Il est des jours gris. Des jours où les choses les plus normales tournent au vinaigre, des jours où on aimerait être un peu oubliée dans le fond du salon, des jours où l'on claquerait bien la porte, oui, mais laquelle ? Ces jours-là, le ciel est plein de nuages, de ceux qui viennent de l'incendie de la raffinerie toute proche ou des feux de forêt indonésiens. Ces jours-là, l'orage menace et le bus, plein jusqu'à la gueule, ignore votre appel. Dans le métro, les aunties occupent vicieusement l'espace avec leur cabas, les jeunes yuppies jouent des coudes tout en pianotant sur leur blackberry, enfermés dans la solitude de leurs oreillettes. Ces jours-là, il faut faire la queue pour prendre l'escalator et éviter les escarpins des belles élégantes du quartier des affaires. Ensuite, c'est le hammam en plein soleil pour tout déplacement extérieur, la sueur coule, une moiteur persistante et salée s'installe, compagne inévitable jusqu'à la prochaine douche que l'on espère la plus proche possible. Ces jours-là, le retour à la maison est pire, les ventilateurs brassent un air chaud et lourd. Les devoirs à la table familiale sont une corvée pour tout le monde, devenant au fil des minutes un supplice moral parental face à la résistance pré-adolescente. Les minutes s'égrènent, lourdes d'énervement accumulé et pas toujours maîtrisé, au mépris de toutes les règles de psychologie familiale. Le repas se déroule, toute fonction sociale oubliée, simple remplissage alimentaire... Enfin, l'heure tant attendue de la séparation nocturne arrive, préalable indispensable au retour d'un certain apaisement. Les pages de votre bouquin vous attendent, vous anticipez ce moment, vous savourez l'imminente quiétude de votre lecture égoïste, vous envisagez avec une délectation intérieure le moment où vous fermerez la porte de votre chambre sur les petits désagréments quotidiens que vous savez pourtant sans importance. Les grands ont été congédiés sans façon dans leur chambre, le petit a eu sa dose d'histoireS et de câlins. La délivrance est proche... Ça y est, vous êtes enfin libre, vous vous saisissez de votre ouvrage, la récompense de la journée est à votre portée mais, mais, mais... Arghh, vous aviez oublié votre auto-promesse d'écrire un post pour ce blog !
Grâce soit rendue à notre blogueuse ! Il y a des jours ou écrire un post est un véritable sacerdoce !-)))
RépondreSupprimerS&G
Petite crise de la quarantaine en perspective ? Vu de loin, et pour y être en plein dedans, les symptômes sont assez similaires... Courage
RépondreSupprimerTitine
Courage Sylvie, ca nous arrive a toutes!
RépondreSupprimerUn coup de blues pour cause d'absence de saisons, d'un bol d'air frais, n'est-ce pas?
Ca va passer, je parle de ma propre experience...
Ca me parle ce soir ;-))
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