Jour 3 (suite) : arrivés sur l'île de Bohol, 1h30 de route nous séparent de notre hôtel choisi, judicieusement, au coeur de l'île sur la Loboc River, une zone nettement moins touristique que la très courue Panglao au sud-ouest. Un hôtel visiblement récent, des cabanes en pilotis qui regardent la rivière, des moustiques mais sans excès. Nous prenons possession de notre logis et les enfants revivent grâce à la présence (à notre corps défendant) d'une télé. Dûment débarassés des marmots Ayant pris soin de s'assurer de la sécurité de nos enfants, nous partons faire le tour du resort et, accessoirement, boire en toute sérénité une San Miguel en regardant le passeur faire la navette entre les 2 rives bordées des omniprésents Atap Palms, des palmiers dont on utilise les feuilles pour les toits et dont le fruit est également comestible. Au dîner, des gekkos de compétition essaient de nous faire croire qu'ils sont des crapauds-buffles... Une fois repérée la bestiole, il semble que Nono, notre propre gekko n'ait plus qu'à aller faire de la musculation pour rivaliser : 15 cm de lézard violet et vert au dessus de la tête, ça impressionne davantage !
Jour 4 : après les îles côté mer, on passe côté terre et il y a du solide à se mettre sous la dent. Les fameuses Chocolate Hills ne sont pas aussi bronzées qu'elles devraient l'être, la faute à la saison des pluies qui les a laissées toutes vertes mais le paysage est sublime avec ces dômes dans lesquelles certains esprits mal placés voient plutôt des attributs typiquement féminins, qui émergent d'une végétation plus rase. Nous faisons de l'oeil aux Tarsiers, des Yodas miniatures plus que léthargiques en pleine journée mais absolument craquants. Des papillons géants se posent sur les cheveux de Solène et Eloi touche, à mon grand dam, un python géant. Malo crapahute sur des ponts suspendus en bambou et goûte les bananes grillées. Ici comme à Paris, il y a des bateaux-mouches et le déjeuner se passe paisiblement sur la rivière au son de la guitare d'un chanteur buriné. Rien d'exceptionnel au repas mais le plaisir de voir défiler les berges, de découvrir une petite cahute derrière les palmiers et de se laisser emporter par les eaux vertes de la Loboc River. Sur la route les rizières défilent, les atap trees dressent leurs feuilles agressives dans les zones et partout des jeepneys ou des bus dont la cargaison de passagers dépasse un peu. Sur les tuks-tuks, l'attraction consiste à déchiffrer le verset ou la prière inscrits à l'arrière ainsi que le nombre maximal de passagers, la surenchère à l'heure de la sorte des classes étant importante. Un passage-éclair à l'église de Baclayon et au Blood Compact Shrine, à peine un alibi culturel et c'est le retour au resort après une journée haute en couleurs. Dans la nuit noire, les lucioles illuminent les arbres autour de la piscine, les gekkos chantent, l'eau clapote...
Jour 5 : Des envies d'aventure nous prennent. Nous décidons de sortir un peu des sentiers battus et c'est parti pour 2 h de route avec en ligne de mire la région d'Anda. Au fur et à mesure, la route devient plus petite puis plus étroite avant de se transformer en piste. Après une dizaine de km cahotants, nous atteignons le bout du monde. Là un petit abris en palme nous attend avec, au comptoir, une vieille dame charmante dont le badge en plastique indique qu'elle fait partie de l'association d'écotourisme de La Manoc Island. Pour atteindre cette île, une passerelle un peu branguebalante traverse la mangrove et permet de rejoindre le petit point d'embarquement pour les pirogues. Trois bateaux pour nous 5, des boatmen rigolards et des gilets de sauvetage qui font tâche dans le paysage, nous voguons sur une eau translucide dans un calme absolu, juste rompu par les éclaboussures des pagaies. Notre guide sur LaManoc Island s'appelle Fortunato, il est expansif et un peu ésotérique... C'est normal, cette île inhabitée est censée être le lieu où vivent les esprits et où les chamans viennent procéder à leurs rituels de guérison. Les tongs sont mises à rude épreuve sur le sol de corail et nous passons de grotte en grotte, suivant un petit chemin creusé dans la brousse par les pas des hommes. Cérémonies, peintures anciennes, ossements humains, Fortunato raconte et parle beaucoup. ON ne comprend pas toujours tout mais, au fil de la balade et de nos pérégrinations sur le tour de l'île, nous avons l'impression de découvrir un monde perdu, un lieu qui m'a rappelé certaines zones de Nouvelle-Calédonie, visitée dans une autre vie. Un moment magique... Malgré les crackers et les bananes dont nous avions bourré les enfants, les estomacs crient famine et nous réclamons au chauffeur une jolie plage... Souhait exaucé, les satays sont mangés les pieds dans le sable blanc de Quinale Beach, une plage aux eaux turquoises dans lesquelles les étoiles de mer dessinent des chemins sans but alors que la marée descend doucement. Sur la route du retour, dans la lumière qui décline, la jeunesse des visages est frappante. Dans les jeepney, le long des routes, des bébés, des enfants et des ados nous sourient. Nous leur volons parfois, avec leur consentement, une photo qu'ils offrent de bon coeur.
Jour 6 : Notre ferry pour l'île de Squijor (prochain post) est à 18h. Il faut meubler ces heures et, après notre escapade de la veille, un peu de farniente s'impose. Ce sera donc plage avec sandwich au jambon (et potentiellement au sable évidemment). Panglao, initialement boudée, est aussi relativement proche du port et c'est donc là que notre chauffeur nous emmène en nous déposant sur Dumaluan Beach, bien loin de l'agitation touristique d'Alona Beach. Pas de resort chic et de bar avec de la musique mais des abris pour pique-niquer et des groupes de Philippins qui viennent se baigner, quelques touristes dont nous... Simple et bon enfant. Vers 16h, nous plions bagages et regagnons l'agitation de Tagbilaran pour attraper notre ferry et envisager 2h30 de traversée... Dans le bateau, pour tuer le temps, l'équipage passe des DVDs et les enfants s'endorment au son de l'écran qui passe en boucle la musique des légendes du rock. Lorsque l'on en arrive à Céline Dion reprise en coeur par l'équipage, je me dis que le voyage est vraiment très long... Heureusement les côtes de Siquijor se profilent à l'horizon... Demain, nouvelle île (et bientôt prochain billet !).
Détails pratiques et avis subjectifs :
- Transfert entre Cabilao et Bohol organisé par le Polaris Beach Resort - Transfert entre la jetty et l'hôtel organisé par le Loboc River Resort.
- Loboc River Resort : bien placé pour faire des excursions et surtout une bonne alternative au tout-plage qui deviendrait un peu lassant. Les excursions ont été organisées grâce à une compagnie recommandée par le resort (jour 4 : tour classique Bohol Country Tour).
- Ferry OceanJet entre Bohol (Tagbilaran) et Siquijor. Billets bookés via le chauffeur.
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