lundi 2 avril 2012

Je suis une athlète

Si, je vous jure ! Techniquement, je suis une athlète car moi, 34 40 ans, j'ai fait hier un duathlon... Qui dit "athlon", dit athlète come tri-athlon, bi-athlon, dec-athlon etc... CQFD, du-athlon donc je suis une athlète et pas peu fière de l'être même si, pour être tout à fait honnête, il me reste une très grande marge de progression. Je me suis laissée entraîner par une amie beaucoup plus motivée que moi dans cette modeste aventure en me disant, qu'au pire j'aurais perdu 45 SGD ou qu'au mieux 45 g de cellulite je me serais bien amusée ! Rendez-vous donc, dimanche matin, 8h50... Aaaargh, juste après une farewell mais, tant pis, le sport ne doit pas annihiler toute vie sociale que diable ! Je ne vous raconte pas la tête du Mâle qui se voyait déjà faire une grasse mat' (because nous avons des esclaves grands-parents consentants à disposition pour gérer les enfants le matin à l'aube) quand il a su qu'il devait m'emmener, mon vélo et moi à ce fameux duathlon... J'ai quémandé un peu, expliqué que j'allais perdre tout mon influx nerveux (enfin ce qu'il en reste après une soirée) et mon énergie à rejoindre le site de mon futur exploit, que j'allais échouer, que ce serait de sa faute, que je serais ridicule... Il a dit OK et il est parti embarquer le vélo pour échapper à ma logorrhée verbale ! Sur place, ça grouillait de gens, j'ai déposé mon VTT un peu minable (comme sa propriétaire, plus vraiment une première jeunesse...), constaté que, bonne nouvelle, nous étions en terrain relativement plat, trouvé le départ et attendu ma copine. Sur la ligne de départ de notre épreuve (1,5 km de course, 12 km de vélo, re-1,5 km de course*), que des nanas entre 16 et 40+ (ça c'est un euphémisme pour ne pas dire senior..) dont certaines à fond, à fond, le pied sur la ligne de départ qui se sont élancées comme des gazelles dans la course... Sauf que le départ n'était qu'un vaste champ de boue et ce qui aurait pu ressembler à un gracieux envol de libellules s'est transformé en une masse haletante d'hippopotames en bord de rivière avec bruit de succions des running shoes... Heureusement, cela n'a pas duré et la surface du circuit est devenue plus solide. Comme les pros, il y avait un stand de ravitaillement de boissons car il faisait  environ 70000 40 degrés. Après on pouvait jeter d'un air fier comme les grands sportifs le gobelet au sol en se fichant de savoir où il tombe (un grand sportif est concentré sur son effort, il ne peut pas tourner la tête pour viser sinon il perd trop d'énergie, c'est connu) ou viser les sacs poubelles... Bon, j'ai choisi la 2e solution (parce que je préserve ma planète en toute circonstance au risque de réduire ma perf... Quelle abnégation !) mais cela n'a pas été efficace car malgré mon rythme de course, je bougeais toujours beaucoup plus vite que la poubelle.. Le gobelet est tombé à côté comme tous les autres... Tant pis, je ne me suis pas arrêtée, de toute façon ça sentait l'écurie, plus que 500 m et j'ai attaqué mes 12 km de vélo ! L'âge du matériel aidant, il me manquait une vitesse... celle qui permet de faire peu de mouvements et d'aller vite en terrain plat, évidemment, c'était celle qu'il me fallait... Tant pis, j'ai fait sans, ignorant superbement dans la relative inefficacité de mon pédalage, le bruit aérodynamique des bolides qui me dépassaient. Au bout des 12 km, 3 constatations : 1) j'ai extrêmement mal à une partie de mon anatomie que j'ai pourtant rebondie, 2) j'ai une coupe de cheveux abominable car écrasée par le casque 3) mes jambes ne savent plus courir et cela va me poser un problème immédiat car il me reste 1,5 km. Je pose le vélo, j'essaie de réexpliquer à mon cerveau le principe de l'alternance des pas et je réattaque la course : re-champ de boue, re-hippopotame mais cette fois, je suis toute seule, je ne sais pas où sont toutes mes concurrentes, devant ou derrière, aucune idée... Re-stand de ravitaillement, j'ai chaud, je meurs de chaud, je choisis avec soin le gobelet pour éviter de m'asperger avec du Hundred+ et d'attirer toutes les fourmis du quartier. J'atteins enfin le finish, le gentil organisateur m'indique obligeamment (eu égard à la couleur de mon visage ou à la légèretélourdeur de mes pas) qu'il me reste 50m... Victoire, j'ai fini en courant car pas très douée peut-être mais orgueilleuse certainement. J'ai réalisé un résultat à la hauteur de mes possibilités et des mes espérances (que je n'avais pas placé bien haut, il faut le dire). gagné une canette de soda et une médaille que j'ai remis au comité organisateur ("charity" qu'ils ont dit). Allez, une bonne chose de faite...


* Ce n'est pas la peine de rigoler, mieux vaut commencer petit pour ne pas être dépassé par l'ampleur de la tâche !!!

** et pour ceux que les courses intéressent, metasprint series, il reste encore une épreuve en mai pour vous préparer au marathon de Bintan... En ce qui me concerne, je vais m'économiser pour l'année prochaine... Le corps est une machine, il faut en prendre soin ;-)

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