samedi 11 septembre 2010

Expatisation

Après la pédicure (pour l'instant en suspens pour cause d'accident de tongs !), la pratique (molle) des shopping-malls, ça y est, je viens de franchir une étape décisive dans ma métamorphose en femme d'expat' : je suis devenue officiellement une "Ma'am", à savoir l'employeur d'une employée à domicile, autrement appelée "Maid" de façon usuelle, "Helper" pour le politiquement correct, "Nounou" affectueusement ou "Bonne" si on n'est vraiment pas sympa.
En arrivant à Singapour, j'avais fait le choix de me débrouiller toute seule. Je parvenais, en France à m'occuper, en travaillant, de 3 enfants, d'un mari, d'un chat et d'une maison. Bien évidemment, le soir, c'était un poil chargé mais ici, à Singapour, sans boulot, cela me semblait tout à fait envisageable de gérer, en autonomie, le quotidien. Néanmoins, afin de ne pas devenir dingue m'épanouir, il me fallait dégager, dans mon emploi du temps de maman, quelques plages de solitude pour découvrir Singapour/avoir une vie sociale/faire du sport/faire des courses/lire etc... Si le problème des grands était solutionné par la scolarisation, le cas d'Eloi était plus ardu car Singapour n'est pas Paris et le système relatif à la garde de la petite enfance n'a rien à voir avec celui de la France, perfectible certes mais, en comparaison, déjà pas si mal.
Après 6 mois-test un peu très contraignants, force nous a été de constater que la vraie vie d'expat exigeait une certaine disponibilité et, courageux comme toujours, nous n'avons pas reculé devant la seule alternative consensuelle tant au niveau des expatriés que des locaux : la Maid à qui l'on délègue toutes les tâches du quotidien. Depuis, le monde des possibles nous est ouvert : un resto en amoureux, une course, une séance de footing ou un tennis, un moment de glande sauvage sans (ou presque) de culpabilité, plus rien ne nous fait peur !!!
Si ma conscience continue d'émettre des réticences quant aux conditions de vie et de travail des helpers et à leur assujettissement à l'employeur (cautionné par le gouvernement singapourien), je mesure quotidiennement le luxe de cette liberté acquise pour un salaire qui me semble dérisoire en regard des sacrifices consentis par ces filles pour faire vivre, dans leur pays, une famille et, souvent, leurs propres enfants.
Quand je vous dis qu'on a de la chance....

2 commentaires:

  1. Comme quoi il ne faut jamais dire jamais ...
    Bonne acclimatation avec ta " nounou "

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  2. Exactement !!!! Je tenais à faire "sans" avant ce qui m'a permis de faire le choix en toute connaissance !

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