lundi 24 juin 2013

Singapour 3 jours - The essentials ... Visiteurs#4


Si Tata Ginette a tendance à prendre ses quartiers avec largesse, il est des visiteurs pressés qui ne peuvent ou ne veulent rester à Singapour que 2-3jours pleins. Certains profiteront de votre présence pour bénéficier de vos bons petits plans alors que certains (qui se reconnaîtront ;-)) attendent que vous soyiez partis pour pointer le bout de leur nez ! Brandon et Régine viennent donc d'arriver à Singapour. Ils sont pressés, pressés car ils enchaînent avec la visite de Bali  ou du Cambodge. Pas de temps à perdre, ils veulent tout voir de Singapour, fous optimistes qu'ils sont de vouloir tout découvrir des 700 km2 de la Cité du Lion en 72h... Comme ils ne sont pas tout à frais après le vol de 12h, bébés pleureurs included, free of charge, on leur concocte un petit programme clés en main, EZ-link dans la poche et wide-range pour les first-time travellers in Asia... Attention, ce programme n'est pas de tout repos et, si Brandon et Régine étaient équipés de mouflets, la rébellion familiale leur pendrait au nez ! A vos tongs, prêts, armez les appareils photos, partez !

Jour 0 : Brandon et Régine descendent de l'avion avec leur col roulé, c'est normal, c'est le printemps à Paris, il y fait 12C. Un petit choc thermique et une bonne suée plus tard, ils se retrouvent 30 min après la descente de l'avion au pied de votre immeuble ébahis de la différence d'efficacité de Changi Airport par rapport à Charles de Gaulle... Le short enfilé, on file chez Roti Prata House pour une plongée directe dans le local way of life et la découverte du flipper-patinage sur sol gras, le meilleur spot de la ville... Si on est sympa, on leur conseille de tester les plain pratas et pas autre chose, sinon on les laisse découvrir que dans les Bomb Pratas, il y a du lait concentré et du fromage fondu et que, vraiment, ce n'est pas bon...

Jour 1 : Direction Little India, on découvre le wet market de Tekka market et on oublie le coin de la viande pour ne pas incommoder Régine qui a l'estomac un peu fragile. On flane dans les étages pour dénicher une petite tenue pleine de paillettes pour la nièce de la belle-sœur de Brandon avant de remonter tranquillement Serangoon Road. Pour éviter la surdose, on se contentera de rentrer dans Sri Srinivasa Perumal Temple dédié à Vischnu et Sri Vadapathira Kailiamman Temple dédié à Kali avec la plus jolie statue de Singapour d'Hanuman. Vous aurez pris soin évidemment de dire  Brandon que ce jour-la, les baskets à double-nœuds et les chaussettes, c'est une mauvaise idée puisqu'il lui faudra se déchausser...  On casse la croûte sur le roof-top de Mustafa Centre, ce sanctuaire du shopping local avec des vendeurs a l'amabilité légendaire mais comme Régine aura mal aux pieds, ce sera aussi l'occasion d'y acheter des pansements. On enchaîne par une petite marche digestive pour découvrir la mignonnette mosquée  Masjid Abdul Gafoor puis on file du coté d'Arab Street pour y ramener quelques tissus en batik qui feront de beaux paréos sur les plages de la Baule. On jette un œil à la Sultan Mosque avant que Brandon ne fasse l'inévitable photo du dôme de la mosquée, habillé des palmiers de Muscat Street. Si le besoin de climatisation se fait durement sentir, le Malay Heritage Centre tout proche permet d'allier un alibi culturel à un rafraîchissement nécessaire et puis Régine pourra se vanter d’être entrée dans un palais de sultan ! Sinon, il est temps d'envisager le réconfort des troupes alors on prend l'apéro au Bar Stories avant d'aller manger des satays à Gardens by the Bay.

Jour 2 : Apres les Indiens et les Malais, on part à la rencontre des Chinois du coté de Chinatown. On s'éleve en regardant les shophouses de Chinatown du haut du Pinnacle@Duxton avant de flâner dans les ruelles de Chinatown, sans oublier de rentrer dans les boutiques de Banda Street pour admirer les objets funéraires en papier. Un petit tour dans le Buddha Tooth Relic Temple avant de reposer arpions et gambettes au Yum Cha en se régalant de dims sums et de pekin duck. L’après-midi, on la joue tranquille avec un petit tour de bateau (Singapore River Cruisesur la Singapore River et la Marina qui permet d'avoir un aperçu du quartier colonial et de se sentir écrasé par la silhouette imposante de Marina Bay Sands. Le soir, on grignote avant d'embarquer  tout le monde au Night Safari pour s'extasier devant les pépiements des loutres et les écureuils volants.

