amie.
Vos spas préférés ? J'aime pas trop qu'on me palpe la viande... La pédicure, ça compte ?
Les parfums auxquels vous êtes fidèle ? Je suis définitivement une infidèle, je butine de fragrance en frangrance... Des fleurs et des agrumes, voilà tout ce qu'il me faut pour sentir bon ! Je change à chaque passage au duty free de Changi ou CDG.

Et vous ?

jeudi 22 septembre 2011

No comment

Singapour a une réputation de pudibonderie mais on y trouve néanmoins dans les malls les plus fréquentés cette pub, fruit d'une alliance d'une chaîne de salons d'épilation (Strip :Ministry of Waxing) et de PeTA, la bien connue association anti-fourrure pour laquelle des tops-models ont posé "à poil" !
Je vous laisse seuls juges de ce que peut représenter symboliquement la photo de la campagne pub...

lundi 19 septembre 2011

Rire singapourien

Depuis 1 an et demi que nous sommes là, nous commençons à nous intéresser un peu à une actualité très nombrilo-centrée et qui, parfois comme en Europe,  arrive à nous amuser ou à nous démoraliser par son affligeance. Nous étions donc prêts pour une incursion dans un show gentiment satirique, celui de Hossan Leong. Hossan Leong, ce doit être approximativement 1,60 m d'énergie et d'humour, une vraie star ici, bien connue de la communauté française grâce à son spectacle "A Singaporean in Paris". Le show est un mélange de stand-up, d'interactions avec le public, de chants et de danse. Assumant le ridicule de façon radicale et avec ses partenaires (mention spéciale à l'imitation de l'accent british), il est tour à tour, Hossan Leong trublion, maid philippinne lesbienne, yogi candidat d'un concours TV ou lady peranakane embijoutée. Il surfe sur l'actualité qui met en exergue des familles chinoises qui ne supportent plus l'odeur du curry de leurs voisins indiens, se moque des candidats en campagne, raille le mandarin semble-t-il défaillant du nouveau président ou épingle les travers des Singapouriens. Singapourien pourtant, il l'est ce show car il commence à l'heure exacte et est sponsorisé, non pas par un mécène culturel, mais par des produits ménagers et d'hygiène dentaire. Du coup, les malheureux choisis dans le public pour être des partenaires, à leur corps défendant, de Hossan Leong sont tout de même récompensés par des goodies bags et un heureux veinard est même reparti avec un vélo électrique ! Et les petits échantillons disposés dans le hall du théâtre ont vite trouvé preneurs, les spectateurs empochant un minimum de 4 ou 5 bouteilles pour être sûrs de ne pas manquer de bain de bouche (un problème d'haleine peut-être ?) !
Impertinent, acide mais pas trop corrosif, le spectacle est vraiment drôle mais, à mon grand désespoir, la rapidité du débit de l'histrion et les allusions en mandarin et en malais m'ont fait rater quelques saillies visiblement très amusantes au regard des rires de nos voisins locaux. Une belle soirée néanmoins, n'hésitez pas à y aller, il a été prolongé (tous les détails sont ) !

jeudi 15 septembre 2011

Bouge de là !

