lundi 22 octobre 2012

Les pieds au vert

Un long week-end pluvieux, des activités manuelles pour occuper les enfants (et moi aussi par la même occasion) et finalement un grand footing solitaire (à mon échelle tout du moins) dans les Singapore Botanic Gardens (SBG) pour éliminer le surplus de rillettes du vendredi soir. L'occasion de (re)découvrir l'ambiance dominicale vespérale des SBG, tout à fait différente de celle de la semaine. 
Des familles de Singapouriens, équipées de parapluies ou de trottinettes  voire de poussette à chien, viennent y prendre l'air en montrant du doigt les petites bêtes dans les arbres. Le tee-shirt avachi de l'un tranche avec les talons et la jolie robe de l'une qui visiblement n'a pas conscience que venir aux SBG est synonyme de marche et donc 1) de flingage de chaussures 2) de transpiration abondante et en particulier si le tissu porté est synthétique. De-ci delà, des groupes sont à croupetons dans les fourrés, leurs appareils photo crépitant de flashes pour immortaliser les yeux multi-facettes de la libellule rouge ou le bain de soleil du lézard. Je reste toujours perplexe devant ce genre d'effervescence qui me semble totalement incompatible avec de la prise de vue animalière. Mais peut-être est-ce plutôt du shooting végétal, est nettement plus aisé eu égard au statisme naturel des plantes ? De toute façon, impossible d'apercevoir quoi que ce soit entre les objectifs qui feront de toute manière tous la même photo...  Bien sûr, les expats ne sont pas en reste : il y a là des papas qui rattrapent visiblement leur absence hebdomadaire par des parties de foot avec leurs enfants et des mamans qui poussent nonchalamment leur poussette en discutant avec d'autres mamans qui elles aussi ont encagé le petit dernier dans ce véhicule salvateur. Si, comme hier, il y a un concert sur la Shaw Fondation Stage, les plaids fleurissent sur l'herbe et les Caucasiens sirotent un verre de vin avec quelques chips en écoutant la musique. Les Singapouriens, plus raisonnables, se contentent d'une boisson non alcoolisée (mais toujours sucrée) en grignotant des crackers au goût pas toujours identifié ou prennent carrément leur dîner, ramené d'un food-court voisin. Il y a aussi plein de helpers, toutes pimpantes et maquillées, qui se retrouvent là pour un moment entre copines, un petit cours de danse dans l'un des pavillons ou un rendez-vous amoureux. Et puis il y a ceux qui comme moi avalent du bitume entre les feuilles des grands arbres, mesurant à la sueur versée les kilomètres parcourus. Heureusement pour mon amour-propre, si je me fais régulièrement doubler à grande allure par des joggers à la foulée ample et régulière (ceux-là je les déteste tous !), il m'arrive néanmoins de dépasser d'autres coureurs asthmatiques unijambistes qui, à défaut de performances, se contentent de leur acharnement à l'effort ! Entre le bruit de ma respiration essoufflée et celui de mes pas, les conversations des passants et le vrombissement tout proche des travaux alentours, les grenouilles trouvent encore l'énergie de croasser leur amour à leur conjointe, remplaçant dans mes oreilles le bruit des podcasts qui me font oublier le temps qui ne passe jamais assez vite lorsque l'on court...


PS : Si vous n'avez pas peur d'y croiser des Français, le bar à rillettes du Bistrot du Sommelier, 53 Armenian St... Bon pour pour le moral mais pas pour le tour de taille, ambiance sympa, de la rillette en veux-tu en voilà et même du Mont d'Or.....


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire