mardi 26 octobre 2010

Theemidhi

La légende dit que, pour prouver son innocence et sa fidélité à son mari, Draupadi, l’une des héroïnes du poème épique Mahabarata, dût marcher, pieds nus, sur un tapis de braises. Elle en sortit indemne. Pour honorer la déesse, les croyants (mâles uniquement) prouvent à leur tour leur foi en marchant sur des charbons ardents lors du "Firewalking Festival" ou "Theemidhi". En l'occurrence, cela se passait dimanche soir au Sri Mariamman Temple, le plus ancien temple hindou de Singapour et, anecdotiquement, celui qui se trouve au coeur de Chinatown.
Les cérémonies étant censées commencer autour de minuit, nous sommes tranquillement arrivés aux alentours de 23h00 et nous nous sommes trouvés face à une montagne de chaussures à l'entrée du temple, nous indiquant ainsi que nous allions très certainement devoir partager notre espace vital avec nombre de nos congénères. Ayant choisi un emplacement judicieux pour poser nos tongs tout en espérant ne pas repartir pieds-nus arès la visite, nous avons pénétré dans le temple que je n'avais jamais vu aussi grouillant de vie. Les statues des dieux, dûment bijoutées, disparaissaient sous les guirlandes de fleur offertes par les croyants et, entre les différents bâtiments, étaient tendus des fils auxquels étaient suspendus des feuilles de manguier et des tressages de feuilles de bananier. Le brasier, une sorte de fosse peu profonde de 5 m de long environ, était en cours de préparation. Les meilleures places pour le voir étant soit attribuées aux familles/officiels/journalistes etc., soit prises d'assaut par les "early birds", nous nous sommes contentés de l'observer grâce aux écrans judicieusement placés autour et dans le temple car, oui, les hindous vivent aussi à l'heure technologique. La chaleur aux alentours semblait insoutenable et les hommes qui s'en occupaient, tous vêtus de jaune safran, se versaient des seaux d'eau sur le corps avant de de s'en approcher, de l'attiser, de le ratisser ou de le tasser, bref une préparation digne des BBQ des grands soirs d'été ! Finalement, après que la procession des croyants venus du temple Sri Veeramakaliamman soit arrivée dans l'excitation et les chants, les sprints sur terrain chaud ont commencé. Ce sont 4000 pénitents qui ont parcouru pendant toute la nuit ces quelques mètres plus ou moins rapidement selon leur degré de résistance. Regards hallucinés pour certains, concentration intense pour d'autres mais pour tous, à la sortie d'une marche sur des braises ardentes, la joie et la fierté se lisait sur leur visage et aucun ne semblait souffrir de brûlures... La foi soulève des montagnes dit-on, ici en tout cas, elle a fait office de combinaison anti-feu !!!

lundi 25 octobre 2010

Navarathri

Après les fêtes chinoises, les Indiens ont pris le relais et nous peinons à suivre les différents festivals qui s'enchaînent semaine après semaine. Nous avons commencé la semaine dernière par Navarathri qui dure 9 jours et 9 nuits.
Assuré de ne pouvoir périr que de la main d’une femme, le puissant et cruel démon Mahishasura se croyait immortel, pensant (en basique mâle sexiste) qu’aucune créature féminine ne serait assez forte pour le vaincre. Il fit régner le chaos et la terreur sur terre comme au ciel, prenant même en otages Shiva, Vishnu et Brahma. Afin de sauver leurs époux et l’humanité, les déesses Durga, Lakshmi et Sarasvathi unirent alors leurs pouvoirs et leurs forces pour ne former plus qu’une seule Déesse. Elle combattit le démon pendant 9 jours et 9 nuits avant d’en venir à bout le dixième. Célébrant cette victoire, Navarathri est une fête en l’honneur des trois déesses les plus importantes du panthéon hindou, respectivement déesses du Pouvoir, de la Fortune et de la Connaissance. Ce festival divisé en trois périodes de trois jours correspondant à chacune des déesses, se termine en grandes pompes par la journée de Vijayadashami pendant laquelle on rend hommage à la Déesse Mère placée sur un chariot de procession promené autour du temple.
Samedi dernier, 9ème nuit du festival, les temples indiens étaient très animés et comme toujours, c'était un bonheur des sens. Les fleurs de jasmin qui ornaient les chevelures des femmes embaumaient, les saris brillaient, les bijoux scintillaient. Toute une humanité occupait les temples pour prier, manger, boire, discuter ou regarder les spectacles de danses et de chant. Les enfants couraient partout et certains d'entre eux portaient des cahiers et des crayons. En effet, le dernier jour de Navarathri, consacré à Saraswathi, déesse de la Connaissance, est un jour propice pour que les enfants apprennent à lire et à écrire. C'est le moment de mettre tous les atouts de leur côté en faisant bénir le matériel d'apprentissage.
Nous n'avions pas anticipé cela lors de nos visites aux temples, parents indignes que nous sommes. Tant pis, on fera confiance aux capacités intrinsèques de nos chers petits et aux fournitures de Mustafa pour réussir leur scolarité en attendant le prochain Navarathri...
Où ? Au Sri Mariamman Temple, au Chettiar Temple et tous les temples de Little India.

