mercredi 11 septembre 2013

Un nouveau-venu

Il ya bientôt 4 ans, notre vie a changé du tout au tout. Adieu la grisaille et les grands boulevards de Paris, adieu les pieds gelés et les frissons de froid sur les quais du RER, adieu les grèves de transport et de profs, bonjour l'expatriation sous le soleil humide de Singapour. Ce fut une découverte en douceur de l'Asie et aujourd'hui, je reste attachée à ce pays qui, au départ, ne me semblait pas si attractif que ça... Et pourtant, j'en ai eu des choses à voir, lire, manger et dire ! J'ai raconté cette expérience avec un plaisir infini sur Beginners in Asia et ai pris le virus du blog, au contact notamment de la communauté des blogueurs francophones de Singapour (Singapour les blogs, merci LouisErika et Olivia et puis tous les autres évidemment...). Aujourd'hui, une page s'est tournée, un vent de sable a soufflé sur mon petit monde et c'est désormais à Dubai que nous vivons, encore un bout de péninsule, arabique désormais, un stop à mi-chemin exactement entre Singapour et la France.  Beginners in Asia  cède donc  la place à Mots d'ici et d'ailleurs, un nouveau blog avec une robe toute neuve, adoubée par le Mâle, personnalisée
dans les jurons avec amour dans les arcanes du .css,  des transferts .ftp et du child-theme... Mots d'ici et d'ailleurs va doucement grandir mais c'est sûr, il y aura du sable dedans qui crissera sous la souris, peut-être des chameaux mais pas de moustiques, du soleil écrasant et des forteresses au milieu du désert, des histoires d'ici, un peu de culture, du tourisme,  des bouts de moi, des aventures palpitantes sans aucun doute... Enfin, certainement un joyeux fourre-tout virtuel qui accompagnera notre installation et notre nouvelle vie dubaiote et que j'espère, vous aurez plaisir à lire autant que moi à l'écrire !
PS : Comme on n'arrête pas le progrès, vous pourrez suivre Mots d'ici et d'ailleurs, soit en vous abonnant par mail ou par flux RSS ou sur Facebook.

jeudi 11 juillet 2013

J-1... Dernier bilan

Lorsque j'ai appris que nous partions à Singapour, je ne savais pas très bien le situer sur une carte et je n'étais pas non plus très sûre qu'il s'agissait d'un pays à part entière ou d'une petite extension de la péninsule malaise. J'avais par contre plein de préjugés complètement idiots comme quoi il n'y avait que de la ville et du béton alors que non, Singapour est verte, bien verte, si verte... Aujourd'hui, 3 ans d'Asie du Sud-Est et une formation de guide de musée plus tard, je peux vous parler des relations historiquement difficiles avec la Malaisie et parfois l'Indonésie (merci le haze de 2013 mais en 2010, il y en avait aussi !), les 2 gros voisins, des larmes de Lee Kuan Yew lorsque Singapour a quitté en 1965 la Fédération de Malaisie, abandonnant au passage le "SI" de Singapore à la Fédération qui de Malaya passa alors à Malaysia. Je peux expliquer le multiculturalisme par l'aspect transitoire de la population historique de Singapour et qui se manifeste tant dans la cuisine, le système politique par l'influence britannique, l'essor du port par la position stratégique de l'ile et la vision de certains et l'importance de la main d'oeuvre étrangère dans ce pays qui s'enorgueillit à juste titre d'une croissance exemplaire, même en temps de crise.  A notre arrivée, j'ai commencé avec beaucoup d'énergie et de sueur par le début du commencement de la découverte avec les activités touristiques de base : Merlion, zooLittle India ou Chinatown, je les ai explorées, Eloi en bandoulière, en bus et appareil photo au poing. A cette époque, Marina Bay Sands n'était pas terminé et ION venait de sortir de terre, autant dire que c'était la Préhistoire. Peu à peu, je suis devenue plus sélective et me suis appropriée des endroits un peu moins évidents, plus proches de la vie des vrais gens... Waterloo Street, Rochor Centre, Sungei Buloh, Mac Ritchie Reservoir, Bright Hill Complex, Bukit Brown Cemetery par exemple, je les ai pris pour moi, comme des lieux spéciaux qui me touchaient à chaque fois que j'y retournais. Ceux-là, j'en ai même fait un tour de 3 jours pour que, maintenant que je m'en vais, il y ait d'autres personnes qui aillent les aimer à ma place. J'ai essayé de comprendre et j'ai partagé avec vous mes découvertes sur la culture chinoise, indienne ou malaise. Je n'ai pas raté un seul Thaipusam pour être sûre de vibrer avec les croyants que la foi transcendent, j'ai expliqué tous les Chinese New Year... Je suis allée manger à tous les rateliers, ai découvert le poisson cru, me suis régalée de laksa et de mango sago... Bref, je me suis immergée avec bonheur et puis je me suis un peu essouflée dans ma découverte du nouveau qui ne l'était plus, si nouveau. Alors je vous ai concocté des petits circuits touristiques dans la ville car je pensais que cela pourrait vous aider, avec Tata Ginette et les enfants. Je vous ai raconté mes vacances pour vous faire rêver (ou pas) des rizières de Bali, les plages idylliques de Malaisie, des eaux boueuses du Mékong, des kangourous australiens, des tarsiers philippins ou de mon camping-car néo-zélandais. Peu à peu, j'ai commencé à vous parler davantage de moi et de ma vie, de mes pseudo-aventures qui ne faisaient rire que moi, de ma nullité en shopping, de mes accidents de tongs, de mes ratés de week-end et de mes relations avec les agences de voyage (une cause définitivement perdue), parfois aussi de mes petits coups de blues quand le départ est devenu une dure réalité. Je vous ai parlé du hasard qui fait de jolies choses et de gens généreux qui vous font partager leur culture sans contrepartie, fait part des belles rencontres que j'ai faites, de la découverte de la communauté des blogueurs qui m'ont appris plein de gros mots comme FTP ou flux RSS. Au fil des billets qui composent ce blog, c'est une tranche de ma vie que je vois défiler, un gros bout de gâteau même. J'y vois une vision de Singapour qui a évolué en même temps que moi je m'adaptais et prenais mes marques dans cette première expatriation. Singapour est aujourd'hui un endroit que je quitte avec tristesse, celle de ne pas être sûre d'y revenir, celle de ne pas être sûre de revoir ceux que j'ai connus et appréciés ici, celle de quitter mon "chez moi"...

mercredi 10 juillet 2013

Mon Singapour...Visiteurs #5

Singapour, en 3 jours, c'est un peu la piste noire du tourisme pour les courageux ou les inconscients (ici avec Brandon et Régine qui ne s'en sont pas encore remis). Evidemment les chanceux pourront rester plus longtemps et profiter plus largement des richesses (et je ne parle pas des pécunières à moins que vous remportiez la cagnotte dans l'un des 2 casinos) de Singapour en suivant le programme débutant, celui de tata Ginette ou initier les enfants au charme de la vie équatoriale...  Mais pour les autres, en 3 jours, on peut aussi choisir d'éviter les autoroutes touristiques et essayer de sentir et de percevoir cette île et ce pays.

Jour 1 : avant que celui-ci ne disparaisse et puisque c'est une fixette chez moi, une promenade au Bukit Brown Cemetery s'impose, l'idéal étant de le faire, si cela est encore possible, pendant la période du Hungry Ghost Festival (en avril, dates mobiles) pour profiter de l'animation et rencontrer des familles venues pique-niquer avec les défunts.  124 photos de gardiens de tombes plus tard, il est temps d'aller déguster un Pekin Duck au Min Jiang at One-North de Rochester Park pour apprécier le calme et la volupté d'une maison Black and White nichée dans la verdure. À défaut remplacer Bukit Brown par les bonsais, les lotus et le stupa du Shuang Lin Monastery de Toa Payoh par les HDBs le long de la PIE. Pour changer d'atmosphère, rendez-vous à Little India et flâner dans les rues qui bordent le Tekka Market, suivez les jolies femmes en sari dans les petites épiceries, copiez-les quand elles achètent des épices et demandez-leur comment s'en servir, nul doute que vous aurez une longue réponse.... Si le coeur vous en dit et le bruit vous l'indique, entrez dans l'un des temples de Serangoon Road (Sri Vadapathira Kailiamman Temple, Sri Srinivasa Perumal Temple ou Sri Veeramakaliamman Temple) et observez les cérémonies qui s'y déroulent régulièrement.  Si les gambettes vous démangent, allongez le pas jusqu'à Arab Street et rentrez dans les boutiques de tissus pour admirer les soies, les paillettes ou acheter un sarong en batik. Le soir, une seule option, les satays de Boon Tat Street le WE ou Lau Pa Sat Food Court pour les autres jours de la semaine.

