mardi 30 mars 2010

Ce que je n'ai pas encore compris

Pour faire comme Sandra, Geneviève ou a.blog, qui, malgré quelques mois de plus passés à Singapour, n'ont toujours pas tout compris, moi il me reste encore tant de choses incompréhensibles. Un petit extrait :
  • pourquoi il faut expliquer la route aux chauffeurs de taxi : c’est pas leur boulot de nous emmener dans un lieu dans lequel parfois on n’a jamais mis les pieds ?
  • la climatisation à 18°C dans les shopping centers ou les bus. On frôle la pneumonie à chaque visite et on est obligés de se trimballer un pull par 35°C....
  • les magasins qui n'ouvrent pas avant 11h00.
  • à quoi servent les multiples vendeuses ne parlant pas anglais dans les boutiques.
  • le principe des pharmacies où l’on trouve de tout et surtout de n’importe quoi.
  • l’essence de poulet.
  • les tomates insipides de Malaisie : du soleil y’en a, non ? et ben du goût et de la couleur, absolument aucun des deux !
  • les kiwis importés d’Italie et les pommes de France.
  • les affichages de plats dans les food courts qui ne reflètent jamais ce qui finit par arriver dans votre assiette.
  • les vessies de porcs, la méduse, les fishballs et le ice kachang.
  • l’engouement des expats pour Holland Village.
  • comment il est humainement possible de faire un footing en extérieur à 14h00.
  • l’état déplorable ou la quasi inexistence des poubelles de recyclage, de quoi décourager toute velléité de développement durable.
  • les singapouriens qui appuient comme des forcenés sur le bouton de fermeture des portes de l’ascenseur.

    Et encore plein d’autres choses...

dimanche 28 mars 2010

Qui vivra, verra....

Eloi va désormais 2 fois par semaine à la crèche. Cela signifie donc 2 jours de liberté pour moi, mère indigne qui me réjouit de me retrouver un peu toute seule ! Récemment j’en ai profité pour me promener dans le quartier de Bugis. Il y a là une sorte de petit marché couvert constitué de plusieurs toutes petites rues. C’est un fatras d’échoppes minuscules dans lesquelles des vendeuses s’ennuient ferme, en pianotant sur leur portable, le tout dans une cacophonie assourdissante de stéréos. Amis des espaces confinés et bruyants, ce lieu est fait pour vous sinon, comme moi, passez votre chemin et continuez pour arriver quelques centaines de mètres plus loin au Kwan Im Thong Hood Cho Temple.
Ce temple chinois est l’un des plus anciens de Singapour et il est connu pour son animation. On y vient pour prier Kuan Yin, la déesse de la Bonté qui porte chance et y deviner son avenir. Devant l’entrée, sous une nuée de parasols, des vendeurs ambulants se partagent l’espace pour vendre des bâtons d’encens ou des fleurs de lotus à offrir aux déités. A l’intérieur, ce qui surprend au premier abord, c’est un bruit puissant de crécelles.... En effet, pour savoir ce que le futur leur réserve, les dévots, agenouillés face aux statues et en prière, secouent devant eux une sorte de vase contenant des bâtonnets en bois. Le mouvement rotatif (générant le joli bruit de bois clair) est maintenu jusqu’à ce que l’un des bâtonnets, dont l’une des faces est couverte d’inscriptions, en tombe. Après avoir remercié les déités présentes, le demandeur remet ensuite le bâtonnet à un comptoir où on lui donne en échange un bout de papier portant la prédiction. Celle-ci est même disponible en anglais pour les visiteurs qui ne liraient pas le chinois !
Une interprétation asiatique de la boule de cristal en somme...


