dimanche 11 avril 2010

Bonheur conjugal

Dans Little India, un mariage se déroulait ce dimanche dans le temple Sri Veeramakaliamman. La cérémonie se passait au centre de l'édifice alors que tout un petit monde vaquait tranquillement à ses occupations habituelles de culte. La fiancée et son promis, tous les deux superbes, étaient magnifiquement vêtus de vêtements traditionnels. Sous son turban à aigrette, le jeune homme me faisait penser à un beau maharadjah et la jeune femme croulait à tel point sous les bijoux et les vêtements qu'il fallait l'aider pour se lever. Autour de moi, les saris brillaient de mille feux, les faux-cils étaient de sortie et les chevelures étaient ornées de colliers de fleurs fraîches de jasmin qui embaumaient, le tout dans une atmosphère un peu surexcitée et surtout très très joyeuse. A la différence des cérémonies religieuses catholiques, les spectateurs étaient les bienvenus que ce soit pour regarder le spectacle, prendre des photos ou accepter les offrandes. Me voyant observer tout ça avec mes petits yeux émerveillés et mon appareil photo de touriste, l'oncle de la mariée m'a même proposé de rester partager leur repas si je le souhaitais !

Le temple Sri Veeramakaliamman, construit par les ouvriers venus du Bengale, est dédié à la déesse Kali. Pas une marrante celle-là : c'est la déesse mère destructrice et créatrice, déesse du temps, de la mort et de la délivrance. Elle est souvent représentée avec un collier de crânes, un pagne de bras coupés, tenant une tête décapitée dans une main et une épée dans l'autre. C'est l'épouse noire de Shiva, qui, recouvert de cendres, est blanc.
Dans le même temple, sa petite copine, Pariachi, n'a pas l'air beaucoup plus aimable. C'est la déesse protectrice des enfants, de la grossesse et de l'accouchement. La légende raconte que, sollicitée par le roi Vallalarajan, Pariachi avait aidé son épouse à mettre au monde son bébé. Le monarque, connu pour sa méchanceté envers ses sujets, refusa de la payer pour ce travail. En représailles, la déesse éventra la reine et dévora ses entrailles. Dans le temple, elle est représentée deux de ses huit mains dans le corps de la malheureuse épouse, en train de manger ses intestins, du sang s'égouttant depuis sa bouche.

Espérons juste que la jolie jeune fille du mariage s'est choisie un homme généreux car la radinerie du roi Varajallan n'avait pas vraiment réussi à son épouse...

Sri Veeramakaliamman Temple, 141 Serangoon Road.

5 commentaires:

  1. Tres jolie photo ! et cours d'histoire fort intéressant ....

    RépondreSupprimer
  2. Madame KALI était une horrible féministe avant l'heure ! J'en veux pour prouve que toutes les têtes coupées sont des hommes. Par contre, les huit bras pour faire le ménage, la bouffe, talocher les mômes, arroser les plantes etc. tout ça en même temps, j'achète.

    S&G

    RépondreSupprimer
  3. Fichtre, ils sont drôlement beaux tous les deux. Ils n'ont pas l'air d'être dans le besoin non plus. Mais dis donc, les cérémonies catholiques peuvent être ouvertes et joyeuses aussi ! et le Christ en croix est finalement bien sobre avec sa coiffe d'épines à côté de ces horribles femmes sanguinolentes qui font peur même en photo ...brrr

    RépondreSupprimer
  4. En Indes on nous a dit que les époux ne se choisissaient pas vraiment ,devaient rester dans la même caste et respecter l'avis des parents:si c'est vrai aussi pour ces deux Singapouriens , disons qu'en apparence,ils ont beaucoup de chance :elle est belle et lui est splendide,un vrai prince des milles et une nuits!

    RépondreSupprimer
  5. Wow quelle chance d'avoir pu observer un mariage si colore! J'en reve! Tu etais vraiment au bon endroit au bon moment.

    RépondreSupprimer