Jour 2 : Singapour, jungle urbaine, que nenni, jungle tout court et le meilleur endroit pour le découvrir, c'est bien sûr la verte Sungei Buloh, son crocodile si vous êtes chanceux, ses loutres si vous êtes TRÈS chanceux (jamais vues ces coquines), ses mudskippers, ses crabes de vase, sa mangrove et ses varans léthargiques qui traversent devant les pas des promeneurs. Pas trop le choix pour le dejeuner, ce sera Bollywood Veggies et Poison Ivy, la patronne, un personnage haut en couleurs au crâne rasé. Après les arbres et les animaux, il est temps de revenir dans la vraie vie, celle des gens du coin en se rendant à Rochor. Perdez-vous dans ces blocs de HDBs multicolores, cherchez le play-ground qui domine Bukit Timah Road, ombragé par quelques arbres et gardés par les perches sur lesquelles sèchent le linge des familles qui vivent là. Simple, calme, so real... Redescendez ensuite prendre un café au lait à côté des uncles et des aunties venus prendre l'air sur les chaises en plastique orange des petits coffee-shop. Écoutez-les parler, perdez le sens des phrases en mandarin ou hokien, glanez quelques immanquables comme le célèbre "lah" ou "makan" pour "manger"... Ne pas comprendre, juste se laisser immerger avant de reprendre pied dans la foule de Waterloo Street où les gens se pressent qui, pour aller au Kwa Im hhi Hood Cho Temple s'adonner à la divination, qui au temple hindou juste à côté devant lequel les bouddhistes brûlent aussi de l'encens car, après tout, pourquoi pas, hein ? E puis se laisser subjuguer par les étals des marchandes d'offrandes et leur lotus voluptueux, écouter le bruit des baguettes de divination agitées par les croyants.... Finir la journée du côté du Marina Bay Golf Course en buvant une bière au Canopy Café en admirant la ville qui s'allume au loin au delà du green. Lorsque la nuit s'est installée, il faut se promener le long de Gardens By the Bay East et admirer en face les coquillages lumineux des serres, les Super Trees qui s'illuminent et les silhouettes de MBS et du Flyer... Magique...

Jour 3 : Si d'aventure, c'est dimanche, une seule possibilité : aller découvrir les concours de chants d'oiseaux au coeur des HDBs ! Oubliez la grasse matinée, il faut y être aux alentours de 8 ou 9h car ensuite il fait trop chaud...Admirez les cages, les oiseaux, engagez la conversation avec les propriétaires, observez les juges capables de reconnaitre le chant de chaque oiseau. Une vraie plongée dans l'âme singapourienne à ne pas manquer ( Serangoon North Ave 1, Blk 151/154 ; Ang Mo Kio Av. 4, Blk 159, Kebun Baru Singing Club; Sur les rives du Bedok Reservoir). Vous pouvez ensuite enchaîner par ce qui suit car la journée a commencé tôt !
Sinon, ce sera Chinatown du côté de South Bridge Road qu'il faut aller, oublier les boutiques à souvenirs, naviguer entre les boutiques odorantes de Médecine Traditionnelle Chinoise, les petits magasins de patisseries, s'offrir un massage de pieds dans un boui-boui dont les filles ne parlent pas anglais et se laisser tenter par un feuilleté à la pâte de haricot ou de châtaigne d'eau. N'oubliez pas d'aller voir, au pied du Buddha Tooth Relic Temple les petits vieux jouer aux Chinese Chess. Un temple ? Thian Hock Keng Temple, son porte-encens imposant, ses gardiens dorés sur les portes. Remontez ensuite Telok Ayer Street en direction de la City assister au défilé des cols blancs et des petits tailleurs qui viennent déjeuner bon marché dans les échoppes du Nord de Chinatown. Joignez-vous à eux, retenez votre table en y déposant un paquet de kleenex et allez choisir votre plat au stall qui a la file d'attente la plus longue.... Et puis, changez radicalement d'air pour aller voir les couleurs acidulées des shophouses de Koon Seng Road et Joo Chiat Road. Rose, vert, violet, rose, toute l'âme peranakane est là et pour rester dans l'ambiance, il sera plus que judicieux que de goûter la délicieuse cuisine de cette culture en retournant diner au Blue Ginger dans une vraie shophouse (demander à être à l'étage) dans le quartier de Tanjong Pagar aux shophouses (encore) dominées par le majestueux Pinnacle@Duxton (que vous pouvez aussi visiter mais c'est une autre histoire)....

Si d'aventure, ce petit programme vous tentait, sachez qu'il n'est pas spectaculaire, ni grandiose, ni majestueux, il est juste le reflet, selon ma sensibilité toute subjective, de ce que j'aime à Singapour...

Bonne visite et just... ENJOY...

mardi 9 juillet 2013

Shrek, Marty, la Momie, Transformer et les autres

À J-4 du grand départ, il était plus que temps de
remédier à cette omission soigneusement mise en oeuvre depuis 3 ans. J'ai pensé à mes enfants qui auraient eu honte d'admettre qu'ils n'y étaient pas allés, à tous ceux qui ont l'air de trouver cela follement amusant et j'ai embarqué la marmaille pour Universal Studios ! Yeah, joie, bonheur et Kung Fu Panda pour tous.... J'avais assuré le coup en visant un jour de semaine, après la reprise des écoles locales, j'avais booké mes billets online en essayant de ne pas regarder vraiment le prix afin d'éviter la queue pour l'achat des Pass. Une fois sur place, nous étions dêjà beaucoup trop et même avec les billets online, il faut refaire la queue pour qu'on te redonne un vrai billet... Positive, me dis-je positive. Nous rentrons avec des tas de copains dans l'univers enchanté et de carton-pâte. Ça court dans tous les sens, il y a de la musique partout, des queues pour faire la photo avec la pharaonne, une queue pour la première attraction, une queue pour la 2e attraction et puis aussi celle d'après et encore celle d'après. Nous nous faisons une raison et attaquons par le bateau de Madagascar. Nous nous rendons vite compte qu'il va falloir opérer une scission dans le groupe : les grands veulent faire les trucs de grands (mais quand même pas les roller coasters rouge et bleu, les spécialistes sauront) et Eloi lui est trop petit pour la majorité des attractions un peu funky... Exit donc la revanche de la Momie ou Transformer 4D... Pour nous 2, ce sera carrousels en tout genre avec forte préférence pour le dinosaure orange, balade sur rivière ou Shrek en 4D.... 6h plus tard, 2 check-points réussis  avec les grands pour vérifier l'état des troupes, 18 files d'attente effacées, une peluche achetée, un hot dog et une glace avalés (je suis très stricte sur le régime alimentaire de mes enfants comme vous pouvez le constater), devant le spectacle des pirates façon Mad Max, les enfants déclarent enfin forfait et acceptent de rentrer. Ouf, mon calvaire s'achève... Un dernier petit tour dans la fusée d'Elmo de Sesame Street, Eloi a le sourire jusqu'aux oreilles, des étoiles plein les yeux et serre sur son cœur son nouveau lion, Solène et Malo se regardent en complices et n'échangent même pas une pique, tout au plaisir de leur autonomie partagée le temps d'un après-midi... Finalement, hormis pour le porte-monnaie, elle était chouette cette journée....