* Kwan Im Thong Hood Cho Temple, 178 Waterloo Street.

jeudi 25 mars 2010

Singlish

Si Singapour a bien pour langue officielle l’anglais, ne croyez pas pour autant qu’avoir appris la langue de Shakespeare ou de Hemingway vous épargnera ici les affres de l’incompréhension en communication bilatérale. En effet, l’english est devenu singlish avec tout ce que cela comporte comme bizarreries :
- une grammaire réduite à peau de chagrin au point de ne plus utiliser de phrases complètes. On entend ici très souvent « can, can » : alors, non, votre interlocuteur ne vous demande pas si vous voulez boire une canette de cola mais vous répond que « Oui, effectivement c’est tout à fait possible ». De même si vous souhaitez exprimer le fait que quelque chose est tout à fait exact, surtout pas de phrases, un simple « correct » est suffisant. Un bon point d’interrogation ou d’exclamation et l’affaire est dans le sac.
- des accents à coucher dehors (chinois, malais, indien et autres), qui déforment tout, que ce soit le « r » ou le sacro-saint « th ». Oubliée la langue censée siffler entre les dents : si vous dites « three », on vous regardera d’un air très étonné jusqu’à ce que vous montriez avec vos doigts combien ça fait et que votre interlocuteur reprenne d’un air évident «Aah, tri ! ».... Heureuseument que la langue des gestes est universelle.
- le fameux « lah », onomatopée incantatoire qui rythme toutes les phrases, équivalent du « vé » marseillais mais dont la présence est un facteur de compréhension important pour les singapouriens.

Illustration par l’exemple d’un dialogue avec ma femme de ménage :
moi : « you clean the sink » ;
elle : « the sink lah ? » ;
moi : « correct ! » ;
elle : « can, can ! ».

Edifiant, non ?

lundi 22 mars 2010

Incontournable

Après quelques week-ends pas très marrants pour les enfants pour cause d’installation, nous les avons emmenés dimanche au zoo de Singapour, une des attractions incontournables de la ville.
Nous avons pris le petit-déjeuner sur place (hors de prix soit dit en passant, 25 $ /adulte) en compagnie des orangs-outans et des serpents. Point positif : tout ce petit monde est très, très près des convives. Mention spéciale au bébé orang-outang dont la coupe de cheveux aurait fait pâlir d’envie David Bowie, période Ziggie Stardust. Point négatif : la file longue comme un jour sans pain de touristes voulant se faire tirer le portrait à côté des bestioles...
Bref, après notre petit-dej pantagruélique, nous avons arpenté les allées du zoo qui, sans être d’une originalité folle, est tout à fait intéressant (et vraiment grand) : beaucoup de singes (orangs-outangs, babouins, nasiques etc...), des éléphants qui font un spectacle très sympa, des tigres blancs, des lions, des girafes, des zèbres, des crocodiles et même des ours blancs acclimatés au climat grâce au maintien d’une température quasi-polaire (16°C !) dans leur antre. Il y a même une sorte de volière dédiée à la forêt équatoriale que l’on peut traverser et dans laquelle des animaux sont en liberté. Nous avons donc pu rencontrer de très très près des lémuriens effrontés (pas du tout effarouchés par le cri strident de Solène un peu surprise !!) et observer des chauve-souris endormies dans leurs arbres à moins d’1 m, le tout au milieu de papillons de 10 cm d’envergure.. Vraiment chouette !!!
En parallèle, il était possible de participer à de nombreuses séances de nourrissage d’animaux mais on s’est contentés de lancer carottes et bananes aux babouins qui faisaient le show pour attraper les victuailles avec une préférence marquée pour les bananes.
Vers 16h, réconfortés d’une glace, nous avons repris la route de la maison pour finir le week-end sur les devoirs des enfants que nous n’avions pas pris le temps de faire auparavant... Tout de suite, moins drôle...

dimanche 21 mars 2010

Canope et capillaire

Samedi, jour de pluie. Pour la première fois depuis notre arrivée, il a plu quasiment sans discontinuer toute la journée. De la bonne grosse averse qui mouille, parapluie ou pas ! Encore conditionnée par mes réflexes de française, je m’attendais presque à du frais comme quand il pleut toute la journée en été au mois d’août.... Et bien ici, non, pas du tout. Si vous avez froid, c’est que vous êtes dans un centre commercial et que vous avez oublié de prendre votre petite laine.... Sinon dehors, il fait chaud et très très humide au lieu de l’habituel « chaud et humide ».
Nous nous sommes donc rabattus sur des activités intérieures :
- acheter des nouvelles chaussures pour les garçons,
- se faire couper les cheveux pour les filles,
- aller tous ensemble au musée.