vendredi 22 octobre 2010

Chinese Opera

Cela a commencé par une discussion avec le monsieur du service de maintenance de l'air conditionné, sympathique bavard, porté sur la photographie. Serait-ce l'éventail sur le buffet, les lucky charms sur l'étagère ou mes cours de chinois étalés sur la table, toujours est-il que me voilà invitée avec une amie pour le lendemain soir dans un temple perdu au fin fond de Paya Lebar pour un opéra chinois en l'honneur des neuf dieux-empereurs.

Le 9 Gods-Emperors Festival est une fête taoïste très importante pour les adeptes de la secte Jiu Huang Ye. Elle célèbre les fils de la Déesse du Ciel, Tien Hou, qui contrôle les livres de la Vie et de la Mort. Les neuf dieux-empereurs représentent la prospérité, la longévité et la santé. Ils reviennent chaque année, à la date présumée de leur anniversaire, visiter les croyants. Pendant neuf jours, il faut les distraire et on leur offre des spectacles d'opéra traditionnel et de danse. En parallèle, les temples bourdonnent d'activité dans les fumées d'encens. Le dernier jour, les dieux sont renvoyés à la rivière d'où ils sont arrivés sur une chaise à porteurs richement décorée, appelée sedan .

Plongée directe dans la vraie vie des Chinois, notre soirée au Hong San Temple est peut-être ce que j'ai vécu de plus dépaysant à Singapour. Rien de grandiose a priori car l'édifice est perdu au milieu d'une zone industrielle, une grande tente est montée à côté pour abriter les tables en plastique sur lesquelles on sert gratuitement des repas végétariens, les croyants arivent en navette depuis le métro. Mais ce fut, grâce à la gentillesse de notre hôte, un partage culturel autour d'un spectacle traditionnel. Visite backstage, places VIP (sur chaise en plastique d'accord mais au 1er rang), explication de texte du conte et conseils photos avisés nous ont permis de nous immerger dans le spectacle, d'en comprendre les détails, d'en admirer les costumes et d'en apprécier les chants ainsi que la musique. Même si, il faut bien le reconnaître, le spectacle était un peu long, il était plaisant et d'un graphisme époustouflant entre les maquillages, les coiffures et les tenues. Les acteurs et managers venus nous voir à la fin du show étaient agréablement surpris de nous voir enchantées de notre soirée et nous avons été réinvitées le lendemain pour le dernier opéra du festival. Comme il ne faut pas abuser des bonnes choses, nous avons décliné la proposition mais il est certain que je garderai trace dans ma mémoire de de cette soirée comme une réelle immersion au coeur du folklore traditionnel chinois.

