lundi 29 août 2011

Ta ta taaaan !

Ca y est, le nouveau Président a été élu après quelques péripéties dignes des guerres de pouvoir du PS et des bisbilles autour du nombre de voix recueillis. Ce sera donc finalement le Dr Tony Tan, ancien vice-Premier Ministre, proche du PAP (le parti majoritaire) qui prendra la tête de l'Etat. Il a été crédité de 35% des voix mais ne devançait son rival Dr Tan Cheng Bock que  de moins de 0,35% à la fermeture des bureaux de vote. Il a donc fallu recompter pour s'assurer de la validité des résultats et c'est finalement vers 4h du matin que la nouvelle est tombée.
Signe d'une époque et reflet des élections parlementaires passées, le candidat de l'opposition Tan Jee Say a tout de même perçu 25% des votes, soit nettement plus que le dernier candidat, proche également du PAP, Tan Kin Lian, qui ne peut se targuer que de moins de 5% des voix.
La cérémonie d'investiture du Dr Tony Tan se tiendra le 1er septembre. Son salaire, parmi les plus élevés au monde pour la rémunération des chefs d'état, devrait être de l'ordre de $4 millions par an (un article du Strait Times, ici). Une raison de plus pour aller visiter demain l'Istana, sa demeure officielle, qui tiendra portes ouvertes en ce jour férié de la rupture du jeûne du ramadan.

vendredi 26 août 2011

T'as ton Tan ?*

Cette année, les urnes chauffent au pays du Lion. Après les députés, c'est le tour du Président de la République. Quatre personnes ont obtenu le sésame permettant de se présenter à l'élection, le COE ou Certificate Of Eligibility. Pour cela, ils doivent remplir un certain nombre de critères tels qu'être singapourien de souche (i.e. ne pas avoir acquis volontairement la nationalité), n'appartenir à aucun parti politique au moment de l'élection,  avoir été ministre (ou un poste de haut rang au sein du pouvoir) ou président ou PDG d'une société au capital supérieur à $100 millions, etc.  Pas si facile que cela que de remplir ces exigences. Lors de la dernière "élection", seul un candidat avait reçu son COE si bien qu'en lieu et place de la voix des urnes, cela avait été une simple nomination, faute de concurrence. Cette fois-ci, les Singapouriens devront aller voter pour départager 4 candidats. En l'état, aucun doute sur le nom du futur chef de l'Etat, ce sera M. Tan car, coïncidence de patronyme, les prétendants à l'Istana s'appellent tous ainsi ! Parmi eux, 3 sont proches du People's Action Party : un ancien vice-Premier Ministre, un médecin ex-député et l'ancien PDG de la compagnie d'assurance NTUC. Le 4e candidat, un ancien fonctionnaire reconverti dans la finance, représente pour la toute première fois de l'histoire de Singapour l'opposition, le SDP (Singapore Democratic Party). La campagne est allée bon train, les candidats faisant valoir qui leurs compétences financières, qui leurs qualités humaines avec un débat très centré sur le rôle du Président. En effet, l'essentiel du pouvoir est concentré dans les mains du Gouvernement et du Premier Ministre, le Président assume donc une charge honorifique de représentation et se contente du pouvoir sur l'utilisation des réserves financières du pays, d'un droit de véto sur la nomination des hauts-fonctionnaires ou des dirigeants des entreprises publiques. Pour tout le reste, son action doit se faire en accord avec le Premier Ministre et le Cabinet... Rien de bouleversant donc à attendre d'un homme au rôle limité par la Constitution de 1991. Le vote (obligatoire) aura lieu demain, soit un jour férié de plus, c'est déjà ça !

* : OK, OK, blague à 2 balles... Il n'y  a que les plus de 30 ans qui peuvent se rappeler de cette pub pour les cartables !

mercredi 24 août 2011

Hungry Ghosts Festival

Pendant le 7e mois lunaire, les Portes de l'Enfer s'ouvrent et les esprits reviennent errer dans nos contrées terrestres, potentiellement dans des humeurs pas franchement chaleureuses. Pour parer à tout problème entre vivants et fantômes, les Chinois se mettent en quatre pour leur fournir bienfaits et amusements. Des repas leurs sont offerts dans les maisons ou dans les commerces car, c'est bien connu, un ventre plein perd son agressivité. Du paper-money est brûlé en abondance pour qu'ils puissent s'acheter tout ce dont ils ont besoin dans l'autre monde. Enfin, pour leur éviter l'ennui et ainsi toute occupation malsaine, ils sont distraits par des spectacles ou getai. Le premier rang est toujours réservé aux esprits, VIP de l'au-delà. Gare à l'imprudent qui voudrait s'y asseoir pour observer de plus près les artistes. Spectacle traditionnel, le getai, autrefois opéra chinois, est devenu une sorte de show à paillettes, très ABBA-style, avec chanteuses court-vêtues et ryhtmes pop, voire même lap-dance ! Les fantômes peuvent donc en plus se rincer l'oeil...
Et pour voir à quoi cela essemble en "vrai",  le film de Royston Tan "881", un petit bijou de kitscherie, récit d'une histoire d'amitié sur fond de compétition artitistique, que nous avons loué il y a quelques mois en DVD. So nice lah !



PS : pour un peu plus de détail, cet article du Petit Journal.

dimanche 21 août 2011

We're back !

Retrouver la France après 12 mois de séparation, c'est :
- trouver les conducteurs automobiles finalement très urbains dans leur comportement ;
- identifier à coup sûr les lectrices de magazines féminins, reconnaissables à leur "color block" plus ou moins réussi et aux ongles bleu électrique ou corail ;
- compter les petites dames de province aux chevelures rougeâtres ponctuées de mèches jaunes, zèbres psychédéliques involontaires, victimes éternelles de coiffeuses peu subtiles dans leur utilisation des teintures ;
- mâcher plein de chewing-gums, même dans les lieux publics ;
- rouler des heures durant, à des vitesses folles (> à 90km/h !), se tromper de côté pour monter dans la voiture et ne pas oublier de passer les vitesses ;
- voir plein d'infos effrayantes sur la crise et répéter que vraiment "l'été, y'a rien à la télé !" ;
- lire plein de livres dans le jardin en ayant un peu mal aux yeux à cause du soleil et pourtant la flemme d'aller chercher ses lunettes de soleil ;
- regarder les nuages accrochés aux montagnes et espérer pouvoir enfin monter le jour suivant sur les pentes ;
- laisser le maillot de bain tout au fond de la valise et, à la place, ruiner son vernis dans des chaussures fermées et mettre un jean tout démodé de quand on en achetait encore (c'est-à-dire une éternité d'au moins 2  ans) ;
- sentir l'odeur du foin fraîchement coupé et observer avec Eloi la danse des tracteurs autour des andains, en s'extasiant sur la moindre vache ou chèvre croisée sur le bord du chemin ;
- partager de grandes tablées avec les copains ou la famille en buvant du vin qui ne donne pas mal à la tête et ne coûte même pas cher ;
- entendre les cloches de l'église et maudire l'angélus de 6 h45 (oui, oui, du matin...) ;
- manger plein de fromages (et pas du tout de soya sauce) et constater au retour que notre tour de taille va avoir du mal à s'en remettre !
Et encore plein d'autres petites choses sans intérêt que l'on remarque désormais, reflet finalement exotique d'une vie que l'on pensait autrefois bien ordinaire.