Pour le coiffeur, j’avais choisi un salon recommandé par Sandra, bloggeuse expérimentée : « Sabun cabane », à Tanglin Mall. Ce centre commercial accueillant une forte clientèle d’expats, on peut penser que les « hair-stylists » doivent être habitués à coiffer autre chose que du cheveu asiatique fin et raide (c’est à dire tout le contraire de moi). J’avais potassé la veille mon vocabulaire (dégradé, effiler, frange, désépaissir etc...) et ai donc pris mon courage et ma fille à deux mains pour confier nos tignasses à la coiffeuse...
Le salon en lui-même était déjà un spectacle car les coiffeurs, pour beaucoup des garçons, rivalisaient pour le look le plus trendy : de la mèche bleue ou violette, de la barbichette, du petit chapeau de guingois, des pantalons feu-de plancher, du slim, de la boucle d’oreille en veux-tu en voilà, du tatoo, etc.... En comparaison, les filles étaient beaucoup plus sobres. Ambiance effervescente et plutôt sympathique.
Et le résultat ? Et bien, notre genre de beauté capillaire à survécu à l’épreuve initiatique du ciseau singapourien qui nous a gratifié chacune d’une coupe tout à fait satisfaisante (et cerise sur le gâteau, pour moins de 80 $SD pour 2).

Après cela, nous avons glorieusement exhibé notre brushing au Musée National de Singapour qui abrite pour quelques jours encore une exposition sur l’Egypte « Quest for Immortality ». Malgré la foule présente, l’expo s’est révélée intéressante avec une jolie scénographie, de belles pièces et des explications pas trop abondantes, plutôt simples et claires.
Amulettes, vaisselle, papyrus, bijoux, statues, momies, sarcophages : tout cela axé sur les rites funéraires qui permettent au défunt d’accéder à la vie éternelle après son trépas. Pas de visite guidée pour nous mais heureusement il y avait Malo, toujours passionné par l’Egypte. Il nous a fourni toutes les explications nécessaires pour comprendre qui étaient les différents personnages représentés et leur rôle. Une vraie encyclopédie sur patte.... Et vous, saurez-vous, comme lui, réexpliquer la différence entre canope et canopée ?



* Sabun Cabane, Level 3, Tanglin Mall, 163 Tanglin road. tel : 6235 2910

jeudi 18 mars 2010

Vishnu, Kali and Co...

Après 2 jours coincés à la maison entre livraisons, femme de ménage et averses, Eloi et moi sommes partis à Little India pour un petit aperçu des temples du quartier (mieux vaut en vérifier les horaires d’ouverture car les temples sont souvent fermés tout ou partie de l’après-midi).
Petit repère religieux : l’hindouisme est une religion polythéiste dont les multiples divinités sont les représentations d’un dieu parfait Brahman. Trois dieux principaux, formant une trinité, sont issus de Brahman : Brahma, Vishnu, et Shiva. A eux s'ajoutent tant d'autres dieux que, dans les temples, on peut même trouver des posters présentant les corrélations entre divinités et bienfaits dispensés !
Le temple Sri Vadapathira Kaliamman est un temple dédié à la déesse-mère, "aussi pure que le feu", Shakti, également appelée Parvati ou Kali, épouse de Shiva et mère de Ganesh, le dieu à tête d’éléphant. Le temple, construit en 1881, est éblouissant de couleurs, des statues de toutes tailles ornent les murs et la façade. J'y suis rentrée, comme le veut l'usage, pieds nus, mais je me suis abstenue de fouler l’aire centrale qui accueillait une cérémonie à laquelle une petite dizaine de personnes assistait, tranquillement assises sur une natte à même le sol. Pendant qu’un premier prêtre psalmodiait des mantras, un second attisait et entretenait un petit foyer dans lequel il versait, selon un ordre précis, eau, pétales de fleurs, poudres colorées etc... Ignorante des coutumes, je n’ai évidemment pas compris la fonction précise de la cérémonie mais les mantras énoncés par le brahmane formaient une véritable mélopée, à la fois dépaysante et apaisante. Tout en contraste, juste à côté, un autre brahmane, cheveux attachés, un tissu autour des hanches, torse nu et visage peint, discutait sur son portable, s’interrompant seulement lorsqu’un dévot venait donner une offrande à déposer dans les chapelles qui bordent le temple....