lundi 1 juillet 2013

TV5 Monde...Ou pas

Garder le lien avec la vie publique France, c'est lire le monde.fr pour les gens sérieux, version abonné pour les très sérieux, s'abonner à relay.com ou le kiosk.fr pour lire ELLE en version tai-tai ou Réponses Photos en version je me la joue je sais faire des photos... Bref Internet est bien évidemment LE lien privilégié mais ce n'est pas le seul car les expatriés de tous les pays ont l'immense privilège de pouvoir suivre TV5 Monde. Pour les newbies à Singapour, TV5 Monde est la prérogative de Starhub ce qui fut notre seul critère de choix quant à notre service télé... Ah oui le Mâle et moi on sait être exigeants parfois... Alors TV5 Monde, c'est quoi ? Pour les voyageurs non-expats, c'est le truc que l'on trouve dans toutes les chambres d’hôtel du monde alors que l'on traîne en peignoir sur le lit avec les chaussons en éponge (oui, ceux découpés au bout avec les orteils qui dépassent). Mais pour nous, c'est la tête de Playmobil de Pujadas sur les coups de 8h du matin qui donne les  nouvelles de la veille en France et les avis de tempête de neige avec des reporters au nez rougi, les pieds dans la gadoue sur le bord de l'A13. C'est malheureusement aussi Julien Lepers et Questions pour un Champion aux abords de l'heure du dîner alors qu'on aimerait un bon vieux Tom et Jerry à la place, histoire d'occuper les mouflets. C'est l'air suffisant et ennuyé de Georges Pernoud dans Thalassa qui nous rafraîchit à grands coups d'embruns et/ou de banquises. C'est la beaufitude à l’état pur de Sébastien et son léchage de pompes sa promotion permanente...Ce sont des films tout à fait improbables qui n'ont visiblement jamais eu le droit d’être diffusés dans une salle de cinéma avec des gens qui jouent la comédie comme moi je chante de l’opéra, des téléfilms pour lesquels tu te demandes comment un producteur (un inconscient ou un débutant) a osé allonger des sous pour produire un navet pareil (la gentille beurette qui n'en veut et qui s'en sort malgré les très méchants autour d'elle, 18 versions minimum). Attention, de la qualité il y en a mais de la vieille, de celle qui a déjà bien servi, des classiques, des "bons" films de référence, c'est-à-dire au minimum 30 ans d'âge, en noir et blanc c'est mieux et avec le son pourri siouplait et Jean Gabin qui fait la moue. Trop d'la chance comme dirait ma fille... Parfois heureusement c'est De Funes et la folie des Grandeurs pour la 228e fois mais au moins on peut les enregistrer pour rigoler avec les enfants... N'allez pas croire que je médis car je reconnais que, par inadvertance peut-être, des films récents passent mais dans ce cas, visiblement le critère de choix des directeurs de programmation c'est l'incitation forte à la tendance dépressive de l'objet cinématographique comme par exemple "entre les Murs" ou comment te dégoûter à jamais au choix en fonction de ta position de l’école publique / du métier de prof ou "la Journée de la Jupe" sur le même thème avec pétage de plombs version botox en direct live... C'est varié malgré tout car à la fiction s'ajoutent des documentaires qui soit te plombent bien l'ambiance genre "le sort des immigrés illégaux dans les pays européens" avec plein de jolis quotas inside et de reconduite à la frontière (parce que comme tu viens de regarder "Entre les Murs", tu as bien la patate) ou alors sont censés te faire rêver avec des hôtels de luxe que tu ne pourras jamais t'offrir à moins de devenir par hasard Bill Gate, de vendre un rein ou un enfant... Ce qui nous sauve cependant, c'est l'humour, si, si, beaucoup d'humour... En effet, TV5 Monde, il y a "Monde" dedans et c'est francophone donc comme la France ne doit pas suffisamment fournir en débilités, les programmes piochent aussi chez nos amis Suisses, Belges ou Canadiens, pas meilleurs, ni pires que nous Français d'ailleurs... So lucky nouzotres de pouvoir bénéficier des guerres intestines entre cantons de Vaud et de Berne avec l'accent traînant de nos voisins ou de suivre un concours animé de cuisine sur les mérites des herbes du jardin, façon Céline Dion s'extasiant sur les performances de René... Tout ça pour vous dire que TV5 Monde dans notre prochaine demeure, c'est pas gagné !

lundi 24 juin 2013

Singapour 3 jours - The essentials ... Visiteurs#4


Si Tata Ginette a tendance à prendre ses quartiers avec largesse, il est des visiteurs pressés qui ne peuvent ou ne veulent rester à Singapour que 2-3jours pleins. Certains profiteront de votre présence pour bénéficier de vos bons petits plans alors que certains (qui se reconnaîtront ;-)) attendent que vous soyiez partis pour pointer le bout de leur nez ! Brandon et Régine viennent donc d'arriver à Singapour. Ils sont pressés, pressés car ils enchaînent avec la visite de Bali  ou du Cambodge. Pas de temps à perdre, ils veulent tout voir de Singapour, fous optimistes qu'ils sont de vouloir tout découvrir des 700 km2 de la Cité du Lion en 72h... Comme ils ne sont pas tout à frais après le vol de 12h, bébés pleureurs included, free of charge, on leur concocte un petit programme clés en main, EZ-link dans la poche et wide-range pour les first-time travellers in Asia... Attention, ce programme n'est pas de tout repos et, si Brandon et Régine étaient équipés de mouflets, la rébellion familiale leur pendrait au nez ! A vos tongs, prêts, armez les appareils photos, partez !

Jour 0 : Brandon et Régine descendent de l'avion avec leur col roulé, c'est normal, c'est le printemps à Paris, il y fait 12C. Un petit choc thermique et une bonne suée plus tard, ils se retrouvent 30 min après la descente de l'avion au pied de votre immeuble ébahis de la différence d'efficacité de Changi Airport par rapport à Charles de Gaulle... Le short enfilé, on file chez Roti Prata House pour une plongée directe dans le local way of life et la découverte du flipper-patinage sur sol gras, le meilleur spot de la ville... Si on est sympa, on leur conseille de tester les plain pratas et pas autre chose, sinon on les laisse découvrir que dans les Bomb Pratas, il y a du lait concentré et du fromage fondu et que, vraiment, ce n'est pas bon...

Jour 1 : Direction Little India, on découvre le wet market de Tekka market et on oublie le coin de la viande pour ne pas incommoder Régine qui a l'estomac un peu fragile. On flane dans les étages pour dénicher une petite tenue pleine de paillettes pour la nièce de la belle-sœur de Brandon avant de remonter tranquillement Serangoon Road. Pour éviter la surdose, on se contentera de rentrer dans Sri Srinivasa Perumal Temple dédié à Vischnu et Sri Vadapathira Kailiamman Temple dédié à Kali avec la plus jolie statue de Singapour d'Hanuman. Vous aurez pris soin évidemment de dire  Brandon que ce jour-la, les baskets à double-nœuds et les chaussettes, c'est une mauvaise idée puisqu'il lui faudra se déchausser...  On casse la croûte sur le roof-top de Mustafa Centre, ce sanctuaire du shopping local avec des vendeurs a l'amabilité légendaire mais comme Régine aura mal aux pieds, ce sera aussi l'occasion d'y acheter des pansements. On enchaîne par une petite marche digestive pour découvrir la mignonnette mosquée  Masjid Abdul Gafoor puis on file du coté d'Arab Street pour y ramener quelques tissus en batik qui feront de beaux paréos sur les plages de la Baule. On jette un œil à la Sultan Mosque avant que Brandon ne fasse l'inévitable photo du dôme de la mosquée, habillé des palmiers de Muscat Street. Si le besoin de climatisation se fait durement sentir, le Malay Heritage Centre tout proche permet d'allier un alibi culturel à un rafraîchissement nécessaire et puis Régine pourra se vanter d’être entrée dans un palais de sultan ! Sinon, il est temps d'envisager le réconfort des troupes alors on prend l'apéro au Bar Stories avant d'aller manger des satays à Gardens by the Bay.

Jour 2 : Apres les Indiens et les Malais, on part à la rencontre des Chinois du coté de Chinatown. On s'éleve en regardant les shophouses de Chinatown du haut du Pinnacle@Duxton avant de flâner dans les ruelles de Chinatown, sans oublier de rentrer dans les boutiques de Banda Street pour admirer les objets funéraires en papier. Un petit tour dans le Buddha Tooth Relic Temple avant de reposer arpions et gambettes au Yum Cha en se régalant de dims sums et de pekin duck. L’après-midi, on la joue tranquille avec un petit tour de bateau (Singapore River Cruisesur la Singapore River et la Marina qui permet d'avoir un aperçu du quartier colonial et de se sentir écrasé par la silhouette imposante de Marina Bay Sands. Le soir, on grignote avant d'embarquer  tout le monde au Night Safari pour s'extasier devant les pépiements des loutres et les écureuils volants.

Jour 3 : On prend le vert aux Singapore Botanic Gardens en focalisant sur le Orchid Garden avant de déjeuner en terrasse au Casa Verde. L’après-midi, un petit tour en taxi sera suffisant pour découvrir Orchard Road, l'Istana cachée dans les arbres et  finir dans le patio du Raffles Hotel, monument d'architecture coloniale avec ses arbres du voyageur et ses grooms exotiques. Retour à la maison, plouf piscine, valises et bas de contention, Brandon et Régine sont prêts pour repartir visiter d'autres pays mais pas sur qu'ils n'aient pas envie de revenir visiter tout le reste de Singapour...

Et puis, à venir, Singapour 3 jours-hors des sentiers battus et si le haze refait son apparition, il y a fort à parier que Singapour 3 jours - F** the haze- Visiteurs voit le jour !




