mercredi 31 octobre 2012

Taoïsme, petit aperçu (religion #1)

Le 9-emperor-gods festival vient de se terminer (rappelez-vous, clic)  et les dieux ont repris la mer pour une nouvelle année, accompagnés par des centaines de croyants. Leur foi ? Le taoïsme. Avec ce fait et la simplification facile (et ignorante, mea culpa...) accolant culture chinoise et bouddhisme, la complexité du multiculturalisme de Singapour m'a une fois de plus sauté aux yeux. Taoïstes, bouddhistes ou confucianistes ? Difficile d'expliquer en quelques mots les caractéristiques et/ou les différences de ces 3 religions qui sont à la base de la culture chinoise. Pour ce billet, je me concentrerai (et ce sera bien suffisant) sur le taoïsme... 
Le taoïsme est une religion originaire de Chine (ce qui n'est pas pas le cas du Bouddhisme) dont les fondements sont apparus aux alentours du 6e s av. JC et dont le maître à penser est Lao-Tzeu. La doctrine du taoïsme basée sur le concept de "Tao", littéralement la "voie" et la force première de la vie. Le Tao est à l'origine de toutes choses et de leur cohérence. Pour les taoïstes, le monde est régi par un ensemble de lois immuables qui déterminent l'ordre naturel des choses. Les connaître, les comprendre et les suivre grâce aux enseignements taoïstes permet de vivre en harmonie avec le Tao ce qui est le but suprême de l'existence. C'est une religion polythéiste dans laquelle les ancêtres sont également vénérés. Pour les taoïstes, les bonnes actions sont toujours récompensées et la loyauté comme la piété filiale sont très importantes. Ainsi, donner de l'argent au temple ou subventionner un spectacle d'opéra pour le 9-Gods emperor Festival sera suivi de retombées favorables ce qui peut expliquer l'engouement des croyants à donner (à hauteur de leurs moyens). Le symbole du taoïsme est le taiji (le grand tout), le cercle associant le yin qui représente les forces négatives dont notamment la terre, la nuit ou la féminité (ben tiens !!!) et le yang qui représente les forces positives comme le ciel, la chaleur ou la masculinité (ben tiens !!! bis). Leur équilibre est la parfaite expression du Tao.

Les temples taoïstes les plus connus de Singapour sont le Thian Hock Keng Temple (qui inclue également des autels dédiés à Bouddha et à Confucius ; 158 Telok Ayer St. ) ou le Hong San See Temple ( 31 Mohamed Sultan Rd).

lundi 22 octobre 2012

Les pieds au vert

Un long week-end pluvieux, des activités manuelles pour occuper les enfants (et moi aussi par la même occasion) et finalement un grand footing solitaire (à mon échelle tout du moins) dans les Singapore Botanic Gardens (SBG) pour éliminer le surplus de rillettes du vendredi soir. L'occasion de (re)découvrir l'ambiance dominicale vespérale des SBG, tout à fait différente de celle de la semaine. 
Des familles de Singapouriens, équipées de parapluies ou de trottinettes  voire de poussette à chien, viennent y prendre l'air en montrant du doigt les petites bêtes dans les arbres. Le tee-shirt avachi de l'un tranche avec les talons et la jolie robe de l'une qui visiblement n'a pas conscience que venir aux SBG est synonyme de marche et donc 1) de flingage de chaussures 2) de transpiration abondante et en particulier si le tissu porté est synthétique. De-ci delà, des groupes sont à croupetons dans les fourrés, leurs appareils photo crépitant de flashes pour immortaliser les yeux multi-facettes de la libellule rouge ou le bain de soleil du lézard. Je reste toujours perplexe devant ce genre d'effervescence qui me semble totalement incompatible avec de la prise de vue animalière. Mais peut-être est-ce plutôt du shooting végétal, est nettement plus aisé eu égard au statisme naturel des plantes ? De toute façon, impossible d'apercevoir quoi que ce soit entre les objectifs qui feront de toute manière tous la même photo...  Bien sûr, les expats ne sont pas en reste : il y a là des papas qui rattrapent visiblement leur absence hebdomadaire par des parties de foot avec leurs enfants et des mamans qui poussent nonchalamment leur poussette en discutant avec d'autres mamans qui elles aussi ont encagé le petit dernier dans ce véhicule salvateur. Si, comme hier, il y a un concert sur la Shaw Fondation Stage, les plaids fleurissent sur l'herbe et les Caucasiens sirotent un verre de vin avec quelques chips en écoutant la musique. Les Singapouriens, plus raisonnables, se contentent d'une boisson non alcoolisée (mais toujours sucrée) en grignotant des crackers au goût pas toujours identifié ou prennent carrément leur dîner, ramené d'un food-court voisin. Il y a aussi plein de helpers, toutes pimpantes et maquillées, qui se retrouvent là pour un moment entre copines, un petit cours de danse dans l'un des pavillons ou un rendez-vous amoureux. Et puis il y a ceux qui comme moi avalent du bitume entre les feuilles des grands arbres, mesurant à la sueur versée les kilomètres parcourus. Heureusement pour mon amour-propre, si je me fais régulièrement doubler à grande allure par des joggers à la foulée ample et régulière (ceux-là je les déteste tous !), il m'arrive néanmoins de dépasser d'autres coureurs asthmatiques unijambistes qui, à défaut de performances, se contentent de leur acharnement à l'effort ! Entre le bruit de ma respiration essoufflée et celui de mes pas, les conversations des passants et le vrombissement tout proche des travaux alentours, les grenouilles trouvent encore l'énergie de croasser leur amour à leur conjointe, remplaçant dans mes oreilles le bruit des podcasts qui me font oublier le temps qui ne passe jamais assez vite lorsque l'on court...