Vous ne courez que pour arriver avant la fermeture de la porte de l'ascenseur. Vous utilisez systématiquement les escalators pour rejoindre votre boutique préférée bureau pourtant seulement au 2e niveau de l'immeuble. Vous nagez en piscine mais en évitant la auntie qui barbote, les enfants qui jouent aux ballons et les cours simultanément menés par 8 coachs singapouriens braillards. Vous ne vous déplacez qu'en taxi pour optimiser le porte-à-porte et limiter les déplacements pédestres qui s'accompagnent d'une production inévitable de sueur, très préjudiciable à votre genre de beauté ou à l'intégrité de votre chemise fraîchement repassée. Vous ne faites travailler vos biceps que pour soulever votre smartphone.... Bref, vous n'êtes qu'un(e) gros(se) fainéant(e), pourvu(e) le cas échéant d'un big bottom ou d'un beer belly ! L'obésité, le diabète, le cancer, les accidents cardiovasculaire, la dépression, la peste voire le ridicule vous guettent. Heureusement le Health Promotion Board est là pour vous aider et vous encourager à faire du sport. Il vous suffit pour acquérir une meilleure hygiène de vie d'accumuler 150 min d'activité physique par semaine, valeur obtenue par je ne sais quelle formule liant certainement quantité de riz consommée, fréquentation des hawker-centers et potato-couch life-style. Pour autant, les recommandations subséquentes sont précises : les exercices doivent être mis en oeuvre 3 à 5 jours par semaine, avec un minimum de 10 min par session. Ils doivent surtout être envisagés dans le cadre d'une "approche holistique de l'activité physique" qui se fait partout et n'importe quand. Je vous entends déjà grommeler derrière votre écran à propos de votre surcharge de travail, de votre manque de temps, de votre manque de condition physique... Que nenni, objections non recevables et, pour contrer cette approche négativiste de votre future remise en forme, le HPB vous donne toutes les recommandations (Active for life) et les exemples nécessaires. Relecture à ma façon :
- si vous êtes équipés d'enfants, jouez au ballon avec eux, au besoin portez-les ;
- un besoin frénétique de shopping, allez-y à pied ou descendez de votre MRT ou de votre bus une station avant. A ceci j'objecterai néanmoins que l'arrivée en sueur dans un mall climatisé à 20 degrés permettra peut-être d'éviter le cancer mais sera un bon début pour une double-pneumonie ;
- un repas au food-court = une petite balade postprandiale ; 
- mettez les helpers en vancances en lavant vous-même votre voiture, en passant par l'aspirateur et en faisant vos courses ;
- un escalier ? eh bien montez-le à l'aide de vos jambes sans aucune aide mécanique ;
- allez pourchasser les singes en marchant dans les parcs, le HPB y a installé des repères pour savoir quand sont atteints les 2 kms réglementaires de marche rapide et a même développé une appli pour connaître immédiatemment les résultats de votre effort ;
- soignez votre corps et votre esprit (influence chinoise oblige) en combinant footing, musculation, natation etc et le yoga, tai-chi et autres...
Allez, votre programme est chargé, cessez donc de lire ce billet ironique et allez donc vous dépenser !

mardi 13 septembre 2011

Pourquoi tant d'injustice ?

H&M vient d'ouvrir (enfin ?) sur Orchard Rd. Samedi dernier, les Singapouriens, vaillants athlètes de l'attente, ont fait la queue toute la journée sur le trottoir, certains depuis la veille au soir, qui pour recupérer les bons cadeaux de 250$ (un Singapourien ne doit rater aucun bon plan), qui simplement pour essayer de rentrer dans l'antre de l'habillement à l'européenne. Et ça continue, la queue n'en finit pas, près de 10 jours après l'ouverture, il faut toujours attendre dans les gaz des bus et la poussière de la rue le droit d'aller faire son choix dans les rayons. Bien évidemment, l'exostisme de l'affaire paraît bien exagéré à mon regard de Caucasienne qui a écumé en son temps les H&M français à la recherche des tee-shirts hello Kitty à paillettes et des slips Superman (non, aucun de ces articles n'étaient pour moi).
Je n'ai pas pu y mettre le bout d'un orteil pédicuré en tong mais, en cette période automnale, il doit y avoir des pulls, des écharpes, des bottes fourrées et des shorts en velours comme dans les autres enseignes européennes. Cette pratique de la saisonnalité vestimentaire dans un pays dans lequel il n'y a que 2 saisons, chaud/humide et chaud/un peu moins humide me laisse depuis presque 2 ans un peu perplexe. Certes, la climatisation extrême permet des incursions dans le domaine du pantalon ou de la chemise à manches longues, assortis le cas échéant d'un gilet pour les zones difficiles (le cinéma ou le musée !) mais tout de même, je vois mal comment utiliser une chapka ou une doudoune en plumes, sauf à passer les vacances de Noël en Corée. Alors je lance un appel solennel aux autorités commerciales singapouriennes : stop à la mondialisation de la mode, stop à la botte fourrée par 35°C, stop à l'invasion suédoise ! Euhh, par contre une petite implantation de Décathlon je ne serais pas contre...