The Roti Prata House, 246 Upper Thomson Road.
Tekka market, 665 Buffalo Road.
Sri Vadapathira Kaliamman Temple 555 Serangoon Road.
Sri Srinivasa Perumal Temple 397 Serangoon Road.
Sri Veeramakaliamman Temple 141 Serangoon Road.
Mustafa Centre : 145 Syed Alwi Rd.
Masjid Abdul Gafoor: 41 Dunlop Street.
Sultan Mosquee 3 Muscat Street (fermée entre 12h et 14h et après 16h).
Malay Heritage Centre : 85 Sultan Gate.
Bar Stories, 55-57 Haji Lane.
Satays By the Bay : 18 Marina Gardens Drive, a proximite du Marina Barrage.
Pinnacle@Duxton Blk 1G Cantonment Rd, Level 1 (5$ sur une EZlink/personne, Skypark 50e étage).
Yum Cha 20 Trengganu Street (Off Temple Street) #02-01.
Buddha Tooth Relic Temple 288, South Bridge Road.
Night Safari: 80 Mandai Lake Road.
Orchid Garden : Singapore Botanic Gardens, Burkill gate sur Cluny Park Road;
Casa Verde : Singapore Botanic Gardens, near Visitor Centre.





mardi 18 juin 2013

J'emballe

Ils sont arrivés à 6, le sourire aux lèvres, pieds nus. des rouleaux de scotch brun autour des poignets en guise de bijoux.
Je leur ai demandé d'emballer les orchidées du Singapore Botanic Gardens mais ils m'ont dit que les plantes fraîches n'étaient pas autorisées. Tant pis, je me consolerai avec les palmiers et me trufferai des dattes qui pendent des arbres dans les rues, histoire de compenser le porc aux pruneaux que je ne pourrai plus manger. J'essaierai en vain de faire pousser des plantes dans le jardinet sableux en dépensant des fortunes en eau ou alors je me contenterai uniquement des figuiers de Barbarie et des cactus, histoire de transformer les enfants en hérissons d'occasion...
Je leur ai demandé d'emballer le Marina Bay Sands et le Raffles Hotel, les dômes de l'Esplanade et les murs blancs du National Museum of Singapore. Ils m'ont dit que c'était inutile, que là-bas, j'en trouverai de plus neufs et de plus hauts, que les buildings font une forêt d'arbres tous différents et que du sommet de celui qui domine le monde entier, le désert est à portée de main, bordé par une mer turquoise.
Je leur ai demandé s'emballer le chicken rice, le laksa et les dim sums mais ils m'ont dit que l'on ne pouvait pas emporter de nourriture. Le taboulé remplacera le riz avec la haute probabilité de se retrouver avec du persil plat entre les dents. le hummus la sauce soja et les kebabs le roasted duck.
Je leur ai demandé d'emballer les varans de Sungei Buloh et les macaques du Mac Ritchie Reservoir. Ils m'ont dit que niveau reptiles, je devrai me contenter des geckos bruiteurs qui me rappelleront Nono et ses copains et que pour les Mammifères, les animaux les plus proches avec des poils seront les  chameaux et les araignées. Ils m'ont dit aussi que les cafards de là-bas étaient nourris aux falafels et que s'ils te marchaient sur le pied, tu risquais la fracture...
Je leur ai demandé d'emballer les shophouses de Joo Chiat mais ils m'ont dit qu'il ne fallait pas s'encombrer avec des vieux trucs, que là-bas, tout était possible et qu'ils pourraient certainement en recréer des toutes neuves qui ressembleraient à des toutes vieilles mais en plus propres.
Je leur ai demandé d'emballer l'odeur des épices et les couleurs de Little India mais ils m'ont dit que les souks c'était pas fait pour les chiens et que si je m'y prenais bien avec le Mâle, je pourrais m'approvisionner au souk de l'or et ployer sous le poids des bijoux.
Je leur ai demandé d'emballer mon petit magasin de thé chinois mais que pour Orchard Rd, c'était pas la peine, surtout si le container était presque plein. Ils m'ont dit que Orchard Rd, c'était de la roupie de sansonnet, du pipi de dromadaire, voir même de fennec et que les malls là-bas, ils claquent, ils pètent, ils arrachent.... Enfin, surtout si tu as la CB qui va bien mais c'est un détail...
Je leur ai demandé d'emballer ma EZ-link card et ma NETS cashcard mais ils m'ont dit que le métro n'avait que 2 lignes, que les parkings étaient gratuits et que l'autouroute avait 2 fois 6 voies et qu'il valait mieux que je retrouve mon permis de conduire.
Je leur ai dit qu'il n'était pas utile d'emmener les 80-90% d'humidité  et le haze. Pour me faire plaisir, ils ont mis des sachets de dessicant et ils m'ont dit que sur place je risquais de craqueler pire qu'un crocodile abandonné sur les rives du Nil et que mon budget crème hydratante allait exploser. Pour le haze, ils m'ont dit que les tempêtes de sable me feraient bien regretter quelques malencontreux feux indonésiens...
Je leur ai dit que l'eau sale et les porte-containers ce n'était pas la peine de les emmener. Ils m'ont dit que j'avais bien raison, que les plages étaient tout près des maisons, qu'il y avait des chouettes cabines pour se changer et que le plus gros problème c'est l'eau de la mer qui est trop chaude en été.
Je leur ai demandé d'emballer les cafés entre copines, les apéro-piscines, les restaus en amoureux et les soirées-terrasses entre amis mais ils m'ont dit que c'était tout pareil, il n'y avait que les gens qui changeaient et que cela prendrait un peu de temps mais que tout irait bien.
J'ai eu peur d'oublier plein de choses mais ils m'ont dit que tout ce qui n’était pas dans le container était dans ma tête et dans mon cœur, 3 ans et demi d'une parenthèse singapourienne...



lundi 10 juin 2013

Billet d'absence

La photo parle d'elle-même... Je range et dès que j'ai retrouvé un clavier, je vous fais un petit billet....
À très bientôt pour un Singapour en 3 jours et peut-être même une présentation en règle de la chance que nous avons de pouvoir suivre TV5 monde, lien télévisuel des francophones... 
Je vous laisse, j'ai cartons, option container !

jeudi 6 juin 2013

Il m'a fait le coup de la panne

Tout allait bien entre nous. Nous filions le parfait amour. Je te retrouvais avec plaisir tous les matins et je pense que c'était réciproque. Toi et moi, nous échangions longuement et tu réagissais au moindre de mes gestes et de mes intentions. Ta mémoire était une forteresse pour moi, tous ces souvenirs et ces choses importantes de la vie... Nous travaillions ensemble,  nous nous détendions ensemble et les enfants t'avaient adopté, te réclamant et te monopolisant dès que possible. Et puis un jour, tu m'as laissée tomber sans prévenir, sans me préparer. Ton visage a changé brutalement et tu as coupé toute communication avec moi. J'ai essayé de te retrouver, de te parler mais tu es resté muet, sourd à mes demandes. Je me suis alors rendue compte que tu avais embarqué avec toi certaines de mes possessions,  me laissant orpheline de ces choses qui bien que sans valeur avaient beaucoup de prix pour moi. J' ai grondé, râlé, tempêté, pleuré... Tu n'as rien voulu savoir jusqu'à ce qu'un preux chevalier te fasse rendre ce qui était à moi. Malgré sa force de persuasion et son physique de rugbyman, tu n'es pas sorti de ton mutisme, me laissant désemparée sans autre moyen que de me séparer de toi pour une durée inconnue... Alors j'ai appris à faire sans toi, j'ai rencontré quelqu'un d'autre et nous nous sommes apprivoisés mais ce n'est pas tout à fait pareil. Il est trop jeune et je crois que je n'ai pas l'âme d'une cougar. Il a pris physiquement ta place et a assumé sans faillir tes fonctions et je lui en suis tellement reconnaissante. Tu as fini par revenir, je te manquais peut-être mais quelque chose est cassé entre nous, la confiance en premier lieu. Lorsque nous nous retrouvons, j'ai peur que tu recommences, que ta face sombre réapparaisse en me volant un bout de ma vie.... Oui, toi, mon ordinateur, mon amour, tu m'en as fait voir de toutes les couleurs, donné des envies de suicide par strangulation au fil de souris et transformée en hystérique du back-up de données...