PS : Si vous n'avez pas peur d'y croiser des Français, le bar à rillettes du Bistrot du Sommelier, 53 Armenian St... Bon pour pour le moral mais pas pour le tour de taille, ambiance sympa, de la rillette en veux-tu en voilà et même du Mont d'Or.....


mercredi 17 octobre 2012

Baguettes ou fourchette ?

Des nouilles flottant dans un bouillon aromatique, un dumpling à la pâte glissante, un fried rice bien émietté, du poulet coupé certes mais avec ses os et pour toute arme : une paire de baguettes. A regarder nos amis asiatiques attraper à grande vitesse la cacahuète amuse-gueule ou manger sans que rien ne retombe avec fracas et embarras dans le bol (et accessoirement avec de magnifiques tâches sur votre chemise), cela semble facile de se nourrir avec ces instruments au design simplissime. Pourtant les novices (dont je ne fais presque plus partie) peuvent connaître de grands moments de solitude prépandiale. Que celui qui n'a jamais lâché dans une grande éclaboussure, sur la nappe ou son pantalon, son morceau de sweet and sour pork  me jette le premier dim sum si je mens ! S'il est toujours possible à Singapour de récupérer des couverts (mais jamais de couteau) en cas d'échec gastronomique avéré, il faut bien avouer que les Hokkien Mee n'ont pas le même goût dégustées des dents d'une fourchette ou de la pointe des baguettes !!! Une raison de plus pour se perfectionner dans la manipulation des chopsticks !!!
La baguette a l'ancienneté car nous, Occidentaux, en étions encore à manger avec nos doigts sales que les Chinois (vers -2000 av JC) utilisaient déjà des baguettes. La fourchette a quant à elle attendu le Moyen-Age pour apparaître et les 16-17 et 18e s. pour se répandre... Autant vous dire que ce ne devait pas être très élégant à la cour de François Ier ! Les premières baguettes étaient en bois ou en bambou avant que celles en ivoire, bronze, argent ou or ne fassent leur apparition. Celles en argent étaient utilisées par la royauté car elles étaient supposées changer de couleur en cas de contact avec du poison. Bien évidemment depuis, les baguettes en plastique, recyclables  à défaut d'être écologiques, se sont multipliées et ce sont elles que l'on retrouve dans la plupart des food-courts et des restaurants de Singapour. Les baguettes en bois, à usage unique, sont elles aussi monnaie courante et sachez qu'il est d'usage de les  frotter l'une contre l'autre avant de les utiliser pour en enlever les fibres résiduelles et parce que ce serait aussi une manière d'envisager un bon repas, ce qui ne peut qu'honorer votre hôte. Quelques usages sont en vigueur comme ne pas pointer ses baguettes vers un convive ce qui est extrêmement agressif ou planter ses baguettes dans le bol de riz, ce qui revient à symboliser des bâtons d'encens dans une urne et donc la prière faite aux morts.
Enfin, le ridicule ne tuant pas (j'en suis la preuve vivante en tant qu'utilisatrice de baguettes), je continue, sans l'ombre d'une fourchette, l'entraînement gustatif sans faillir entre le canard laqué de Yum Châ, les sashimis de Sushi Tei (oui, japonais, ça compte aussi) ou les garlic spinach de Din Tai Fung !!!

