jeudi 23 décembre 2010

Adaptation de Noël

Noël sous les cocotiers sous-entend quelques modifications quant à la composition du traditionnel repas de réveillon. Après quelques recherches et ajustements finaux liés à des considérations financières ou des problèmes de disponibilité, voire même à une légitime timidité, je vous livre notre menu pré-Père Noël :
- un millefeuille de saumon fumé pour remplacer un foie gras qui accessoirement coûte un bras et un rein voire même un oeil. Pas très local certes mais facile à trouver !
- une épaule d'agneau de  7 heures prendra la place du chapon car une gêne prémonitoire m'avait envahie à l'idée de devoir expliquer à mon boucher, dans un anglais châtié et compréhensible (ce qui à Singapour peut être antinomique), la caractéristique anatomique de cet animal par rapport à un bête poulet.
- des chocolats japonais (Royce, pour les connaisseurs) en lieu et place des papillotes mais avec un back-up Valrhona au cas où le cacao nippon ne remplisse pas les critères gustatifs de notre palais européen.
- un "cake log" pomme/marron c'est-à-dire une vraie bûche (curieusement non roulée) de 1 kg que nous n'arriverons jamais à manger à 4, le poids standard n'étant pas à la mesure de nos familles expatriées qui célèbrent souvent en petit comité, leurs parents et amis étant éloignés de plusieurs milliers de kilomètres.
Alors, évidemment, je regretterai ma tranche de foie gras et le bruit des papillotes que l'on froisse mais heureusement, certaines choses sont immuables, le Père Noël est attendu pour le lendemain et les rennes sont déjà sur Orchard Rd.
JOYEUX NOEL A TOUS

lundi 20 décembre 2010

Shopping




Ah Noël, l'heureuse période des cadeaux et de leur recherche effrénée. Singapour étant une capitale du shopping, les centres commerciaux sont rodés. Les magasins ont été décorés, la musique ad hoc résonne dans les étages et le  personnel a été renforcé... Et c'est là, de mon point de vue très personnel et hautement subjectif, que le problème commence. Raide comme une baguette qui attend son bol de riz, la vendeuse singapourienne-type scrute avec un professionnalisme supposé son secteur, attendant la cliente. Une fois celle-ci repérée, la vendeuse se met alors en chasse, la pistant dans tous les recoins, repliant ostensiblement tous les articles qu'elle aurait, dans sa grande maladresse, effleurés et en lui proposant, avec un discount, des objets ou des vêtements improbables évités en toute connaissance de cause par d'autres fashionistas. Si vous résistez à cette traque (ce qui n'est pas toujours mon cas), la prochaine étape consiste à demander à la vendeuse le vêtement/la paire de chaussures que vous convoitez dans une taille conforme  à votre corpulence/pointure. Face à cette demande d'une grande complexité, trois options sont envisageables :
1) la vendeuse ne comprend pas ce que vous lui dites car elle ne parle pas anglais. Vous lui répétez plusieurs fois la phrase avec votre plus bel accent français (si, si, ça aide) jusqu'à ce qu'elle se décide à aller chercher son superviseur pour qu'elle lui traduise la requête. Dans ce cas s'ensuit une discussion généralement en chinois dans laquelle mes maigres connaissances me permettent désormais de repérer  l'information-clé sous forme de 2 expressions : "keyi" (c'est bon, elle a l'objet) "meiyou" (non, il n'y a plus la taille).
2) la vendeuse comprend mais vous regarde d'un air étonné en se demandant pourquoi vous ne rentrez pas votre pied dans du 34 et disparaît pendant une période indéterminée dans l'arrière-boutique en disant invariablement " I check for you".
3) la vendeuse a visiblement compris un message mais vous renvoie une réponse incompréhensible. Serait-ce du singlish pur jus,  un accent terrible ou un défaut de prononciation, toujours est-il que votre demande reste inaboutie. L'appel d'une deuxième vendeuse ne résoud d'ailleurs pas toujours le problème, les problèmes linguistiques ayant une fâcheuse tendance à se superposer...
Au final, une emplette banale peut s'étirer en longueur comme un chewing-gum collé sur le MRT de Singapour et repartir avec son "carrier bag" est finalement plus un symbole d'une victoire sur les barrières de la langue qu'un outrage à la carte bleue.

samedi 18 décembre 2010

Etoile des neiges

Il en est, à cette période, à qui manquent la grisaille, le froid et la neige des régions tempérées de l'hémisphère Nord. Ceux-là pensent également que le sapin, sous 35 degrés et en tee-shirt, n'a pas tout à fait le même goût que celui qui perd ses aiguilles au coin du feu. Heureusement, Singapour et ses centres commerciaux fournissent un remède à ce spleen hivernal, non pas seulement en mettant la climatisation à 18 degrés mais en proposant de la "neige" en libre-service.
Histoire d'amuser les enfants, décision unilatérale paternelle fut prise d'assister au snow-show du Tanglin Mall. Avec quelques serviettes et des tongs en plastique (et moi traînant les pieds), nous sommes arrivés sur le petit parvis du mall où nous avait déjà précédé une marée humaine constituée d'enfants surexcités et de parents armés d'appareils photos, de caméras et de smartphones, voire des 3 à la fois. A ceux-là, se rajoutaient quelques paparazzis locaux armés d'objectifs longs comme le bras pour capter la jolie frimousse ou le détail frappant car ici le shoot photographique est un sport national.
Aux alentours de 19h30, l'arrivée de la "neige" a été saluée par un hurlement collectif et les flashs ont commencé à crépiter. Après avoir joué des coudes pendant  5 min pour traverser la barrière vivante et extrêmement compacte des parents photographes, nos enfants ont enfin atteint le Graal et joué dans la mousse, participant ainsi au concours de tee-shirts mouillés le plus innocent qui soit. Le summum a été atteint quand les bouches à air ont propulsé haut dans le ciel des flocons savonneux, créant un doux blizzard  aux tièdes particules, plutôt amusant il est vrai, s'il n'avait pas été partagé avec 200 ou 300 personnes sur 30 m2.... A 20h, mon calvaire a pris fin et nous avons ramené des grands enfants enchantés, le bébé n'ayant lui ni apprécié la texture de la "neige", ni la foule.... Tout sa mère, cet enfant...

PS : Tanglin Mall, 163 Tanglin Road. Shows vers 19h30, tous les jours.

mercredi 15 décembre 2010

Amis de tout poil

Il est 7h30, l'heure du bus scolaire. Dans le condo, seuls les chants des oiseaux amoureux et les vaguelettes des nageurs motivés se font entendre dans le silence du petit matin. Il fait encore frais et le soleil n'a pas encore gagné sur l'ombre des bâtiments. Assis sur les marches qui gardent l'entrée principale de la résidence, les enfants, cartables à leurs pieds, rêvent à leur sommeil évanoui, à leur journée d'école ou aux jeux à venir. Devant eux, les minivans et les bus défilent en une ronde motorisée, avalant successivement petits bouts de chou aux cheveux emmêlés et grands dadais aux yeux cernés par une pratique intensive de F...Book. C'est d'abord le Kindergarten de la rue d'à coté, puis l'école internationale des norvégiens au bus tout pourri qui font leur collecte d'élèves en uniformes.  Soudain, un mini-van inconnu s'arrête. Bizarre, il n'y a pas de siège... Le chauffeur ouvre sa portière puis attend. S'y engouffre alors un énorme chien jusque là tenu en laisse par une maid. Il rejoint à l'intérieur du véhicule d'autres compagnons canins dont je remarque alors la présence... Sur le côté du bus, l'inscription K9culture aurait du me mettre la puce à l'oreille ! Grand moment culturel : je viens de découvrir le transport scolaire pour chien qui va tout seul à l'école... Au programme de cette dernière, comment se comporter en société humaine ou canine, sport et fitness, socialisation ou piscine... Il y a même une fête de Noël prévue avec des jeux, un échange de cadeaux entre "furkids" et un dîner. Le menu n'est pas indiqué... Ne faisons pas la fine gueule. Encore une croquette au foie gras ?

mercredi 8 décembre 2010

Bientôt le Père Noël...

Depuis octobre, l'événement était annoncé. Dès les citrouilles d'Halloween remisées au placard avec les sorcières, les sapins ont commencé à pousser tels des champignons dans les centres commerciaux, accompagnés dans leur développement par les insupportables Jingle Bells et consorts du même acabit. Décembre s'étant installé, nous avons décidé de faire entrer Noël à la maison et qui dit premier Noël à l'étranger, dit quelques inédits dans la mise en oeuvre de l'opération.
Première fois donc que :
- j'observe une ségrégation si nette entre partisans du sapin en plastique (alibi écologique et pragmatisme) et ceux plébiscitant le "vrai" arbre de Noël (la tradition avec l'odeur, la résine, les aiguilles qui tombent et l'empreinte Carbone qui va avec).
- je dégouline de transpiration en choisissant l'épineux de mes rêves,
- je dois arroser mon sapin coupé pour qu'il n'ait pas l'air d'un balai alopécique en une semaine,
- je pars me baigner à la piscine après avoir décoré le végétal avec les enfants,
- j'ai droit aux chants de Noël interprétés par un ensemble de trombones à coulisse au bord de la pataugeoire du condo (si, si, je vous jure et en plus à l'heure de la sieste !),
- je ne vois pas de faux Pères Noël à la porte des centres commerciaux, terrorisant les bébés avec leur barbe synthétique et le jean qui dépasse de l'habit....
La faute au climat peut-être ?

lundi 6 décembre 2010

Les aventures de Nono

Vous rappelez-vous de Nono, notre gekko ? Petit habitant de notre cuisine, il nous laisse régulièrement de petits cadeaux sur le plan de travail et se fait entendre par de sonores claquements de langues quand nous avons le malheur de réaliser une intrusion dans sa propriété privée au delà de 21h. Son camp de base est le dessous du lave-vaisselle et celui-ci doit encore se souvenir des ébats de Nono et Nana qui ont consommé leur union voilà déjà quelques mois. Depuis, des petits Nini et Nunu ont investi la cuisine et, insidieusement, les autres pièces de l'appartement. Nous déplorons malheureusement quelques pertes comme un petit retrouvé tout désséché derrière la prise de l'ordinateur, une chute malencontreuse dans l'évier ayant abouti à une immédiate reconduite à la frontière du territoire (= le palier) ou un saut de l'ange effectué depuis la fenêtre de notre chambre. Malgré cela, la famille va bien et Nono (ou ses congénères) poursuit son petit bonhomme de chemin. Quelques exemples ?