PS:  en résumé mon ordi a planté, un mousquetaire a récupéré mes données et puis on l'a fait réparer... Mais raconté comme ça, franchement c'est moins vendeur non ? ;-)

mardi 4 juin 2013

Je me la pète

Des litres de sueur depuis 1 an, date de mes débuts sur le circuit et la désagréable sensation après chaque session de pouvoir challenger n'importe quel putois ou serpillière oubliée au fond d'un seau...
Des circuits tellement courus et recourus que le chrono ne sert plus à rien. Derrière chaque arbre savoir quelle montée se profile et râler contre les puissantes forces tectoniques de la région qui augmentent la pente un peu plus à chaque fois c'est sûr, seule explication au fait que ce soit si difficile jour après jour...
Des séances de fractionné où l'on se demande qui du cerveau ou des semelles va fondre en premier..
Des heures de jérémiades de ma part subies par les tortionnaires inconscientes qui m'ont entraînée dans cette galère...
Des dizaines de podcasts d'émission et Ruquier en boucle pour les courses en solitaire parce qu'il faut me parler pour me faire oublier que vraiment courir ce n'est agréable que lorsque cela s' arrête.
Des plannings hebdomadaires qui tournent autour des 3 séances à accomplir et toujours la perspective de finir la matinée post-entraînement rouge comme une lanterne chinoise, le doré en moins malheureusement...
Des petites frayeurs quand nous croisons des singes occupant la même aire de jeux ou des serpents qui s'échappent devant nos pas. Et aussi une belle bosse, souvenir d'une branche désolidarisée de son arbre par un macaque un peu trop énergique...
Des prières inombrables au Dieu de la pluie pour s'assurer un entraînement sous un ciel couvert, être exaucée parfois et trouver que 5  ou 8 degrés en moins, ça fait vraiment une sacrée différence et pas que pour la cuisson du foie gras...

Et puis flinguer un vendredi soir et laisser le Mâle tout seul devant sa valise à faire...
Et puis se retrouver sur le F1 pit sous la protection du Singapore Flyer avec 7000 autres copains et copines...
Et puis partir, déclencher son chrono et mettre en marche le métronome des jambes et essayer vicieusement de leur faire croire que ce ne sera pas long...
Et puis slalomer pire que sur une piste bleue des Alpes un jour de février, la descente en moins et la chaleur en plus...
Et puis se faufiler pour juste essayer de courir à son rythme, ronchonner contre ceux qui marchent au bout d'1 km...
Et puis attraper les gobelets d'eau et enfreindre tous les principes de la Cité en le jetant négligemment par terre quelques pas plus loin...
Et puis voir défiler les panneaux, 4 km.. 7 km... 11 km... et se dire que, tout compte fait, tout va plutôt bien...
Et puis entendre les souffles appliqués ou douloureux des coureurs et être sûre que derrière moi, il y avait Darth Vador mais sans sa cape, question de climat sûrement...
Et puis trouver que les grenouilles sont vraiment bruyantes de nuit et pas du tout impressionnées par la foule mobile qui envahit leur habitat...
Et puis commencer à compter les km et vers 16 km, se laisser hypnotiser par les eaux sombres du Marina Reservoir et la beauté des lumières de la City qui s' y reflètent. 
Et puis s'imprégner de la vision des coquillages géants illuminés des serres de Gardens by the Bay, dominés par le MBS...
Et puis courir trempée au milieu des noctambules qui partent en discothèque sur les rives de la Marina...
Et puis voir passer les panneaux des 18 km et se rendre compte que pas une seule fois nous n'avons marché.
Et puis pester dans tous les goulots d'étranglement du circuit choisi par un concepteur un peu pessimiste sur le nombre de coureurs...
Et puis apercevoir le Graal en la personne du chiffre 20 et trouver que p*** qu'il est long ce dernier kilomètre...
Et puis encourager 1 petit jeune homme pour qu'il finisse en courant, pour sa fierté...
Et puis juste pour le fun, sprinter dans les 50 derniers mètres parce qu'il reste encore un peu de jus et que c'est bon pour le moral et les courbatures...
Et puis passer la ligne du Sundown semi-marathon, le sourire aux lèvres, mes amies à mes côtés, heureuse d'avoir atteint un objectif que je pensais  inenvisageable quelques mois auparavant...
Alors oui, je m'la pète à mort : j'ai couru un semi-marathon !


PS : d'aucuns diront que ce n'est pas un exploit, certes... qu'un marathon serait plus ambitieux, certes encore... mais pour moi, petite chose sans endurance et sans réel goût pour le running, c'est déjà beaucoup donc je me la pète si je veux ! ;-)


jeudi 30 mai 2013

Y'a des jours comme ça...

Sans tomber dans la paranoia, je pense très sérieusement qu'une conspiration mondiale est en route contre ma petite et insignifiante personne. Ce jeudi avait pourtant bien commencé avec le retour d'un être cher (je vous en reparlerai un autre jour) et les petits aménagements associés. Un petit thé, un clavier d'ordinateur et mon après-midi s'annonçait non sous un jour passionnant (Cf ce billet) mais tout du moins studieux avec la perspective de la satisfaction du travail accompli en fin de journée. C'était sans compter l'action des malfaisants de la ligue JPFC ("Juste pour Faire C**"), une branche de la non moins connue TVEB ("Tu vas en baver, c'est pas fini"). Cela a commencé avec une compagnie aérienne qui a annulé le billet que je venais de prendre au prix de longues hésitations et surprenamment une très courte procrastination. Les raisons de l'annulation fournies par cette c*** d' l'opératrice ont évolué de la raison opérationnelle (WTF?) au problème de mode de paiement (ma CB serait toute pourrie tiens donc ?) en passant pas l'annulation pure et simple du vol, curieusement toujours présent sur le website. Heureusement Einstein, telle que j'ai affectueusement surnommé l'opératrice, m'a fourni une jolie solution : "No problem, you can pay in cash at the airport !" Mais bien sûr que je vais aller à Changi faire un booking que je peux normalement faire sur internet depuis mon bureau... Cela s'est poursuivi par l'appel d'une association à laquelle je proposais de donner des meubles. "So sorry Mam, these are furnitures so we can't take it, too big lah, not enough man power, cannot store, so sorry..." Donc, si je comprends bien, "Bulky items", comme écrit sur ton site, ça ne voudrait  donc pas dire "encombrant" ou alors les meubles ça rentre pas dans la catégorie "encombrants" ? Ce à quoi Musclor, tel que j'ai affectueusement surnommé mon interlocuteur, m'a répondu " Too big lah, not enough man power, cannot store, so sorry..." OK, OK, Cannot donc... Et puis après, c'est la société de gestion des service-apartments qui m'informe que la réservation faite la semaine dernière n'est pas maintenue, faute d'un papier pas reçu à temps alors que j'ai mis le branle-bas de combat en route pour que les school-bus récupèrent toute ma marmaille à cet endroit-là. Bon, tout ça en 3h de temps, avec l'heureuse perspective de remettre tout ça sur le tapis de souris demain... Vivement ce soir que je me couche...


mardi 28 mai 2013

A l'instant t

Chez moi, les objets ont pris le pouvoir et essaient de nous envahir mais je résiste. Je range, je trie, je jette. Mes placards sont les témoins d'interrogations sans fin : en activité, oublié, utile, inutile, et si ça pouvait être utile plus tard/un jour/peut-être et puis finalement trancher dans le vif en disant que ça n'a pas servi depuis 3 ans et que ça ne va pas commencer maintenant. Le Mâle pousse les hauts cris mais tant pis je passe outre ou pire je ne lui dis pas. De toute façon cette paire de chaussures qui fera le bonheur de quelqu'un d'autre, lui aussi l'avait oubliée.
Chez moi, il y a une wish-list des choses à faire : aller boire un verre dans le jardin du Raffles, visiter Kusu Island, jeter un oeil au Golden Mile Complex, déguster un high-tea dans les salons feutrés d'un hôtel, subir Universal Studios, jouer les mateurs à Bangkuok Kampong... Mais finalement je ne suis pas si sûre d'en avoir envie, se souvenir des belles choses plutôt que de risquer la désillusion ? Ou juste la flemme peut-être... 
Chez moi, il y a une paire de running shoes  bleues qui attendent leur prochaine course un peu inquiètes et pas seulement du fait qu'elles ne soient pas assorties au tee-shirt rose de la dite course. Heureusement il y a des coeurs multicolores sur les lacets pour me rappeler qu'il y a des gens qui m'aiment et m'en donner du coeur, justement, à l'ouvrage.
Chez moi, il y a une machine à coudre qui fabrique des petits cadeaux de retour, un moyen bien pratique de procrastiner les tâches d'un quotidien pas fôlichon dans ses tâches et devoirs.
Chez moi, il y a des to-do-lists sur un vieil agenda, dans une chemise en plastique sur le bureau, sur l'ordinateur et aussi sur mon téléphone. Je rajoute, je gribouille, je biffe, j'essaie d'optimiser... Au final mieux vaut que je compte sur ma mémoire...
Chez moi, les produits alimentaires dans la cuisine commencent à se croire sur les étalages polonais et voient régulièrement disparaître leurs congénères sans retour. Pour une fois, les dates de péremption sont disséquées et les fonds de placards liquidés avec efficacité quitte à manger du maïs en boîte tous les 2 jours, en alternance avec les gâteaux aux cerises (oui je sais, c'est bizarre mais je ne maîtrise pas tout le processus des courses). 
Chez moi, le changement rôde partout. Il se camoufle dans les sacs qui attendent leur dernier voyage vers la poubelle ou la relocalisation dans une nouvelle famille. Il s'affiche dans l'annonce d'un nouveau chez-nous temporaire pour la fin de l'année scolaire. Il se fait beaucoup trop remarquer dans les absences du Mâle qui accumule des miles pour des voyages ultérieurs. Il est léger dans l'organisation des petites fêtes à venir.  Il ricane devant ce parapluie orange acheté il y a 2 jours pour cause de pluie diluvienne et qui ne devrait plus servir dans un climat différent. Il se manifeste dans une atmosphère un peu grave, pas assez légère, mélange subtil d'excitation, d'inquiétude et de regret.
Tout recommencer encore une fois... En aussi bien on l'espère, en mieux ce serait idéal, qui sait...


jeudi 23 mai 2013

Orange...


