Nous avons utilisé toutes sortes de moyens de locomotion depuis la charrette à âne jursqu'à la jonque de croisière, avons mangé quasiment à temps complet, 2 ou 3 goûters quotidiens permettant de tenir entre les repas traditionnels, avons fait de belles promenades, bien qu'au corps défendant des enfants, dans les vergers et les îles, avons vogué jusqu'à plus soif sur les canaux du Mékong. La première partie de notre voyage s'est somme toute fort bien passée même si, heureusement cependant, les nuits chez l'habitant sont une formule masquée de la "chambre d'hôtes" et non pas une nuit à 8 dans une seule pièce sur des nattes en roseaux. Nous avons visiblement échappé à la nuit en dortoir sur le bateau ce qui, sachant que j'avais oublié mon pyjama (eh oui, comme d'habitude, il fallait partir léger), aurait pu me poser quelques problèmes. Sachez néanmoins que je n'avais pas demandé cette option, ma
roots-attitude ayant des limites assez basses et celles du mâle encore plus.
La seconde partie de notre voyage était axée enfants et plage pour se faire pardonner les marches forcées balades dans les villages et Saigon. Après 5h de route et un arrêt-repas dans un restaurant où n'étaient parlés que le russe et le vietnamien, nous avons atteint notre dernier lieu de villégiature...
Pour plus de réalisme, je vous retranscris le dialogue :
Moi : le taxi vient de s'arrêter là, non ? Mais pourquoi faire ? Où elle est la mer ?
le Mâle : t'inquiètes pas, il demande son chemin...
Moi : Ah oui, t'as raison... Mais quand même, trouver la mer c'est pas difficile...
le Mâle : (silence)
Moi : Mais pourquoi, il s'enfonce dans ces ruelles sordides... Aaaah, il n'y a même plus de goudron... Dis donc, c'est loin du centre de la ville, non ? Comment on va faire pour aller dîner ?
le Mâle : t'inquiètes pas (bis)..
Moi : si, si, je m'inquiète, je te jure... et elle est où la mer d'abord ?
le Mâle : Pas loin, c'est sûr.. (le Mâle cherche toujours à me tempérer, ça doit pour ça que je l'ai choisi).
Moi : Ca y est, c'est la cata, on est arrivés !... Je te l'avais dis, Y'A PAS LA MER !!!
le Mâle : Mais si, on la voit là-bas, juste derrière le golf...
Moi :Non mais dis donc, ça sentirait pas un peu le nuoc-mam (NDLR sauce de poisson fermentée = odeur peu ragoutante de poisson qui a vu des jours meilleurs) ?
le Mâle (faisant étalage de son savoir agro-alimentaire) : nous sommes dans une des zones de production les plus importantes du Vietnam... Va falloir faire avec (le Mâle est pragmatique parfois).
Moi (l'hystérie l'énervement montant) : je te parie que nos chambres ne vont pas donner sur le golf, je te parie que nos chambres ne vont pas donner sur le golf, je te parie que nos chambres ne vont pas donner sur le golf...
Après le check-in, opération visiblement extrêmement complexe, réalisée par un préposé dont certaines des fonctions intellectuelles devaient être altérées par l'odeur du nuoc-mam, nous atteignons nos chambres...
Moi : Je te l'avais dit, on ne voit pas le golf, on ne voit pas la mer, on ne voit que des toits tout pourris.
le Mâle : ce n'est pas grave, on n'y est jamais dans notre chambre, on va aller à la plage... Allez ne t'énerves pas (trop tard !!! ), je vais descendre à la réception leur demander comment on va à la mer et les excursions que l'on peut faire. Lis ton bouquin, détends-toi, je reviens.
Le Mâle (20 min après, l'air penaud) : la mer est à 1,5 km en marchant le long d'une grosse route, les plages les plus jolies sont à une dizaine de km et il faut prendre un taxi pour tous nos déplacements.
Moi (en décomposition avancée) : !!!!
Le Mâle : tu veux la bonne nouvelle ? Il pleut pour le moment, on n'a pas besoin de se préoccuper de la plage !!!!
Je vous épargnerais la suite de nos échanges qui ont consisté en un pourrissement en règle de l'agence de voyages qui n'a absolument eu aucun effet, un apitoiement totalement inutile et l'auto-dénigrement des mes capacités d'organisation.
Et après ? Eh bien, c'était super bien !