Je vous en déjà parlé plein de fois (ici, là et là) mais bon, la répétition fait aussi la vie d'un blog et j'apprécie tellement ce festival que je ne peux pas m'empêcher d'en parler.
Donc hier c'était Thaipusam, les kavadis, les pots de lait, les langues percées, les piques, les chaussures à clous, les touristes à appareil photo (dont moi), les enfants des sus-dits touristes (pas les miens car le spectacle n'est vraiment pas approprié pour les enfants qui par définition sont impressionnables !), les saris jaunes, la musique et tout et tout... Cette année, planning dominical chargé n'aidant pas, je me suis contentée de me rendre au Chettiar Temple, temple d'arrivée de la procession, ayant laissé ma place au Mâle, béotien en la matière, pour aller assister à la mise en place des kavadis à Little India... Eh oui, dimanche oblige, j'ai passé la journée au bord de la piscine je me suis sacrifiée pour garder les enfants et laisser à mon cher et tendre l'occasion de découvrir Thaipusam qui, jusqu'à présent s'était toujours déroulé en semaine, et donc en totale inadéquation avec le planning de Monsieur de la BWU. L'atmosphère au Chettiar Temple est assez différente de celle du départ de la procession (Sri Srinivasa Perumal Temple) car la ferveur semble avoir laissé, en partie, la place à la fatigue. Dans le temple, des volontaires déversent les dizaines de litres de lait offerts par les pénitents dans une cuve et ce lait, sanctifié par le Dieu Murugan, est ensuite précieusement récupéré sous la forme d'un mélange douteux et grumeleux par les croyants qui se pressent qui pour en remplir une petite bouteille en plastique, qui pour s'en passer sur la tête... Les hommes arrivent totalement épuisés devant le temple, rendent hommage dans un dernier sursaut d'énergie à Murugan avant d'aller se faire retirer les kavadis et les piques qui les ont transpercés pendant de longues heures.
Impossible pour moi de prendre des photos des hommes que je sentais sur le fil du malaise, les yeux hagards et comme perdus dans un périple intérieur.
La lune était pleine au dessus du Chettiar Temple quand je l'ai quitté et m'interrogeant alors sur la signification de cette date particulière, je me suis rendue compte que je ne vous avais pas encore raconté la légende. Vous n'y couperez donc pas : Thaipusam vient de Thai (le nom du mois tamoul) et Pusam, du nom de l'étoile au firmament pendant le festival. A cette date, Parvati (l'épouse de Shiva et de Ganesh) aurait donné à Murugan, le fils de Shiva, une lance sacrée pour vaincre le démon Soorapadman appartenant aux forces du Mal (les Asuras). Cet évènement se serait déroulé dans les jeunes années de Murugan ce qui explique pourquoi il est vénéré comme le "Child-God". Murugan évidemment est le plus fort (sinon il n'y aurait pas d'histoire !) et défait les forces du Mal. C'est cette victoire qui est célébrée au jour de Thaipusam. Dans les piques qui percent la langue des pénitents, on peut voir une allusion au Vel, la lance sacrée et de nombreux kavadis portent des plumes de paon, l'animal-monture de Murugan.
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