La grande transhumance vient de commencer. Dès la fin de l'école et parfois même bien avant (le prétexte des examens et de la pseudo-absence de travail du mois est une excuse, certes fallacieuse, mais si tu, expat', es un peu de mauvaise foi et/ou près de tes sous, tu peux l'utiliser), les avions en direction de la France se remplissent. Les gens organisés s'y sont pris dès le mois de février ou mars, ceux qui ne le sont pas ou ont un conjoint au planning ultra-chargé qui travaille dans la BWU s'y sont pris plus tard, voire carrément à l'arrache au mois de juin, sous la pression des proches restés en France qui demandent à intervalles réguliers quelles seront les dates de séjour, fournissant obligeamment les informations qui ne feront que compliquer l'affaire : "Mamie Fernande fait sa cure en juillet, l'oncle Marcel part à l'île de Ré en août, le cousin Jonathan ne sera là que le 27 juillet de 10h34 à 12h22 et après le 4 août, il y a Simone qui vient avec ses 3 enfants, on n'a donc pas de place pour vous loger". Bref, autant vous dire qu'entre le 30 juin et le 8 juillet, il y a de fortes chances que vous soyiez assis dans l'A380 (moyen de déplacement qui ressemble à s'y méprendre à un avion mais plus gros et qui, en général, fait soupirer d'envie n'importe quel Mâle) à proximité d'une connaissance francophone. Je ne saurais donc trop vous recommander de vous abstenir de commenter le comportement maniaco-obsessionnel de manucurite aigüe d'une vrai taï-taï de votre entourage (oui, oui, les ongles bleu et rouge avec des pois blancs et des noeuds collés sur les extrémités, c'est possible, je l'ai vu de mes yeux vu...) car bien évidemment quelqu'un va comprendre vos médisances. Depuis quelques mois, les conversations vont donc bon train sur le choix de la compagnie, les pro-SIA ricanant aujourd'hui sur les Air-François qui regardent avec inquiétude les grèves annoncées dans les aéroports français. Les provinciaux sont ceux qui ont la tâche la plus difficile car il faut rallier depuis la capitale l'aéroport le plus proche de leur lieu de séjour et c'est là que les choses se compliquent... Des valises qui baguenaudent en chemin ou, traversée la frontière française, deviennent subitement beaucoup trop lourdes pour le vol intérieur, des voyageurs qui arrivent après le départ de leur correspondancce... Bref, de terribles récits circulent sur ces familles françaises traumatisées par leur voyage aérien et il est donc de mise pour Madame Expat' (en charge de l'organisation, comme d'habitude) de rechercher THE compagnie, celle qui assurera sans prise de tête le transfert de Singapour jusqu'à Paris, Lyon, Toulouse ou Marseille, quitte à faire un stop dans une capitale européenne ou moyen-orientale. KLM, British Airways, Turkish Airways ou Emirates, les alternatives aux omnipotents AF et SIA tirent leur épingle du jeu et en particulier pour ceux qui travaillent pour une BWU qui ne les envoient pas aux 4 coins du monde et ne possèdent donc pas la carte de fidélité plaquée or, sésame d'ouverture des lounges dans les aéroports et augmentant significativement la perspective d'upgrade pour la famille qui voyage en classe économie. Une fois les billets pris, le check on-line fait, le taxi pour l'aéroport commandé, c'est le vrai départ et la toujours présente petite angoisse des 11h de vol qui précèderont l'arrivée à CDG, antithèse de Changi Airport... Et dans l'avion, ça se passe comment ??? La suite, dans Exode - Part 2 !!!
So true !
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