Comme la mousse qui recouvre les statues de Bukit Brown Cemetery (encore et toujours),

Comme les bouées de sauvetage qui protègent les maladroits du board-walk de mac Ritchie Reservoir,
Comme les cages des concours d'oiseaux d'Ang Mo Kio,
Comme les bangles des boutiques de Little India, parfait cadeau de retour en France,
Comme les chaises en plastique des food-courts,
Comme les petits pots de lait de Thaipusam,
Comme les hibiscus qui fleurissent dans les Botanic Gardens et partout ailleurs,
Comme les pineapple tarts de Chinese New Year,
Comme les shop-houses deJoo Chiat Road....

Et encore tant d'autres choses....



lundi 20 mai 2013

Le confinement

Tradition encore très répandue, le confinement est une pratique réservée aux jeunes accouchées d'origine chinoise. À Singapour, comme en Chine, les jeunes mamans peuvent choisir pendant le mois qui suit la naissance de leur enfant de rester "confinées" chez elles livrées aux soins d'une confinment nanny et souvent de leur propre mère. Pas de sorties, le minimum de visites, pas de télé, pas de lecture, tout est fait pour optimiser le repos car ce mois est consacré à remettre en état l'organisme mis à rude épreuve par la grossesse puis par l'accouchement. Aucun effort ne doit être fait par la maman, y compris même en terme de soins au bébé dont s'occupent les femmes qui encadrent le confinement. La maman doit se reposer le plus possible, ne pas prendre froid ce qui se traduit par le port de vêtements adapté (chaussettes, manches longues, y compris à Singapour) et surtout par l'absence, pendant 1 mois complet, de douches ou de bains pour éviter tout risque de refroidissement ! Les négociations sont possibles pour accéder à un peu plus d'hygiène mais celle-ci reste néanmoins très contrôlée, tout comme l'alimentation, cuisinée exclusivement par la nanny, alimentation qui doit permettre à la jeune accouchée de régénérer son corps et de récupérer des forces. La maman a également droit à des bandages du ventre et des massages du ventre pour rendre à l'utérus son état antérieur... D'un point de vue occidental, cette quasi-réclusion volontaire semble bien étrange. Difficile de de concevoir de ne quasiment pas s'occuper (hors tétées) de ce bébé tout neuf que l'on attendu pendant 9 mois, difficile de s'imaginer s'abandonner complètement et sans réserve au savoir des anciennes (Nanny, mère ou belle-mère), difficile de ne pas se voir active après la naissance alors que le spectre de la reprise du travail s'agite sous le nez des mamans actives... Pourtant, à la lumière de la culture chinoise, il n'y a là que des illustrations de certaines des valeurs les plus fortes : le respect absolu des aînés et de leurs connaissances ou les principes de la  médecine Traditionnelle Chinoise avec la circulation des vents dans le corps et l'influence des différents types d'aliments sur la santé... J'ajouterais également une certaine philosophie car comme le disait cette jeune maman rencontrée il y a quelques mois : " Je serai maman toute ma vie, qu'est-ce donc qu'un mois pendant lequel je ne m'occupe pas de mon bébé ? Je répare mon corps, j'évite le baby-blues et j'apprends de ma mère... Rien que du bénéfice donc !"


PS : Merci à Nicolas de m'avoir soufflé l'idée de ce post !


jeudi 16 mai 2013

Petits conseils, souvenirs de vacances et autres inutilités

Après l'analyse sociologique poussée d'un séjour au Club Med, je suis désormais à même de pouvoir vous livrer, heureux lecteurs et éventuels futurs GM, mon GS personnel ou Guide de survie Club Med-Proof, le compagnon incontournable de votre prochain séjour dans un hotel-club all-inclusive....

Comment être à la pointe de la beach-mode ?
Facile de rester tendance les tongs au pieds et le maillot de bain en bandoulière tant qu'au paréo soigneusement assorti, n'est pas ajouté un hideux tee-shirt anti-UV blanc ou noir Decathlon ou substitué une robe-bustier soigneusement élastiquée sous les bras, donnant au thorax de celle qui la porte une allure de saucisson corse bouffi. La pire faute de goût en la matière étant la combinaison short-bustier qui risquerait, non seulement de causer une attaque d'apoplexie à Lagerferld, mais aussi, et c'est plus grave, de pousser à l'attaque les placides varans qui croisent dans les environs. Un sac à paillettes peut éventuellement être utilisé comme sac de plage même si les spécialistes se posent la question de savoir si cela ne serait pas un peu trop 2012... Evidemment, il va sans dire que la pédicure est indispensable...

Comment ne pas rater un moment d'exception ?
Un seul remède : la montre, celle-là même qu'en général on préfère laisser sur la table de nuit. Si les Mâles peuvent se permettre la montre de plongée grosse comme une machine à laver, Madame se contentera en toute simplicité d'un modèle, certes étanche mais si possible pourvu de brillants. Le comble du raffinement sera bien  sûr de ne pas la retirer de tout le séjour, les traces de bronzage autour du poignet étant totalement inenvisageables en terme de dignité. Cet accessoire permettra ainsi de ne manquer aucun instant important depuis l'ouverture du mini-club jusqu'à l'heure de l'apéro en passant par le cours de zumba, la malheureuse heure de fermeture du mini-club, le show des enfants et le spectacle des GO.

Comment ne pas socialiser ?
Pour les asociaux existentiels, il est tout à fait possible d'évoluer sans congénères sous réserve de choisir une méthode appropriée. Les accros des IT s'accrocheront à leur smartphone pour, apparemment, y consulter avec application mails et autres SMS alors que, faute de 3G ou en raison d'un WiFi asthmatique, ils n'ont absolument pas accès à internet. Perdus impunément dans les arcanes de Angry Birds ou de Candy Crush, ils donneront l'illusion de se consacrer, corps et âme à leur travail, esclaves consentants de leur entreprise même en vacances...  Les intellos se muniront d'un livre (si possible pas Marc Lévy car dans ce cas la couverture intello est réduite à néant !) ou d'une tablette de lecture qui leur permettra de s'absorber dans leur histoire et le cas échéant de piquer un petit roupillon tranquille derrière leurs lunettes de soleil. Enfin, la solution extrême, certes efficace mais néanmoins discutable sur le plan de l'hygiène, consistera à ne pas changer de vêtements après la session de footing sur la plage ce qui devrait assurer un calme olympien au sportif odorant.

Comment avoir le meilleur transat sur la plage ? 
En mode "raclure", l'engin est réservé dès potron-minet avec la serviette de l'hotel et le vacancier retour n'y retournera que vers 15h, laissant les moins dégourdis errer en cherchant un emplacement libre. En mode "civilisé", la statégie consistera à se déplacer en suivant le mouvement de l'ombre sur la plage de manière à évoluer en sens inverse des amoureux du soleil et de la bronzette qui délaissent les sièges ne permettant pas l'acquisition d'une couleur propre à faire rager les collègues de bureau au retour des vacances.

Comment se débarasser efficacement des occuper les enfants ?
Le premier jour, il sera judicieux  de proposer aux enfants une virée à la plage à l'eau redoutablement chaude et d'attendre, bien que le succès ne soit pas garanti à tous les coups, qu'une méduse se manifeste. Le malheureux piqué devra ensuite être consolé avec toute la tendresse possible avant que ne soit rappelé judicieusement qu'au kids'club, non, non, on ne va pas pas se baigner à la mer mais juste à la piscine totalement dépourvue de l'aléa méduse ! Les enfants seront en général ensuite beaucoup plus demandeurs du kids' club et le temps de lecture ou de sieste des parents rallongé d'autant. Par ailleurs dans un souci constant d'éducation et d'accès à l'autonomie, les enfants peuvent également assumer des responsabilités importantes et par exemple être chargés d'aller chercher les mojitos boissons pour le compte des parents qui surveillent avec dévouement le petit frère depuis la chaise longue. Ce dernier peut également être mis à contribution pendant le spectacle nocturne en servant, sous prétexte de câlins post-diner, de bouclier humain aux tentatives des GO de vous faire monter sur scène...