vendredi 9 septembre 2011

Mid-Autumn Festival

Récurrence des fêtes, c'est bientôt le mooncake festival, la lune sera pleine et on partagera des gâteaux en famille sous l'astre blond...
Si les festivités se répètent bien évidemment d'année en année, la non-concordance de notre calendrier avec les calendriers lunaires chinois ou hindous fait que les dates évoluent. Cela change du sempiternel 25 Décembre ! De ce fait, à peine la rentrée digérée, il faut se lancer sur les mooncakes et autant vous dire que votre foie doit être bien accroché ! Certaines de mes connaissances sont capables de déguster sans faiblir un voire deux mooncakes par jour mais pour la majorité des mortels, un quart est suffisant soit au regard d'une éventuelle surcharge pondérale, soit d'un système digestif normal. Les puristes mangeront les double-yolks (pâte plus ou moins sablée avec un coeur fait de pâte de lotus et 2 jaunes d'oeufs salés), les petits rigolos d'expats se contenteront plutôt des snow-skins, plus petits et à l'enveloppe blanche ou colorée un peu collante. Pour les curieux, l'observation de l'effervescence au B2 de Ngee Ann City, lieu de la mooncake fair, est une plongée dans la tradition revisitée. Tous les hôtels et les grandes marques sont là pour vendre, à prix d'or, des boîtes de mooncakes aux parfums variés et on peut TOUT goûter! Des petits cure-dents embrochants de minuscules morceaux de gâteaux attendent le chaland, chocolat comme durian offerts au palais. Je me suis contentée d'y assouvir mon appétit de photos. Et puis, pour les petits, un stand offre, pour un coût minime (ça doit compenser le prix des mooncakes), plein de lanternes traditionnelles ou kitsch ! Bonne fête de la Lune !

mardi 6 septembre 2011

Mens sane in corpore sano

C'est la rentrée, dynamisme et énergie sont de rigueur.  Ça y est, les enfants sont rentrés à l'école, les vacances un nouveau cycle commencent. Comme toutes les mamans, il faut repréparer le petit nid familial pour installer oisillons et parents dans une nouvelle routine. Il faut recaler tout le monde sur l'horaire de coucher : "non, à 9 ans, on ne regarde pas la télé jusqu'à 21h30, on se couche à 20h et on lit gentiment pendant 1/4 d'h dans son lit... Si, si je t'assure, je ne suis pas un tyran despotique, c'est pareil dans toutes les autres familles !!!" . Il faut réinstituer que le goûter n'est pas la coupure de la moitié de l'après-midi mais l'indispensable prise de nutriments préalable au démarrage des devoirs inscrits dans ce magnifique agenda ramené au mépris de toute considération écologique de France dans un gros avion consommateur de kérosène. Il faut également s'occuper des inscriptions aux activités extra-scolaires auxquels les enfants répondent par un enthousiasme très relatif. En général, l'enchaînement classique est : demande maternelle (visiblement cela sort du champ de compétences paternelles chez nous) du genre : "et l'athlétisme ?" ; réponse enfantine précédée d'une longue réflexion :"euuuuhhh, ch'ais pas". Si j'insiste en demandant "alors pourquoi pas ?", je m'expose en général alors à un définitif "naaan, ça me plaît pas ".  Si j'insiste malgré tout "et pourquoi ça ne te plaît pas (avec un gentil sourire cachant un énervement tout légitime) ", retour au départ avec un magnifique : "euuuuhhh, ch'ais pas".  Résultat, après 2 mois de lutte acharnée, les enfants referont donc, sur la base d'un consensus familial et dans un souci de préservation du climat du foyer, les mêmes activités que l'année dernière !! Point de recherches à faire, d'écoles de musique à visiter et de coach à rencontrer, cela me fera toujours un peu de temps gagné pour organiser mes prochaines vacances !


