mercredi 21 juillet 2010

Mustafa Center

Mustafa Center, c'est une institution parmi les innombrables centres commerciaux de Singapour. Ouvert 24h/24h, c'est un peu le BHV qui aurait fauté avec les magasins Tati. Situé au coeur de Little India, on y trouve absolument de tout depuis la tapette à mouche jusqu'aux montres en passant par les casseroles, les combinaisons anti-UV, les saris, les éponges pour voitures, les rice-cookers ou les shampooings. Les vendeurs, en nombre, ne semblent pas vraiment débordés par le boulot mais suivent une ligne de conduite rigoureuse en terme de non-amabilité envers les clients (en tout cas envers les expats comme moi). Il ne faut donc pas s'attendre à un service personnalisé surtout si vous ne parlez pas le tamoul. Et dans ce dédale de rayons étroits, la recherche d'un article prend parfois des formes de chasse aux trésors. Dans notre cas, notre dernière virée "Mustafa" avait pour objet les achats pour la rentrée de septembre. Curieusement, si une fois intégré le fait qu'il fallait aller au rayon bagages, il fut facile de trouver des schoolbags sobres et sans héros de dessins animés, le calvaire commença,lorsque nous avons attaqué la liste des fournitures scolaires fournie par le LFS. Respectueuse des desiderata du corps enseignant et faisant abstraction de mes doutes quant au caractère indispensable de certains des items, je passerai sous silence le fait qu'il faille, par exemple, pas moins de trois types de stylos différents à un enfant de CM2 pour écrire (à encre, à bille, feutre) ce qui amènera certainement sa trousse à avoisiner la livre bien tassée.
Bref, encore un choc culturel ! Moi qui me dirigeais l'année dernière, auréolée d'efficacité, dans les allées d'Au..an en période pré-scolaire, entassant en un temps record cartouches, Bic, colles et gommes dans mon caddie de maman pressée, je me suis vue errer dans les travées de Mustafa Center, cherchant en vain crayons de papier et lot de stylos billes multicolores. Après quelques allers-retours infructueux dans les rayons, j'ai compris que la logique (enfin ce qui en tient lieu) de classement chez Mustafa n'est pas celle de nos supermarchés occidentaux. En effet, les articles ne sont pas classés par genre mais par marque ! Et là mon petit cerveau, bien rationnel, a eu bien du mal à connecter les informations et il nous a fallu 2 bonnes heures pour arriver au bout de la liste parce qu'il a bien fallu :
- comparer le prix et/ou les caractéristiques de produits similaires ce qui nous a conduit à arpenter plusieurs fois et selon le principe de l'essuie-glace tous les rayons du secteur "Stationery" .
- découvrir que les stylos billes et/ou feutres se vendent à l'unité et pas en lots de couleurs. Il faut donc les choisir un à un et puis comparer les articles (Cf point précédent).
- rechercher des crayons HB, pauvres petites pointes dures perdues au milieu des grasses 2B majoritaires qui semblent avoir la préférence des écoles singapouriennes.
- comprendre que les stylos à encre se disent "foutain pen" et qu'en fait c'est pas la peine de chercher parce qu'il n'y en a que 2 et absolument immondes...
- pour la calculatrice, aller au rayon électronique situé deux étages plus bas pour passer la commande, remonter pour tout payer puis redescendre la chercher, tout ça pour 3,50 SGD...

Au bout du compte, nous sommes sortis quasiment vainqueurs de notre confrontation avec la liste du LFS mais le marathon des fournitures scolaires n'est pas terminé et il faudra quand même compter sur la France pour les effaceurs et l'agenda...