PS : avec les baguettes en bambou, petite dédicace spéciale à Peggy de Bambooh Lah qui décline cette matière sous toutes ses formes !!




lundi 15 octobre 2012

Cable-Car : Fait !

Ce week-end, j'ai fait acte de rébellion refusant tout net d'organiser la petite sortie dominicale qui permet à tout le monde 1) d'être ensemble au même endroit et non pas dispersé dans les pièces de l'appartement, chacun occupé à vivre sa vie; 2) de prendre l'air et de (re)découvrir les différents charmes ou intérêts de Singapour. 
Le Mâle a donc été investi de la mission. Je ne sais si c'est une question de genre mais toujours est-il que le Mâle et moi-même ne fonctionnons pas sur le même schéma intellectuel. En général, lorsque je suis en charge de sortir la meute, je cherche un lieu ou une activité susceptible d 'avoir un intérêt pour tous, cet intérêt pouvant être très inégalement réparti entre les différents membres de la famille et nous partons, parfois dans les grognements de mécontentements de la partie enfantine de la famille mais bon, l'autorité parentale ça sert aussi à ça et pas juste à blinder l'accès internet ! Lorsque le Mâle décide, la démarche est tout à fait différente, il commence par se focaliser sur le lieu où l'on pourra se rassasier une fois l'activité faite car l'estomac du Mâle n'aime pas l'attente. En résumé, si l'on sait où l'on déjeune, on sait où on balade ! Parfois même, et là je dois y mettre le holà, la balade est uniquement un trajet vers le restaurant choisi !!! 
Le Mâle est également très soluble dans l'activité touristique et, sous le prétexte fallacieux de faire plaisir aux enfants (ces derniers étant par principe les pigeons idéals également effervescents dans l'activité touristique), nous avions donc comme objectif cable-car qui relie Mount Faber à Sentosa, cette île toute dédiée aux loisirs et n'ayant, à mes yeux, quasiment aucun intérêt. L'idée était donc de profiter du panorama le temps d'un aller-retour et de la bise visuelle au Merlion. Autant vous dire que j'étais plus que réticente mais 1) j'avais délégué et il fallait donc assumer que ce soit beaucoup moins bien que mes propres choix la décision du Mâle et 2) le cable-car était déguisé en Angry Birds (le jeu qui fait fureur sur iPad et iPhone). Les enfants et, en particulier Eloi, étaient absolument hystériques à l'idée d'être l'un des fameux oiseaux en guerre contre les cochons voleurs d'oeufs (oui, c'est le concept, si étrange qu'il puisse paraître à un néophyte). Il n'y a donc pas eu à tergiverser et nous avons embarqué dans les oeufs (non climatisé, petit détail qui a son importance quand vous voyagez une dizaine de min dans une petite bulle de verre, certes un peu aérée, sous un soleil de plomb). Une jolie vue sur le port et l'île de Sentosa, le dépaysement du téléphérique dans un pays où le point culminant est  164 m, la musique du jeu dans les cabines, une visite aux magnifiques toilettes de la Jewel Box (Cf photo) qui valent le détour, un petit qui a porté son masque d'Angry Bird (gracieusement offert avec le billet) sans discontinuer de la journée, un bon sandwich et des frites sur les pentes de Mount Faber... Finalement, contre toute attente, la matinée a été réussie. Merci le Mâle !!!