samedi 3 septembre 2011

Les vacances, c'est du boulot

Madame l'agence de voyages, je demande aujourd'hui votre aide pour organiser de magnifiques vacances pour toute ma famille. Préalablement, j'ai consciencieusement regardé les informations métérologiques pour déterminer quelle serait la zone la plus favorable pour découvrir un nouveau pays sans mourir de chaud ou noyés par la mousson. J'ai ensuite parcouru blogs et forums pour identifier plus précisément quelles seraient les meilleures destinations possibles ; j'ai éliminé d'office celles qui, financièrement, nous contraindraient ensuite à aller à Sentosa Beach pour la totalité de nos congés. Je suis ensuite allée emprunter à la bibliothèque les guides des différents pays choisis, les ai conscienceusement feuilleté pour en dégager un panel de destinations puis négocié avec mon cher et tendre mari : non, trop de temples, non trop chaud, non trop froid, non trop loin, non trop roots.... Bref, finalement nous nous sommes mis d'accord. Re-blogs, re-forums et re-guide  pour savoir ce qu'il fallait précisément voir avec évidemment dans l'idée de me débrouiller toute seule pour l'organisation. Finalement, je ne me sens pas très à l'aise pour booker 3 hotels différents, faire les transferts entre les zones, réserver une croisière dans un bateau qui ne coulera pas, trouver un séjour chez l'habitant et déterminer dans quelle partie on va faire un peu de vélo sans se faire bouffer par des crocodiles.
C'est pourquoi, Madame l'agence de voyages, je préfère aujourd'hui m'en remettre à un professionnel. Evidemment, de bonnes âmes routardes m'ont déjà dit, au choix, que, 
1. eux, sont partis en pleines fêtes de Noël à Bali sans avoir réservé et qu'ils ont eu par chance le plus beau bungalow d'un hôtel somptueux sur la plage pour $100 la nuitée (sous-entendu perfide : vous avez vraiment pas de chance ) ;
2. eux, se sont toujours débrouillés pour organiser in situ la totalité de leur périple car la destination que vous avez choisie est "tellement" touristique  que le recours à une agence est une perte d'argent (sous-entendu perfide : vous êtes pas très malins quand même);
3. eux, savent éviter les pièges des autoroutes touristiques proposés par les professionnels du voyage d'ici ou d'ailleurs (sous-entendu perfide : pauvres moutons que vous êtes) ;
4. eux, partent à l'aventure, c'est tellement plus drôle (sous-entendu perfide : vous êtes tellement conventionnels) ;
5. eux, ingénieux et adaptables (sous-entendu perfide : beaucoup plus que vous) trouvent toujours des bons plans partout et paient leurs vacances une misère !
A l'ensemble de ces arguments, je répondrais que l'idée de me retrouver à 20h sans lieu pour dormir avec 3 enfants dont un bébé dans un pays étranger ne me paraît pas particulièrement excitante, que le train de jour debout pendant 4h  dans le couloir d'un wagon surpeuplé ne m'apparaît pas beaucoup plus marrante, que le trek de la mort de nuit avec le sus-dit bébé et 2 enfants ne fait en général pas partie des loisirs préférés ou que s'inscruster au débotté dans une famille locale n'est pas particulièrement facile à 5. Je préfère donc réserver mes hôtels, avoir des transferts confortables et savoir à l'avance ce que je vais voir le lendemain. En fait, je cherche surtout à faire de mes vacances un moment de plaisir pour tous et sans trop de contraintes !
Madame l'agence de voyages, je souhaite donc que vous m'aidiez à atteindre ce but tout simple. Une pincée de culture parce que l'année dernière on a un peu exagéré sur les temples, beaucoup de paysages et d'immersion dans la vie locale, un peu de plages quand même... Pouvez-vous m'organiser ça ?
Madame l'agence de voyages, ne vous méprenez pas, je ne suis pas non plus un porte-monnaie à pattes et il est inutile de me vendre tous les transferts en avion privé, une simple voiture climatisée suffira. Et puis, nous voulons de la liberté et de l'intimité alors n'essayez pas non plus de nous coller un guide dans les pattes toute la journée. Et puis je ne veux pas parcourir la totalité du territoire en 7 jours, histoire de dire que j'ai "fait" le pays, je veux me concentrer sur une petite zone et y prendre mon temps. Et puis, le luxe des hôtels ne m'intéresse pas, simple, propre et confortable, c'est suffisant, je pense encore pouvoir me passer d'un jacuzzi/terrain de golf/terrasse privée.
Madame l'agence de voyages, je voudrais juste que vous vous chargiez de l'organisation matérielle et que nous n'ayons plus qu'à nous immerger dans la poésie du lieu que nous allons visiter. Je voudrais juste être dépaysée mais sans appréhension. Pensez-vous pouvoir répondre à mes critères ?
Madame l'agence de voyages, malheureusement vos premières propositions ne sont pas satisfaisantes, trop de lézard sur la plage dite "somptueuse" et trop de peu de nature. Et puis vous avez oublié l'un des lieux que je voulais absolument voir (liste pourtant choisie avec soin pendant un après-midi studieux d'étude blog/forum/guide, Cf supra) et l'hôtel choisi a une note toute pourrie sur tripadvisor... Pouvez-revoir votre copie ?
Madame l'agence de voyage, nous en sommes au 3e échange d'itinéraires, je suis épuisée par les vérifications faites sur blogs/forums/guide (Cf supra) pour challenger votre proposition. Je commence à connaître le pays virtuellement de fond en comble... Peut-être vais-je me passer de vos services .... Allez, sans rancune....