mercredi 20 octobre 2010

Haze

Une odeur de fumée flotte dans l'air et le ciel est voilé. Une lumière douce et blanche enveloppe la ville et ses immeubles. Le soleil n'arrive pas à percer et hier la lune était toute mordorée dans le ciel, drapée dans un brouillard nocturne. Pas de doute, cette atmosphère feutrée est le signe du retour de la saison du "haze". La fin de la saison sèche (enfin toute relative car c'est loin d'être le Sahel ici) marque le début des feux à Sumatra et les vents Sud-Ouest dominants de la mousson ramène sur Singapour les fumées des incendies. Rien d'accidentel dans cela pourtant mais la persistance de l'agriculture sur brûlis en Indonésie. Le principe en est simple : on défriche une zone par le feu ce qui permet d'une part d'éliminer la végétation et d'autre part de fertiliser le sol grâce aux cendres produites. Bien qu'illégale, cette pratique ancestrale perdure et est une véritable catastrophe écologique (appauvrissement des sols, diminution de la biodiversité, destruction des habitats sauvages etc...). Par ailleurs, outre la très nette diminution de luminosité, elle entraîne à Singapour une baisse de la qualité de l'air. Le PSI (Pollutant Standards Index), normalement compris entre 1 et 50, a atteint hier 83, le seuil de 100 étant considéré comme mauvais pour la santé.
200 fermiers qui brûlent la forêt primaire et ce sont 5 millions de singapouriens qui toussent...

dimanche 10 octobre 2010

Ballade sportive

Ce matin, petite suée promenade en famille à Hort Park pour une touche de vert dans notre quotidien. Hort Park fait partie des Southern Ridges qui comprennent Mount Faber Park, Telok Blangah Hill Park et Kent Ridge Park, 3 parcs interconnectés formant un parcours de 9 km. On peut aussi bien y voir des paysages très urbains de HDBs, des ouvrages d'art impressionnants qu'une nature toute singapourienne, luxuriante mais pas trop envahissante. Les puristes traversent les 3 parcs avec, en général, retour en taxi, le circuit n'étant conçu comme une boucle mais, avec un bébé sur le dos et 35 degrés sous le soleil, nous nous sommes contentés de déambuler dans les petits jardins de Hort Park avant de grimper sur le "canopy walk" de Kent Ridge Park. Notre sens aigu de la sociologie nous a permis d'identifier deux types de populations distincts :
- les expats et/ou touristes en goguette, très souvent armés de lunettes de soleil, d'une poussette et de tongs.
- les singapouriens qui viennent pratiquer une activité sportive comme la marche molle avec altères, la discussion avec copains, le footing dynamique ou le VTT, tous équipés de tennnis et d'une petite serviette pour éponger la sueur.
Faisant partie de la catégorie 1, j'ai très vite reconnu le bien-fondé de l'équipement de la catégorie 2 quand après 10 min de marche avec Eloi sur le dos, je me suis littéralement liquéfiée, dégoulinant de sueur dans des proportions telles qu'un moustique affamé n'aurait pu faire que de l'aqua-planning sur ma peau. Heureusement, après l'effort de la montée, le "canopy walk" nous a récompensés par de très beaux points de vue sur la verdure du parc et les immeubles au loin et permis de nous élever au milieu des arbres, tels des gekkos aventureux dans une jungle domestiquée. Avec des libellules roses, des papillons, des écureuils et des lézards comme temporaires compagnons de voyage, tout le monde était ravi et la récompense dans un food court climatisé sous forme de fried rice et de satays fut la bienvenue !

mardi 5 octobre 2010

Love Your Ride

Il n'y pas qu'à Paris que les gens font la gueule dans les transports en commun. Alors, à Singapour, le gouvernement lance régulièrement des campagnes de promotion du savoir-vivre. La dernière mettant en scène deux acteurs aux looks improbables et aux postures imbéciles naviguait dans les eaux troubles du ridicule. L'efficacité de la toute récente campagne "Love your ride"reste à démontrer mais en tout cas l'approche est plutôt joyeuse ! Et pour ceux qui auraient peur de ne pas comprendre le singlish, il y a même une traduction en chinois.

PS : Merci à Geneviève pour cette petite perle découverte à distance !

