Il y a un peu plus d'un an, mes aventures asiatiques commençaient et avec elles, mon palais a découvert de nouveaux horizons gustatifs. A moi le tofu, les pieds de poulet ou de porc, les fishballs, la ginseng soupe et le durian... Prenant à la lettre la ritournelle que tous les impitoyables parents ont répété à leurs enfants (pour leur bien) "Ne dis pas que tu n'aimes pas sans avoir goûté !", j'ai mangé à tous les râteliers, même les plus mal famés. La sesame jelly, les crevettes aux fromage, les huîtres frites et la soupe de poissons à l'huile pimentée, rien ne m'a arrêtée, j'ai tout testé au risque de rembourrer ma bouée abdominale et d'augmenter mon taux de cholestérol. Cependant, une barrière psychologique subsistait : le cru. Viande ou poisson, même combat, la listeria ne passerait pas par moi ! Finalement, dans une mouvance globale de découvertes culinaires, j'ai malgré tout franchi le seuil des restaurants japonais de Singapour . Une stratégie subtile a consisté, dans un premier temps, à opter discrètement pour les tempuras ou le tariyaki mais au bout d'un moment, force fut de constater que je ne pourrai échapper aux dents de la mer. Aidée par mon ami wasabi, je suis partie à l'assaut de mon premier sashimi... Et là, tous mes préjugés ont volé en éclats : pas l'ombre d'une arête dans le plaisir de cette bouchée fondante de saumon, pas une écaille dans la volupté de cette petite parcelle d'océan offerte à mes dents. Un simple constat : c'est BON ! Et maintenant ? L'éventail des possibles est encore largement ouvert et il ne me reste plus qu'à tenter l'anguille, le crocodile et le serpent...
lundi 21 février 2011
mercredi 16 février 2011
Granite Island
Pulau Ubin, c'est une petite île au nord de Singapour. Dix minutes de bateau et on se retrouve dans ce qu'a dû être Singapour il y a quelques dizaines d'années : un kampung (village), la jungle avec toutes ses petites bêtes, des chemins, pas d'immeubles et presque pas de voitures. Une pastille verte, antidote à l'urbanité de la cité-état. Les seules concessions à l'expansion du tourisme sont la présence de routes goudronnées et de loueurs de vélo puisque c'est le principal moyen de déplacement sur l'île. De petites grimpettes, des parcours dédiés aux plus aventureux des VTTtistes (Ketam Mountain Bike Park), beaucoup de plat, la balade est plaisante et faisable par des enfants (un peu sportifs quand même !), le plus difficile étant de supporter les râles abominables de votre pré-ado pour laquelle toute activité physique n'est qu'une torture imposée par des parents qui n'auraient pas démérité dans les rangs de l'Inquisition. Entre les arbres, les singes regardent passer les cyclistes essouflés, des oiseaux (peut-être les fameux kalaos) claquent du bec, des serpents traversent les chemins et on s'arrête de temps en temps pour admirer un point de vue sur la mer, la ligne de gratte-ciels de Singapour au loin ou le bleu profond des lacs des anciennes carrières de granit.
On revient à Singapour rasséréné et reboosté par ce petit shot de cholorphylle en se disant que la prochaine fois, on prendra le temps d'aller visiter la zone protégée de Chek Jawa.
Comment y aller ? A partir de Changi Point, via Changi Jetty (Changi Point Ferry Terminal), près de Changi Village Hawker Centre. Les "bumboats" attendent d'être pleins (12 personnes, en comptant même les bébés) et démarrent. L'attente n'est vraiment pas longue. Le trajet coûte 2.5 SGD et 2 SGD pour votre vélo. Sur place, on peut louer un vélo pour 7-8 SGD si on n'est pas trop exigeant.
