samedi 29 janvier 2011

Local way of life

Parfois le fossé culturel se niche là où l'on l'attend pas...Imaginez-vous donc invités très gentiment à une BBQ party par des Singapouriens. Oui mais voilà, pour cela, si vous travaillez, il vous faut quasiment prendre une après-midi de congé. En effet, le rendez-vous est donné autour de la piscine à partir de 17h30 ! Bien, j'accorde donc ma montre aux usages locaux sans pouvoir m'empêcher, eu égard à ma nature française, de me consentir un petit retard acceptable, bien inférieur aux usages de politesse en vogue dans les soirées de l'hexagone. Me voilà alors rajustant mon maquillage et affûtant mes talons alors que les enfants sont en train de faire leurs devoirs. Arrivée sur place, il n'est même pas 18h00 et il faut attaquer le "bee hoon", un plat de nouilles typiquement singapourien, et les bouchées à la crevette. Heureusement, quelques bouteilles de vin et de bière, perdues au milieu des nombreux "soft drinks", nous donnent l'illusion d'un apéritif plus classique selon nos critères européens. Le soda et les boissons au thé coulent à flots, les flashs crépitent pour immortaliser tous les instants dont même une demande en mariage officielle d'un jeune homme à sa dulcinée bien surprise. La "soirée" se passe plaisamment, les discussions sont animées et sympathiques, nos hôtes étant tout à fait adorables. Une fois rassasiés, les invités commencent à quitter les lieux pour regagner leur foyer. Il est 21h00 ! Respectant les pratiques, nous sommes partis après avoir salué les convives vers 21h15... A la différence de nos gauloises traditions, pas de problème d'ivresse au volant et pas de surprise pour le tour de taille.. Il n'y avait pas de dessert non plus !

mardi 25 janvier 2011

Joyeux Anniversaire Blog !!!!

Début 2010, trois semaines après notre arrivée, quelques heures passées sur le net pour choisir la plateforme adéquate, un temps certain pour réaliser la bannière et une réflexion intense pour en choisir le titre, ce blog naissait. Depuis, mon quotidien est rythmé par cette petite habitude qui consiste à trouver le sujet du prochain billet qui sera publié. Parfois c'est facile, une sortie qui m'aura enthousiasmée, une tranche de vie un peu amusante, un évènement typique de Singapour, une jolie photo que je veux illustrer ; parfois ça ne l'est pas et il m'arrive de passer des heures sur un billet puis de l'abandonner car je ne trouve pas l'inspiration ou l'angle d'attaque. Comme le dit le proverbe "100 fois sur le métier, remets ton ouvrage", je vérifie mes sources, je besogne, je rature virtuellement, j'efface, je peste, je ronchonne en essayant de trouver un semblant de style, une particule d'intelligence, une poussière d'humour ou une étincelle d'intérêt. Immanquablement, je m'attire des remarques du genre "encore sur ton blog !" que je balaie d'un revers de souris. Je suis une laborieuse mais la satisfaction  intellectuelle l'emporte à chaque publication et chaque "post" est l'atteinte d'un objectif dont je suis la seule à m'être imposée l'aboutissement.
Maintenant que j'ai fait le tour du calendrier, il va falloir que j'évite l'écueil des marronniers récurrents et la facilité du post narcissique, que je trouve du grain à moudre dans un environnement qui désormais ne m'est plus si mal connu. Néanmoins mon obstination optimisme habituelle me laisse à croire que  l'horizon virtuel de ce blog est un champ de fleurs que j'irai cueillir une à une pour vous offrir un bouquet de pensées.

jeudi 20 janvier 2011

Thaipusam

Le long de Serangoon Road fermée en partie, une agitation, très inhabituelle pour 9h de matin, régnait. Des barrières jaunes régulaient l'accès au temple Sri Srinivasa Perumal duquel s'échappaient cris, musiques et chants. C'était Thaipusam et la communauté tamoule s'était donnée rendez-vous pour honorer le Dieu Murugan, vainqueur des forces du mal et représentant la vertu, la jeunesse et le pouvoir.
Partout dans le temple, les familles avaient installé de petits autels simplement délimités par quelques feuilles de journal, ornés de fleurs, offrant riz, lentilles, lait, citrons ou bananes. A côté des pétales de rose et des noix de coco, des semelles de clous, des pointes métalliques ou des crochets brillaient au soleil. Entourés par leur famille et leurs amis, dans les chants et les encouragements, des hommes, torse nu et hanches ceintes d'un tissu orange, enduraient avec stoïcisme la mise en place, dans leur chair, de ces différents ornements. Dans leur regard halluciné et parfois dans une larme qui coulait doucement, on lisait la douleur des joues et de la langue transpercées, du dos scarifié par des dizaines d'esses métalliques auxquels étaient fixés des citrons ou des pots d'offrande ou de la chair de l'abdomen percée par les pointes du kavadi, structure semi-circulaire en métal de 2 à 3 m de haut,  décorée de plumes de paon et accrochée à même la peau. Régulièrement des cris retentissaient, le volume des tambours et des trompettes augmentait et  les croyants sortaient du temple, certains portant une simple arche de bois, d'autres incrustés d'un kavadi, d'autres encore tractant un chariot à l'aide de crochets fixés dans leur dos. Ils entamaient alors 4 kilomètres de marche, pieds nus, oscillant sous le poids de leur charge, dansant pourtant même parfois malgré la souffrance. Arrivés au Chettiar Temple, ils déposaient le kavadi sur l'auteul du dieu Murugan et lui offraient du lait, se débarrassant ainsi symboliquement de leur fardeau pour une purification de l'esprit.