Dans la foulée, nous avons rendu une petite visite au Sri Srinivasa Perumal Temple. Celui-ci est dédié à Perumal (Vishnu), dieu de la protection et de la conservation, souvent représenté en bleu. Ce temple, construit en 1855, est surmonté d’un gopuram de 20 m (tour monumentale, richement ornée à l’entrée des temples, rajoutée en 1966). Après avoir attendu qu’un bus entier de Chinois se soit fait photographier devant l’entrée (ils n’y sont même pas rentrés !), j’ai pu y pénétrer à mon tour : plus grand que le précédent, il était beaucoup plus calme... Un couple accompagné d’une fillette au crâne rasé en faisait le tour, la petite faisant consciencieusement ses offrandes aux pieds des différentes statues alors que ses parents saluaient et s’inclinaient respectueusement en face de chacune.
Toujours autant de couleurs et de rondeurs dans les sculptures. C’est gai, vivant, chatoyant, exactement comme les vêtements des indiennes qui débordent de paillettes et de doré. Après cette petite virée psychédélique, Eloi et moi sommes rentrés dans notre condo où seuls le bleu de la piscine et le vert des cocotiers tranchent sur le blanc des murs...
* Sri Vadapathira Kaliamman Temple , 555 Serangoon road
** Sri Srinivasa Perumal Temple, 397 Serangoon Road

lundi 15 mars 2010

Singing in the rain

Février 2010 a été le mois le plus sec à Singapour depuis le début de l’enregistrement des données météorologiques en 1869. Il est tombé 6 mm d’eau pendant le mois : même pas de quoi abreuver un gecko assoiffé ! C’est bien évidemment exceptionnel mais là depuis quelques jours les nuages nous rappellent à l’ordre et nous avons droit à de belles averses ! Après 1 mois de sécheresse, la piscine du condo nous en a même fait une petite crise et a viré au vert en 24h ! Comme je déteste me mouiller les claquettes et me faire asperger par les bus, je reste à l’intérieur et je photographie les gouttes sur les vitres... Futilité, inutilité, ce sont aussi les privilèges de l’inactivité.

dimanche 14 mars 2010

Eloi, 1 an

Eloi, le petit dernier de la famille, vient de souffler sa première bougie. Et en forme de tigre s’il vous plaît, pour faire honneur à l’année chinoise en cours et surtout parce que c’est le seul animal dont il sait reproduire le cri (RRRRRrrrrrr) !
Alors, pour lui,Singapour, c’est :
- avoir une maman à sa merci toute la journée, quoique la dite maman en ait parfois un peu ras la casquette.
- faire coucou aux gens dans la rue et les interpeller bruyamment s’ils ont le culot de ne pas lui répondre... Ce qui n’arrive que rarement... « He is so cuuuuuuuute, so adoraaaaaaaaable ! » entends-je régulièrement, affirmation tout à fait fondée, foi de mère subjective...
- distribuer sans compter sourires enjôleurs ou joyeux et oeillades charmeuses dans le bus ... Il ne s'y ennuie jamais car il y a toujours quelqu’un pour lui répondre .
- faire des promenades en poussette qui finissent toujours dans le sarong de portage car c’est quand même bien plus agréable d’être dans les bras qu’isolé, au loin, au ras du bitume... Disons cependant que par 35°C, la proximité physique avec son enfant perd parfois un peu de sa poésie.
- être libéré du carcan des vêtements : plus de chaussettes, de pulls ou de bonnet, seulement des tee-shorts ou des bodys. Au final : gain de temps et de lessive, foi de housewife !
- marcher à 4 pattes et faire des acrobaties sur les 2 marches du salon.
- aller à la piscine tous les jours avec ses brassards et participer aux séances de bébés-nageurs pour apprendre à mettre la tête sous l’eau sans avaler la moitié du bassin.
- profiter de la clim’ pour dormir alors que les autres membres de la familles se contentent des ventilateurs.
- lire ses livres en faisant de jolies vocalises, bouger ses petites mains pour faire les marionnettes et se dandiner en rythme sur la musique.
- grignoter, par toutes petites bouchées, gâteaux, brioches, crêpes ou glaces et râler quand on refuse de lui faire goûter ce qu’on mange.
- manger avec gourmandise de la compote à la mangue ou à la goyave, boire du jus de pastèque fraîchement mixé.... Ca change des pommes-poires hivernales !