Nono prend l'ascenseur.

Nono fait de la décoration.
Nono surveille la porte d'entrée.
A suivre...

vendredi 3 décembre 2010

Spectacle impromptu

Ce jour-là, blotti entre les immeubles modernes du CBD, le Yueh Hai Ching Temple, le "temple de la mer calme" (aussi appelé Wak Hai Cheng Bio) disparaissait sous les volutes des fumées d'encens. Il s'agit de l'un des plus anciens temples taoïstes de Singapour, fondé en 1850 par la communauté Teochew. Dans les 2 halls, les tables débordaient de victuailles : fruits, gâteaux, poulets cuits et canards grillés rendaient leurs hommages à la déesse de la mer, Tian Hou (partie gauche) et à Xuan Tian Shang Di, le dieu du Ciel (partie droite). C'était une journée de remerciements et les croyants arrivaient en un flux léger mais constant pour prier et faire des offrandes, qui en brûlant du "paper-money", qui en achetant des spirales géantes d'encens ("pagoda" joss sticks). Celles-ci, suspendues dans la cour, se consumaient au gré du vent, l'étiquette rouge portant le nom du donateur se balançant sous la brise. Une troupe d'opéra chinois s'était installée en face de l'entrée du temple. Un peu de bric et de broc, la structure avait dû connaître des jours meilleurs. Des acteurs, pour la plupart plus tout jeunes et nettement ventripotents, se maquillaient dans un backstage ouvert à tous les vents et leurs enfants s'amusaient à se poursuivre malgré leurs costumes encombrants. Des hamacs étaient tendus sous le plancher et l'escalier pour parvenir aux "loges" n'était qu'une pauvre échelle posée de guingois. Après une scéance de maquillage interminable (eu égard certainement au poids des années des comédiens) et un supplice d'au moins 20 min de gong, nous avons pu assister à un mini-show. Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager notre expérience mais en la synthétisant : 1 min d'opéra chinois avec la BO captée sur place. Pour que l'imprénation soit parfaire, imaginez-vous piétinant depuis une heure, frits par le soleil, moites sous 32 degrés et 80% d'humidité et respirant un air quasi-solide tant il était épaissi par l'encens ... Enjoy !
Yueh Hai Ching ou Wak Hai Cheng Temple, 30B Phillip Street.






lundi 29 novembre 2010

Un samedi matin

Dans ma résidence, un samedi comme tous les autres, la journée commence par les chants flûtés des oiseaux au dessus de l'oeil impassible de la piscine. Aucune ride n'en altère l'iris et seul l'azur du ciel y a droit de cité aux premières heures du matin. Peu à peu, la vie s'empare de cet espace si paisible. D'abord, ce sont quelques aunties qui entretiennent leur forme avec des mouvements de tai-chi. Doux, amples et hypnotiques, leurs gestes sont une invitation à la relaxation. Puis ce sont les bébés, premiers levés, accompagnés d'un papa ou d'une maid qui investissent le playground et sa balançoire, encore à l'ombre. Le soleil commence à faire scintiller la surface de la piscine et celle-ci devient alors bassin d'entraînement pour nageurs courageux et espace ludique pour les enfants en combinaison anti-UV qui arrivent les bras chargés de bouées et de jouets insubmersibles. Les joggers, entourés de la muraille musicale de leur iPod, gravissent les marches vers la salle de gym et ses tapis de course alors que les plus courageux attaquent le bitume de la route, à la recherche qui de la performance, qui de l'ombre des bas-côtés. Côté eau, l'activité s'intensifie : les vaguelettes issues des efforts conjoints de propulsion aquatique agitent la piscine au bord de laquelle les parents s'installent sous les parasols pour suivre la leçon de natation de leurs rejetons. Les aunties, allongées sur les transats, se remettent quant à elles de leur intense activité physique à coup de dumplings et de café.
Tranche de vie dans mon condo... Il est 9h, je quitte ma fenêtre, ma journée commence... Piscine, playground, farniente ou footing ?

mercredi 24 novembre 2010

Roulez jeunesse !

Ca y est ! J'ai officiellement le droit de conduire à Singapour car j'ai passé et surtout réussi hier mon "Basic Theory Test", sésame indispensable à l'obtention du permis singapourien. Cependant, à voir comment les Singapouriens manoeuvrent leur véhicule au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité (sans parler de celles de la courtoisie), je pense néanmoins qu'un certain nombre d'entre eux n'a même pas dû lire le manuel.
Bref, pour les étrangers comme nous, passé un an de séjour, notre permis international ne vaut plus rien et il faut repasser un examen théorique qui nous a rappelé nos jeunes années, les tests dispensés par l'auto-école et les questions tendancieuses. Aujourd'hui évidemment, la technologie a pris le dessus et le QCM aléatoire sur ordinateur à écran tactile a remplacé le feuillet à perforer. Cependant, l'habituelle efficacité singapourienne a montré ses limites dans l'étape suivante qui consiste en la délivrance, dans la foulée du test, d'un permis provisoire. Deux heures de patience pour un pauvre bout de papier arraché (salement) d'une feuille A4 et la promesse d'un envoi du permis définitif sous 30 jours... Fred ayant pris spécialement une journée de congé pour ce fameux permis, nous avons tenu bon sur nos chaises en plastique et maîtrisé notre mauvaise humeur, la ravalant au rang de grommellements intérieurs rageurs tout au long de notre attente. Nous avons enduré l'odeur d'ail qu'exsudait par tous les pores mon voisin chinois, à peine froncé un sourcil mécontent quand les préposées ont pris tranquillement leur pause déjeûner et même pas hurlé quand, enfin parvenus au Graal du comptoir, l'une des employées a fait mine de ne pas comprendre que le permis international était un document officiel traduisant notre permis français. Notre stoïcisme a payé et maintenant : "Can drive lah !"

lundi 22 novembre 2010

Danse indienne

Après plusieurs mois de désert culturel, j'ai enfin franchi le seuil d'une salle de spectacle , en l'occurence, le "Esplanade Theatres on The Bay", le fameux bâtiment dont le toit ressemble à un durian. L'affiche était tentante, les photos alléchantes et le programme prometteur. Celui-ci vantait les mérites d'un show conjuguant danse traditionnelle indienne et contemporaine pour une interprétation moderne du conte traditionnel Ramayana au travers de 3 personnages féminins clés. La danseuse-chorégraphe-créatrice du projet entendait ainsi donner, par une approche centrée sur les femmes et non sur les hommes, une vision radicalement nouvelle de ce conte analysant, dans un parallèle audacieux entre tradition et modernité, les relations homme-femme et le poids de la société sur le sexe dit faible.
Dans la petite salle, la communauté indienne avait largement investi les rangées de sièges inconfortables et, certainement seules expatriées caucasiennes de l'auditoire, nous faisions pâle figure dans nos habits européens face aux paillettes des saris. Singapour oblige, le spectacle a commencé à 20h pétantes, comme annoncé sur le programme. Musique traditionnelle et chants joués par des musiciens présents sur scène accompagnaient la danseuse. Malheureusement et pour être tout à fait honnête, mon enthousiasme de spectatrice novice de danse indienne m'a rapidement abandonnée. Au bout de 45 min, je n'ai rapidement plus eu aucune pitié pour la scénogaphie indigente qui consistait, entre deux performances chorégraphiques (ou ce qui en tenait lieu) à projeter de façon répétitive de pauvres images crayonnées accompagnées de voix off dont celle d'un enfant au rôle convenu de Candide. La danse, initialement constituée de mouvements gracieux et sonores, s'est rapidement tranformée en un mélange (très) approximatif de mime et de roulements d'yeux, censé représenter les différentes séquences du conte ! Initialement prévu pour durer 1h15, nous avons eu la malchance de profiter du spectacle pendant 2h... Au moment du salut final, les applaudissements ont retenti de façon modérée, signe tangible que nous n'étions visiblement pas les seules à émettre des signaux de retenue quant à la qualité du show.
Au final, le bilan mitigé de la soirée fut le suivant :
- une meilleure connaissance du conte Ramayana,
- un postérieur endolori par des sièges à l'assise effroyablement dure,
- une très forte frustration quand je me suis aperçue que je devrai me passer d'une glace réconfortante, la boutique étant fermée eu égard à l'heure tardive de fin du spectacle !

jeudi 18 novembre 2010

Hari Raja Haji

Après les Chinois et les Indiens, au tour des Musulmans de faire profiter la communauté d'un jour férié : Hari Raya Haji !
Prêt à sacrifier son fils pour lui prouver sa foi, Abraham fut arrêté dans son geste par l’intervention divine et l’enfant remplacé par un mouton, animal désormais traditionnellement égorgé à cette occasion. Hari Raya Haji commémore donc l’acte de soumission du prophète Abraham à Dieu. Cette fête est également la célébration du pèlerinage à la Mecque, le hajj, que tout musulman qui en a les moyens doit effectuer au moins une fois dans sa vie. C’est devant les principales mosquées de Singapour que se déroulent les sacrifices de moutons et d’agneaux offerts par les familles les plus aisées. La viande est ensuite distribuée aux membres nécessiteux de la communauté.