Jour 3 : On prend le vert aux Singapore Botanic Gardens en focalisant sur le Orchid Garden avant de déjeuner en terrasse au Casa Verde. L’après-midi, un petit tour en taxi sera suffisant pour découvrir Orchard Road, l'Istana cachée dans les arbres et  finir dans le patio du Raffles Hotel, monument d'architecture coloniale avec ses arbres du voyageur et ses grooms exotiques. Retour à la maison, plouf piscine, valises et bas de contention, Brandon et Régine sont prêts pour repartir visiter d'autres pays mais pas sur qu'ils n'aient pas envie de revenir visiter tout le reste de Singapour...

Et puis, à venir, Singapour 3 jours-hors des sentiers battus et si le haze refait son apparition, il y a fort à parier que Singapour 3 jours - F** the haze- Visiteurs voit le jour !




The Roti Prata House, 246 Upper Thomson Road.
Tekka market, 665 Buffalo Road.
Sri Vadapathira Kaliamman Temple 555 Serangoon Road.
Sri Srinivasa Perumal Temple 397 Serangoon Road.
Sri Veeramakaliamman Temple 141 Serangoon Road.
Mustafa Centre : 145 Syed Alwi Rd.
Masjid Abdul Gafoor: 41 Dunlop Street.
Sultan Mosquee 3 Muscat Street (fermée entre 12h et 14h et après 16h).
Malay Heritage Centre : 85 Sultan Gate.
Bar Stories, 55-57 Haji Lane.
Satays By the Bay : 18 Marina Gardens Drive, a proximite du Marina Barrage.
Pinnacle@Duxton Blk 1G Cantonment Rd, Level 1 (5$ sur une EZlink/personne, Skypark 50e étage).
Yum Cha 20 Trengganu Street (Off Temple Street) #02-01.
Buddha Tooth Relic Temple 288, South Bridge Road.
Night Safari: 80 Mandai Lake Road.
Orchid Garden : Singapore Botanic Gardens, Burkill gate sur Cluny Park Road;
Casa Verde : Singapore Botanic Gardens, near Visitor Centre.





mardi 18 juin 2013

J'emballe

Ils sont arrivés à 6, le sourire aux lèvres, pieds nus. des rouleaux de scotch brun autour des poignets en guise de bijoux.
Je leur ai demandé d'emballer les orchidées du Singapore Botanic Gardens mais ils m'ont dit que les plantes fraîches n'étaient pas autorisées. Tant pis, je me consolerai avec les palmiers et me trufferai des dattes qui pendent des arbres dans les rues, histoire de compenser le porc aux pruneaux que je ne pourrai plus manger. J'essaierai en vain de faire pousser des plantes dans le jardinet sableux en dépensant des fortunes en eau ou alors je me contenterai uniquement des figuiers de Barbarie et des cactus, histoire de transformer les enfants en hérissons d'occasion...
Je leur ai demandé d'emballer le Marina Bay Sands et le Raffles Hotel, les dômes de l'Esplanade et les murs blancs du National Museum of Singapore. Ils m'ont dit que c'était inutile, que là-bas, j'en trouverai de plus neufs et de plus hauts, que les buildings font une forêt d'arbres tous différents et que du sommet de celui qui domine le monde entier, le désert est à portée de main, bordé par une mer turquoise.
Je leur ai demandé s'emballer le chicken rice, le laksa et les dim sums mais ils m'ont dit que l'on ne pouvait pas emporter de nourriture. Le taboulé remplacera le riz avec la haute probabilité de se retrouver avec du persil plat entre les dents. le hummus la sauce soja et les kebabs le roasted duck.
Je leur ai demandé d'emballer les varans de Sungei Buloh et les macaques du Mac Ritchie Reservoir. Ils m'ont dit que niveau reptiles, je devrai me contenter des geckos bruiteurs qui me rappelleront Nono et ses copains et que pour les Mammifères, les animaux les plus proches avec des poils seront les  chameaux et les araignées. Ils m'ont dit aussi que les cafards de là-bas étaient nourris aux falafels et que s'ils te marchaient sur le pied, tu risquais la fracture...
Je leur ai demandé d'emballer les shophouses de Joo Chiat mais ils m'ont dit qu'il ne fallait pas s'encombrer avec des vieux trucs, que là-bas, tout était possible et qu'ils pourraient certainement en recréer des toutes neuves qui ressembleraient à des toutes vieilles mais en plus propres.
Je leur ai demandé d'emballer l'odeur des épices et les couleurs de Little India mais ils m'ont dit que les souks c'était pas fait pour les chiens et que si je m'y prenais bien avec le Mâle, je pourrais m'approvisionner au souk de l'or et ployer sous le poids des bijoux.
Je leur ai demandé d'emballer mon petit magasin de thé chinois mais que pour Orchard Rd, c'était pas la peine, surtout si le container était presque plein. Ils m'ont dit que Orchard Rd, c'était de la roupie de sansonnet, du pipi de dromadaire, voir même de fennec et que les malls là-bas, ils claquent, ils pètent, ils arrachent.... Enfin, surtout si tu as la CB qui va bien mais c'est un détail...
Je leur ai demandé d'emballer ma EZ-link card et ma NETS cashcard mais ils m'ont dit que le métro n'avait que 2 lignes, que les parkings étaient gratuits et que l'autouroute avait 2 fois 6 voies et qu'il valait mieux que je retrouve mon permis de conduire.
Je leur ai dit qu'il n'était pas utile d'emmener les 80-90% d'humidité  et le haze. Pour me faire plaisir, ils ont mis des sachets de dessicant et ils m'ont dit que sur place je risquais de craqueler pire qu'un crocodile abandonné sur les rives du Nil et que mon budget crème hydratante allait exploser. Pour le haze, ils m'ont dit que les tempêtes de sable me feraient bien regretter quelques malencontreux feux indonésiens...
Je leur ai dit que l'eau sale et les porte-containers ce n'était pas la peine de les emmener. Ils m'ont dit que j'avais bien raison, que les plages étaient tout près des maisons, qu'il y avait des chouettes cabines pour se changer et que le plus gros problème c'est l'eau de la mer qui est trop chaude en été.
Je leur ai demandé d'emballer les cafés entre copines, les apéro-piscines, les restaus en amoureux et les soirées-terrasses entre amis mais ils m'ont dit que c'était tout pareil, il n'y avait que les gens qui changeaient et que cela prendrait un peu de temps mais que tout irait bien.
J'ai eu peur d'oublier plein de choses mais ils m'ont dit que tout ce qui n’était pas dans le container était dans ma tête et dans mon cœur, 3 ans et demi d'une parenthèse singapourienne...