Et mille autres petites choses qui continuent à nous émerveiller au quotidien.

jeudi 11 mars 2010

Cauchemar de la mère de famille

Singapour est une ville très moderne, propre et organisée, c’est-à-dire très différente des autres pays d’Asie. Pourtant il lui reste des progrès à faire dans plusieurs domaines et le premier c’est celui de l’accessibilité. En effet, si vous êtes boîteux, en fauteuil roulant ou tout simplement une maman avec une poussette, se déplacer (sans voiture) devient un parcours semé d’embûches.
Beaucoup de bus ne sont pas équipés pour accueillir les fauteuils roulants et lorsque c’est le cas, c’est le « bus captain » qui est censé venir aider la personne. Ceci étant dit, je n’ai jamais vu un fauteuil roulant tenter l’accès au bus... Peut-être est-ce dû à la légendaire amabilité des chauffeurs ?
Si vous avez une poussette, mieux vaut être le Lucky Luke du pliage/dépliage réalisé en même temps que vous tenez votre sac (à main, à langer, à provisions) et le bébé... Si, si c’est possible ! Et après, il faut encore que vous montiez l'engin dans le bus et que vous validiez votre carte, le tout sans lâcher l'enfant bien sûr ! Après quelques excursions comme celles-ci, j’ai investi dans un sarong de portage pour pouvoir transporter Eloi sur de courtes distances. De toute façon, il adore ça car, comme ça, il peut faire coucou aux gens devant et derrière moi.
Pire que les bus, il y a les « upper pass ». Ce sont des ponts pour piétons qui enjambent les nombreuses et larges artères qu’il est d’ailleurs interdit de traverser au sol. C’est très pratique mais c’est bourré d’escaliers... Alors, là encore, si vous avez un fauteuil roulant, pas de chance, vous restez toujours du même côté de la route ! Si vous avez une poussette, vous décidez que c’est bon pour votre coeur et pour vos jambes et vous grimpez avec ardeur (si ce n’est bonne humeur) les nombreuses marches en portant poussette repliée et rejeton. Une fois arrivée de l’autre côté, transpirante, assoiffée et épuisée avec un gamin qui se tortille dans vos bras, vous vous direz : « je rentre en taxi ! »

mardi 9 mars 2010

Rhapsodie au grand air

Nous avons la chance d’habiter à proximité des Singapore Botanic Gardens. Ce grand parc de 52 ha créé en 1859 eut, par le passé, un rôle clé dans le commerce du caoutchouc car on y produisait des semences d’hévéas et qu'on y expérimentait des méthodes pour récolter le précieux latex. Ce fut également un lieu pionnier dans la production et l’hybridation des orchidées. Aujourd’hui, il a toujours une fonction scientifique sur le plan de la botanique tropicale (recherche, éducation, préservation) mais est largement ouvert au public (l’accès est libre). On peut venir y flâner dans les allées ou les zones à thèmes (le jardin des frangipaniers, le jardin de l’évolution ou bien encore au milieu des bonsaïs), muscler ses gambettes en y faisant son footing (ou en poussant sa poussette) ou bien pique-niquer sur les pelouses. On peut même venir y écouter en toute simplicité (et gratuitement) de la musique dans le cadre plutôt sympathique de la « Shaw Fondation Symphony Stage», une scène située sur l’un des lacs du jardin.
C’est ce que nous avons fait ce dimanche pour finir le week-end sur une note culturelle mais néanmoins familiale (3 enfants à occuper par 35°C, c’est du boulot...). Autant vous dire que nous n’étions pas tout seuls mais l’ambiance était sympathique et les habitués (singapouriens et nombreux expats aguerris) avaient dégainé pique-nique pour les uns (même vu des chinois mangeant du jambon cru et du bleu !) et apéro au vin blanc pour les autres, le tout au milieu des jeux des enfants. Pas assez prévoyants, nous n’avions pas anticipé la notion apéritive mais nous avions tout de même emmené un plaid et le goûter des enfants pris en écoutant le pianiste puis l’orchestre de musique classique... Au final, c’était plutôt agréable mais la prochaine fois, c’est promis, on peaufinera la technique : la glacière, les crackers et le vin blanc bien frais seront également de la partie.. Reste plus qu’à trouver les verres à pied qui vont bien pour se mettre au niveau des expats locaux en sortie dominicale !

