mardi 31 août 2010

Bilan estival

Nous reprenons doucement nos marques à Singapour en préparant mollement la rentrée à coup de pauses piscine, d'après-midi lecture et d'invitations réciproques de petites copines. Notre séjour en France nous a permis de retrouver les plaisirs gastronomiques les plus simples, synonymes d'été (et accessoirement de bourrelets) comme le rosé frais et le saucisson dégustés sur la terrasse, les enfants jouant dans l'herbe jaunie du jardin maltraité par une canicule qui nous avait précédés et, malheureusement, abandonnés. Nous avons retrouvé des sensations qui, sans nous avoir vraiment fait défaut, sont de façon indicible une part infime de notre quotidien et finalement font partie des madeleines que l'on emporte dans ses bagages d'expatrié(e). Au delà du plaisir évident de retrouver famille et amis, j'ai aimé conduire sur des routes paisibles, bordées de vergers ou de vignobles, France Inter en fond sonore et les enfants endormis à l'arrière. J'ai aimé revoir les champs avec les bottes de paille blonde, les vertes pâtures nourrissant des vaches au pis desquelles des veaux se rassasient, marauder, au gré des ballades, prunes ou mûres au creux des chemins. J'ai aimé retrouver mon horizon barré par des montagnes, crapahuter (sans excès) sur de petits sentiers caillouteux et admirer des paysages buccoliques dans lesquels les villages se nichent avec leur église au fond d'une vallée verdoyante. J'ai aimé me promener sans but dans de jolies rues piétonnes, lécher des vitrines bourrées de trucs à touristes, m'arrêter pour boire un verre en terrasse et observer, en ricanant si besoin, les tenues des demoiselles de toutes nationalités.... Enfin, rien que du très futile, des choses sans aucune valeur intellectuelle mais des petits détails qui font que, si la France n'est plus notre maison, Singapour n'est pas encore vraiment notre "Home".
Je ne crache cependant pas dans la soupe et il faut reconnaître que la piscine en bas de l'appartement, des températures propices au port quotidien du débardeur ou la pléthore de restaurants dont les additions permettent une pratique récurrente favorisent grandement notre réadaptation... Ne reste plus, mère indigne que je suis, qu'à renvoyer les enfants à l'école pour enfin apprécier les vacances !!!

lundi 23 août 2010

Voyage, voyage

Après quelques semaines passées, bien au frais (voire même un peu trop), en France, nous voilà de retour sous le chaud soleil de l'équateur.
Comme nous prenons le pli de l'expatriation et de son corollaire, i.e. la recherche de la vie la plus facile possible, nous avions prévu un retour aéroport/appartement sans encombre grâce au taxi mini-van dûment réservé avant notre départ via l'agence de voyage qui nous avait délivré nos billets d'avion.... Un Chinois rondouillard et serviable nous attendait donc à la sortie de l'aéroport avec une pancarte égratignant comme d'habitude notre nom de famille. Nous ayant abandonné quelques instants avec nos 2 chariots de bagages, la poussette et nos 3 rejetons, le diligent conducteur est allé chercher son bolide et là d'un coup, le mythe de l'efficacité singapourienne s'est brisé en morceaux comme une Cracotte malmenée par un beurre trop froid.... Serait-ce encore une fois un problème de compréhension ou, comme me l'a soufflé mon mauvais esprit, (assez vindicatif il est vrai après 12 h de vol et 6 de décalage horaire) une volonté de l'agence de voyage de se faire de l'argent sur notre dos, toujours est-il que nous nous sommes retrouvés dans un taxi de la taille approximative d'une R5 atteinte d'aérophagie mais sans coffre !!!! A sa vue, j'ai évalué de façon assez précise (et je dois l'avouer dans un langage assez fleuri) le niveau de compétences de la personne qui avait choisi pour une famille revenant de plusieurs semaines de vacances un véhicule avec seulement 4 places passager et ne pouvant tranporter de bagages... Faisant contre mauvaise fortune, mauvais bon coeur, nous nous sommes donc logés dans le tacot blanc dont les ailes étaient ornées, peut-être dans une tentative de compensation de sa non-fonctionnalité, de Cupidons (si, si, je vous jure !!!). Je tairai donc le trajet avec poussette incrustée dans l'estomac, Malo écrasé sous son sac à dos, Solène retenant le siège auto d'Eloi qui menaçait de lui tomber dessus et grommellements rageurs de ma part.
Une fois enfin arrivés à bon port, notre "home" fleurait bon le renfermé, les assiettes avaient moisi et le sol était recouvert d'une poussière noire qui résiste encore aujourd'hui à la serpillière.


Qui a dit que la vie d'expat, c'est tout rose ?