PS : les billets pour le Cable-Car s'achètent à la Jewel-Box, arrêt possible à Harbour-Front.

jeudi 11 octobre 2012

9 Gods-Emperor Festival

Les taoïstes commencent à célébrer en ce moment le 9 Gods-Emperors Festival (Rappelez-vous, je vous en avais déjà parlé  et je vous fais donc grâce de la petite histoire). Toujours grâce à mon petit monsieur du service de maintenance de la clim', j'ai cette fois été invitée à la cérémonie pendant laquelle les dieux sont censés arriver par la mer avant de rejoindre le temple. Là encore, j'étais la seule étrangère dans ce temple perdu de Defu Lane 12 et pourtant personne ne me regardait de travers. J'étais là avec juste mon petit appareil photo (au lieu de mon reflex habituel car  à qui on dit "Merci d'avoir oublié la batterie de l'appareil qui fait les belles photos avec le télé-objectif qui va bien" ? On dit Merci le Mâle !) à déambuler au milieu de tous ces gens vêtus de  blanc et jaune. Mon guide improvisé m'avait fait promettre de manger végétarien pendant la journée pour avoir droit le rentrer dans le temple et j'avais suivi dans la journée un excellent quoique très non bouddhiste régime à base de dhal, de palak paneer et de naans... Vers 20h30, la foule (moi y compris) a été embarquée dans des bus pour aller accueillir les Dieux arrivant de la mer : plus prosaïquement, nous sommes allés sur le parking 5 d'East Coast Park. Là-bas, une portion de plage avait été délimitée pour retenir les badauds et le sable était brillamment éclairé par un puissant projecteur. Admise dans le saint des saints (peut-être devrais-je dire dans le bouddha des bouddhas), j'étais au coeur de l'enceinte et pouvais faire des photos de très près (heureusement car je vous rappelle que je n'avais pas de téléobjectif... Merci le Mâle bis). Pour accueillir les Dieux, les membres du temple ont, au son du gong et dans les épaisses fumées des bâtons d'encens taille XXL, pratiqué, à un rythme effréné, un rituel dans lequel du paper money fut brûlé et des prières réalisées. Les Dieux étaient symboliquement représentés par une urne dans laquelle était plantés des bâtons d'encens. Quatre hommes portant cette urne sont entrés dans l'eau puis en sont ressortis, mimant ainsi l'arrivée des Dieux sur la plage. A la suite de cela, toujours symboliquement, les dieux ont été placés (en vrai, l'urne a dû repartir dans le camion dans lequel elle était arrivée, je suppose) dans des "sedan chairs", des sortes de chaises à porteurs. Ces porteurs ont alors imposés aux chaises une course effrénée et des oscillations terribles, signes visibles de la joie des Dieux d'être au milieu de leurs fidèles ! Cinq minutes après, nous avons rembarqué au pas de course dans les bus, rejoint le temple et attendu les "sedan chairs" qui ont repris leur course folle dans les dédales de la petite zone industrielle qui entoure le temple. Cette fois-ci, c'est la batterie de mon petit appareil qui a rendu l'âme (parce que le Mâle n'avait pas non plus chargé la batterie, Merci le Mâle ter !), m'empêchant, à mon grand soulagement, de rester pour photographier la séance d'opéra chinois qui s'annonçait... Cependant, blague à part, j'ai eu l'impression de passer une soirée exceptionnelle, grâce à la gentillesse d'un Singapourien qui a bien voulu partager avec moi ses traditions culturelles. Je me  suis sentie immensément privilégiée d'être invitée à voir un spectacle unique dont la plupart des étrangers ne connaissent même pas l'existence.
Parenthèse  de folie enfumée avant d'aller rechercher un taxi dans la quiétude de la nuit et de reprendre ma petite vie d'expat... 

lundi 8 octobre 2012

Gangnam Style

C'est le dernier phénomène à la mode sur YouTube (plus de de 390 millions de vues à la date d'aujourd'hui). Alors mais qu'est-ce donc ? Un chanteur coréen, pas franchement attractif physiquement, sur une musique pop-soupe-boîte à rythmes basique, une chorégraphie parodiant la pratique de l'équitation et un clip incluant quelques jolies petites nanas. Parlant relativement mal le coréen, j'ai cherché une traduction et peut vous affirmer que les paroles parlent de garçons de filles et qu'elles n'ont rien de subversif, de corrosif ou d'intellectuel... Bref, rien de très nouveau au royaume de la Dance mais malgré tout d'une efficacité redoutable car le chanteur ne se prend pas au sérieux et ce petit décalage humoristique change tout... Difficile de résister à l'énergie du pseudo-galop de Psy sans sourire ! Pourquoi "Gangnam style" ?  Gangnam est en fait le nom d'un quartier de Séoul dans lequel vient se distraire la jeunesse dorée coréenne dans les bars et les clubs et la chanson serait donc une petite satire de leur vie superficielle. Psy est déjà une star en Corée du Sud,  qui inonde en ce moment le monde de K-Pop, cette musique de boys/girls-bands très formatée par les maisons de productions et qui rencontre un succès fou auprès des ados. Aujourd'hui, son titre est au top des charts anglais et américains. Avec son appropriation du kitsch et son absolue revendication du ridicule comme forme d'expression, Psy a gagné ses galons de vedette mondiale même si ce statut risque de n'être que très éphémère...