Mustafa Centre, 145 Syed Alwi Road.

samedi 17 juillet 2010

Dragon Boat

Le Bedok Reservoir est chaque année le lieu du Singapore Dragon Boat Festival. Toujours curieux de voir des spectacles nouveaux, nous avons embarqué la marmaille pour une petite ballade dans le parc et assister aux courses de dragon boats. Ignares comme nous le sommes, nous nous attendions à un événement un peu folklorique avec des bateaux richement décorés et des cymbales chinoises. En fait, pas du tout, les dragons boats existent depuis près de 2500 ans mais c'est désormais un vrai sport avec des gilets de sauvetage fluo, des tentes blanches avec les boissons et de la musique techno à fond. Les amateurs et/ou pratiquants sont tout aussi bien des Singapouriens que des expatriés (mâles et femelles) rassemblés dans leurs associations nationales respectives. Les dragon boats sont des embarcations à mi-chemin entre l'aviron et la barque pourvus d'une tête et d'une queue de dragon.Vingt pagayeurs propulsent l'engin dirigé par un barreur, le tout au rythme des pulsations du tambour battu avec véhémence par un meneur situé à la proue du navire. Outre les coups sourds qui doivent être synchronisés avec les coups de rame, le tambour hurle avec beaucoup d'énergie des indications et/ou des encouragements (ou des insultes, va savoir!) à ses ouailles pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes. Ambiance sonore garantie ! Tant pis pour la tradition, nous avons apprécié à la place l'émulation sportive, les muscles des rameurs et l'atmosphère bon enfant de la compétition !!
Et puis, comme souvent à Singapour, c'est au hasard d'une ballade ou d'un événement que le passé rencontre frontalement mais tout en douceur le présent. Ainsi, sur la rive du réservoir, les cages multicolores d'oiseaux siffleurs s'alignaient en haut de mâts, forêt artificielle de prisons dorées libérant une multitude de chants mélodieux, à mille lieux des tonitruances de la course voisine.
Un peu de douceur dans un monde de brutes...

samedi 10 juillet 2010

Clichés

L'un des corollaires de la position de femme d'expat au soleil, et qui accessoirement ne travaille pas dans un frigo bureau climatisé, c'est l'obligation de porter quotidiennement des tongs. En cuir pour les valeureuses combattantes de la moisissure ou en plastique pour les pragmatiques du nettoyage à l'éponge... Attention, la tong n'est cependant pas un vulgaire morceau de caoutchouc que l'on peut rechaper avec un pneu en cas de casse. Non, non, Madame Expat la choisit avec soin pour l'assortir avec sa garde-robe, si besoin en achète plusieurs pour être sûre d'échapper à la faute de goût, la prend siglée du Brésil, voire même pailletée ou endiamantée pour les jours de fête. Encore faut-il la porter avec classe pour ne pas ressembler à une pauvre auntie traîne-savates. Et cela demande du boulot !! Oui, on ne le dira jamais assez : chausser la tong, c'est un sacerdoce qui se ressent dans la chair et les phanères. Une peau qui s'assèche, des talons qui se fendillent, des ampoules inter-digitales, un risque exacerbé de blessures des orteils : voilà ce à quoi on s'expose quand on respecte ce code vestimentaire.
Face à ce dilemne, Madame Expat n'a pas d'autre choix pour sauver ses arpions que de fréquenter assidûment les salons de pédicure pour retrouver de jolis pieds doux et élégants qui ne dépareront pas dans l'exercice de son intense vie sociale tant sur le plan personnel (faut tenir la comparaison avec les copines !!!) que professionnel (s'agit de pas faire honte à Monsieur Expat dans les cocktails de l'Ambassade). Sachez donc, lecteurs moqueurs, que la pédicure n'est donc pas une action futile pratiquée par de oisives nanties mais bien un acte civique visant à l'amélioration des relations inter-personnelles au sein de la communauté expatriée... CQFD...

Bon, pour la manucure, je cherche encore....