En ce qui nous concerne, le spectacle de l'égorgement des moutons ne nous ayant pas vraiment tentés et la pluie nous ayant freinés dans toute autre tentative de sortie, nous nous repliés sur les jeux et un gâteau à l'heure du goûter... A 25 degrés près, un vrai dimanche de novembre !!!

lundi 15 novembre 2010

Natation

Une horde de lutins blancs a envahi ce samedi notre piscine. Huit petits Chinois sont arrivés au bord du bassin vêtus de pyjamas, maillots de bain en dessous et lunettes vissées sur le sommet du crâne. Les parents les accompagnaient, appareil photo en main à la recherche du meilleur lieu pour profiter du spectacle. Au milieu de cette subtile variation sur le thème du pyjama blanc à motifs, le coach affichait un air martial, lunettes noires sur le nez et portable vissé à l'oreille. Visiblement, il s'agissait d'une leçon de natation mais, et, ce depuis quelques mois, une question me turlupinait : pourquoi le pyjama ?
Peur d'avoir froid ? Pudeur extrême ? Protection solaire ? Nouvelle méthode de lavage de linge sale ? Team spirit ?... Mes interrogations ne m'avaient pas permis d'élucider le mystère vestimentaire aquatique. Finalement, Eloi ayant charmé une maman photographe, j'ai eu le fin mot de l'histoire. Il ne s'agissait pas de la dernière mode chinoise balnéaire mais d'un très sérieux examen, le NASSA ou National Survival Swimming Award ! Et là, quand les gamins ont attaqué le test, preuve fut faite qu'on ne rigole pas avec les tests à Singapour. Le coach aboyait des ordres que les petits nageurs s'appliquaient à suivre d'abord concentrés, puis, au fur et à mesure du déroulement, de plus en plus épuisés. Et le pyjama, me demanderez-vous ? Eh bien, il fallait savoir nager avec, le retirer dans l'eau et surtout en faire, grâce à l'air insufflé dans le pantalon convenablement noué, une sorte de coussin flottant !!!! Loin d'être facile visiblement mais tous les élèves y sont parvenus, manifestement heureux de pouvoir se reposer quelques secondes sur leur boudin de sauvetage "hand-made" !

Je ne sais si tous les enfants ont passé haut la main leur examen mais en tout cas, les parents avaient, eux, d'ores et déjà gagné la tranquillité pour leur soirée, assurés de coucher sans encombre leurs rejetons fatigués.

mercredi 10 novembre 2010

Tip, tap, top

Si la modernité d'une ville pouvait se mesurer de façon objective, l'un des indicateurs pourrait être le nombre de cartes de paiement possédées par chaque habitant. Au delà du cordon ombilical qui relie chaque individu à la société de consommation, elles permettent une automatisation de certaines fonctions du quotidien plus ou moins essentielles et, sous réserve d'accepter la perte de liberté individuelle qu'elles impliquent, elles sont très pratiques.
Quelques tips sur les cartes qui occupent désormais (avec quelques petites autres choses) mon sac à main singapourien :
- une carte de crédit : classique mais attention, il s'agit bien d'une carte de crédit ! Il ne faut donc pas oublier de payer la note à la banque en fin de mois et ne pas tirer de liquide avec sous peine d'avoir une grosse commission qui s'ajoute au retrait. Et pour tirer des sous, comment fait-on alors ? Et bien, on se sert de la suivante :
- la NETS CashCard : ce serait un peu l'équivalent de notre très inefficace "Moneo". On l'utilise pour retirer du cash, pour payer pratiquement tous ses achats et son débit est immédiat. Va savoir pourquoi, elle n'est souvent pas acceptée dans les restaurants.
- la CashCard : à ne pas confondre avec la précédente, elle ne sert à payer que l'autoroute ou les parkings. Elle est censée être à demeure dans la voiture et gentiment insérée dans la IU (In-vehicle Unit). L'expérience étant le meilleur moyen d'apprentissage, je peux vous dire que depuis mon amende pour non-paiement de l'autoroute, je ne l'oublie plus !
- la EZ-link : c'est ma meilleure amie, celle qui m'ouvre les portes des bus, des métros et même de certains taxis. Elle paie mes trajets au km parcouru et pas selon un forfait comme mon ex-copine, la carte orange parisienne. On s'applique à faire soigneusement, comme le rappellent les affiches dans les bus, "tap in" et "tap out" sur le détecteur sous peine de payer le parcours entier ou de se faire réprimander par un éventuel contrôleur.
Les deux dernières cartes doivent être créditées et comme tout est affaire d'équipe, la NETS CashCard devient alors votre alliée pour tranquillement procéder au "top up" via les distributeurs automatiques répondant ici au doux nom d'ATM (Automatic Teller Machine).

Si l'on a peur des excédents de bagage dans son portefeuille, tout cela peut être intégré dans la seule carte de crédit ! Efficace non ?... Bon, évidemment, si on la perd...

lundi 8 novembre 2010

Sur la plage abandonnée, ....

Nous continuons sans relâche à enrichir notre culture et après les fructueuses expériences scientifiques de Krabi, nous avons, sans hésitation et, il faut bien le dire, pour occuper les enfants un dimanche, attaqué Singapour sous l'angle historique. Direction, poussette dans une main, gourde dans l'autre et appareil photo dans la dermière, le Labrador Nature Reserve pour un retour sur le passé de port et de base navale de l'île.
Située à l'extrême Sud de la cité, cette (petite) réserve naturelle se situe à l'entrée de ce qui fut au 19e siecle le port principal, Keppel Harbour. Il est difficile d'imaginer que cette zone, agréablement aérée par les vents marins, était prisée pendant la période coloniale pour sa plage et ses pavillons privés. Aujourd'hui, le spectacle n'est plus dans les élégantes à ombrelles mais dans les porte-containers qui croisent à quelques encablures d'un rivage toujours aussi curieusement dépourvu de l'odeur iodée que je croyais associée à toute mer ou océan digne de ce nom. La vocation balnéaire de ce qui s'appelait "Long Beach" fut mise à mal à la fin des années 1930 quand les Britanniques en firent un endroit stratégique pour la défense de Singapour avec canons, réserves de munitions et tunnels secrets. Autant d'aubaines récréatives pour des enfants en goguette 80 ans après, mais, en 1942, cette stratégie se révéla être un fiasco complet. Singapour fut prise en une semaine par les Japonais qui l'attaquèrent par le Nord (et non par le Sud comme escompté) puis l'occupèrent pendant 3 ans, période sombre et douloureuse dans l'histoire de la cité. Pour les Britanniques et Churchill, ce fut un cuisant échec et une humiliation militaire sans précédent.
Le feu des BBQ pits a désormais, heureusement, remplacé celui des canons et les seules batailles que l'on y livre sont celles contre les moustiques. Là encore, l'Histoire n'étant qu'une vaste répétition, les voraces bestioles indigènes ont remporté, haut leurs 6 pattes, le combat sur l'Européenne visiblement très appétente que je suis.

samedi 6 novembre 2010

Dipawali

Un roi démoniaque appelé Narakusara maltraitait les cieux et la terre. Les dieux demandèrent à Vishnu, le protecteur de l’Univers de les délivrer de ce tyran. C’est sous la forme de son avatar Krishna monté sur l’aigle Garuda qu’il lutta contre le terrible Narakusara et finit par le tuer. A son retour, en pleine nuit, le peuple célébra sa victoire en illuminant le chemin par des lampes. Preuve fut ainsi faite que la force du Dieu est plus forte que celle du Mal, que la lumière l’emporte sur l’obscurité. Deepavali signifie rangée de lumières et, à cette occasion, les rues de Little India sont illuminées et accessoirement totalement bondées. La musique bollywoodienne vrille les tympans et comme toujours les saris rivalisent de scintillements que ce soit dans les temples ou dans le night bazar de Serangoon Road.
Après Dipawali (ou Diwali selon certains), ce sera enfin le calme plat jusqu'à Noël... Un peu de foie gras pour remplacer le curry ?

mardi 2 novembre 2010

Multilinguisme à Krabi


Des plages de sable blanc, de l'eau turquoise, de la mangrove et des îles désertes... Vous pensez bien qu'on s'est pas gênés pour aller vérifier si Krabi tenait ses promesses face à Phuket dont la cote de popularité est en baisse. Ne croyez cependant pas qu'on y est allés dans un unique but récréatif. Nous avons suivi sur place un programme scientifique de haut niveau :
- géologie : observation des karsts à tourelle immergés disséminés dans la baie d'Ao Phang Nga (pitons calcaires issus des restes fossilisés de coquillages et de récifs coralliens).
- botanique : analyse comparative des racines pneumatophores des arbres du genre Rhizophora des mangroves présentes en eau douce, salée et saumâtre.

- zoologie : recensement de diverses espèces d'Ostéichtyens (au sens classique bien entendu) (les célèbres Scaridae, Zebrasoma flavescens ou bien encore le fameux Zanclus cornutus). Nous avons même eu la chance d'apercevoir, cherry on the cake, l'effrayant et mortel Laticauda colubrina.
- entomologie : étude du régime alimentaire des Aedes et autres diptères de type piqueur-suceur résultant de la modification de la biocénose par intrusion d'individus caucasiens.
- chimie : expérimentation in situ de la solubilité du lait du fruit du Cocos nucifera dans une boisson issue de la fermentation de Saccharum officinarum.

Heureusement, nous avons tout de même profité de nos quelques instants de loisir pour prendre des long-boats, faire du snorkeling, du kayaking et du beach-walking... Des chouettes vacances qui ont un goût de not enough et sont une promesse de futur come-back.

สวัสดีค่ะ /sawatdii kha (au revoir, bien sûr!)