lundi 29 août 2011

Ta ta taaaan !

Ca y est, le nouveau Président a été élu après quelques péripéties dignes des guerres de pouvoir du PS et des bisbilles autour du nombre de voix recueillis. Ce sera donc finalement le Dr Tony Tan, ancien vice-Premier Ministre, proche du PAP (le parti majoritaire) qui prendra la tête de l'Etat. Il a été crédité de 35% des voix mais ne devançait son rival Dr Tan Cheng Bock que  de moins de 0,35% à la fermeture des bureaux de vote. Il a donc fallu recompter pour s'assurer de la validité des résultats et c'est finalement vers 4h du matin que la nouvelle est tombée.
Signe d'une époque et reflet des élections parlementaires passées, le candidat de l'opposition Tan Jee Say a tout de même perçu 25% des votes, soit nettement plus que le dernier candidat, proche également du PAP, Tan Kin Lian, qui ne peut se targuer que de moins de 5% des voix.
La cérémonie d'investiture du Dr Tony Tan se tiendra le 1er septembre. Son salaire, parmi les plus élevés au monde pour la rémunération des chefs d'état, devrait être de l'ordre de $4 millions par an (un article du Strait Times, ici). Une raison de plus pour aller visiter demain l'Istana, sa demeure officielle, qui tiendra portes ouvertes en ce jour férié de la rupture du jeûne du ramadan.

vendredi 26 août 2011

T'as ton Tan ?*

Cette année, les urnes chauffent au pays du Lion. Après les députés, c'est le tour du Président de la République. Quatre personnes ont obtenu le sésame permettant de se présenter à l'élection, le COE ou Certificate Of Eligibility. Pour cela, ils doivent remplir un certain nombre de critères tels qu'être singapourien de souche (i.e. ne pas avoir acquis volontairement la nationalité), n'appartenir à aucun parti politique au moment de l'élection,  avoir été ministre (ou un poste de haut rang au sein du pouvoir) ou président ou PDG d'une société au capital supérieur à $100 millions, etc.  Pas si facile que cela que de remplir ces exigences. Lors de la dernière "élection", seul un candidat avait reçu son COE si bien qu'en lieu et place de la voix des urnes, cela avait été une simple nomination, faute de concurrence. Cette fois-ci, les Singapouriens devront aller voter pour départager 4 candidats. En l'état, aucun doute sur le nom du futur chef de l'Etat, ce sera M. Tan car, coïncidence de patronyme, les prétendants à l'Istana s'appellent tous ainsi ! Parmi eux, 3 sont proches du People's Action Party : un ancien vice-Premier Ministre, un médecin ex-député et l'ancien PDG de la compagnie d'assurance NTUC. Le 4e candidat, un ancien fonctionnaire reconverti dans la finance, représente pour la toute première fois de l'histoire de Singapour l'opposition, le SDP (Singapore Democratic Party). La campagne est allée bon train, les candidats faisant valoir qui leurs compétences financières, qui leurs qualités humaines avec un débat très centré sur le rôle du Président. En effet, l'essentiel du pouvoir est concentré dans les mains du Gouvernement et du Premier Ministre, le Président assume donc une charge honorifique de représentation et se contente du pouvoir sur l'utilisation des réserves financières du pays, d'un droit de véto sur la nomination des hauts-fonctionnaires ou des dirigeants des entreprises publiques. Pour tout le reste, son action doit se faire en accord avec le Premier Ministre et le Cabinet... Rien de bouleversant donc à attendre d'un homme au rôle limité par la Constitution de 1991. Le vote (obligatoire) aura lieu demain, soit un jour férié de plus, c'est déjà ça !