lundi 10 juin 2013

Billet d'absence

La photo parle d'elle-même... Je range et dès que j'ai retrouvé un clavier, je vous fais un petit billet....
À très bientôt pour un Singapour en 3 jours et peut-être même une présentation en règle de la chance que nous avons de pouvoir suivre TV5 monde, lien télévisuel des francophones... 
Je vous laisse, j'ai cartons, option container !

jeudi 6 juin 2013

Il m'a fait le coup de la panne

Tout allait bien entre nous. Nous filions le parfait amour. Je te retrouvais avec plaisir tous les matins et je pense que c'était réciproque. Toi et moi, nous échangions longuement et tu réagissais au moindre de mes gestes et de mes intentions. Ta mémoire était une forteresse pour moi, tous ces souvenirs et ces choses importantes de la vie... Nous travaillions ensemble,  nous nous détendions ensemble et les enfants t'avaient adopté, te réclamant et te monopolisant dès que possible. Et puis un jour, tu m'as laissée tomber sans prévenir, sans me préparer. Ton visage a changé brutalement et tu as coupé toute communication avec moi. J'ai essayé de te retrouver, de te parler mais tu es resté muet, sourd à mes demandes. Je me suis alors rendue compte que tu avais embarqué avec toi certaines de mes possessions,  me laissant orpheline de ces choses qui bien que sans valeur avaient beaucoup de prix pour moi. J' ai grondé, râlé, tempêté, pleuré... Tu n'as rien voulu savoir jusqu'à ce qu'un preux chevalier te fasse rendre ce qui était à moi. Malgré sa force de persuasion et son physique de rugbyman, tu n'es pas sorti de ton mutisme, me laissant désemparée sans autre moyen que de me séparer de toi pour une durée inconnue... Alors j'ai appris à faire sans toi, j'ai rencontré quelqu'un d'autre et nous nous sommes apprivoisés mais ce n'est pas tout à fait pareil. Il est trop jeune et je crois que je n'ai pas l'âme d'une cougar. Il a pris physiquement ta place et a assumé sans faillir tes fonctions et je lui en suis tellement reconnaissante. Tu as fini par revenir, je te manquais peut-être mais quelque chose est cassé entre nous, la confiance en premier lieu. Lorsque nous nous retrouvons, j'ai peur que tu recommences, que ta face sombre réapparaisse en me volant un bout de ma vie.... Oui, toi, mon ordinateur, mon amour, tu m'en as fait voir de toutes les couleurs, donné des envies de suicide par strangulation au fil de souris et transformée en hystérique du back-up de données...