De nombreuses parodies courent sur le Net, notamment liée à la campagne d'élections américaines : celle qui se moque du républicain Mitt Romney est très réussie. 


jeudi 4 octobre 2012

La lune était pleine


Il était week-end time et qui dit week-end dit, chez les Beginners in Asia, grosse inertie.  Entre le Mâle qui comate sur le canapé et les enfants qui se désespèrent de jamais finir les devoirs et revoir les leçons (abusive méthode d'apprentissage imposée par leur ex-prof et tyran de mère), il n'y a bien que le petit qui est content d'aller faire une promenade, sous réserve bien évidemment qu'aucune action offensive à l'arme iPad ou TV n'ait été initiée par un Mâle traître et fourbe. Donc, nonosbtant ces boulets réserves familiales, samedi soir, c'était quasi-pleine lune alors il y a eu, pour célébrer le Mid-Autumn Festival, une petite marche aux lanternes dans les Chinese Gardens car, je vous le rappelle, chez nous, on ne rigole pas avec l'imprégnation culturelle. Depuis le début du Mid-Autumn Festival, également appelé Lunar Festival ou Mooncake Festival, nous avons mis les bouchées doubles pour accompagner la population locale dans la célébration. Les mooncakes ont été achetés et consommés. Parmi ceux gentiment offerts, nous avons effectué un tri drastique car celui au jaune d'oeuf de cane salé, on s'est déjà fait avoir l'a déjà goûté la première année de notre présence et il aurait été dommage de se priver de celui goût tiramisu (et à la pâte de lotus, si si c'est possible), faute d'appétit. Les lanternes ont été achetées avec, en lieu et place de la traditionnelle bougie, la petite diode pour éviter qu'Eloi ne se transforme en torche humaine. J'ai choisi, grâce au fruit de mon expérience, le petit bâton en plastique avec l'extrémité qui retient la ficelle de la lanterne, tout l'opposé de l'anti-child-friendly  baguette en bois qui entraîne, dans les mains d'un nain de moins de 10 ans, une chute intermittente de la lanterne selon une fréquence, calculée en situation réelle, d'environ 3 s (à 2 centièmes près) et aboutissant, en toute logique, à en fonction du degré de fatigue de l'individu soit à une crise de nerfs enfantine soit maternelle, voire les 2... Oints de mosquito repellent, dûment équipés du matériel lumineux adéquat pour le petit, des bougies des lanternes des grands, du scotch pour fixer les sus-dites lanternes des grands à la baguette traîtresse, nous avons donc pris, dans la fièvre du samedi soir, le chemin pour les Chinese Gardens pour y arriver entre chien et loup, comme des centaines d'autres familles munies elles de la poussette que nous, nous avions oubliée. Après avoir convaincu Eloi que ne pas avoir de poussette était non pas un synonyme de fatigue mais de grande maturité, nous avons commencé à déambuler entre les illuminations avant de nous apercevoir que si bougies nous avions, notre briquet avait décidé de rendre l'âme, hoquetant de misérables étincelles dont une maman singapourienne a pris pitié et qui a gentiment partagé sa flamme, permettant ainsi aux grands de jouer aux illuminés... Comme toujours, même si je n'ai pas trouvé les illuminations aussi bien que les années précédentes, la promenade fut agréable dans la douce chaleur de la nuit illuminée par les feux follets des lanternes. Finalement après 18 dragons, 6 cygnes,  des lotus colorés, moultes lanternes rouges et des dizaines de &**@#%!** de lanternes musicales, la nuit bien tombée et l'astre blond bien apparent, nous avons abandonné le terrain pour nourrir les fauves et, à défaut des pomelos traditionnels, symbole d'unité familiale, nous avons opté pour la pizza... Ben c'est rond, ça compte non ?