jeudi 26 janvier 2012

Dans les jardins du pouvoir

L'Istana, c'est l'Elysée de Singapour et notre Nicolas à nous, il s'appelle Mr. Tan. Cinq jours fériés par an, Mr. Tan ouvre les portes de la demeure présidentielle au grand public. Techniquement, les jardins sont ouverts en partie et on peut également visiter quelques pièces d'apparat (moyennant finances mais 2 SGD ça reste supportable nest-ce-pas?). Ces jour-là, la queue des curieux s'allonge sur Orchard Rd et se tortille sur le trottoir jusqu'au tout proche mall de Plaza Singapura, celui dans lequel se trouve Carrefour, ses pâtes feuilletées et son sel de Guérande.
Nous avions fait un premier essai le 30 août dernier mais avions reculé devant l'heure de queue qui nous pendait au nez (je vous rappelle les faits : 35 degrés, plein soleil sur le bitume, 3 mouflets dont 1 que nous n'avons pas encore réussi à agrafer de façon définitive à sa poussette). Nous avons réitéré ce mardi, 2e jour de Chinese New Year et, armés d'un optimisme à tout épreuve, avons stoïquement envisagé la queue. Le Dieu des petits riens devait être avec nous car la poussette nous a servi de sésame. Incroyable ! 15 min de queue, temps de parking inclus et un shortcut officiel s'offrait à nous, comme à tous les heureux possesseurs d'enfants en bas-âge (comme quoi, ça peut servir de faire des bébés sur le tard !). Doublant au bas-mot 200 personnes dans la plus complète légalité, nous avons franchi les grilles du palais sans peine quelques minutes plus tard... Dans l'enceinte, la foule s'éparpillait tout le long de la colline, les courageux sous le soleil, les plus fragiles à l'ombre des grands arbres qui bordent les allées goudronnées. De jolies indiennes se faisaient photographier aux côtés des plantons qui restaient de marbre. Les enfants couraient sur les pelouses au gazon taillé au cordeau. Des familles avaient emporté leur pique-nique pour profiter au maximum de cet espace vert si rarement offert. A ce propos, il faut préciser que cette orthodoxie toute britannique de l'entretien de la pelouse est liée au fait qu'elle sert également de green de golf pour le Président, les trous étant disséminés tout autour de la petite colline, indiqués bien évidemment par un petit oriflamme aux couleurs de Singapour. La vie est dure à l'Istana....

PS : Le prix d'entrée est de 1 SGD pour les non-Singapouriens, reversé à des oeuvres caritatives. Pour connaître les jours d'ouverture, c'est ici !

lundi 23 janvier 2012

Long Xin Nian Kuai Le !

Nous sortons à peine des agapes du nouvel An et de la Galette que l'année du Dragon pointe son museau. Le dragon est le signe roi, le symbole de l'empereur, l'ancêtre de tous les Chinois et le seul animal mythologique dans la succession des 12 animaux du zodiaque. Selon les croyances traditionnelles, le dragon est le signe le plus puissant du zodiaque ce qui laisse présager un babyboom dans la communauté chinoise. Le dragon a du caractère, c'est le moins que l'on puisse dire. Il a de l'ambition, de la niaque et n'hésite pas à prendre des risques pour réaliser ses ambitions. Pour autant, le dragon n'aime pas montrer ses faiblesses et demander de l'aide ne lui est pas naturel. Dur à la peine et à la tâche, il lui est recommandé de pratiquer des sports tels que le yoga ou la marche pour se relaxer le corps et l'esprit. D'une manière générale, le dragon aime mieux diriger qu'être dirigé et mieux vaut lui laisser cette latitude tant sur le plan professionnel que personnel sous peine d'en subir les conséquences... Nous sommes personnellement pourvus d'un jeune dragon et pouvons vous affirmer d'expérience que certaines des caractéristiques censées appartenir à ce magnifique animal sont parfaitement incarnées dans notre jeune Solène... et quand je pense que l'adolescence ne fait que commencer....

jeudi 19 janvier 2012

Et le Vietnam c'était comment ?