Impressionnant, émouvant, touchant, brutal... Un festival qui ne peut laisser indifférent.


PS : Thaïpusam se déroulait cette année le 20 janvier. La procession débute au Temple Sri Srinivasa Perumal (Serangoon Road) et se termine au Temple Sri Thendayuthapani (Tank Road) aussi connu sous le nom de Chettiar Temple.

mercredi 19 janvier 2011

Des petits trous...

Ils sont présents dans toutes les voitures singapouriennes. Violets, oranges ou jaunes, ils sont abandonnés sur les tapis de sol, tels de pauvres vestiges cellulosiques encore présents à l'ère du numérique. Inévitables compagnons du conducteur, ils sont le fruit d'une agaçante patiente activité manuelle sur les parkings extérieurs de Singapour. Je veux bien sûr parler des "coupons", ces antiques cartons prédécoupés de petits empiècements ronds valant chacun 50 c, 1 ou 2 SGD et servant respectivement à financer 30 min, 1 h ou une nuit de stationnement. Mieux vaut ne pas être trop pressé de quitter son véhicule garé sur un parking à coupons car préparer son ou ses coupons est chronophage. Esprit singapourien oblige, les pervenches locales sont redoutables et peu enclines à la mansuétude face à une fraude, il est donc préférable de consacrer quelques minutes à émietter son coupon en lui retirant les 5 petits disques correspondant à l'année, au mois, au jour, à l'heure et à la minute de son arrivée. Cet auguste geste, résultant certainement de l'invention d'un poinçonneur frustré, devra être répété autant de fois que de coupons nécessaires à la durée escomptée du stationnement. Ainsi, 4h de parking peuvent aboutir, quand on a oublié de racheter des coupons de 1 SGD, à retirer soigneusement et surtout sans se tromper 40 confettis qui finiront inévitablement par terre quels que soient les efforts faits pour les orienter vers une zone destinée aux déchets... Et si c'était un coup du lobby des laveurs de voiture ?

dimanche 16 janvier 2011

Pongal

Très populaire dans le sud de l'Inde, ce festival vise à s'assurer une bonne récolte. A Singapour, il célèbre le début du mois Thai dans le calendrier tamoul. Il est normalement célébré en 4 jours. Le premier jour, on se débarasse de ses vieilleries pour symboliser le début d'une nouvelle vie. Le deuxième jour, du lait est mis à bouillir, dans une marmite neuve, avec du riz et du sucre et on le laisse déborder, pongal signifiant littéralement en tamoul "déborder", en signe d’abondance matérielle pour le foyer. Ce plat sucré est ensuite offert aux dieux pour tous les bienfaits que l'on reçoit pendant l'année.Parallèlement douceurs et sucreries sont échangées. Le troisième jour, le bétail est mis à l’honneur pour les remercier du travail fourni aux champs et du lait qu'il produit. Les animaux sont baignés, leurs cornes polies, leurs corps peints et leur tête décorée de guirlandes de fleurs et de clochettes. Le dernier jour enfin, les jeunes rendent visites aux anciens et leur offrent leurs respects.
Ce week-end, Little India fêtait donc Pongal et outre quelques vaches mélancoliques, les visiteurs ont pu, entre deux averses monumentales, regarder le concours de "cuisine" qui consistait à faire un "pongal" à l'ancienne. En lieu et place de gaz ou d'électricité, quelques morceaux de charbon et le souffle des cuistots pour activer le feu et amener le lait à ébullition. Plutôt amusant mais la célébration, malgré les illuminations de Serangoon Rd et le bazar de Campbell Lane, est restée bien modeste. Le public n'était pas au rendez-vous et même si un groupe d'apprentis photographes sans-gêne aux objectifs longs comme le bras tentait de saisir, tels des paparazzis de seconde zone, quelques moments de grâce, la ferveur populaire n'était pas vraiment là. Peut-être un évènement qui pâtit du très proche et impressionnant Thaipusam ce jeudi 20 janvier... Je vous raconterai !

PS : Thaipusam, pour les coeurs bien accrochés, c'est une procession de 4 km entre le temple Sri Srinivasa Perumal de Serangoon Road et le temple Sri Thendayuthapani sur Tank Road.

jeudi 13 janvier 2011

Ca m'énerve !

