mardi 18 septembre 2012

A toute vitesse

Il est des sports que je pratique comme le footing, la natation ou le tennis (attention, je n'ai pas dit que j'étais douée...), des sports que j'aime regarder à la télé comme l'athlétisme, le rugby et puis il y a des sports dont je ne comprends pas l'intérêt. Les courses de Formule 1 en font partie. Des voitures hyperpuissantes mais extrêmement bruyantes, conduites par des types dont on ne voit ni le visage, ni le corps, tournent à toute vitesse en boucle sur un circuit sans aucune variété si ce n'est quelques diverticules bitumés, et essaient de se doubler en appliquant de sombres et fumeuses stratégies automobiles, aidés en cela par une armée de fourmis industrieuses porteuses de pneus et de ravitaillement en tout genre. Je ne parle même pas de la pollution associée aux nuisances sonores et olfactives. Vous l'aurez compris, la F1 ce n'est pas ma tasse de thé et pourtant, difficile de passer à côté en ce moment à Singapour. Le Grand Prix de Singapour existe sous sa forme moderne depuis 2008 mais a traversé les époques en pointillés depuis 1961. A sa (re)-création en 2008, le Grand Prix de Singapour était la seule course nocturne (peut-être est-ce encore le cas) du circuit de la FIA-F1 de manière à ce qu'elle puisse être retransmise, aux heures de grande écoute, par les médias occidentaux.  Par conséquent, des projecteurs surpuissants éclairent la piste permettant aux pilotes d'y voir comme en plein jour et offrant ainsi un très beau spectacle d'illuminations nocturnes. En marge de la compétition qui se déroule du 21/09 au 23/09, c'est l'industrie du tourisme qui fait son huile de vidange beurre de l'afflux des aficionados du moteur à explosion depuis les séances d'essai jusqu'à la course elle-même. La diversification est de mise et, pour sortir des ornières profondes du sexisme automobile et/ou du non-jeunisme des spectateurs, des animations se déroulent en parallèle dans la zone de la Marina et du quartier colonial (enfin, pas sur le circuit quand même !). Pas de doute, elles sont visiblement très bien choisies pour ratisser large (voir l'éventail ici). Il y a du son pour attirer l'adolescent (Katy Perry), la midinette asiatique (Jay Chou de Taiwan, grande vedette si si et professionnel du jeté de coude bourre-pif : allez voir ici, c'est cadeau !!), du quarantenaire branché (Noel Gallagher) ou du nostalgique des eighties (Pretenders) et bien d'autres artistes encore. Il y a des shows humoristiques ou de magie pour faire venir les familles et des filles à poil à plumes pour allécher le badeau.  Des performances / installations artistiques complètent le tableau car, c'est bien connu, les spectateurs de la F1 sont  bourrinsés de sensibilité et perméables à la beauté. Bref, rien n'est laissé au hasard pour que toutes les tranches d'âge et toutes les catégories socio-professionnelles trouvent un intérêt à venir dans le quartier. Les hôtels ne sont pas en reste et leurs tarifs s'envolent, allant jusqu'à doubler et, malgré cette inflation, de nombreux hôtels sont déjà pleins, la demande étant plus importante que l'année dernière. La raison peut en être imputée au spectacle lui-même mais aussi au fait qu'il s'agit de la 5e édition du Grand Prix de Singapour, 5 ans étant l'échéance du contrat conclu entre Singapour et les instances de la F1.L'année prochaine, rien n'est encore acquis : le déroulement, le lieu ou la forme, tout cela est encore dans l'expectative. 
Alors si vous êtes férus de course automobile, une petite nuit au Swisshotel Stamford qui, comme le Marina Mandarin ou Fairmont, domine le circuit vous coûtera la bagatelle de1250 $ la nuit pour un minimum de 3 nuits... Une paille ! Boire un verre en regardant les véhicules tourner au 1-Altitude UOB, au KuDéTa  ou au New Asia Bar sera nettement moins onéreux mais les places seront convoitées car il s'agit des spots les plus connus. Selon les médias singapouriens, les 4 précédents Grands Prix auraient rapporté plus de 560 millions de $, une manne pour l'industrie du tourisme... Alors compétition sportive ou pompe à fric, je vous laisse juges...


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