samedi 6 mars 2010

8 ans

Malo, mon doux rêveur, mon petit observateur à l’oeil scientifique, a eu 8 ans aujourd’hui.
Mon grand garçon prend doucement ses quartiers à Singapour et semble s’adapter à sa nouvelle vie dans trop de difficultés. Ses copains lui manquent mais heureusement ses livres lui tiennent compagnie une bonne partie de son temps libre. Sa mamie le pourvoyant généreusement en Mickey Parade et autres Picsou Géant, il peut survivre en milieu hostile. Il adore les cours d’initiation au mandarin, débute en anglais et y met beaucoup d’application. Nul doute qu’il sera capable de se débrouiller dans cette langue dans quelque temps. Il aime la nourriture locale : l’ananas, les mangues philippines, les dragon-fruits, les crevettes, les « Pau », les baby-squids (petits calamars) et le pineapple-rice (riz frit avec de l’ananas notamment). La chaleur n’étant pas trop son truc, il apprécie beaucoup la piscine de la résidence et a adoré la plage de Bintan (il trempait des heures dans l’eau tiède).

N’écoutant que mon courage de mère, j’ai bravé la fournaise de la cuisine (30°C vers 10h du matin) et allumé le four pour lui faire un gâteau bien français. En effet, il commence à faire vraiment chaud et la cuisine (comme partout à Singapour) est la seule pièce non climatisée de l’appartement. Ben oui, à quoi ça sert de mettre cette pièce au frais alors que c’est normalement le royaume réservé de la bonne (ici appelée « maid ») philippine, Madame Expat ne mettant pas sa blanche main à la pâte, mais la confiant plutôt à la manucure ?
Résultat des courses, j’ai sué sang et eau pour faire à mon grand garçon un marbré italien pistache-chocolat dont je vous donne la recette (librement inspirée du blog « Beau à la Louche ») :
- 4 oeufs,
- 170 g sucre glace,
- 200 g de farine, 1 sachet de levure chimique,
- 120 g de beurre (salé ou non),
- 2 grosses c. à s. de cacao non sucré,
- 100 g de pistaches non salées réduites en poudre,
- 1 cuillère à café d’extrait d’amandes amères,
- 6 grosses c. à s. de yaourt nature .
Préchauffer le four à 180°C. Mélanger au fouet (électrique pour les fainéants comme moi) oeufs et sucre glace jusqu’à ce que le mélange devienne mousseux. Y ajouter la farine et la levure puis le beurre fondu. Séparer la pâte en 2 parts égales. Dans l’une, rajouter l’arôme et les pistaches broyées et 3 cuillères de yaourt, dans l’autre ajouter le cacao et 3 cuillères de yaourts. Les 2 pâtes doivent avoir à peu près la même consistance (à ajuster avec le yaourt).
Choisir un moule rond, le beurrer et le fariner. Y déposer la pâte selon le principe du marbré italien : au centre du moule, déposer une cuillère de pâte chocolat, continuer en ajoutant, par dessus et au même endroit, une cuillère de pâte pistache, recommencer jusqu’à épuisement des 2 pâtes. Le plus dur, c’est de rester bien au centre et de ne pas dévier .... Ensuite, hop au four pour 45 min (une lame de couteau doit ressortir sèche). Déguster tiède ou froid.
Moi j’ai fait un mini-glaçage (2 cuillères à café de cacao, 2 cuillères à café de sucre glace, un peu d’eau) pour pouvoir coller des décorations sur le dessus mais ça n’est pas indispensable.

