PS : n'hésitez pas à rentrer dans les HDBs multicolores de Rochor Centre (photo). Ils devraient être détruits dans les années qui viennent... Saisissons l'instant avant qu'il ne soit trop tard.
jeudi 23 février 2012
HDB
Les HDBs, figures "architecturales" emblématiques de l'île, logent plus de 80% des Singapouriens et près de 90% sont propriétaires de leur appartement. Ces grandes barres d'immeubles sont apparues dans les années 60 dans un contexte difficile où d'une part le nombre de logements étaient insuffisants pour la population grandissante et d'autre part, le plus souvent insalubre. Beaucoup de gens vivaient alors dans des villages que l'on appelait des kampongs. Les poules ne portaient pas de mini-jupes à Orchard Towers, elles picoraient dans la cour, l'eau était à la fontaine, pas d'électricité évidemment... La transition des kampongs vers les HDBs a dû être rude pour certains qui, non seulement, perdaient une part de mémoire mais aussi la vie en commun qui était alors la norme. J'ai eu récemment l'occasion de visiter certains de ces appartements dont l'un n'avait pas beaucoup évolué depuis les années 70. Drôle d'impression que de se retrouver dans ces murs abritant tant de souvenirs. Le confort (encore aujourd'hui) est simple. Trois chambres, un salon, une cuisine beaucoup plus grande que chacune des chambres (les Singapouriens sont gourmands) et une salle de bain minimaliste. Evidemment ni machine à laver le linge ou la vaisselle... Imaginez donc dans ce petit décor d'une soixantaine de m2, 20 tai-tai un peu empêtrées, plus à l'aise pour se repérer entre ION mall et Wheelock Place que dans le multi-storey car park du HDB... Le contraste aurait pu avoir quelque chose de comique et pourtant, bien au contraire, ce fut un moment un peu magique car les habitants ont présenté leur intérieur sans aucune gêne. Pudiquement certes mais sans retenue. Nous nous sommes senties non pas voyeuses d'un quotidien très loin du nôtre mais des invitées de ces gens dont l'hospitalité a été à la mesure de la réputation des Chinois. Un petit bonbon nous a accueillies car, avec le sucre, la parole est toujours douce. Un bee hoon (rappelez-vous, nous étions 20!) nous attendait, des boissons fraîches nous ont été proposées et ce repas pris en commun a cassé la glace. Les langues des curieuses que nous étions se sont déliées et nos hôtes ont alors partagé avec nous leur histoire. Un joli, très joli souvenir.
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Sympa ce petit billet, j'aurais bien aimé être la 21ème à partager ça :)
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