Comment profiter de la solitude ?
Aller faire un footing sur la plage sous un soleil de plomb à l'heure où les grands fauves vont boire leur café en mangeant leur croissant. Regarder au matin l'eau de l'océan si lisse et les traces émouvantes des tortues venues pondre sur la plage. Observer sur le sable les petits crabes blancs qui s'enfuient au passage des humains. Se sentir observé, dans la jungle, par une famille de singes à lunettes. Lire, lire, lire...


lundi 13 mai 2013

Darladidada... Tout était vrai !

Même sans Mâle, il fallait que ce soit bien. Exit donc les vacances avec 4 hôtels en 6 jours et 5 transferts en bateau/avion/train/voiture/charrette à boeufs et place à l'hôtel-all inclusive, le paradis du kid's club et la tentation du buffet gourmand. Par atavisme familial, ce ne pouvait être que le Club Med, le bien connu dans lequel sévissait, il y a quelques années,  en tant que GO une certaine lectrice qui se reconnaîtra... Premier séjour avec boulets enfants pour moi au Club Med de Cherating, le plus grand d'Asie paraît-il et accessoirement le plus proche de Singapour si l'on exclut celui de Bintan. Celui-là, je l'avais rayé arbitrairement de ma liste parce que Bintan, c'est trop proche d'ici - ce serait comme partir à Dreux quand on habite à Paris -  trop près des porte-containers, trop LFS-risky avec risques importants de socialisation de convenance non recherchée, trop cher aussi donc, pour plein d'excellentes raisons, absolument non envisageable. Alors évidemment, il faut, sinon adhérer, au moins accepter le concept et faire semblant de croire que tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil, que les GO sont tes meilleurs potes et que tu vas parler plus français qu'anglais pendant ton séjour. Moi j'ai entraperçu Gigi qui, dans toute sa blondeur, a réussi l'exploit de ne pas quitter son chignon banane pendant 6 jours, son teint passant progressivement du lavabo parisien au homard ébouillanté, traces de lunettes incluses. Bernard sévissait à l'heure de l'apéro et, sans vraiment tenir compte de sa compagne Nathalie, draguait sans finesse la jolie prof de yoga au nom prometteur de Love. Jean-Claude Dusse avait évidemment un coup de soleil sur le nez et un tee-shirt anti-UV Décathlon qu'il ne quittait pas, même pendant le déjeuner et à l'intérieur du restaurant. Christiane était venue par le biais d'un séjour organisé par le CE de son entreprise et déambulait, l'air de rien, sociable et attentive à toutes les rencontres. Bourseault était maitre-nageur, 1,90 de muscles et de virilité, et se travestissait, pour le show du soir, en bimbo hilarante montée sur talons-aiguilles avec barbe de 3 jours sous le maquillage.  Popeye avait les yeux en amande des Thaïlandais, un physique de mannequin et faisait craquer toutes les petites midinettes (et leurs mamans aussi, j'avoue, j'avoue). Jérôme avait du poil sur le dos, les sourcils fournis et une épouse soumise avec laquelle il faisait des photos à contre-jour sur fond de plage. Le second de la Chef de village trimbalait son talkie-walkie toute la journé et chantait le soir de la K-pop en exortant tous les GM  à faire la chorégraphie appropriée... Bref , Patrice Leconte n'avait rien inventé, juste très bien observé !

Au cas où vous auriez oublié (mais est-ce possible ?), les Bronzés.








lundi 29 avril 2013

J'aime...#2

- le vol du martin-pêcheur au dessus des tombes de Bukit Brown Cemetery (eh oui, encore et toujours), l'éclat bleu de ses ailes sur le vert sombre des feuillages et son grand bec, disproportionné par rapport à sa taille. J'aime moins quand je vois les camions s'amasser sur les chemins et les ouvriers entasser les pierres qui constituaient les tombes en un petit monticule sali de terre jaune, prémisces des avanies que va subir ce lieu.
- l'aigle qui un jour a décidé d'observer du haut de son arbre, situé en face de l'entrée de la résidence l'arrivée du bus scolaire d'Éloi, me laissant m'approcher et le regarder sous toutes les coutures. J'aime moins quand les perruches vertes des arbres de mon condo décident pour moi à grand renfort de croassements (oui les perruches croassent ici) que l'heure du réveil a sonné pour les braves.
- le singe chapardeur qui vient terroriser les clientes du PS Café de Dempsey, surtout quand je ne suis qu'une spectatrice intouchable. J'aime moins quand c'est moi la cible et je passe toujours en crabe au milieu des singes du Mac Ritchie Reservoir, espérant qu'ils ne sentiront pas la peur qui me suinte, en même temps que la sueur, par tous les pores.
- les varans des Singapore Botanic Gardens qui traversent devant mes pas, se dépêchant de regagner l'ombre rassurante des fourrés. J'aime moins quand je vois se faufiler entre les feuilles un serpent vert électrique qui me rappelle qu'à Singapour il n'y a pas que des sympathiques bestioles.
- le petit écureuil qui m'a fait sursauter en bondissant sur le tronc d'un arbre juste à côté de ma voiture, l'air affairé. J'aime moins les chats domestiques qui ici, particularité génétique peut-être, ont la queue coupée, pitoyable moignon en lieu et place d'un véritable appendice ornant leur postérieur.
- les libellules aux ailes rouges qui volettent au dessus des mares de Sungei Buloh, les fines nervures des membranes et le fait que leur régime alimentaire se compose de larves de moustiques. J'aime moins, dans la catégorie insectes, les cafards qui parfois, tentent de visiter ma cuisine mais en général n'ont pas la possibilité de reproduire leur exploit héroïque.
- les fleurs de frangipanier qui jonchent certains trottoirs et parfois ornent les cheveux de Solène, leur parfum suave qui me ramène des années en arrière sur les terres coralliennes de la Nouvelle-Calédonie. J'aime moins quand leurs pétales veloutés  perdent leurs jolies couleurs au profit d'une vilaine oxydation rouillée, signe de leur caratère éphémère.
- les sensitives délicates qui referment leurs feuilles au contact des doigts de mes fils, agenouillés tête contre tête pour mieux appréhender les capacités motrices des plantes. J'aime moins quand ces mêmes enfants décident de faire de la "soupe", épluchant avec une grande minutie tous les parterres de la résidence.
- les racines imposantes des kapokiers et leur tronc rectiligne qui s'élève dans le ciel. J'aime moins quand les arbres s'abattent, victime de l'orage de trop, et que les branches se décrochent pendant le coup de vent qui précède l'averse.



jeudi 25 avril 2013

Rooftops mais pas que...

Après le bus de l'école, le plouf dans la piscine et le dîner avec les kids, il peut y avoir une vie autre que familiale pour les parents et en l'occurrence, sortir aller boire un verre en amoureux fait partie de l'éventail des possibles. Si la petite terrage d'un café ombragée par de la glycine et parfumée de l'odeur des figuiers n'est désormais plus qu'un doux fantasme, Singapour possède néanmoins de jolis endroits souvent moins buccoliques mais à l'attrait réel. Force est de constater que nous avons dû développer une sorte de TOC car l'un des critères majeurs de choix du lieu de perdition est la présence d'un rooftop, si possible avec une vue.
Donc petite sélection de nos spots de prédilection fréquentés en général en semaine car blindés le week-end et généralement pourvus d'une musique assourdissante (et telle une mamie je n'aime pas ne pas m'entendre discuter avec le Mâle) :
- Orgo : mon dernier coup de coeur. En haut de l'Esplanade Theater, une vaste terrasse qui regarde la Marina, le Merlion, les immeubles de la City et MBS. Des martinis à tomber : je recommande le pamplemousse/basilic que James Bond aurait adoré, c'est certain ! Les versions mocktails existent pour les conducteurs raisonnables !
-Bar Stories : ni rooftop, ni vue depuis cette shophouse de Haji Lane mais un concept que j'adore, moi qui ne suis pas une grande fan de cocktails : pas de carte, un serveur qui vient vous demander quelles sont vos envies pour votre verre (acidulé, amer, piquant, épicé etc...). Quelques minutes plus tard, la créativité du barman porte ses fruits et un cocktail original apparaît sur la table...  Le problème du choix est réglé et la boisson excellente !
- le Loof, dans le quartier de Bras Basah, parfait pour un verre post-spectacle à la National Library juste à côté.
- Le New Asia (Swisshotel Stamford) : un cadre feutré, musique audible, magnifique vue à travers les baies vitrées. 
- Le Canopy Cafe (Marina Golf Course) : rien de particulier en terme de boisson mais les lumières de la ville derrière le green. Magique.
-  dans le quartier de Chinatown, sur la mignonne Ann Siang Rd, The Screening Room qui fait aussi office de cinéma ou le Ying Yang en haut du Club Hotel. Les shophouses comme décor extérieur, un ensemble charmant.
- sur la Marina, face au MBS, le Lantern du Fullerton Bay Hotel, c'est l'assurance de profiter des lumières de MBS, lovés dans des fauteuils bien cosy. Plutôt chic mais magnifique.
- enfin, dans la série des incontournables de la vue, Kudéta en haut de MBS ou le One-Altitude en haut de la tour UOB mais dans les 2 cas, je n'en aime pas l'atmosphère, très impersonnelle. Certes c'est beau mais j'ai mal aux pieds à rester debout à siroter mon verre et les hurlements de la musique sont peu propices à une quelconque socialisation , dans une attitude très mami-esque de ma part, je le reconnais.