PS:  en résumé mon ordi a planté, un mousquetaire a récupéré mes données et puis on l'a fait réparer... Mais raconté comme ça, franchement c'est moins vendeur non ? ;-)

mardi 4 juin 2013

Je me la pète

Des litres de sueur depuis 1 an, date de mes débuts sur le circuit et la désagréable sensation après chaque session de pouvoir challenger n'importe quel putois ou serpillière oubliée au fond d'un seau...
Des circuits tellement courus et recourus que le chrono ne sert plus à rien. Derrière chaque arbre savoir quelle montée se profile et râler contre les puissantes forces tectoniques de la région qui augmentent la pente un peu plus à chaque fois c'est sûr, seule explication au fait que ce soit si difficile jour après jour...
Des séances de fractionné où l'on se demande qui du cerveau ou des semelles va fondre en premier..
Des heures de jérémiades de ma part subies par les tortionnaires inconscientes qui m'ont entraînée dans cette galère...
Des dizaines de podcasts d'émission et Ruquier en boucle pour les courses en solitaire parce qu'il faut me parler pour me faire oublier que vraiment courir ce n'est agréable que lorsque cela s' arrête.
Des plannings hebdomadaires qui tournent autour des 3 séances à accomplir et toujours la perspective de finir la matinée post-entraînement rouge comme une lanterne chinoise, le doré en moins malheureusement...
Des petites frayeurs quand nous croisons des singes occupant la même aire de jeux ou des serpents qui s'échappent devant nos pas. Et aussi une belle bosse, souvenir d'une branche désolidarisée de son arbre par un macaque un peu trop énergique...
Des prières inombrables au Dieu de la pluie pour s'assurer un entraînement sous un ciel couvert, être exaucée parfois et trouver que 5  ou 8 degrés en moins, ça fait vraiment une sacrée différence et pas que pour la cuisson du foie gras...

Et puis flinguer un vendredi soir et laisser le Mâle tout seul devant sa valise à faire...
Et puis se retrouver sur le F1 pit sous la protection du Singapore Flyer avec 7000 autres copains et copines...
Et puis partir, déclencher son chrono et mettre en marche le métronome des jambes et essayer vicieusement de leur faire croire que ce ne sera pas long...
Et puis slalomer pire que sur une piste bleue des Alpes un jour de février, la descente en moins et la chaleur en plus...
Et puis se faufiler pour juste essayer de courir à son rythme, ronchonner contre ceux qui marchent au bout d'1 km...
Et puis attraper les gobelets d'eau et enfreindre tous les principes de la Cité en le jetant négligemment par terre quelques pas plus loin...
Et puis voir défiler les panneaux, 4 km.. 7 km... 11 km... et se dire que, tout compte fait, tout va plutôt bien...
Et puis entendre les souffles appliqués ou douloureux des coureurs et être sûre que derrière moi, il y avait Darth Vador mais sans sa cape, question de climat sûrement...
Et puis trouver que les grenouilles sont vraiment bruyantes de nuit et pas du tout impressionnées par la foule mobile qui envahit leur habitat...
Et puis commencer à compter les km et vers 16 km, se laisser hypnotiser par les eaux sombres du Marina Reservoir et la beauté des lumières de la City qui s' y reflètent. 
Et puis s'imprégner de la vision des coquillages géants illuminés des serres de Gardens by the Bay, dominés par le MBS...
Et puis courir trempée au milieu des noctambules qui partent en discothèque sur les rives de la Marina...
Et puis voir passer les panneaux des 18 km et se rendre compte que pas une seule fois nous n'avons marché.
Et puis pester dans tous les goulots d'étranglement du circuit choisi par un concepteur un peu pessimiste sur le nombre de coureurs...
Et puis apercevoir le Graal en la personne du chiffre 20 et trouver que p*** qu'il est long ce dernier kilomètre...
Et puis encourager 1 petit jeune homme pour qu'il finisse en courant, pour sa fierté...
Et puis juste pour le fun, sprinter dans les 50 derniers mètres parce qu'il reste encore un peu de jus et que c'est bon pour le moral et les courbatures...
Et puis passer la ligne du Sundown semi-marathon, le sourire aux lèvres, mes amies à mes côtés, heureuse d'avoir atteint un objectif que je pensais  inenvisageable quelques mois auparavant...
Alors oui, je m'la pète à mort : j'ai couru un semi-marathon !


PS : d'aucuns diront que ce n'est pas un exploit, certes... qu'un marathon serait plus ambitieux, certes encore... mais pour moi, petite chose sans endurance et sans réel goût pour le running, c'est déjà beaucoup donc je me la pète si je veux ! ;-)