Plantons le décor : une visiteuse, une soirée à occuper, la perspective de découvrir avec elle un lieu encore inconnu = motivation pour sortir après le dîner ! En effet, le réveil quotidien à 6.40 pour assurer le départ du bus vers le LFS à 7.20 (horaire certainement imaginé par un esprit pervers et insomniaque) a tendance à nous pousser dans des retranchements cocoonesques et papi-mamiesques avec des folies de coucher vers 23.00h, voire 23.15h les jours de fête... Cette fois, nous avons lutté contre la léthargie et sauté dans la voiture pour une soirée de débauche sympathique dans les hauteurs.
Exiguïté territoriale oblige, l'occupation de l'espace urbain est plus verticale qu'horizontale. Trouver une terrasse qui ne soit pas en bordure d'une route fréquentée et dans les arômes des pots d'échappements n'est pas si aisé et la quête du Graal s'apparente pour nous à la recherche du parfait "rooftop bar". Où boire un petit verre, l'oeil perdu dans le vague, la mèche ondulant au vent, douchés par l'averse tropicale ? New Asia : check ; Fullerton Bay : check et encore d'autres dont je vous ferai un jour un roof-TOP mais il nous en manquait un fameux sur la liste : le 1-altitude (1 Raffles Place), 282 m, faisant la nique à la tour UOB à côté, frimant devant le Stamford Swiss-Hotel et méprisant le rase-motte Kudéta de Marina Bay Sands. Néophytes de la vie nocturne, nous y avons découvert qu'il fallait payer son entrée en bas en choisissant sa boisson dans une liste pour le moins limitée de boissons. Le dieu des alcooliques devait être avec nous car, sans le faire exprès, nous avions choisi un mercredi, ladies night et donc pour le beau sexe, pas de droit d'entrée et un éventail plus large de boissons mais au prix de la sus-dite entrée donc bénéfice nul pour la cliente, CQFD pour les bases d'un commerce efficace. En haut, dommage, nous n'avions pas pensé à réserver une table, nigauds que nous sommes d'avoir pu penser que le verre viendrait accompagné d'un fauteuil et d'un endroit où le poser ce fameux verre ! Peu importe car de toute façon les newbies comme nous sont incapables de s'asseoir car ils tournent en boucle sur la terrasse 360 degrés, l'appareil photo à la main pour immortaliser le panorama qui, en toute objectivité, est vraiment magnifique : le MBS avec les SuperTrees en filigrane, la Singapore Flyer sur fond de golf, les toits et décorations de CNY de Chinatown, les immeubles du CBD, les lumières qui scintillent, les bateaux au loin, les nuages qui défilent à toute allure et la lune pour témoin. Les vrais clubbers, les trendy guys et les pretty girls de la City viennent visiblement y boire un petit coup après une dure journée de boulot, ignorant superbement les ploucs qui jouent au touriste. Des parois en plexiglas entourent la terrasse afin d'empêcher, supposé-je, les clients de se jeter du 63e étage. Nonobstant le fait que la hauteur a été calibrée pour que la barre de métal arrive à la hauteur de mes yeux pourtant surélevés par l'adjonction judicieuse et élégante de talons, la vue est absolument magnifique. Petite digression : oui, quand je sors, je fais la belle, même si j'ai affreusement mal au pieds ensuite ce qui prouve encore une fois que ne suis pas une vraie taï-taï car une taï-taï digne de son nom n'a pas les pieds qui gonflent en fin de journée et garde des extrémités fines et déliées dans ses escarpins alors que moi j'ai les arpions tout saucissonnés par mes sandales... Donc vue superbe, on s'en met plein les mirettes et plein les capteurs numériques mais malheureusement on ne peut que déplorer chez les membres de la sécurité une paranoïa maladive liée aux jets d'objets par dessus la paroi. Les verres sont en plastique (et moi j'aime pas ça, c'est mon côté fake-taï taï) pour éviter que dans leur chute ils ne viennent éborgner un passant des rues du CBD et le moindre geste visant à lever un appareil au dessus du mur génère un réflexe pavlovien chez les gardes qui sautent sur le photographe malotru et inconscient et imposent l'usage de la dragonne ou de la lanière autour du cou, louable et inattaquable recommandation. Cependant les plus zélés d'entre eux préfèrent préconiser l'interdiction pure et simple de prendre de photos en appui sur le mur pour parer à toute chute intempestive... Normal, j'adore jeter mon appareil photo dans le vide, c'est mon passe-temps favori, avec également le fracassage de Ferrari contre les murs de parking...
PS : la photo est du Mâle qui prend des cours de photo, râle quand il n'est pas identifié comme auteur et ne me laisse plus approcher l'engin ! Enfin, pour cette fois, eu égard aux gardes récalcitrants, à ma taille et à la hauteur du mur, ce n'était pas plus mal !
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