Depuis que je suis arrivée à Singapour, comme beaucoup de mes comparses féminines, je tente de trouver une fonction sociale satisfaisante, qui, dans mon cas, dépasse le cadre familial. Non que je rejette celui-ci mais il se trouve que j'ai également besoin d'autres stimulations pour que mon petit cerveau n'ait pas l'impression de s'atrophier entre la liste des courses, les problèmes scolaires, les couches et le menu du soir. Alors je fais des efforts, j'essaie d'avoir une activité intellectuelle, de m'ouvrir aux autres, de découvrir mon pays d'accueil. Et pourtant, cette semaine, une fois encore, la dure réalité de mon inexistence en tant qu'être humain autonome m'a été rappelée. C'est chez le dentiste, suite à une rencontre tout à fait inopportune entre le crâne d'un enfant et les dents de Malo, que la secrétaire s'est chargée de me mettre dans une petite strate de la société qui ne me satisfait pas en m'interpelant par le sobriquet "Mummy" ! Pas "Madame" ou toute appellation du même genre, non simplement "Maman" ! Une réduction tout à fait misérabiliste, maldroitement ou faussement bienveillante voire même humiliante ! Mon nom n'est pas spécifié, je n'existe pas en tant que personne mais seulement corrélativement au fait d'avoir des enfants. Non contente de n'être déjà "que" femme d'expat, je n'ai plus qu'à me contenter d'être une génitrice.
Par contre, quand vient le moment de payer la note, je retrouve un statut social ! Visiblement je suis assez indépendante pour signer le reçu de carte bancaire... Bref, un grand moment de droits des femmes !

lundi 10 janvier 2011

Arc en ciel thaï

En Thaïlande, il n'est pas rare de voir passer des classes en goguette dans les temples, les élèves masculins et féminins identiquement vêtus d'un rose Barbie flamboyant. Les rues de Bangkok arborent fièrement le drapeau national mais aussi moults petits oriflammes jaune. Les portraits du roi innombrables, tout en jaune et doré, ornent murs et édifices. Au mois d'août, c'est le bleu qui prend le pas car c'est le mois anniversaire de la reine. Tout est coloré. La raison ? Vraisemblablement, des réminiscences d'hindouisme qui attribuèrent jadis à chaque jour, un Dieu et une couleur. Lundi est jaune pour la Lune, mardi rose pour Mars, mercredi  vert pour Mercure, jeudi orange pour Jupiter, vendredi bleu clair pour Vénus, samedi violet pour Saturne et dimanche rouge pour le Soleil. Les thaïs peuvent ainsi choisir la couleur de les vêtements soit en fonction du jour de la semaine ou en fonction de leur jour de naissance. Superstition ou rituel religieux, cette pratique a gagné le monde politique et lors des derniers remous qui ont ajouté le pays, c'est à leurs habits que l'on reconnaissait l'appartenance des citoyens à l'un ou l'autre des partis. Les partisans, en faveur de l'ancien premier ministre en exil Thaksin Shinawattra, s'habillaient en rouge, en hommage au jour de naissance de leur leader.
Plus pacifiquement, après avoir recherché votre jour de naissance, vous pouvez également suivre cette mode qui devrait vous permettre non seulement d'avoir des journées placées sous de bons auspices mais également de ne pas passer inaperçu ! Pour moi, ce sera le orange et vous ?



mercredi 5 janvier 2011

Fiat lux !

Le 31 décembre 2009, nous avions fêté l'arrivée de la nouvelle année dans le vol qui nous emmenait vers notre nouvelle vie en Asie. Bien que partagé avec les autres passagers de l'avion, ce réveillon fut finalement très intime : une petite coupe de champagne, un peu de foie gras (pas terrible) et nos enfants endormis à côté de nous. Cette année, nous avons attendu 2011 à Chiang Mai, en Thaïlande. Rien n'avait été prévu à l'avance pour cette soirée de la Saint Sylvestre et nous nous sommes laissés porter par les événements, les rencontres et les envies. Envoyant aux orties tous nos usages culinaires français et nos habitudes festives, nous avons partagé, avec les enfants, un repas thaï traditionnel (kentoke), Eloi endormi dans mes bras, accompagné de danses pour le plaisir des yeux. Au retour, la ville grouillait de monde. Thaïs et touristes se mélangeaient dans les rues, musique et rires résonnaient. Dans le ciel d'un noir d'encre, des centaines de lanternes s'élevaient, points lumineux emportant au gré du vent souhaits et résolutions pour l'année naissante. Parents, enfants, familles ou amis, étrangers et locaux, tout le monde s'affairait, dans l'expression d'une grande joie collective, à enflammer les torches qui permettaient l'ascension de ces petites montgolfières de papier. Tous les visages étaient levés accompagnant symboliquement le départ de ces morceaux de lumières dont l'accumulation dessinait une voie dorée dans le ciel thaïlandais. Les yeux encore plein de paillettes, nous sommes rentrés coucher des enfants épuisés et c'est finalement au son du karaoké tonitruant et en thaï des employés de l'hotel que nous nous sommes endormis... Pas commun, non ?

lundi 3 janvier 2011

Et de 100 !

Avec le 100ème billet édité sur ce blog, je vous souhaite à tous, amis, famille, lecteurs connus ou inconnus, réguliers ou versatiles, une très bonne année 2011.

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