Nous reprenons doucement nos marques à Singapour en préparant mollement la rentrée à coup de pauses piscine, d'après-midi lecture et d'invitations réciproques de petites copines. Notre séjour en France nous a permis de retrouver les plaisirs gastronomiques les plus simples, synonymes d'été (et accessoirement de bourrelets) comme le rosé frais et le saucisson dégustés sur la terrasse, les enfants jouant dans l'herbe jaunie du jardin maltraité par une canicule qui nous avait précédés et, malheureusement, abandonnés. Nous avons retrouvé des sensations qui, sans nous avoir vraiment fait défaut, sont de façon indicible une part infime de notre quotidien et finalement font partie des madeleines que l'on emporte dans ses bagages d'expatrié(e). Au delà du plaisir évident de retrouver famille et amis, j'ai aimé conduire sur des routes paisibles, bordées de vergers ou de vignobles, France Inter en fond sonore et les enfants endormis à l'arrière. J'ai aimé revoir les champs avec les bottes de paille blonde, les vertes pâtures nourrissant des vaches au pis desquelles des veaux se rassasient, marauder, au gré des ballades, prunes ou mûres au creux des chemins. J'ai aimé retrouver mon horizon barré par des montagnes, crapahuter (sans excès) sur de petits sentiers caillouteux et admirer des paysages buccoliques dans lesquels les villages se nichent avec leur église au fond d'une vallée verdoyante. J'ai aimé me promener sans but dans de jolies rues piétonnes, lécher des vitrines bourrées de trucs à touristes, m'arrêter pour boire un verre en terrasse et observer, en ricanant si besoin, les tenues des demoiselles de toutes nationalités.... Enfin, rien que du très futile, des choses sans aucune valeur intellectuelle mais des petits détails qui font que, si la France n'est plus notre maison, Singapour n'est pas encore vraiment notre "Home".
Je ne crache cependant pas dans la soupe et il faut reconnaître que la piscine en bas de l'appartement, des températures propices au port quotidien du débardeur ou la pléthore de restaurants dont les additions permettent une pratique récurrente favorisent grandement notre réadaptation... Ne reste plus, mère indigne que je suis, qu'à renvoyer les enfants à l'école pour enfin apprécier les vacances !!!
Oh ma pauvre Sylvie...tu as le mal du pays, c'est évident, malgré des efforts louables pour le cacher et garder une dignité de bon aloi. Tu nous regrettes (normal étant donné la qualité de notre compagnie, surtout à petite dose) et tu regrettes la France. Alors, dis-toi bien ceci. La France, c'est aussi : Johnny Halliday et sa famille à la une, les élections en 2012 et le CSA, des intellos pas drôles en chemise ouverte, la grève à la RATP, encore la grève RATP, la rentrée littéraire et pas de temps pour lire, le froid et la grisaille au nord de la Loire...bref, que du bonheur.
RépondreSupprimerBises
Aude
Quelle beau récit Sylvie! Tu as un bonne plume, bravo! En lisant tes lignes, j'ai revu les images de notre promenade dominicale dans le village ou se trouve notre maison dans la campagne genevoise; les champs avec les rouleaux de pailles, etc., etc, et le Mont-blanc comme fond d'image....Le lieu parfait n'existe pas, nous le savons bien, et une fois de retour dans notre patrie, on aura tellement de choses qui nous manqueront d'ici.....il y a du bon et du mauvais partout, soyons réalistes.
RépondreSupprimerKarin, je n'aurais pas pu le dire mieux.
RépondreSupprimerPas encore le courage de reprendre la plume mais oui la France nous manque quand on est a Singapour mais le retour n'est pas toujours aussi rose que dans nos rêves ...
Alors Sylvie, un conseil : enjoy !
Don't worry girls, on profite encore mieux de ce que l'on a à Singap après ces quelques semaines en France. Ce sont juste de doux souvenirs mais certainement pas des regrets.
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