vendredi 18 novembre 2011

Tous les moyens sont bons

Une grande préparation psychologique avait été faite en amont se basant :
- sur l'observation in situ du rejeton qui ne voulait plus aller au playground jouer avec les petits parce que lui est "..RRand".
- sur le contexte "regarde tes frère et soeur partent tous les matins à l'école, ils adoooorent ! Et toi, tu vas aller à l'école aussi ...."
- sur les écrits éducatifs de haute volée " alors là Tchoupi prépare son cartable pour aller voir la maîtresse avant d'aller se coucher, et puis là Tchoupi se lève et met ses chaussettes pour aller à l'école, et là..."
- sur le soudoiement les aspects bassement matériels : "tu vas avoir un magnifique cartable avec Winnie l'Ourson dessus, c'est pas chouette ça et Doudou ira se promener dedans avec toi".
Jour J : on sort le grand jeu, la chemise comme papa, le couple parental ému (enfin surtout la mère) qui accompagne le rejeton à l'école dans la voituuuuuure... Trop cool... Mais en fait non, non, c'est pas cool... Le rejeton change de tête : "comment ça, moi, la perle de la maison,le killer de puzzles, le dresseur de pandas, le tyran familial, on m'abandonne,  on me laisse dans un lieu inconnu avec plein de nains inconnus, on tente de m'amadouer en me faisant mater un pauvre poisson rouge ? J'y crois pas : ILS S'EN VONT !!!"
J+1 le rejeton est sceptique : il retourne à l'école et constate que "si, si, ils recommencent, ils m'abandonnent à nouveau !" Le rejeton sort le grand jeu : pleurs, agrippements musclés à sa mère, yeux de bambi, torrents de larmes. La mère sort bourrelée, entre autres, de remords et est obligée d'appeler ses copines à la rescousse pour un café remonte-moral pour multipare culpabilisante.
J+3 : ouf, le rejeton ne va pas à l'école car 3 matinées par semaine, ça suffit à son âge, on n'est pas des monstres quand même... Grave erreur !
J+4 : le rejeton se rend compte qu'on lui refait le coup de l'école dès le lever (le sac à dos dans l'entrée, ça ne trompe pas !). La mère, toujours bourrelée, entre autres, de culpabilité délègue au père. Lui, il assume, il part au travail, il va le déposer en route et hop, c'est simple... Mais non, le rejeton ne se laisse pas faire et sort l'arme ultime : le rendu de biberon sur bas de pantalon paternel en partance pour de grandes occupations professionnelles ! Qu'à cela ne tienne, une fois rejeton et pantalon redevenus présentables, le rejeton est ré-embarqué pour l'école, ah mais non mais !
J+5/6/7 : tout le monde souffle, pas d'école, le rejeton pense avoir gagné..
Que nenni, les parents ont d'autres armes, et les jours suivants, le rejeton retourne à l'école :
- contre les renvois intempestifs de lait, le petit-déjeûner devient solide... Grand succès, le rejeton est désormais manipulable sans crainte de débordement.
- contre la culpabilisation de la mère, on envoie le père ou la nounou déposer la bombe psychologique.
- pour introduire de la diversité, le trajet se fait en bus et le retour en taxi dont on peut essayer à l'avance de deviner la couleur...

Les jours désormais se suivent et se ressemblent : le rejeton, conscient de sa position de force déclinante, tente bien quelques approches lacrymales mais il n'y croit plus... Il rentre en pleurant mais ne se retourne même pas, filant directement déposer son cartable dans sa classe. De retour de l'école, il revient triomphant avec de petits dessins faits sur les mains ou les pieds par son nouvel amour (jalousie, sors de mon coeur) Teacher S. Quand on envisage le lendemain et le retour dans les murs de l'enceinte éducative, son visage s'éclaire en pensant qu'il va revoir "Lao She", la prof de chinois jolie comme un coeur... ça y est, on est sur la bonne voie, 2 mois de passés, plus que 18 ans d'école!

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