Voilà avec cette petite liste, largement non exhaustive des possibilités de Singapour, quelques belles soirées en perspective, avec modération bien sûr !

lundi 22 avril 2013

N'est pas taï-taï qui veut

Il faisait beau, le ciel était bleu, j'avais décidé de prendre soin de moi
2 petites heures. En arrivant dans le havre de paix de l'institut, un canapé moelleux me tend ses coussins pour que je m'y installe et remplisse le formulaire nécessaire à mon introduction dans le sanctuaire. J'aurais bien pris un petit thé en même temps que le stylo mais visiblement, ce n'est pas à l'ordre du jour. Je fais taire mon addiction à la théine en m'auto-promettant relaxation et volupté... Je remplis le formulaire, omets soigneusement les cases e-mail et adresse postale, à la question race, je fais semblant de comprendre "nationalité" et me voila apte à chausser les habits de lumière du salon, c'est-à-dire une espèce d'informe robe bustier large en éponge, tout le contraire du glamour donc...
La sempiternelle douce musique d'ambiance propre à ce genre d'endroit enrobe la chambre dans un petit cocon auditif. J'ai visiblement échappé aux chants d'oiseaux et aux glou-glous des fontaines mais on est loin de la playlist du Buddha Bar. L'esthéticienne arrive pour me gratifier du traitement choisi, à savoir un "facial", petit nom doux et abrégé pour un soin du visage, soin que j'avais choisi car offert pour un prix dérisoire grâce aux offres promotionnelles de ma banque en taï-taï professionnelle.
Le verdict tombe avec la délicatesse usuelle des asiatiques : ma peau est déshydratée, ridée et manque de fermeté, autant d'affirmations qui mettent à mal mon optimisme de quarantenaire, jeune de partout mais surtout dans son esprit... D'un air dubitatif, elle demande où je fais habituellement mes "facials"... Euuhh, ben, j'en fais pas parce que je m'occupe de moi moi-même et  surtout  parce que si c'est pour s'entendre dire qu'on a une tête de déterrée pas la peine de payer, mieux vaut se regarder dans le miroir après une nuit un peu courte. Après réflexion,  je n'ai finalement fait qu'un envoi télépathique de la 2e partie de la réponse,car nous n'avions pas encore commencé et j'ai eu peur qu'elle ne se venge en me massant les joues au  gant de crin. 
Elle rentre dans le vif du sujet par un massage de la tête et des épaules plutot agréable et me laisse ensuite sous un petit jet de vapeur, histoire, poésie quand tu nous tiens, de dilater les pores de ma peau avant la phase suivante. "I do the extraction for you " m'annonce-t-elle froidement, un instrument de torture à la main avant de s'acharner sur mon épiderme avec violence. Purée, ça  fait un mal de chien mais j'imagine ma peau débarassée de toutes ses imperfections et irradiant de beauté à la sortie et je serre les dents... Faut souffrir pour être belle paraît-il... Sûrement un homme à l'origine de cette phrase, pensè-je... 
Une fois son sadisme assouvi, le diagnostic de départ -peau vieille, moche et molle- étant rappelé une fois de plus, elle "scrub" puis m'enduit d'un masque censé remédier à tous mes problèmes. Il a déjà du s'écouler 45 min, je n'en peux plus et attend la fin avec impatience. La crème sent divinement bon mais après application, le visage soigneusement recouvert d'un tissu pour permettre aux produits actifs de faire le boulot, je suis abandonnée à mon sort avec l'injonction "you can rest now !"... Ben, ça fait 45 min que je ne fais rien, je suis déjà pas mal reposée là... "Détends-toi", me dis-je, "détends-toi", calme, relaxation, "profite de ce temps qui t'es offert" essayé-je de me persuader... Moment de concentration... Ah non ça ne marche pas, je m'ennuie atrocement, je ne peux pas ouvrir les yeux (rapport au tissu sur mon visage) pour jeter un oeil à un magazine ou mon téléphone, j'ai froid dans la robe de bure en éponge... Je commence à en avoir marre de cette expérience de vraie tai-tai... Après un temps infini, on vient enfin me dé-oindre de la crème grasse, je suis autorisée à me rhabiller et on m'offre enfin un thé. Ah je revis mais en realité, le thé c'est juste pour me tenir assise à  la petite table où une charmante demoiselle qui n'est pas la perfide extractrice de comédons me propose un avantageux package de 10 séances pour un prix battant toute concurrence (enfin selon ses critères). Déclinant l'offre, je me sers à son insu du Mâle pour dire que je dois absolument lui en parler avant ce genre de décisions financières importantes, bla-bla-bla etc. Elle comprend le message à demi-mot et  me propose un package revu à la baisse tant au niveau du prix que du nombre de séances mais je sais aussi faire la règle de 3 et repousse l'offre toujours pas plus alléchante que la précédente. Face à mon refus assez ferme, elle quitte les lieux plutot contrariée ce qui n'est pas sans me plaire, me laissant tranquillement déguster mon thé bien mérité apres toutes les avanies pratiquées à mon encontre... Dans le miroir de mon rétroviseur, ma peau luit comme du saucisson oublié sur une table d'apéro (Cf la crème grasse), mon coiffeur ferait une syncope à la vue de mon arrangement capillaire (Cf massage du crâne) et mes imperfections me semblent toujours être là (Cf extraction)... Dont acte, je sais désormais sur quel plan je peux faire des économies...Je ne vous donne pas l'adresse, je crois que ce n'est pas la peine !


jeudi 18 avril 2013

Très mâle, très bien !

Je n'avais au départ pas particulièrement l'intention d'y aller mais une proposition amicale de sortie entre amis m'a rapidement convaincue que oui, j'avais finalement bien envie de découvrir la pièce d'Oscar Wilde "The Importance of Being Earnest". Honte sur moi qui me pique d'être une assez grande lectrice, je n'avais jamais lu, ni même vu sur scène cette œuvre qui, a priori, ne fait pas partie du répertoire que j'aime le plus : marivaudage, quiproquos et autres critiques sociales basées sur les relations hommes-femmes. À part le fait que la pièce est proposée par la compagnie W!ld Rice, dont les directeurs artistiques sont les brillantissimes Glen Goei et Ivan Heng, je ne savais rien ! Autant dire que je dois avoir l'esprit ailleurs en ce moment pour ne pas avoir remarqué un petit détail qui a pourtant son importance sur les affiches qui fleurissent la ville ! Le casting est 100% mâles alors que l'histoire présente les rebondissements des histoires d'amour et de mariage de deux jeunes hommes pour 2 jouvencelles, dame de compagnie et mère acariâtre incluses ! Glen Goei, metteur en scène de nombreuses pièces et du film "the Blue Mansion", a eu l'excellente idée de faire jouer les rôles féminins par des hommes sans pour autant modifier le texte. On ne tombe cependant pas dans un remake de la Cage aux Folles (d'ailleurs repris par W!ld Rice en 2012) même si ce ressort comique est bien évidemment exploité avec un talent incroyable par Hossan Leong en gouvernante indigne et Ivan Heng (l'acteur fabuleux de Emily of Emerald Hill) en mère très désagréable et très intéressée ! Gwendolyne et Cecily ont la voix grave et des pantalons mais sont bien des jeunes filles idéalistes et amoureuses des roméos que sont Algenon et Jack.  Accent british, humour et rebondissements, casting de rêve, très beau décor en noir et blanc dont la simplicité sert le jeu des acteurs... Bref, un petit bijou de pièce qui, en ces moments où le mariage pour tous est au cœur de l'actualité, de la France aux antipodes néozélandais, donne une interprétation inattendue au texte d'Oscar Wilde...

La pièce se joue jusqu'au 4 mai au Drama Centre Theatre (National Library Building).
Foncez acheter vos places (Sistic), vous ne le regretterez pas !