8 bougies dessus dans mon cas et le succès est garanti !

jeudi 4 mars 2010

Nono


A défaut de chat, le notre étant resté en France dans une famille d’accueil 5 étoiles avec fauteuil personnel, compagnon de jeux, chambre indépendante et cheminée privative, nous avons découvert dans notre nouvel appartement un petit locataire. Il s’agit de Nono le gecko (ici on prononce guéko). Il est chou, non ?
Nono habite sous notre lave-vaisselle, avec peut-être une Nini mais comme on ne sait pas les reconnaître, on les appelle tous Nono... Ce petit lézard, que j’avais connu noir dans d’autres lieux, est censé se nourrir d’insectes (dont les affreux moustiques porteurs de dengue) mais visiblement aime également bien les petits déchets que nous laissons parfois derrière nous. Il a un cri que j’adore, une sorte de petit claquement comme celui d’une langue, qui me rappelle mes séjours calédoniens.
Sa seule nuisance sont ses excréments qu’il est capable de produire sur toute surface qu’elle soit horizontale ou verticale !!! C'est en effet un excellent grimpeur grâce à ses doigts super-adhérents.
Jusqu’à présent, Nono a su se tenir et les murs de ma cuisine sont préservés de décorations non désirées. Il est donc toujours le bienvenu chez nous même si l’on sursaute régulièrement en rentrant dans la cuisine et en voyant un petit bout de queue disparaître sous le frigo, sous la porte d’un placard ou bondir depuis le plan de travail.
Evidemment Nono ne remplacera pas notre félin délocalisé (surtout en terme d’affection car Nono est un peu froid dans ses relations) mais franchement le gros avantage, c’est qu’il ne perd pas ses poils lui !!!

mardi 2 mars 2010

Potluck

Les Community Centres sont une institution de Singapour dont la vocation est de faire vivre ensemble les différentes ethnies ou communautés qui constituent le peuple Singapourien. Présents dans les différents quartiers de la ville, animés par des volontaires, ils sont un lieu de vie sociale et proposent toutes sortes d’activités de loisirs ou sportives ainsi que différents événements.
Nous habitons tout près de l’un de ces CC et, suite à des petites invitations disséminées dans le condo, nous avons ainsi eu l’occasion de participer à un « potluck » dans notre condo. Mais qu’est-ce qu’un potluck, me demanderez-vous, lecteurs avides ? Et bien, c’est à peu près intraduisible mais en gros cela veut dire : on mange ensemble, chacun apporte un truc et on partage ! Ne voulant pas prendre de risques, je me suis lancée dans un gâteau au yaourt, agrémenté de longans (sortes de litchis) pour une version plus asiatique. C’était cependant une sorte de challenge car ici les desserts, ce n’est pas exactement le clou du repas.... Au potluck, nous sommes arrivés devant une montagne de pilons, ailes de poulets et autres satay marinés et parfumés à l’indienne, généreusement cuisinés par l’une de nos voisines. Malgré l’heure un peu surprenante pour nos estomacs européens (il était 17h00 !), nous avons mangé avec plaisir ces petites merveilles très aromatiques et subtilement dosées en épices. En guise de dessert, il n’y avait que mon gâteau qui, heureusement pour ma fierté culinaire, a été apprécié par ces palais orientaux. Nous avons également pu goûter une boisson typiquement singapourienne, le Chin Chao (ou Grass Jelly) offert par Audrey, l’animatrice du CC.
Le Chin Chao se présente sous la forme d’un liquide noirâtre sucré, au goût indéfinissable (genre un peu âcre et amer), au fond duquel se trouvent des petits morceaux de jelly !!! J’ai bu le dessus mais franchement, même avec beaucoup de bonne volonté, le truc gluant au fond, ce n’était pas possible ! Très populaire ici, cette boisson est censée avoir des propriétés rafraîchissantes et faciliant à la digestion. Sous sa forme brute, le Chin Chao est une gelée obtenue en faisant bouillir les tiges et les feuilles d’une plante de la famille de la menthe (Mesona chinensis) avec du carbonate de potassium et de l'amidon. La gelée est ensuite découpée en cubes et utilisée pour des desserts ou de la boisson... Une fois qu'on a le mode opératoire, on comprend mieux le goût et la texture.
En plus de cette intéressante découverte gustative (on saura quoi éviter à l’avenir), le potluck organisé par le CC nous a également permis de rencontrer certains de nos voisins, de faire la connaissance du Président du Management Directory de notre condo (très sympa) et de passer 2 heures agréables à papoter autour de la piscine pour les grands et à jouer pour les petits... Un progrès dans notre intégration au sein du condo !