PS : on était logés (très chaleureusement) au resort
Le Passe-Temps.

mardi 26 octobre 2010

Theemidhi

La légende dit que, pour prouver son innocence et sa fidélité à son mari, Draupadi, l’une des héroïnes du poème épique Mahabarata, dût marcher, pieds nus, sur un tapis de braises. Elle en sortit indemne. Pour honorer la déesse, les croyants (mâles uniquement) prouvent à leur tour leur foi en marchant sur des charbons ardents lors du "Firewalking Festival" ou "Theemidhi". En l'occurrence, cela se passait dimanche soir au Sri Mariamman Temple, le plus ancien temple hindou de Singapour et, anecdotiquement, celui qui se trouve au coeur de Chinatown.
Les cérémonies étant censées commencer autour de minuit, nous sommes tranquillement arrivés aux alentours de 23h00 et nous nous sommes trouvés face à une montagne de chaussures à l'entrée du temple, nous indiquant ainsi que nous allions très certainement devoir partager notre espace vital avec nombre de nos congénères. Ayant choisi un emplacement judicieux pour poser nos tongs tout en espérant ne pas repartir pieds-nus arès la visite, nous avons pénétré dans le temple que je n'avais jamais vu aussi grouillant de vie. Les statues des dieux, dûment bijoutées, disparaissaient sous les guirlandes de fleur offertes par les croyants et, entre les différents bâtiments, étaient tendus des fils auxquels étaient suspendus des feuilles de manguier et des tressages de feuilles de bananier. Le brasier, une sorte de fosse peu profonde de 5 m de long environ, était en cours de préparation. Les meilleures places pour le voir étant soit attribuées aux familles/officiels/journalistes etc., soit prises d'assaut par les "early birds", nous nous sommes contentés de l'observer grâce aux écrans judicieusement placés autour et dans le temple car, oui, les hindous vivent aussi à l'heure technologique. La chaleur aux alentours semblait insoutenable et les hommes qui s'en occupaient, tous vêtus de jaune safran, se versaient des seaux d'eau sur le corps avant de de s'en approcher, de l'attiser, de le ratisser ou de le tasser, bref une préparation digne des BBQ des grands soirs d'été ! Finalement, après que la procession des croyants venus du temple Sri Veeramakaliamman soit arrivée dans l'excitation et les chants, les sprints sur terrain chaud ont commencé. Ce sont 4000 pénitents qui ont parcouru pendant toute la nuit ces quelques mètres plus ou moins rapidement selon leur degré de résistance. Regards hallucinés pour certains, concentration intense pour d'autres mais pour tous, à la sortie d'une marche sur des braises ardentes, la joie et la fierté se lisait sur leur visage et aucun ne semblait souffrir de brûlures... La foi soulève des montagnes dit-on, ici en tout cas, elle a fait office de combinaison anti-feu !!!

lundi 25 octobre 2010

Navarathri

Après les fêtes chinoises, les Indiens ont pris le relais et nous peinons à suivre les différents festivals qui s'enchaînent semaine après semaine. Nous avons commencé la semaine dernière par Navarathri qui dure 9 jours et 9 nuits.
Assuré de ne pouvoir périr que de la main d’une femme, le puissant et cruel démon Mahishasura se croyait immortel, pensant (en basique mâle sexiste) qu’aucune créature féminine ne serait assez forte pour le vaincre. Il fit régner le chaos et la terreur sur terre comme au ciel, prenant même en otages Shiva, Vishnu et Brahma. Afin de sauver leurs époux et l’humanité, les déesses Durga, Lakshmi et Sarasvathi unirent alors leurs pouvoirs et leurs forces pour ne former plus qu’une seule Déesse. Elle combattit le démon pendant 9 jours et 9 nuits avant d’en venir à bout le dixième. Célébrant cette victoire, Navarathri est une fête en l’honneur des trois déesses les plus importantes du panthéon hindou, respectivement déesses du Pouvoir, de la Fortune et de la Connaissance. Ce festival divisé en trois périodes de trois jours correspondant à chacune des déesses, se termine en grandes pompes par la journée de Vijayadashami pendant laquelle on rend hommage à la Déesse Mère placée sur un chariot de procession promené autour du temple.
Samedi dernier, 9ème nuit du festival, les temples indiens étaient très animés et comme toujours, c'était un bonheur des sens. Les fleurs de jasmin qui ornaient les chevelures des femmes embaumaient, les saris brillaient, les bijoux scintillaient. Toute une humanité occupait les temples pour prier, manger, boire, discuter ou regarder les spectacles de danses et de chant. Les enfants couraient partout et certains d'entre eux portaient des cahiers et des crayons. En effet, le dernier jour de Navarathri, consacré à Saraswathi, déesse de la Connaissance, est un jour propice pour que les enfants apprennent à lire et à écrire. C'est le moment de mettre tous les atouts de leur côté en faisant bénir le matériel d'apprentissage.
Nous n'avions pas anticipé cela lors de nos visites aux temples, parents indignes que nous sommes. Tant pis, on fera confiance aux capacités intrinsèques de nos chers petits et aux fournitures de Mustafa pour réussir leur scolarité en attendant le prochain Navarathri...
Où ? Au Sri Mariamman Temple, au Chettiar Temple et tous les temples de Little India.

vendredi 22 octobre 2010

Chinese Opera

Cela a commencé par une discussion avec le monsieur du service de maintenance de l'air conditionné, sympathique bavard, porté sur la photographie. Serait-ce l'éventail sur le buffet, les lucky charms sur l'étagère ou mes cours de chinois étalés sur la table, toujours est-il que me voilà invitée avec une amie pour le lendemain soir dans un temple perdu au fin fond de Paya Lebar pour un opéra chinois en l'honneur des neuf dieux-empereurs.

Le 9 Gods-Emperors Festival est une fête taoïste très importante pour les adeptes de la secte Jiu Huang Ye. Elle célèbre les fils de la Déesse du Ciel, Tien Hou, qui contrôle les livres de la Vie et de la Mort. Les neuf dieux-empereurs représentent la prospérité, la longévité et la santé. Ils reviennent chaque année, à la date présumée de leur anniversaire, visiter les croyants. Pendant neuf jours, il faut les distraire et on leur offre des spectacles d'opéra traditionnel et de danse. En parallèle, les temples bourdonnent d'activité dans les fumées d'encens. Le dernier jour, les dieux sont renvoyés à la rivière d'où ils sont arrivés sur une chaise à porteurs richement décorée, appelée sedan .

Plongée directe dans la vraie vie des Chinois, notre soirée au Hong San Temple est peut-être ce que j'ai vécu de plus dépaysant à Singapour. Rien de grandiose a priori car l'édifice est perdu au milieu d'une zone industrielle, une grande tente est montée à côté pour abriter les tables en plastique sur lesquelles on sert gratuitement des repas végétariens, les croyants arivent en navette depuis le métro. Mais ce fut, grâce à la gentillesse de notre hôte, un partage culturel autour d'un spectacle traditionnel. Visite backstage, places VIP (sur chaise en plastique d'accord mais au 1er rang), explication de texte du conte et conseils photos avisés nous ont permis de nous immerger dans le spectacle, d'en comprendre les détails, d'en admirer les costumes et d'en apprécier les chants ainsi que la musique. Même si, il faut bien le reconnaître, le spectacle était un peu long, il était plaisant et d'un graphisme époustouflant entre les maquillages, les coiffures et les tenues. Les acteurs et managers venus nous voir à la fin du show étaient agréablement surpris de nous voir enchantées de notre soirée et nous avons été réinvitées le lendemain pour le dernier opéra du festival. Comme il ne faut pas abuser des bonnes choses, nous avons décliné la proposition mais il est certain que je garderai trace dans ma mémoire de de cette soirée comme une réelle immersion au coeur du folklore traditionnel chinois.

mercredi 20 octobre 2010

Haze

Une odeur de fumée flotte dans l'air et le ciel est voilé. Une lumière douce et blanche enveloppe la ville et ses immeubles. Le soleil n'arrive pas à percer et hier la lune était toute mordorée dans le ciel, drapée dans un brouillard nocturne. Pas de doute, cette atmosphère feutrée est le signe du retour de la saison du "haze". La fin de la saison sèche (enfin toute relative car c'est loin d'être le Sahel ici) marque le début des feux à Sumatra et les vents Sud-Ouest dominants de la mousson ramène sur Singapour les fumées des incendies. Rien d'accidentel dans cela pourtant mais la persistance de l'agriculture sur brûlis en Indonésie. Le principe en est simple : on défriche une zone par le feu ce qui permet d'une part d'éliminer la végétation et d'autre part de fertiliser le sol grâce aux cendres produites. Bien qu'illégale, cette pratique ancestrale perdure et est une véritable catastrophe écologique (appauvrissement des sols, diminution de la biodiversité, destruction des habitats sauvages etc...). Par ailleurs, outre la très nette diminution de luminosité, elle entraîne à Singapour une baisse de la qualité de l'air. Le PSI (Pollutant Standards Index), normalement compris entre 1 et 50, a atteint hier 83, le seuil de 100 étant considéré comme mauvais pour la santé.
200 fermiers qui brûlent la forêt primaire et ce sont 5 millions de singapouriens qui toussent...

