mercredi 2 juin 2010

Indépendance

Un mari parti en déplacement professionnel et me voilà enfin autonome, puisque disposant du carrosse familial... En théorie, cela devrait me permettre d'avoir une certaine liberté, bien qu'avec un bébé et deux enfants que je ne suis pas censée abandonner à leur sort , mes plages de temps libre soient un tantinet restreintes. Peu importe, je ne boude pas mon plaisir de m'auto-véhiculer. Que c'est agréable d'envisager :
- de ne plus avoir à expliquer aux taxis quelle route prendre pour rentrer chez moi (surtout quand je ne la connais ou qu'il ne me croit pas !)
-de partir pour une réunion de l'AFS seulement 10 min avant l'heure prévue et sans souci de savoir quel bus prendre et combien de temps il mettra pour me mener à ma destination,
- de récupérer Eloi à la crèche en 30 min chrono avec des enfants tranquillement assis à l'arrière et avoir le temps de piquer une tête dans la piscine en rentrant,
- d'aller prendre un thé chez une copine et revenir à l'heure pour le bus de l'école,
- de faire un petit tour sur Orchard Road au rayon français de la librairie Kinokuniya etc....
Et bien dans les faits, ça ne se passe pas vraiment fait comme ça parce qu'il y a certains freins à ma mise en pratique de la conduite automobile :
1) je n'ai pas de GPS et disons pudiquement que le sens de l'orientation ne fait pas partie de mes qualités les plus évidentes.
2) le sens unique règne en maître et, eu égard au petit problème de GPS ci-dessus, on se retrouve, en cas d'erreur, sur des artères improbables allant vers des directions inconnues en se demandant avec angoisse quand apparaîtra le prochain U-turn salvateur.
3) le singapourien au volant ferait presque passer le parisien sur le périph' pour Candy au pays des Bisounours ! Ici, à titre d'exemple, si vous mettez votre clignotant, la voiture derrière va s'empresser d'accélérer pour vous empêcher de changer de file. De même, inutile de pointer timidement le bout de votre capot pour vous engager sur une avenue, vous ne passerez jamais. Il faut y aller franco et s'imposer en toute sérénité en étant convaincu que l'autre sera bien obligé de freiner pour ne pas vous emboutir ! Autant vous dire donc que si vous êtes sur la mauvaise file, vous pouvez toujours attendre pour que l'on vous laisse passer... et tant pis, pour le U-turn tant attendu !
4) les taxis sont partout (tant mieux pour les piétons) mais en tant que conducteur, c'est pire que les chewing-gums sur les trottoirs des Champs Elysées. Ils s'arrêtent partout, n'importe comment et surtout sans prévenir dans leur quête incessante du client.
5) Enfin, il faut se garer... Malgré l'omniprésence des parkings, mon absence d'abilité à la manoeuvre avec le tank cette voiture rend l'affaire parfois un peu délicate. Il est vrai, à ma décharge, que je manque un peu d'entraînement, mon mari disposant à temps complet du véhicule !!!
Malgré ces obstacles et en me limitant à des trajets connus, je me suis lancée dans le flot de la circulation et pour l'heure, on ne déplore aucun outrage sur la voiture, les piliers de notre parking ne portent aucune trace de peinture de la carrosserie et personne n'est porté manquant. A peine peut-on signaler un petit oubli de paiement de l'ERP, le péage urbain que l'on paie avec une carte magnétique censée être insérée dans le boîtier prévu à cet effet.
Au mépris des railleries typiquement masculines (oui, oui, il s'agit de sexisme!!) que ce billet ne manquera pas de susciter, je tire un bilan donc plutôt positif de ma période d'indépendance automobile. Encore un peu de pratique et Fred devra aller au boulot en taxi ! Au fait, c'est quand le prochain déplacement professionnel ?

3 commentaires:

  1. Ah, le sens de l'orientation ! Tu sais quoi ? Bah nous avons la même qualité toutes les deux ! Afin de me sortir de ce mauvais pas, j'ai cassé ma tirelire pour un GPS et ce fut salvateur. J'ai acquis une liberté de mouvement sans précédent. Le meilleur achat et le plus amorti !

    RépondreSupprimer
  2. Je ne peux pas etre plus d'accord avec le point 3.
    Ce sont des gougeats au volant !
    Genevieve

    RépondreSupprimer
  3. Pour ne pas tomber dans le panneau du sexisme honteusement déployé et utilisé par notre charmante blogueuse, je m'abstiendrais de tout commentaire... Je dirais simplement, par solidarité masculine : pauvre Fred bientôt privé de son moyen de locomotion préféré et condamné à errer de taxis fantaistes en métros bondés !
    S&G

    RépondreSupprimer