lundi 14 février 2011
Félins
Ce jour-là, un mélange hétéroclite de pelures d'orange, de morceaux de laitue et de confettis jonchaient le sol du très chic Paragon Mall sur Orchard Rd. Des cordes délimitaient autour de ce tableau pointilliste un espace de sécurité empêchant les passants de piétiner ces petites reliques. A intervalles réguliers, des tambours et des cymbales résonnaient, faisant naître un vacarme assourdissant. Dans les rayons de Marks et Spencer, deux clients d'un genre un peu voyant déambulaient au milieu des chaussettes et des biscuits anglais, fourrant leur nez derrière le comptoir des caisses, poursuivant les vendeuses amusées et effarouchées et s'amusant à faire peur aux enfants. Leur costume, un peu particulier, était celui du lion mythologique chinois d'un orange vif du plus bel effet ! Des gros yeux globuleux, des oreilles mobiles et une queue agile, du poil aux pattes et une très grande bouche, tels sont ces animaux très courants en cette période de Chinese New Year pendant laquelle les Chinois s'appliquent à prendre toutes les précautions pour s'assurer une nouvelle année heureuse et prospère. Petits commerces, grosses entreprises, structures locales ou étrangères, tous font appel aux troupes de Lion Dance pour que leur activité soit florissante pendant l'année à venir. Aidés en cela par le fracas des tambours, les animaux, mis en mouvement par 2 danseurs, sont censés chasser fantômes et mauvais esprits. La tête, toujours en mouvement, symbolise vitalité et longévité alors que la queue du lion balaie de façon continue mauvaise fortune et désagréments de l'année écoulée. Avec force danse, mime et acrobaties, le lion va, au mépris de toute considération zoologique relative à son régime alimentaire, "manger" les offrandes constituées de salade verte, d'oranges, de bonbons et de quelques pièces. Finalement, dans un acte de bénédiction pour le moins incongru, il recrache le tout en direction des spectateurs pour signifier l'abondance pour l'année à venir. Dernier petit cadeau : entre ses pattes, les quartiers d'orange sont disposés soigneusement en forme de chiffres de bon augure. Pour Marks and Spencer, ce sera 3-11-8 : 3 pour la naissance, 11 pour l'année, 8 pour la prospérité. Moi, j'ai récupéré un bonbon et un dollar, le début de la richesse peut-être ?
jeudi 10 février 2011
It's A Great Great World
Suivant le buzz singapourien, nous sommes allés au cinéma, en amoureux et en pleine semaine (un double exploit), voir "It's A Great Great World". Sur le plan pratique, la réservation et le paiement sur internet de sa place est un avantage qui évite les interminables files d'attentes que je subissais, jeune étudiante, devant les cinémas du Boulevard de l'Odéon. Cerise sur le gâteau, on choisit son emplacement et en l'occurrence un "siège couple" ! Si je suppose que, pour quelques amoureux en mal d'intimité, le lieu peut être propice à faire mieux connaissance, dans mon cas particulier, la proximité de mon cher et tendre mari m'a permis de bénéficier d'une bouillote humaine pendant la durée du film. J'ai ainsi pu profiter du spectacle sans grelotter du fait de la température polaire de la salle !
Que ce soit parce que le film est un pur produit de la société Mediacorp, en raison du budget ou par choix artistique, les différences avec les productions américaines ou européennes sont importantes. On peut trouver la mise en scène assez simpliste, le jeu des acteurs pas toujours très subtil, les costumes et le maquillage pas toujours raccord avec la vie des "petites gens" de l'époque. Pour autant, l'évocation du passé de Singapour au travers des souvenirs de personnages ayant travaillé, grandi, aimé ou vécu près d'un parc d'attraction de Singapour aujourd'hui disparu (et remplacé par un mall) est touchante. On s'attendrit des amours naissantes de la jeune fille du stand de tir, on sourit face à l'enthousiasme du clown du Tiger Show, on fredonne la chanson de la belle Rose et on imagine le festin du mariage du vendeur de satays. Nous n'avons pas forcément saisi tous les jeux de mots des dialogues, les subtilités entre mandarin, langage hokkien ou teochew, même doublées en anglais, nous étant restées un peu hermétiques mais ces jolies tranches de vie ont eu le mérite de mettre le sourire aux lèvres à la totalité de la salle !
* Mediacorp est un empire médiatique de Singapore (TV, radio, presse écrite, productions cinématographiques...) sous contrôle du groupe d'investissement de l'Etat, Temasek Holdings. Certains artistes sont d'ailleurs directement employés par la compagnie, C'est le cas de nombre d'acteurs du film.
lundi 7 février 2011
Thaïlande, moments choisis
Depuis notre voyage en Thaïlande, des centaines de photos dorment dans les fichiers de mon ordinateur, attendant une exhumation sous la forme probable d'un photo-book dans les semaines à venir (ou peut-être les mois)... La simplicité d'utilisation des appareils numériques génère une multitude d'images dont finalement bien peu méritent d'être retenues à l'aune de critères esthétiques ou artistiques. Pour autant, trier ses clichés est une tâche ardue. Eliminer le magnifique sourire de la grande parce que le petit ferme les yeux ? Et ce petit tigre, flou certes mais que l'on a caressé ? Et l'arc-en-ciel pâlichon qui a tant plu aux enfants ?