dimanche 10 octobre 2010

Ballade sportive

Ce matin, petite suée promenade en famille à Hort Park pour une touche de vert dans notre quotidien. Hort Park fait partie des Southern Ridges qui comprennent Mount Faber Park, Telok Blangah Hill Park et Kent Ridge Park, 3 parcs interconnectés formant un parcours de 9 km. On peut aussi bien y voir des paysages très urbains de HDBs, des ouvrages d'art impressionnants qu'une nature toute singapourienne, luxuriante mais pas trop envahissante. Les puristes traversent les 3 parcs avec, en général, retour en taxi, le circuit n'étant conçu comme une boucle mais, avec un bébé sur le dos et 35 degrés sous le soleil, nous nous sommes contentés de déambuler dans les petits jardins de Hort Park avant de grimper sur le "canopy walk" de Kent Ridge Park. Notre sens aigu de la sociologie nous a permis d'identifier deux types de populations distincts :
- les expats et/ou touristes en goguette, très souvent armés de lunettes de soleil, d'une poussette et de tongs.
- les singapouriens qui viennent pratiquer une activité sportive comme la marche molle avec altères, la discussion avec copains, le footing dynamique ou le VTT, tous équipés de tennnis et d'une petite serviette pour éponger la sueur.
Faisant partie de la catégorie 1, j'ai très vite reconnu le bien-fondé de l'équipement de la catégorie 2 quand après 10 min de marche avec Eloi sur le dos, je me suis littéralement liquéfiée, dégoulinant de sueur dans des proportions telles qu'un moustique affamé n'aurait pu faire que de l'aqua-planning sur ma peau. Heureusement, après l'effort de la montée, le "canopy walk" nous a récompensés par de très beaux points de vue sur la verdure du parc et les immeubles au loin et permis de nous élever au milieu des arbres, tels des gekkos aventureux dans une jungle domestiquée. Avec des libellules roses, des papillons, des écureuils et des lézards comme temporaires compagnons de voyage, tout le monde était ravi et la récompense dans un food court climatisé sous forme de fried rice et de satays fut la bienvenue !

mardi 5 octobre 2010

Love Your Ride

Il n'y pas qu'à Paris que les gens font la gueule dans les transports en commun. Alors, à Singapour, le gouvernement lance régulièrement des campagnes de promotion du savoir-vivre. La dernière mettant en scène deux acteurs aux looks improbables et aux postures imbéciles naviguait dans les eaux troubles du ridicule. L'efficacité de la toute récente campagne "Love your ride"reste à démontrer mais en tout cas l'approche est plutôt joyeuse ! Et pour ceux qui auraient peur de ne pas comprendre le singlish, il y a même une traduction en chinois.

PS : Merci à Geneviève pour cette petite perle découverte à distance !

mardi 28 septembre 2010

Romantisme

Au Mid-Autumn festival, on fête la lune sous toutes ses formes : on mange des mooncakes, on allume des lanternes et on partage des pomelos dont la forme ronde symbolise l'harmonie familiale. Si après le 22 septembre, date de la pleine lune, il est trop tard pour manger (et surtout acheter!) des mooncakes, les lanternes de Chinatown restent encore allumées jusqu'au 11 octobre et celles du Chinese Garden devaient s'éteindre le 26 septembre. Dimanche, en fin d'après-midi, entre chien et loup (ou si l'on s'adapte entre gekko et varan), faisant fi de l'heure d'un coucher scolairement correct, nous avons embarqué les enfants, leurs lanternes et un couple d'amis stoïquement "baby-proof" pour une petite virée dans les allées de ce jardin un peu excentré qui jouxte le Japanese Garden. Dernier jour oblige, de nombreux visiteurs, notamment indiens, arpentaient les chemins qui étaient illuminés par une multitude des classiques lanternes rouges chinoises. Les lanternes en forme de Lotus du lac le paraient d'une joaillerie éphémère et scintillante dont les reflets devaient perturber carpes monstrueuses et tortues nourries au pain par des visiteurs compatissants.
Cachée par quelques sournois nuages, la lune ne nous a pas fait l'honneur de la présence mais pourtant, selon l'une des versions de la légende qui entoure le Mid-Autumn Festival, nous aurions pu y apercevoir le visage de la belle Chang Er.
En effet, il y a bien longtemps la terre et ses habitants souffraient sous la chaleur et la lumière de 10 soleils. Un jour, la Reine du Ciel demanda à l'archer Hou Yi de sauver le monde, ce qu'il fit en tirant sur 9 des 10 astres. En remerciement, la Reine donna à l'habile archer une pilule d'immortalité. Malheureusement Hou Yi se révéla cruel et méchant envers le peuple et pour préserver la population de la méchanceté de son mari, la belle Chang Er avala à sa place la pilule d'immortalité. Son corps devint alors si léger qu'elle s'envola vers la lune, laissant son mari fou amoureux et incapable de tirer sur le satellite blafard.
Ceci étant dit, la lune doit être bien peuplée car les Chinois aimant bien les histoires et la morale, les contes foisonnent autour du Mid-Autumn Festival et, peut-être une autre fois, vous parlerais-je du lièvre et du bûcheron qui doivent faire causette, tout là-haut, à l'épouse esseulée. En y ajoutant Tintin, Milou, le Capitaine Haddock et Armstrong, ça commence à faire du monde !

Chinese Gardens, No. 1 Chinese Garden Road, Singapore 619795

mercredi 22 septembre 2010

Comme un avion sans ailes

La formule était alléchante, distribuée sur tous les abris de bus de la ville, une véritable aubaine pour une occupation de fin d'après-midi : un "kite festival" sur la Marina de Singapour. Nous embarquons donc les enfants pour cette attraction que j'imaginais basée sur des performances aériennes et vertigineuses de magnifiques et imposants cerfs-volants. Après un trajet assez peu efficace, la préparation du circuit du Grand Prix de F1 de Singapour ayant modifié les accès à la zone que nous voulions atteindre, nous avons finalement atterri sur le Marina Bay Promontory. A défaut d' impressionnants engins volants se trouvait une marée humaine courant après de minuscules "kites" avec des résultats très mitigés, le vent ayant décidé de ne pas accompagner "the full glory of these beautiful objects"(dixit le website). Muni des fameux "free goodies bag" que les vrais singapouriens (d'origine ou d'adoption) s'étaient empressés de récupérer dès l'ouverture de la manifestation et le ridicule ne tuant point, tout le monde avait l'air de bien s'amuser malgré les risques d'enchevêtrement de ficelles et de collisions de personnes, l'espace vital étant réduit à la portion congrue. En tout cas l'objectif affiché de convier les habitants de Singapour à pratiquer une activité sportive et ludique a visiblement été atteint, aidé par la totale gratuité de l'événement, la recherche du bon plan pas cher (ou "free of charge") étant au Singapourien ce que le saucisson est aux Français. Point de dragons géants ou de masques chinois grimaçants volant devant les gratte-ciels de la City, point de voltiges acrobatiques sur fond de Singapore River, juste des petits confettis multicolores aux ascensions hésitantes et chancelantes ... Tant pis ! Nous en avons profité pour marcher le long de la Marina (dont on peut faire, si on a le temps et le courage, le tour complet) en admirant le paysage urbain se découper sur le ciel lumineux de la fin de journée. Toujours aussi beau...

vendredi 17 septembre 2010

Mooncakes

Après le "Hungry Ghosts Festival", histoire de ne pas mourir de faim dans la communauté chinoise, on enchaîne sur le "Mid-Autumn Festival", également appelé "Mooncake Festival". Plusieurs légendes sont à l'origine de cette célébration qui dure 1 mois et anime avec moultes lanternes les rues de Chinatown.
Une légende raconte qu'au XIIIème siècle, les Mongols, menés par Gengis Kahn envahirent la Chine. Fomentant une révolte pour se débarrasser de leurs oppresseurs, les Chinois eurent l’idée de cacher leurs messages dans de petits gâteaux ronds qui furent envoyés à toutes les familles à l’occasion du Festival de la mi-automne, célébrant les récoltes. La 15ème nuit du huitième mois du calendrier lunaire, le peuple se souleva et tua les envahisseurs mongols dans leur sommeil.
Depuis, les mooncakes font l'objet d'un enjeu commercial non négligeable et les diverses patisseries et/ou grands hotels de Singapour se livrent une bataille sans merci pour proposer aux clients ces véritables bombes caloriques à se partager autour d'un thé. Les Chinois les apprécient à la pâte de lotus ou de haricot rouge avec au coeur un jaune d'oeuf salé qui symbolise la lune. En général, notre palais européen n'est pas tout à fait opérationnel pour apprécier ces saveurs et nous nous sommes rabattus sur des parfums moins traditionnels comme la pêche-melba, le champagne ou la mangue. Au vu des taux de sucre et de gras de ces gâteaux, mon maillot de bain et ma balance crient au scandale mais, heureusement, marketing alimentaire aidant, nous avons même pu acheter des "low sugar" mooncakes, soulageant ainsi notre "health conscience" ! Il ne restera plus qu'à recracher soigneusement tous les morceaux de Macadamia nuts pour que ces petits gâteaux deviennent "low fat"....

mardi 14 septembre 2010

Must

Ici, comme ailleurs, il y a des incontournables, les lieux à ne pas manquer, les adresses que l'on s'échange en disant "c'était géniaaaaal", les plats qu'il faut goûter : enfin tout ce qu'il faut mettre sur sa "to do" liste, celle qu'on utilise en général pour occuper enfants, mari ou estomacs désoeuvrés. Le week-end dernier, nous avons choisi une option délibérement dédiée aux adultes (en toute décence bien sûr) et visité, en une soirée et dans un but purement informatif pour vous lecteurs avides, deux bars. Vous voyez donc qu'on ne recule devant aucun sacrifice, au péril parfois de notre santé. A notre programme éclectique, les anges du Divine Bar et les cacahuètes du Long Bar du Raffles !
A notre arrivée au Divine Bar, nous nous sommes retrouvés dans une sorte de hall de gare à l'architecture stalinienne revue sauce Art Déco et dans lequel il n'y avait que 2 tables d'occupées sur la vingtaine que contenait la salle. Autant dire que la réservation que j'avais pris soin de poser 2 jours auparavant m'est apparue comme totalement dispensable. C'était donc bien trop calme, la musique lénifiante de fond n'ajoutant rien à l'ambiance quasi-gériatrique qui régnait dans le lieu. Heureusement, outre nos charmants convives (et malheureuses victimes de mon souhait de visiter ce fameux bar), il y avait pour alimenter la conversation et occuper les yeux (enfin surtout ceux d'un monsieur un peu libidineux au bar) les envols répétés d'une jolie fille dont le métier d'ange consiste à ranger et extraire les bouteilles de vin d'une "cave" de 12 m de haut, le tout dans le chuintement du treuil auquel est suspendue la belle.... Des prix à la hauteur du plafond et un spectacle amusant sans être bouleversant... Comme dirait l'autre, veni, vidi, vici...
Nous avons donc poursuivi notre chemin vers le tout proche hotel Raffles et son fameux "Long Bar". Là, la prise de risque est maximale car il faut évoluer avec élégance et délicatesse sur le sol glissant recouvert des traîtresses enveloppes de cacahuètes que les clients jettent traditionnellement au sol en consommant le célèbre cocktail Singapour Sling, très rouge, très sucré, pas très bon. Une ambiance nettement plus animée, une salle pleine et Tina Turner en fond (très) sonore grâce à la voix magnifique d'une toute petite Asiatique accompagnée par un musicien au brushing rappelant de façon assez criante un hérisson permanenté nous ont permis de passer un bon moment et de rentrer, des cosses de cacahuètes encore collées aux vêtements, dans un taxi qui nous a trouvées "very happy, lah !".

