Quatre valises, une poussette et un porte-bébé, le hall d'arrivée glauque de CDG, 523 ronds-points, 6 saucissons, plein de bouteilles de rosé, 8-12 déballages/remballages de valises, France Inter en perfusion, 10 footings (parce qu'on ne le dit pas assez car qui boit du rosé fourbit ses bourrelets...), 5 valises sur le vol retour (merci les soldes et Décathlon !), un porte-bébé inutilisé qui vient de signer là son arrêt d'expulsion de la maison, la moquette de Changi Airport... Bref, 6 semaines en France et puis l'arrivée sous nos cieux équatoriaux qui ont décidé de se mettre au diapason de l'automne et d'entamer dès à présent la saison des pluies. Avec la chaleur et l'humidité, nous avons également retrouvé nos amis moustiques mais heureusement, nous n'avions pas pris de risques cette année et n'avions pas coupé les ponts avec nos chers diptères. Comment ?.... Grâce à un petit séjour en Camargue, ce petit territoire enclavé dans les bras du Rhône avec ses manades, ses rizières, ses salins, ses flamands, la Méditerranée, des couleurs dont paraît-il toutes s'expliquent par la biologie, le ballet des échassiers, les grands espaces, la platitude des paysages... Une certaine vision de l'agriculture avec des canaux et surtout des clôtures omniprésentes qui empêchent non pas le bétail de s'échapper mais le touriste de rentrer car le Camarguais, bien que volontiers lyrique dans son approche commerciale, est un peu rugueux et peut avoir la lippe un peu agressive. Malheureusement la Camargue est également tristement célèbre pour ses moustiques qui, à l'instar des libellules (dont c'est pourtant le job de les manger) et des grenouilles, pullulent et n'attendent que le touriste pour se régaler. Les autochtones, eux, vigilants et prévoyants, restent cloîtrés derrière leurs moustiquaires et ne prennent pas de risques inconsidérés. Qui, à part un touriste, tente le pique-nique sur les bords de l'étang de Vacarès qu'il découvre, à ses dépens, dépourvu d'ombre et surtout être l'usine à moustiques de la région ? Josiane, fidèle complice de nos échappées estivales, en a fait les frais, cherchant vainement un cm2 de peau intacte entre les dizaines de boursouflures qui déformait son anatomie avant de se faire sauvagement attaquer par un scorpion qui a, paix à son âme d'arachnide, fini sous la semelle caoutchouteuse d'une tong singapourienne... Qui a dit que voyager en Asie pouvait être dangereux ?