mardi 28 septembre 2010

Romantisme

Au Mid-Autumn festival, on fête la lune sous toutes ses formes : on mange des mooncakes, on allume des lanternes et on partage des pomelos dont la forme ronde symbolise l'harmonie familiale. Si après le 22 septembre, date de la pleine lune, il est trop tard pour manger (et surtout acheter!) des mooncakes, les lanternes de Chinatown restent encore allumées jusqu'au 11 octobre et celles du Chinese Garden devaient s'éteindre le 26 septembre. Dimanche, en fin d'après-midi, entre chien et loup (ou si l'on s'adapte entre gekko et varan), faisant fi de l'heure d'un coucher scolairement correct, nous avons embarqué les enfants, leurs lanternes et un couple d'amis stoïquement "baby-proof" pour une petite virée dans les allées de ce jardin un peu excentré qui jouxte le Japanese Garden. Dernier jour oblige, de nombreux visiteurs, notamment indiens, arpentaient les chemins qui étaient illuminés par une multitude des classiques lanternes rouges chinoises. Les lanternes en forme de Lotus du lac le paraient d'une joaillerie éphémère et scintillante dont les reflets devaient perturber carpes monstrueuses et tortues nourries au pain par des visiteurs compatissants.
Cachée par quelques sournois nuages, la lune ne nous a pas fait l'honneur de la présence mais pourtant, selon l'une des versions de la légende qui entoure le Mid-Autumn Festival, nous aurions pu y apercevoir le visage de la belle Chang Er.
En effet, il y a bien longtemps la terre et ses habitants souffraient sous la chaleur et la lumière de 10 soleils. Un jour, la Reine du Ciel demanda à l'archer Hou Yi de sauver le monde, ce qu'il fit en tirant sur 9 des 10 astres. En remerciement, la Reine donna à l'habile archer une pilule d'immortalité. Malheureusement Hou Yi se révéla cruel et méchant envers le peuple et pour préserver la population de la méchanceté de son mari, la belle Chang Er avala à sa place la pilule d'immortalité. Son corps devint alors si léger qu'elle s'envola vers la lune, laissant son mari fou amoureux et incapable de tirer sur le satellite blafard.
Ceci étant dit, la lune doit être bien peuplée car les Chinois aimant bien les histoires et la morale, les contes foisonnent autour du Mid-Autumn Festival et, peut-être une autre fois, vous parlerais-je du lièvre et du bûcheron qui doivent faire causette, tout là-haut, à l'épouse esseulée. En y ajoutant Tintin, Milou, le Capitaine Haddock et Armstrong, ça commence à faire du monde !

Chinese Gardens, No. 1 Chinese Garden Road, Singapore 619795

mercredi 22 septembre 2010

Comme un avion sans ailes

La formule était alléchante, distribuée sur tous les abris de bus de la ville, une véritable aubaine pour une occupation de fin d'après-midi : un "kite festival" sur la Marina de Singapour. Nous embarquons donc les enfants pour cette attraction que j'imaginais basée sur des performances aériennes et vertigineuses de magnifiques et imposants cerfs-volants. Après un trajet assez peu efficace, la préparation du circuit du Grand Prix de F1 de Singapour ayant modifié les accès à la zone que nous voulions atteindre, nous avons finalement atterri sur le Marina Bay Promontory. A défaut d' impressionnants engins volants se trouvait une marée humaine courant après de minuscules "kites" avec des résultats très mitigés, le vent ayant décidé de ne pas accompagner "the full glory of these beautiful objects"(dixit le website). Muni des fameux "free goodies bag" que les vrais singapouriens (d'origine ou d'adoption) s'étaient empressés de récupérer dès l'ouverture de la manifestation et le ridicule ne tuant point, tout le monde avait l'air de bien s'amuser malgré les risques d'enchevêtrement de ficelles et de collisions de personnes, l'espace vital étant réduit à la portion congrue. En tout cas l'objectif affiché de convier les habitants de Singapour à pratiquer une activité sportive et ludique a visiblement été atteint, aidé par la totale gratuité de l'événement, la recherche du bon plan pas cher (ou "free of charge") étant au Singapourien ce que le saucisson est aux Français. Point de dragons géants ou de masques chinois grimaçants volant devant les gratte-ciels de la City, point de voltiges acrobatiques sur fond de Singapore River, juste des petits confettis multicolores aux ascensions hésitantes et chancelantes ... Tant pis ! Nous en avons profité pour marcher le long de la Marina (dont on peut faire, si on a le temps et le courage, le tour complet) en admirant le paysage urbain se découper sur le ciel lumineux de la fin de journée. Toujours aussi beau...