Divine Bar, Parkview Square lobby, 600 North Bridge Road
Long Bar, Raffles Hotel Singapore, 1 Beach Road.

samedi 11 septembre 2010

Expatisation

Après la pédicure (pour l'instant en suspens pour cause d'accident de tongs !), la pratique (molle) des shopping-malls, ça y est, je viens de franchir une étape décisive dans ma métamorphose en femme d'expat' : je suis devenue officiellement une "Ma'am", à savoir l'employeur d'une employée à domicile, autrement appelée "Maid" de façon usuelle, "Helper" pour le politiquement correct, "Nounou" affectueusement ou "Bonne" si on n'est vraiment pas sympa.
En arrivant à Singapour, j'avais fait le choix de me débrouiller toute seule. Je parvenais, en France à m'occuper, en travaillant, de 3 enfants, d'un mari, d'un chat et d'une maison. Bien évidemment, le soir, c'était un poil chargé mais ici, à Singapour, sans boulot, cela me semblait tout à fait envisageable de gérer, en autonomie, le quotidien. Néanmoins, afin de ne pas devenir dingue m'épanouir, il me fallait dégager, dans mon emploi du temps de maman, quelques plages de solitude pour découvrir Singapour/avoir une vie sociale/faire du sport/faire des courses/lire etc... Si le problème des grands était solutionné par la scolarisation, le cas d'Eloi était plus ardu car Singapour n'est pas Paris et le système relatif à la garde de la petite enfance n'a rien à voir avec celui de la France, perfectible certes mais, en comparaison, déjà pas si mal.
Après 6 mois-test un peu très contraignants, force nous a été de constater que la vraie vie d'expat exigeait une certaine disponibilité et, courageux comme toujours, nous n'avons pas reculé devant la seule alternative consensuelle tant au niveau des expatriés que des locaux : la Maid à qui l'on délègue toutes les tâches du quotidien. Depuis, le monde des possibles nous est ouvert : un resto en amoureux, une course, une séance de footing ou un tennis, un moment de glande sauvage sans (ou presque) de culpabilité, plus rien ne nous fait peur !!!
Si ma conscience continue d'émettre des réticences quant aux conditions de vie et de travail des helpers et à leur assujettissement à l'employeur (cautionné par le gouvernement singapourien), je mesure quotidiennement le luxe de cette liberté acquise pour un salaire qui me semble dérisoire en regard des sacrifices consentis par ces filles pour faire vivre, dans leur pays, une famille et, souvent, leurs propres enfants.
Quand je vous dis qu'on a de la chance....

mardi 7 septembre 2010

Que d'eau !

Singapour est une ville dépourvue de ressources naturelles : pas de matières premières, pas de pétrole et en particulier pas d'eau douce sous forme de nappes phréatiques. Alors, pour ne pas faire de l'or bleu un éventuel nerf de la guerre avec la soeur-ennemie qu'est la Malaisie, l'île s'est dotée des moyens nécessaires pour minimiser sa dépendance hydrique. Ses quatre sources d'approvisionnement en eau potable sont l'importation, la récupération de l'eau de pluie grâce à 15 réservoirs alimentés par les canaux et les fleuves, le recyclage des eaux usées (NEWater) et enfin la désalinisation de l'eau de mer.
Le 15ème et plus récent réservoir est le Marina Reservoir fermé par le Marina Barrage, au Sud de Singapour, créant ainsi une frontière entre les eaux douces de la Singapore River et de la Kallang River et l'eau salée de la Mer de Chine. Le Marina Barrage s'incrit dans une pluri-objectivité visant à fournir de l'eau aux Singapouriens assoiffés comme une alternative nettement plus ragoûtante que la Newater (vous boiriez l'eau de votre douche ou de vos toilettes, vous ?), à contrôler les crues soudaines et à offrir un lieu de vie attractif.
Ouvert au public, le Marina Barrage symbolise et présente au travers d'une exposition permanente à la communication très efficace (et c'est un euphémisme) tous les efforts réalisés et les résultats obtenus par le gouvernement singapourien pour tendre vers une autonomie en eau douce tout en mettant en œuvre le fameux "développement durable", sésame souvent galvaudé des appels à projets mais qui semble dans ce cas précis , plutôt bien exploité. En l'occurence et bien que je sois incapable de mesurer l'impact économique du Marina Barrage, certains effets environnementaux et sociaux concomittants à la recherche de l'indépendance hydrique semblent visuellement évidents :
- pour l'éducation de nos enfants, une galerie d'exposition très pédagogique expliquant tenants et aboutissants de la politique de l'Eau à Singapour (ne pas rater la maquette reconstituant le fonctionnement du barrage avec pluie et marées) ;
- pour la santé de la planète et celui du porte-monnaie du contribuable singapourien, un toit végétalisé contribue à la fraîcheur du bâtiment, des panneaux solaires fournissent l'énergie nécessaire à la galerie d'exposition et des panneaux incitant à ramasser ses déchets fleurissent en de multiples endroits ;
- pour le bien-être des citoyens (pouvant influer sur la réelection du gouvernement en place), une aire centrale où petits et grands s'ébattent dans des fontaines à la fraîcheur attractive, le sus-dit toit sur lequel pique-nique et cerf-volants sont les bienvenus et un plan d'eau où pratiquer divers sports nautiques.
Le tout se situe dans un bâtiment à l'architecture résolument moderne en forme de 9, ce chiffre symbolisant en chinois la longévité et augurant, pour les générations à venir, d'une production durable d'eau douce. On jouit du rez-de-chaussée ou du toit d'une très belle vue sur le Central Business District et sur le tout nouveau Marina Bay Sands, hotel monumental en forme de bâteau et équipé notamment d'une piscine de 150 m de long. De l'autre côté, c'est la mer constellée des incontournables porte-containers.
Tout au long de notre visite, rondement cornaqués par un guide à l'argumentaire bien rodé, démonstration nous a été faite de l'excellence singapourienne tant sur le plan de la scénographie que des présentations de projets réalisés ou en cours comme, par exemple, la future autoroute sous-marine de Singapour ! Malgré ce parti-pris courant à Singapour auquel les Français sont en général peu réceptifs et souvent dubitatifs, il faut bien admettre que le speech était instructif sans être rébarbatif. Pas sûr que les enfants aient tout compris mais après avoir passé une heure à jouer tout habillés dans les jets d'eau aléatoires de la cour centrale (avec retour en slip et culotte dans la voiture sans clim'), il est clair que l'enjeu d'amusement a été clairement atteint !

jeudi 2 septembre 2010

Ruralité

S'il y a bien un truc que je savais ne pas pouvoir trouver à Singapour, c'était l'agriculture. Et oui, avec 5 millions d'habitants sur 700 km² (ce qui en fait le 2ème pays le plus densément peuplé au monde après Monaco), l'espace est une denrée rare et il n'est évidemment pas envisageable de pratiquer l'élevage extensif ou d'avoir des parcelles de grande culture. Face à ce constat, c'est très simple : la majorité des produits alimentaires consommés à Singapour est importée de Malaisie, de Thaïlande pour les plus proches mais aussi de Chine, d'Australie de Nouvelle-Zélande, des Etats-Unis, voire même d'Europe... Et dans ce dernier cas, la seule évocation de son empreinte carbone sufffirait à faire rougir une tomate Roma venue de son pays d'origine, son prix ayant plutôt tendance à vous faire virer au vert.
Cependant, il existe encore à Singapour une petite agriculture que je qualifierai d'anecdotique voire uniquement décorative dans certains cas, la technologie pouvant y tenir une certaine place. Ainsi Kranji Countryside, petite zone verdoyante du nord-ouest de l'île, a conservé un certain nombre de fermes qui produisent des orchidées, des fruits bio, des légumes en aéroponie, des oeufs, des poissons ou bien encore du lait. Alors pour satisfaire soif de ruralité, curiosité et remédier à l'ennui bien connu du dimanche matin, nous sommes partis le week-end dernier visiter trois de ces fermes dès potron-minet (à vrai dire, 10h30 car l'inertie familiale est assez conséquente).
Dans la catégorie "Niche commerciale" : la HayDairies Goat Farm produit du lait grâce à 1000 chèvres (et quelques boucs fort odorants) dans un système exclusivement hors-sol. Autant vous dire que côté caprins, c'est assez dense et il n'y a pas un brin d'herbe pour égayer le lieu. José Bové en aurait avalé sa moustache. Ayant raté la traite (entre 9 et 11h) qui, je pense, doit être le seul élément intéressant de la visite, nous avons poursuivi notre chemin.
Dans la catégorie "Inédit" : les visiteurs de la Jurong Frog Farm sont accueillis par le concert de croassements des milliers de crapauds aux cuissots développés qui pataugent nerveusement dans des piscines carrelées, soigneusement dépourvues de toute végétation. Saoûlés par la musique un peu binaire, nous avons poursuivi notre route.
Dans la catégorie "Calme" : au bruit des grenouilles, c'est le silence de la MaxKoi Farm qui a succédé. Cette ferme piscicole abrite, dans un lieu très graphique et paisible, des bassins bétonnés bourrés de grosses carpes ornementales blanches, rouges ou dorées. Là encore, plus de technicité que de verdure. Après nous être ressourcés aux glous-glous de l'eau soigneusement aérée des mares des Koi, nous avons conclu notre tournée agricole et fini la journée dans notre piscine, heureux comme des poissons dans l'eau.