* : OK, OK, blague à 2 balles... Il n'y  a que les plus de 30 ans qui peuvent se rappeler de cette pub pour les cartables !

mercredi 24 août 2011

Hungry Ghosts Festival

Pendant le 7e mois lunaire, les Portes de l'Enfer s'ouvrent et les esprits reviennent errer dans nos contrées terrestres, potentiellement dans des humeurs pas franchement chaleureuses. Pour parer à tout problème entre vivants et fantômes, les Chinois se mettent en quatre pour leur fournir bienfaits et amusements. Des repas leurs sont offerts dans les maisons ou dans les commerces car, c'est bien connu, un ventre plein perd son agressivité. Du paper-money est brûlé en abondance pour qu'ils puissent s'acheter tout ce dont ils ont besoin dans l'autre monde. Enfin, pour leur éviter l'ennui et ainsi toute occupation malsaine, ils sont distraits par des spectacles ou getai. Le premier rang est toujours réservé aux esprits, VIP de l'au-delà. Gare à l'imprudent qui voudrait s'y asseoir pour observer de plus près les artistes. Spectacle traditionnel, le getai, autrefois opéra chinois, est devenu une sorte de show à paillettes, très ABBA-style, avec chanteuses court-vêtues et ryhtmes pop, voire même lap-dance ! Les fantômes peuvent donc en plus se rincer l'oeil...
Et pour voir à quoi cela essemble en "vrai",  le film de Royston Tan "881", un petit bijou de kitscherie, récit d'une histoire d'amitié sur fond de compétition artitistique, que nous avons loué il y a quelques mois en DVD. So nice lah !



PS : pour un peu plus de détail, cet article du Petit Journal.

dimanche 21 août 2011

We're back !

Retrouver la France après 12 mois de séparation, c'est :
- trouver les conducteurs automobiles finalement très urbains dans leur comportement ;
- identifier à coup sûr les lectrices de magazines féminins, reconnaissables à leur "color block" plus ou moins réussi et aux ongles bleu électrique ou corail ;
- compter les petites dames de province aux chevelures rougeâtres ponctuées de mèches jaunes, zèbres psychédéliques involontaires, victimes éternelles de coiffeuses peu subtiles dans leur utilisation des teintures ;
- mâcher plein de chewing-gums, même dans les lieux publics ;
- rouler des heures durant, à des vitesses folles (> à 90km/h !), se tromper de côté pour monter dans la voiture et ne pas oublier de passer les vitesses ;
- voir plein d'infos effrayantes sur la crise et répéter que vraiment "l'été, y'a rien à la télé !" ;
- lire plein de livres dans le jardin en ayant un peu mal aux yeux à cause du soleil et pourtant la flemme d'aller chercher ses lunettes de soleil ;
- regarder les nuages accrochés aux montagnes et espérer pouvoir enfin monter le jour suivant sur les pentes ;
- laisser le maillot de bain tout au fond de la valise et, à la place, ruiner son vernis dans des chaussures fermées et mettre un jean tout démodé de quand on en achetait encore (c'est-à-dire une éternité d'au moins 2  ans) ;
- sentir l'odeur du foin fraîchement coupé et observer avec Eloi la danse des tracteurs autour des andains, en s'extasiant sur la moindre vache ou chèvre croisée sur le bord du chemin ;
- partager de grandes tablées avec les copains ou la famille en buvant du vin qui ne donne pas mal à la tête et ne coûte même pas cher ;
- entendre les cloches de l'église et maudire l'angélus de 6 h45 (oui, oui, du matin...) ;
- manger plein de fromages (et pas du tout de soya sauce) et constater au retour que notre tour de taille va avoir du mal à s'en remettre !
Et encore plein d'autres petites choses sans intérêt que l'on remarque désormais, reflet finalement exotique d'une vie que l'on pensait autrefois bien ordinaire.