lundi 12 novembre 2012

À vos baskets

05.35 (oui, oui a.m !), dimanche matin, le réveil sonne. Le Mâle m'éjecte du lit sans aucune considération de mon état de fatigue. J'enfile mes petites affaires préparées la veille parce que j'avais anticipé le fait que 1) le Mâle ne voudrait pas que j'allume pour trouver mon short fétiche et 2) mon cerveau embrumé risquait d'oublier quelques éléments fondamentaux de ma tenue comme la casquette absolument indispensable pour cacher la misère capillaire post-oreiller. Il fait très très nuit, très très noir et pas du tout faim... C'est embêtant car dans 1 heure, telle une gazelle, je vais m'élancer pour une course de 10 km (Great Eastern Run) avec mes 14 999 nouvelles amies ! Le taxi arrive, mes 2 autres copines masochistes et moi-même donnons notre numéro de dossard à la chauffeuse pour qu'elle les joue à la loterie. C'est sûr, nous avons des bonnes têtes de winneuses et heureusement, aucune de nous n'a le chiffre 4 (celui de la mort) dans son identifiant, c'est de bonne augure ! Sur place, repérages essentiels : les toilettes, le podium (sur un malentendu, ça peut marcher) et la starting line ! Comme c'est une course de nanas, il y a même une powder room que nous nous empressons de visiter : seuls de petits bonbons à la menthe nous y attendent, j'en conclue donc qu'il est de notoriété publique que la coureuse matinale a une haleine de chacal, je me regarde dans le miroir, je sursaute de terreur à la vue des cernes sous mes yeux. Vraiment c'est pas une bonne idée cette powder room, ça booste pas le moral !!! Je grignote sans envie mes petits crackers  en espérant que toutes les pâtes que j'aie mangées hier me donnetont toute l'énergie nécessaire pour faire une super performance finir honorablement la course ! Nous nous rapprochons de la ligne de départ mais environ 5000 coureuses l'ont fait avant nous, les malines... Au démarrage, nous sommes encore 100 ou 200 m derrière la ligne en raison de la marée humaine rouge qui nous a précédées mais heureusement pour notre honneur et notre futur chrono de la mort, notre temps sera calculé grâce à la puce fixée sur notre dossard. Enfin nous passons la ligne sous les bravos étourdissants d'une bande... enregistrée (!) car, si niveau organisation c'est parfait, niveau ambiance c'est pas tout à fait ça ! Démarrage en douceur car notre rythme rapide est entravé par le slalom entre joggeuses du dimanche qui marchent au bout de 300m et les trottineuses pas trop entraînées. Au ravitaillement, nous jetons avec plaisir par terre notre gobelet... Pour une fois qu'il est autorisé de jeter les détritus par terre à Singapour, il faut en profiter ! Au bout de 3 km, nous courrons plus librement mais même à 7h30 du matin, il fait déjà chaud. Je commence à me demander quelles sont les raisons qui m'ont poussée à participer à ce genre d’évènement et dire que j'ai même payé pour ça !! Je cherche désespérément le panneau 5 km pour un soutien moral de milieu de parcours, je ne le vois pas, je menace mes copines de m'effondrer en pleurant sur le bord, elles me disent "ta g*** et cours !" Je cours en ronchonnant intérieurement... Ouf, je l'avais raté et c'est le 6km qui arrive...Tout le long du parcours, les spectateurs sont rares et peu enthousiastes, quelques bénévoles motivés nous applaudissent , nous leur rendons la pareille en les remerciant parce que le bruit de notre conversation est bien le seul au milieu de la foule des joggeuses qui nous regardent de travers quand on rigole un peu trop fort. Mais oui, on parle parce que sinon ça sert à quoi de venir avec des copines si on papote pas avec ? Et puis, entre nous, il faut bien se l'avouer, c'est très ennuyeux de courir donc faut s'occuper.  8km, la silhouette de MBS se rapproche, il fait chaud, le dernier ravitaillement ne sert pas à boire mais à s'asperger en ayant pris soin de prendre l'eau et pas le 100-plus ! 9km, ça sent l'écurie !!! Une petite dame à côté de nous s'apprête à marcher, elle s'appelle Jasmine, nous l'encourageons bruyamment pour qu'elle finisse encourant, elle est contente, nous remercie en nous disant que c'est de ça dont elle avait besoin. Nous sommes contentes aussi, notre B-A de la journée est faite. Nous approchons de la ligne, les photographes officiels nous mitraillent (enfin pas que nous, toutes les autres joggeuses aussi), je pleure d'avance en imaginant la photo immonde qui va en ressortir (brushing indiscipliné sous casquette + visage écarlate + tee-shirt trempé + banane porteuse de téléphone sous le pré-cité tee-shirt = MAMM soit Moche Alors Mais Moche). Enfin c'est la ligne d'arrivée et le passage au ravitaillement pour un coup de 100plus et récupérer LA médaille ! Evidemment à ce stade, peu importe le résultat, la satisfaction d'avoir terminé convenablement notre course nous met le sourire aux lèvres et nous savourons le moment avec le sentiment du devoir accompli car nous avons rempli notre objectif ! Une fois mes jambes à l'arrêt, la vie me paraît à nouveau belle et j'envisage même de refaire une course mais cette fois-ci j'augmente la distance : ce sera le Green Corridor Run et ses 10,5 km (si, si, c'est plus que 10 km).

PS : il existe de nombreuses courses mixtes ou non à Singapour avec des distances variées (Active Mummy en avait fait en 2011 une liste ici). Blague mise à part, faire une course est juste, pour moi, un moyen de donner un but à une pratique de footing que, à défaut d'adorer, j'essaie de pratiquer de façon régulière. Les Metasprint Series allient course, vélo et natation (sans que ce soit spécifiquement un tri-athlon). Un bon moyen de commencer en douceur... 

1 commentaire:

  1. Ici Bab ou Tatie des iles. Bravo pour ton courage 10 kms! c'est la largeur de l'ile ou la longueur du motu à condition que tu évites les chiens errants, les pointes noires dans le lagon, les morceaux de corail qui roulent sous ta chaussure, les moustiques vengeurs et les nonos ravageurs. Inutile de te dire que je ne suivrai pas ton exemple mais je reste admirative

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