HayDairies Pte Ltd, number 3 Lim Chu Kang, Agrotech Park Lane 4.
Jurong Frog Farm,56 Lim Chu Kang Lane 6.
Max Koi Farm, 251 Neo Tiew Crescent.

mardi 31 août 2010

Bilan estival

Nous reprenons doucement nos marques à Singapour en préparant mollement la rentrée à coup de pauses piscine, d'après-midi lecture et d'invitations réciproques de petites copines. Notre séjour en France nous a permis de retrouver les plaisirs gastronomiques les plus simples, synonymes d'été (et accessoirement de bourrelets) comme le rosé frais et le saucisson dégustés sur la terrasse, les enfants jouant dans l'herbe jaunie du jardin maltraité par une canicule qui nous avait précédés et, malheureusement, abandonnés. Nous avons retrouvé des sensations qui, sans nous avoir vraiment fait défaut, sont de façon indicible une part infime de notre quotidien et finalement font partie des madeleines que l'on emporte dans ses bagages d'expatrié(e). Au delà du plaisir évident de retrouver famille et amis, j'ai aimé conduire sur des routes paisibles, bordées de vergers ou de vignobles, France Inter en fond sonore et les enfants endormis à l'arrière. J'ai aimé revoir les champs avec les bottes de paille blonde, les vertes pâtures nourrissant des vaches au pis desquelles des veaux se rassasient, marauder, au gré des ballades, prunes ou mûres au creux des chemins. J'ai aimé retrouver mon horizon barré par des montagnes, crapahuter (sans excès) sur de petits sentiers caillouteux et admirer des paysages buccoliques dans lesquels les villages se nichent avec leur église au fond d'une vallée verdoyante. J'ai aimé me promener sans but dans de jolies rues piétonnes, lécher des vitrines bourrées de trucs à touristes, m'arrêter pour boire un verre en terrasse et observer, en ricanant si besoin, les tenues des demoiselles de toutes nationalités.... Enfin, rien que du très futile, des choses sans aucune valeur intellectuelle mais des petits détails qui font que, si la France n'est plus notre maison, Singapour n'est pas encore vraiment notre "Home".
Je ne crache cependant pas dans la soupe et il faut reconnaître que la piscine en bas de l'appartement, des températures propices au port quotidien du débardeur ou la pléthore de restaurants dont les additions permettent une pratique récurrente favorisent grandement notre réadaptation... Ne reste plus, mère indigne que je suis, qu'à renvoyer les enfants à l'école pour enfin apprécier les vacances !!!

lundi 23 août 2010

Voyage, voyage

Après quelques semaines passées, bien au frais (voire même un peu trop), en France, nous voilà de retour sous le chaud soleil de l'équateur.
Comme nous prenons le pli de l'expatriation et de son corollaire, i.e. la recherche de la vie la plus facile possible, nous avions prévu un retour aéroport/appartement sans encombre grâce au taxi mini-van dûment réservé avant notre départ via l'agence de voyage qui nous avait délivré nos billets d'avion.... Un Chinois rondouillard et serviable nous attendait donc à la sortie de l'aéroport avec une pancarte égratignant comme d'habitude notre nom de famille. Nous ayant abandonné quelques instants avec nos 2 chariots de bagages, la poussette et nos 3 rejetons, le diligent conducteur est allé chercher son bolide et là d'un coup, le mythe de l'efficacité singapourienne s'est brisé en morceaux comme une Cracotte malmenée par un beurre trop froid.... Serait-ce encore une fois un problème de compréhension ou, comme me l'a soufflé mon mauvais esprit, (assez vindicatif il est vrai après 12 h de vol et 6 de décalage horaire) une volonté de l'agence de voyage de se faire de l'argent sur notre dos, toujours est-il que nous nous sommes retrouvés dans un taxi de la taille approximative d'une R5 atteinte d'aérophagie mais sans coffre !!!! A sa vue, j'ai évalué de façon assez précise (et je dois l'avouer dans un langage assez fleuri) le niveau de compétences de la personne qui avait choisi pour une famille revenant de plusieurs semaines de vacances un véhicule avec seulement 4 places passager et ne pouvant tranporter de bagages... Faisant contre mauvaise fortune, mauvais bon coeur, nous nous sommes donc logés dans le tacot blanc dont les ailes étaient ornées, peut-être dans une tentative de compensation de sa non-fonctionnalité, de Cupidons (si, si, je vous jure !!!). Je tairai donc le trajet avec poussette incrustée dans l'estomac, Malo écrasé sous son sac à dos, Solène retenant le siège auto d'Eloi qui menaçait de lui tomber dessus et grommellements rageurs de ma part.
Une fois enfin arrivés à bon port, notre "home" fleurait bon le renfermé, les assiettes avaient moisi et le sol était recouvert d'une poussière noire qui résiste encore aujourd'hui à la serpillière.


Qui a dit que la vie d'expat, c'est tout rose ?

mercredi 21 juillet 2010

Mustafa Center

Mustafa Center, c'est une institution parmi les innombrables centres commerciaux de Singapour. Ouvert 24h/24h, c'est un peu le BHV qui aurait fauté avec les magasins Tati. Situé au coeur de Little India, on y trouve absolument de tout depuis la tapette à mouche jusqu'aux montres en passant par les casseroles, les combinaisons anti-UV, les saris, les éponges pour voitures, les rice-cookers ou les shampooings. Les vendeurs, en nombre, ne semblent pas vraiment débordés par le boulot mais suivent une ligne de conduite rigoureuse en terme de non-amabilité envers les clients (en tout cas envers les expats comme moi). Il ne faut donc pas s'attendre à un service personnalisé surtout si vous ne parlez pas le tamoul. Et dans ce dédale de rayons étroits, la recherche d'un article prend parfois des formes de chasse aux trésors. Dans notre cas, notre dernière virée "Mustafa" avait pour objet les achats pour la rentrée de septembre. Curieusement, si une fois intégré le fait qu'il fallait aller au rayon bagages, il fut facile de trouver des schoolbags sobres et sans héros de dessins animés, le calvaire commença,lorsque nous avons attaqué la liste des fournitures scolaires fournie par le LFS. Respectueuse des desiderata du corps enseignant et faisant abstraction de mes doutes quant au caractère indispensable de certains des items, je passerai sous silence le fait qu'il faille, par exemple, pas moins de trois types de stylos différents à un enfant de CM2 pour écrire (à encre, à bille, feutre) ce qui amènera certainement sa trousse à avoisiner la livre bien tassée.
Bref, encore un choc culturel ! Moi qui me dirigeais l'année dernière, auréolée d'efficacité, dans les allées d'Au..an en période pré-scolaire, entassant en un temps record cartouches, Bic, colles et gommes dans mon caddie de maman pressée, je me suis vue errer dans les travées de Mustafa Center, cherchant en vain crayons de papier et lot de stylos billes multicolores. Après quelques allers-retours infructueux dans les rayons, j'ai compris que la logique (enfin ce qui en tient lieu) de classement chez Mustafa n'est pas celle de nos supermarchés occidentaux. En effet, les articles ne sont pas classés par genre mais par marque ! Et là mon petit cerveau, bien rationnel, a eu bien du mal à connecter les informations et il nous a fallu 2 bonnes heures pour arriver au bout de la liste parce qu'il a bien fallu :
- comparer le prix et/ou les caractéristiques de produits similaires ce qui nous a conduit à arpenter plusieurs fois et selon le principe de l'essuie-glace tous les rayons du secteur "Stationery" .
- découvrir que les stylos billes et/ou feutres se vendent à l'unité et pas en lots de couleurs. Il faut donc les choisir un à un et puis comparer les articles (Cf point précédent).
- rechercher des crayons HB, pauvres petites pointes dures perdues au milieu des grasses 2B majoritaires qui semblent avoir la préférence des écoles singapouriennes.
- comprendre que les stylos à encre se disent "foutain pen" et qu'en fait c'est pas la peine de chercher parce qu'il n'y en a que 2 et absolument immondes...
- pour la calculatrice, aller au rayon électronique situé deux étages plus bas pour passer la commande, remonter pour tout payer puis redescendre la chercher, tout ça pour 3,50 SGD...

Au bout du compte, nous sommes sortis quasiment vainqueurs de notre confrontation avec la liste du LFS mais le marathon des fournitures scolaires n'est pas terminé et il faudra quand même compter sur la France pour les effaceurs et l'agenda...