Pourquoi est-ce si difficile de choisir ? Tout simplement parce que souvent l'image de vacances se veut être le reflet exact d'un souvenir. On ne se s'autorise pas la faculté de mémoire, la petite incertitude qui souvent embellit l'instant, l'oubli somme toute mineur de moments anodins... Et pourtant, le souvenir n'est pas que visuel. La douce chaleur d'une nuit d'été, l'odeur des olives sur un marché, le bruit du ressac sur une plage, la douceur d'un coquillage, le goût d'un fruit acheté sur le bord de la route... De cela, on ne garde aucune trace concrète et c'est certainement cela qui donne tant de prix à ces tranches de vie...
Alors, vous ne subirez (heureusement) pas l'odeur des durians, ne palperez pas la poussière des rues de Bangkok, ne sentirez pas l'encens des temples, n'entendrez pas parler le thaï mais je vous laisse apprécier quelques images minutieusement (et longuement) choisies de notre séjour au royaume de Thaïlande dans le mini-livre de voyage ci-dessous. Un "peu" de persévérance et d'obstination m'ont permis d'y condenser 10 jours et 1000 photos en 6 pages ! Comme quoi, rien n'est impossible...
PS : Les détails pratiques (hotel, vol, excursions, durées, descriptions et avis subjectifs) sont également dans le fichier.
samedi 5 février 2011
L'année du Chat ?
Une légende populaire raconte que pour nommer les 12 années du cycle du calendrier chinois, l'empereur de Jade attribua à chacune un shu xiang (属相) ou signe, correspondant aux 12 premières créatures arrivées jusqu'à lui. A cette époque, le rat et le chat étaient de très bons amis. Pourtant quand l'empereur de Jade, invita tous les animaux à se présenter à lui, le rat était si impatient que, dans sa hâte, il en oublia de réveiller le chat en train de dormir. Le félin rata donc l'occasion unique de voir une année nommée d'après lui. Depuis, les 2 animaux sont devenus des ennemis implacables... Au Vietnam cependant, le Chat remplace le Lapin, 4ème animal du zodiaque, car la prononciation chinoise du caractère du Lapin tù (兔) ressemble au mot "chat" en vietnamien. Enfin un peu de justice en ce bas monde !
PS : les légendes sont nombreuses... Rappelez-vous, c'était celle de l'an dernier : clic.
jeudi 3 février 2011
Tu nian kuai le !
Amis du signe du jovial rongeur, l'horoscope chinois vous suppose être gracieux, gentils, intelligents bien qu'un peu trop émotifs. Les "lapins" sont également sociables, malins, proches de leur famille et de bons businessmen. Après une année tumultueuse du Tigre, l'année du Lapin devrait apaiser les esprits et en appeler à la diplomatie plutôt qu'aux révolutions et aux conflits... Ne reste plus qu'à espérer que cette prédiction soit entendue par tous nos dirigeants politiques !
Joyeuse Année du Lapin
mardi 1 février 2011
Sous les meilleurs auspices
Chinatown, quelques jours avant Chinese New Year, cette année le 3 février, c'est une vraie fourmilière. Outre des touristes qui se promènent nez au vent et appareil photo en bandoulière et des groupes d'écoliers en uniforme, c'est la population chinoise que l'on rencontre ici. Tout le monde vient faire le plein de décorations neuves dans une débauche de rouge et de doré. Les ananas, symbole de richesse, se déclinent en lanternes de papier, en mobiles rutilants ou en lucky charms. Les faux piments s'affichent sans vergogne en guirlandes, concurrençant celles des pétards factices. Les lapins pullulent en toute impunité puisque cette année c'est l'animal roi. En peluche ou en dessin, c'est souvent l'empire du kitsch revu à la chinoise, contrastant sur les étals avec les gracieux papiers découpés représentant de manière beaucoup plus traditionnelle ce petit rongeur. Au mépris de toutes les recommandations d'hygiène dentaire, bonbons et biscuits se rangent en damiers multicolores dans l'attente d'être offerts pour amener douceur dans la nouvelle année. Chinese New Year s'exporte également en dehors de Chinatown et c'est au pied de la Singapore Flyer qu'un Dieu Lu, débonnaire et gonflé à bloc, envoie tous ses voeux de prospérité à la population.
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