Par exemple, Snails the nails,03-01 Wheelock Place.

mardi 6 juillet 2010

Art Garden

L'info circule depuis quelques semaines sur les blogs des connaissances virtuelles à Singapour et je m'étais promis d'en faire profiter les enfants. C'est chose faite : nous sommes allés dimanche au Singapore Art Museum, SAM pour les intimes, pour visiter l'exposition Art Garden qui se déroule dans l'une de ses annexes. Le SAM, c'est le musée d'art moderne et contemporain de Singapour, logé dans une ancienne école catholique. On est loin de Beaubourg et du Palais de Tokyo mais le musée est intéressant et l'exposition Art Garden une vraie réussite. Elle est destinée aux enfants et parvient à toucher aussi bien un petit de 15 mois qu'une grande de 10 ans. Pendant ce temps-là, les parents se réjouissent de voir, pour une fois, la totalité de leur marmaille profiter des oeuvres et partagent un moment de complicité artistique et ludique avec les petits... Dixit Solène, "c'était trop bien..." et vu l'état de fatigue d'Eloi après la visite, je pense qu'il a pris beaucoup de plaisir.
Au programme, beaucoup d'interactivité, de simplicité et de poésie pour une interconnection entre nature et art : éteindre avec les pieds ou les mains des fleurs sans cesse renaissantes, faire pousser un écosystème psychédélique où lianes, arbres, fleurs et papillons se meuvent dans un tourbillon de couleurs, chercher les bizarreries de la forêt enchantée, gigantesque dessin dans lequel on peut rentrer tels des Alice aux Pays des Merveilles ou encore organiser (ou non) les arbres du Walter's Garden, telles étaient les principales attractions (en tout cas, selon mon avis totalement subjectif) dont nous avons profité... Pour ceux qui ne seraient pas encore rentrés dans leur mère-patrie, n'hésitez plus, allez-y !!!


Attention, il y a quand même un bémol : c'est trop court !


Singapore Art Museum, 71 Bras Basah Road.

dimanche 4 juillet 2010

10 ans déjà

Ca y est, la saison des anniversaires enfantins familiaux se termine. Aujourd'hui Solène fête ses 10 ans. Bébé du frileux été normand, elle est devenue une petite banlieusarde parisienne avant de venir promener ses jolies boucles au soleil de l'équateur.
Ma petite au caractère bien trempé n'en est plus une. C'est une jeune demoiselle qui a demandé à jeter aux oubliettes son cartable pour le troquer à la rentrée contre un sac à dos de "grande". Si les paillettes et les chatons ont toujours la cote, le rose est désormais passé de mode et il n'est désormais plus question de se baigner sans haut de maillot de bain...
Ma petite, si mignonne (avis de mère objective), poursuit son chemin de coquette et choisit avec minutie les barrettes ou le bandeau qui retiendront sa jolie crinière, assortit avec soin tee-shirt et short, se maquille même parfois pour les grandes occcasions avec quelques paillettes et du brillant à lèvres. Un peu de vernis à ongles et la voilà ravie pour la journée.
Ma petite, si ordonnée, adore remplir sa valise et aime voir sa chambre rangée et ses petites compositions de jouets bien alignées sur l'étagère. Elle supporte d'ailleurs avec un stoïcisme remarquable les intrusions fréquentes et bouleversantes (au sens propre du terme) d'Eloi dans son univers girly.
Ma petite, si timide, commence à se débrouiller en anglais et ne rate pas une occasion de pratiquer cette langue, que ce ce soit avec nous ou avec des inconnus.
Ma petite, si sensible, est toujours malheureuse d'avoir quitté ses copines françaises et un voile de tristesse vient de passer en cette période de mercato des expatriés qui marque la fin de certaines amitiés enfantines naissantes. Heureusement, la vie sociale dans le condo facilite les rencontres et les affinités se créent. Entre play-date et sleep-over, le moral revient vite.
Ma petite, si raisonnable, continue à veiller sur Malo et adore s'occuper d'Eloi, le pourvoyant généreusement en peluches et en PetShops et jouant avec une touchante gentillesse son rôle de petite maman.
Ma petite, si sérieuse, sera l'année prochaine en CM2, ultime marche avant l'entrée au collège et le début de l'adolescence.

Ma petite, ma grande....