Mustafa Centre, 145 Syed Alwi Road.

samedi 17 juillet 2010

Dragon Boat

Le Bedok Reservoir est chaque année le lieu du Singapore Dragon Boat Festival. Toujours curieux de voir des spectacles nouveaux, nous avons embarqué la marmaille pour une petite ballade dans le parc et assister aux courses de dragon boats. Ignares comme nous le sommes, nous nous attendions à un événement un peu folklorique avec des bateaux richement décorés et des cymbales chinoises. En fait, pas du tout, les dragons boats existent depuis près de 2500 ans mais c'est désormais un vrai sport avec des gilets de sauvetage fluo, des tentes blanches avec les boissons et de la musique techno à fond. Les amateurs et/ou pratiquants sont tout aussi bien des Singapouriens que des expatriés (mâles et femelles) rassemblés dans leurs associations nationales respectives. Les dragon boats sont des embarcations à mi-chemin entre l'aviron et la barque pourvus d'une tête et d'une queue de dragon.Vingt pagayeurs propulsent l'engin dirigé par un barreur, le tout au rythme des pulsations du tambour battu avec véhémence par un meneur situé à la proue du navire. Outre les coups sourds qui doivent être synchronisés avec les coups de rame, le tambour hurle avec beaucoup d'énergie des indications et/ou des encouragements (ou des insultes, va savoir!) à ses ouailles pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes. Ambiance sonore garantie ! Tant pis pour la tradition, nous avons apprécié à la place l'émulation sportive, les muscles des rameurs et l'atmosphère bon enfant de la compétition !!
Et puis, comme souvent à Singapour, c'est au hasard d'une ballade ou d'un événement que le passé rencontre frontalement mais tout en douceur le présent. Ainsi, sur la rive du réservoir, les cages multicolores d'oiseaux siffleurs s'alignaient en haut de mâts, forêt artificielle de prisons dorées libérant une multitude de chants mélodieux, à mille lieux des tonitruances de la course voisine.
Un peu de douceur dans un monde de brutes...

samedi 10 juillet 2010

Clichés

L'un des corollaires de la position de femme d'expat au soleil, et qui accessoirement ne travaille pas dans un frigo bureau climatisé, c'est l'obligation de porter quotidiennement des tongs. En cuir pour les valeureuses combattantes de la moisissure ou en plastique pour les pragmatiques du nettoyage à l'éponge... Attention, la tong n'est cependant pas un vulgaire morceau de caoutchouc que l'on peut rechaper avec un pneu en cas de casse. Non, non, Madame Expat la choisit avec soin pour l'assortir avec sa garde-robe, si besoin en achète plusieurs pour être sûre d'échapper à la faute de goût, la prend siglée du Brésil, voire même pailletée ou endiamantée pour les jours de fête. Encore faut-il la porter avec classe pour ne pas ressembler à une pauvre auntie traîne-savates. Et cela demande du boulot !! Oui, on ne le dira jamais assez : chausser la tong, c'est un sacerdoce qui se ressent dans la chair et les phanères. Une peau qui s'assèche, des talons qui se fendillent, des ampoules inter-digitales, un risque exacerbé de blessures des orteils : voilà ce à quoi on s'expose quand on respecte ce code vestimentaire.
Face à ce dilemne, Madame Expat n'a pas d'autre choix pour sauver ses arpions que de fréquenter assidûment les salons de pédicure pour retrouver de jolis pieds doux et élégants qui ne dépareront pas dans l'exercice de son intense vie sociale tant sur le plan personnel (faut tenir la comparaison avec les copines !!!) que professionnel (s'agit de pas faire honte à Monsieur Expat dans les cocktails de l'Ambassade). Sachez donc, lecteurs moqueurs, que la pédicure n'est donc pas une action futile pratiquée par de oisives nanties mais bien un acte civique visant à l'amélioration des relations inter-personnelles au sein de la communauté expatriée... CQFD...

Bon, pour la manucure, je cherche encore....

Par exemple, Snails the nails,03-01 Wheelock Place.

mardi 6 juillet 2010

Art Garden

L'info circule depuis quelques semaines sur les blogs des connaissances virtuelles à Singapour et je m'étais promis d'en faire profiter les enfants. C'est chose faite : nous sommes allés dimanche au Singapore Art Museum, SAM pour les intimes, pour visiter l'exposition Art Garden qui se déroule dans l'une de ses annexes. Le SAM, c'est le musée d'art moderne et contemporain de Singapour, logé dans une ancienne école catholique. On est loin de Beaubourg et du Palais de Tokyo mais le musée est intéressant et l'exposition Art Garden une vraie réussite. Elle est destinée aux enfants et parvient à toucher aussi bien un petit de 15 mois qu'une grande de 10 ans. Pendant ce temps-là, les parents se réjouissent de voir, pour une fois, la totalité de leur marmaille profiter des oeuvres et partagent un moment de complicité artistique et ludique avec les petits... Dixit Solène, "c'était trop bien..." et vu l'état de fatigue d'Eloi après la visite, je pense qu'il a pris beaucoup de plaisir.
Au programme, beaucoup d'interactivité, de simplicité et de poésie pour une interconnection entre nature et art : éteindre avec les pieds ou les mains des fleurs sans cesse renaissantes, faire pousser un écosystème psychédélique où lianes, arbres, fleurs et papillons se meuvent dans un tourbillon de couleurs, chercher les bizarreries de la forêt enchantée, gigantesque dessin dans lequel on peut rentrer tels des Alice aux Pays des Merveilles ou encore organiser (ou non) les arbres du Walter's Garden, telles étaient les principales attractions (en tout cas, selon mon avis totalement subjectif) dont nous avons profité... Pour ceux qui ne seraient pas encore rentrés dans leur mère-patrie, n'hésitez plus, allez-y !!!


Attention, il y a quand même un bémol : c'est trop court !


Singapore Art Museum, 71 Bras Basah Road.

dimanche 4 juillet 2010

10 ans déjà

Ca y est, la saison des anniversaires enfantins familiaux se termine. Aujourd'hui Solène fête ses 10 ans. Bébé du frileux été normand, elle est devenue une petite banlieusarde parisienne avant de venir promener ses jolies boucles au soleil de l'équateur.
Ma petite au caractère bien trempé n'en est plus une. C'est une jeune demoiselle qui a demandé à jeter aux oubliettes son cartable pour le troquer à la rentrée contre un sac à dos de "grande". Si les paillettes et les chatons ont toujours la cote, le rose est désormais passé de mode et il n'est désormais plus question de se baigner sans haut de maillot de bain...
Ma petite, si mignonne (avis de mère objective), poursuit son chemin de coquette et choisit avec minutie les barrettes ou le bandeau qui retiendront sa jolie crinière, assortit avec soin tee-shirt et short, se maquille même parfois pour les grandes occcasions avec quelques paillettes et du brillant à lèvres. Un peu de vernis à ongles et la voilà ravie pour la journée.
Ma petite, si ordonnée, adore remplir sa valise et aime voir sa chambre rangée et ses petites compositions de jouets bien alignées sur l'étagère. Elle supporte d'ailleurs avec un stoïcisme remarquable les intrusions fréquentes et bouleversantes (au sens propre du terme) d'Eloi dans son univers girly.
Ma petite, si timide, commence à se débrouiller en anglais et ne rate pas une occasion de pratiquer cette langue, que ce ce soit avec nous ou avec des inconnus.
Ma petite, si sensible, est toujours malheureuse d'avoir quitté ses copines françaises et un voile de tristesse vient de passer en cette période de mercato des expatriés qui marque la fin de certaines amitiés enfantines naissantes. Heureusement, la vie sociale dans le condo facilite les rencontres et les affinités se créent. Entre play-date et sleep-over, le moral revient vite.
Ma petite, si raisonnable, continue à veiller sur Malo et adore s'occuper d'Eloi, le pourvoyant généreusement en peluches et en PetShops et jouant avec une touchante gentillesse son rôle de petite maman.
Ma petite, si sérieuse, sera l'année prochaine en CM2, ultime marche avant l'entrée au collège et le début de l'adolescence.

Ma petite, ma grande....

mercredi 30 juin 2010

Pulau Sibu

Pour fêter la fin de l'année scolaire, direction sable doré et mer translucide sur la petite île malaisienne de Pulau Sibu (c'est ). Après un départ aux aurores, 2h30 de trajet en voiture et 20 min de bateau, nous avons pris nos quartiers au Sea Gipsy Resort. Une fois arrivés, la dure réalité du week-end a pris corps : nous avions 2,5 jours de farniente en perspective ! Pendant que nous buvions notre welcome drink, les valises sont parties en brouette rejoindre le family chalet en bord de plage et les enfants se sont joints précipités au kid's club pour une partie de pêche. Nous restait sur les bras le petit dernier, que nous nous sommes empressés de mettre à la sieste !!! Que faire alors de notre désoeuvrement ? Eh bien, une promenade en amoureux sur une plage quasi-déserte faisant face à Pulau Tinggi avec son petit volcan, avec, à l'horizon, un chapelet de petits ilets et au loin, la grande soeur Tioman. A ce cadre idyllique, digne de Robinson Crusoe, il faut ajouter une mer accueillante, bleu-vert, suffisamment chaude pour y entrer sans trop réfléchir avec des vagues juste assez fortes pour amuser les enfants sans inquiéter les parents...
Une fois les lieux reconnus, nous avons établi un planning précis et chargé que nous nous sommes obligés à respecter à la lettre :
1) se réveiller au bruit de vagues (et accessoirement des gazouillis d'Eloi qui ne connaît pas la grasse matinée), enfiler le maillot de bain et le paréo,
2) manger,
3) se baigner, faire des chateaux de sable, bouquiner sur la plage,
4) Cf 2
5) Cf 3
6) rincer la marmaille salée et ensablée, la faire manger et la coller au lit,
7) boire une bière au coucher du soleil, dîner en tête à tête, s'endormir comme une souche bercés par le ressac....
Très très contraignant mais nous avons tenu bon et sommes revenus dans nos murs urbains, totalement dépaysés, un peu plus hâlés, les cheveux emmêlés par le vent, du bleu plein les yeux et du sable plein la valise....