Nous avons utilisé toutes sortes de moyens de locomotion depuis la charrette à âne jursqu'à la jonque de croisière, avons mangé quasiment à temps complet, 2 ou 3 goûters quotidiens permettant de tenir entre les repas traditionnels, avons fait de belles promenades, bien qu'au corps défendant des enfants, dans les vergers et les îles, avons vogué jusqu'à plus soif sur les canaux du Mékong. La première partie de notre voyage s'est somme toute fort bien passée même si, heureusement cependant, les nuits chez l'habitant sont une formule masquée de la "chambre d'hôtes" et non pas une nuit à 8 dans une seule pièce sur des nattes en roseaux. Nous avons visiblement échappé à la nuit en dortoir sur le bateau ce qui, sachant que j'avais oublié mon pyjama (eh oui, comme d'habitude, il fallait partir léger),  aurait pu me poser quelques problèmes. Sachez néanmoins que je n'avais pas demandé cette option, ma roots-attitude ayant des limites assez basses et celles du mâle encore plus.
La seconde partie de notre voyage était axée enfants et plage pour se faire pardonner les marches forcées balades dans les villages et Saigon. Après 5h de route et un arrêt-repas dans un restaurant où n'étaient parlés que le russe et le vietnamien, nous avons atteint notre dernier lieu de villégiature...
Pour plus de réalisme, je vous retranscris le dialogue :
Moi : le taxi vient de s'arrêter là, non ? Mais pourquoi faire ? Où elle est la mer ?
le Mâle : t'inquiètes pas, il demande son chemin...
Moi : Ah oui, t'as raison... Mais quand même, trouver la mer c'est pas difficile...
le Mâle : (silence)
Moi : Mais pourquoi, il s'enfonce dans ces ruelles sordides... Aaaah, il n'y a même plus de goudron... Dis donc, c'est loin du centre de la ville, non ? Comment on va faire pour aller dîner ?
le Mâle : t'inquiètes pas (bis)..
Moi : si, si, je m'inquiète, je te jure... et elle est où la mer d'abord ?
le Mâle : Pas loin, c'est sûr.. (le Mâle cherche toujours à me tempérer, ça doit pour ça que je l'ai choisi).
Moi : Ca y est, c'est la cata, on est arrivés !... Je te l'avais dis,  Y'A PAS LA MER !!!
le Mâle : Mais si, on la voit là-bas, juste derrière le golf...
Moi :Non mais dis donc, ça sentirait pas un peu le nuoc-mam (NDLR sauce de poisson fermentée = odeur peu ragoutante de poisson qui a vu des jours meilleurs) ?
le Mâle (faisant étalage de son savoir agro-alimentaire) : nous sommes dans une des zones de production les plus importantes du Vietnam... Va falloir faire avec (le Mâle est pragmatique parfois).
Moi (l'hystérie l'énervement montant) : je te parie que nos chambres ne vont pas donner sur le golf, je te parie que nos chambres ne vont pas donner sur le golf, je te parie que nos chambres ne vont pas donner sur le golf...
Après le check-in, opération visiblement extrêmement complexe, réalisée par un préposé dont certaines des fonctions intellectuelles devaient être altérées par l'odeur du nuoc-mam, nous atteignons nos chambres...
Moi : Je te l'avais dit, on ne voit pas le golf, on ne voit pas la mer, on ne voit que des toits tout pourris.
le Mâle : ce n'est pas grave, on n'y est jamais dans notre chambre, on va aller à la plage... Allez ne t'énerves pas (trop tard !!! ), je vais descendre à la réception leur demander comment on va à la mer et les excursions que l'on peut faire. Lis ton bouquin, détends-toi, je reviens.
Le Mâle (20 min après, l'air penaud) : la mer est à 1,5 km en marchant le long d'une grosse route, les plages les plus jolies sont à une dizaine de km et il faut prendre un taxi pour tous nos déplacements.
Moi (en décomposition avancée) : !!!!
Le Mâle : tu veux la bonne nouvelle ? Il pleut pour le moment, on n'a pas besoin de se préoccuper de la plage !!!!
Je vous épargnerais la suite de nos échanges qui ont consisté en un pourrissement en règle de l'agence de voyages qui n'a absolument eu aucun effet, un apitoiement totalement inutile et l'auto-dénigrement des mes capacités d'organisation. 
Et après ? Eh bien, c'était super bien !


lundi 16 janvier 2012

Je suis jeune, je vous jure !

La page de la quarantaine étant désormais à écrire, j'ai décidé de manière unilatérale que j'étais encore très jeune. Je cache mes rides ridules légères imperfections de peau ; je planque mes cheveux blancs sous des teintures qui permettent à Mme Béttencourt de couler des jours sinon heureux mais en tout cas à l'abri du besoin ; je sculpte (enfin je lutte contre l'amollissement ) de mon corps à coup de footing et de séances de natation pendant lesquels j'agonise régulièrement. Et, et, et, je vais à des concerts de jeunes (enfin pas trop quand même, faut pas exagérer...).
Alors le concert de jeunes à Singapour, c'est :
- tout le monde va au concert en taxi parce que le site (Fort Canning Park) est en haut de la colline et que sinon, il faudrait marcher....
- on est en tongs et en shorts par contre on a un parapluie parce que c'est en plein air. Et ça à Singapour, c'est un vrai challenge ! On n'imagine d'ailleurs pas ce que cela pourrait donner si tous les spectacteurs ouvraient leur pépin.
- le public est à l'heure et attend patiemment en mangeant des hamburgers faits sur place. Tout le monde boit de la bière alors que de petites dévergondées ont caché une bouteille de vin dans leur sac, bravant l'interdiction d'apporter des boissons de l'extérieur. De la graine de rebelles !
- des expats apportent même une petite couverture de pique-nique pour rendre l'attente confortable et certaines de ces dames se prennent, avec une réussite toute relative, pour Kate Moss en robe de cuir et bottes en caoutchouc. Arguant du fait qu'il n'est pas tombé une goutte et qu'il faisait 35 degrés, je n'ose imaginer la situation au retrait des ustensiles imperméables.
- des jeunes très cools sont interviewés par la télé locale en la personne d'une reporter d'1,55m et d'un cameraman faisant presque la même taille mais en largeur. Nous, curieusement, n'avons pas été interrogés... Pas assez cools sûrement...
- on croise même le dernier punk de Singapour, toute une bande déguisée en Horror Picture Show avec perruaues, boa et résilles... et la perruque, par cette chaleur, c'est un coup à faire une alopétie fulgurante !
- j'arrive à voir la scène d'un bout à l'autre du concert puisqu'à Singapour, ma taille me propulse quasiment dans la tranche supérieure de la population (si, si, c'est vrai mais expats exclus évidemment) !
- les rappels sont expédiés en 5 min, la lumière se rallume et hop retour taxi...

Et comment sait-on qu'on a affaire à un groupe de musique occidental ? Parce qu'ils ont 1h30 de retard et jouent moins longtemps que le temps qu'on a passé à les attendre .... Allez, c'était bien quand même... et pour ceux qui ne les connaîtraient pas :

jeudi 5 janvier 2012

Bonne année !

A vous tous, famille, amis réels et virtuels, lecteurs réguliers ou épisodiques, je souhaite une excellente année 2012 pleine de saveurs et de bonheurs !