vendredi 17 septembre 2010

Mooncakes

Après le "Hungry Ghosts Festival", histoire de ne pas mourir de faim dans la communauté chinoise, on enchaîne sur le "Mid-Autumn Festival", également appelé "Mooncake Festival". Plusieurs légendes sont à l'origine de cette célébration qui dure 1 mois et anime avec moultes lanternes les rues de Chinatown.
Une légende raconte qu'au XIIIème siècle, les Mongols, menés par Gengis Kahn envahirent la Chine. Fomentant une révolte pour se débarrasser de leurs oppresseurs, les Chinois eurent l’idée de cacher leurs messages dans de petits gâteaux ronds qui furent envoyés à toutes les familles à l’occasion du Festival de la mi-automne, célébrant les récoltes. La 15ème nuit du huitième mois du calendrier lunaire, le peuple se souleva et tua les envahisseurs mongols dans leur sommeil.
Depuis, les mooncakes font l'objet d'un enjeu commercial non négligeable et les diverses patisseries et/ou grands hotels de Singapour se livrent une bataille sans merci pour proposer aux clients ces véritables bombes caloriques à se partager autour d'un thé. Les Chinois les apprécient à la pâte de lotus ou de haricot rouge avec au coeur un jaune d'oeuf salé qui symbolise la lune. En général, notre palais européen n'est pas tout à fait opérationnel pour apprécier ces saveurs et nous nous sommes rabattus sur des parfums moins traditionnels comme la pêche-melba, le champagne ou la mangue. Au vu des taux de sucre et de gras de ces gâteaux, mon maillot de bain et ma balance crient au scandale mais, heureusement, marketing alimentaire aidant, nous avons même pu acheter des "low sugar" mooncakes, soulageant ainsi notre "health conscience" ! Il ne restera plus qu'à recracher soigneusement tous les morceaux de Macadamia nuts pour que ces petits gâteaux deviennent "low fat"....

mardi 14 septembre 2010

Must

Ici, comme ailleurs, il y a des incontournables, les lieux à ne pas manquer, les adresses que l'on s'échange en disant "c'était géniaaaaal", les plats qu'il faut goûter : enfin tout ce qu'il faut mettre sur sa "to do" liste, celle qu'on utilise en général pour occuper enfants, mari ou estomacs désoeuvrés. Le week-end dernier, nous avons choisi une option délibérement dédiée aux adultes (en toute décence bien sûr) et visité, en une soirée et dans un but purement informatif pour vous lecteurs avides, deux bars. Vous voyez donc qu'on ne recule devant aucun sacrifice, au péril parfois de notre santé. A notre programme éclectique, les anges du Divine Bar et les cacahuètes du Long Bar du Raffles !
A notre arrivée au Divine Bar, nous nous sommes retrouvés dans une sorte de hall de gare à l'architecture stalinienne revue sauce Art Déco et dans lequel il n'y avait que 2 tables d'occupées sur la vingtaine que contenait la salle. Autant dire que la réservation que j'avais pris soin de poser 2 jours auparavant m'est apparue comme totalement dispensable. C'était donc bien trop calme, la musique lénifiante de fond n'ajoutant rien à l'ambiance quasi-gériatrique qui régnait dans le lieu. Heureusement, outre nos charmants convives (et malheureuses victimes de mon souhait de visiter ce fameux bar), il y avait pour alimenter la conversation et occuper les yeux (enfin surtout ceux d'un monsieur un peu libidineux au bar) les envols répétés d'une jolie fille dont le métier d'ange consiste à ranger et extraire les bouteilles de vin d'une "cave" de 12 m de haut, le tout dans le chuintement du treuil auquel est suspendue la belle.... Des prix à la hauteur du plafond et un spectacle amusant sans être bouleversant... Comme dirait l'autre, veni, vidi, vici...
Nous avons donc poursuivi notre chemin vers le tout proche hotel Raffles et son fameux "Long Bar". Là, la prise de risque est maximale car il faut évoluer avec élégance et délicatesse sur le sol glissant recouvert des traîtresses enveloppes de cacahuètes que les clients jettent traditionnellement au sol en consommant le célèbre cocktail Singapour Sling, très rouge, très sucré, pas très bon. Une ambiance nettement plus animée, une salle pleine et Tina Turner en fond (très) sonore grâce à la voix magnifique d'une toute petite Asiatique accompagnée par un musicien au brushing rappelant de façon assez criante un hérisson permanenté nous ont permis de passer un bon moment et de rentrer, des cosses de cacahuètes encore collées aux vêtements, dans un taxi qui nous a trouvées "very happy, lah !".

Divine Bar, Parkview Square lobby, 600 North Bridge Road
Long Bar, Raffles Hotel Singapore, 1 Beach Road.