jeudi 6 décembre 2012

TCK

Nous ne sommes pas des expatriés de longue date, loin s'en faut. Si les adultes peuvent développer certains symptômes classiques associés à cette situation tels que l'addiction à la pédicure et aux grosses lunettes de soleil, la nostalgie du saucisson, une grande incertitude quant au choix des vacances ou la tendinite de la tong, les enfants sont également concernés par ce changement et, en particulier les plus jeunes d'entre eux... Par conséquent, tu sais que tes enfants sont devenus des TCK (Third Culture Kids) quand :
- tu entends ta fille aînée péniblement expliquer à quoi sert une moufle au plus petit et que ce dernier, malgré toute sa bonne volonté, ne voit pas le rapport avec le froid et la neige.
- tel un réflexe pavlovien, Eloi réagit à la phrase  "On part en vacances" par l'affirmation joyeuse "On va prendre l'avion", comprendre = droit illimité à la télé pour regarder des dessins animés en foutant la paix aux parents.
- le petit te réclame de mettre des chaussettes parce que, vraiment, c'est très rigolo par rapport au pied nu dans les Crocs (oui, je sais, honte sur noi, mon fils met des Crocs et j'ose même vous avouer qu'elles sont jaunes...).
- tes enfants ont plus de tampons dans leur passeport que toi lorsque tu avais 20 ans.
- le choix de la compagnie aérienne pour les vacances déclenchent une discussion acharnée sur les mérites comparés des avions et de leurs commodités.
- ils quittent leurs chaussures devant la porte d'entrée de n'importe quelle maison, y compris en France.
-ils se plaignent de devoir porter des chaussures légères pendant 12 mois de l'année et réclament à cor et à cris des baskets fermées, à porter avec des chaussettes.
- ta fille fourre systématiquement dans son sac son pull et celui de son petit frère lorsque l'on part au restaurant.
- ton petit se met à chanter en anglais une chanson qu'il vient d'entendre et dont toi tu n'avais pas saisi les paroles.
- ton fils te demande de lui faire réciter son mandarin et se moque de ton accent lorsque tu prononces les mots du spelling test.
- ta fille ne trouve plus un mot en français et en donne une version approximative en franglish.
- ton petit te réclame du riz à chaque repas et se jette sur la mangue.
- tes enfants demandent à lire les posts de ton blog !

PS: librement inspiré de I was an expat wife, ex-expatriée à Singapour et qui a fait de sa vie d'expat son métier en tant que spécialiste de l'expatriation... Un MBA en chicken rice, also can ?

4 commentaires:

  1. J'ai eu mon premier passeport a 20 ans... c'est pas une blague. Mes enfants ont eu le leur a un mois.

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  2. Ici j'avais 15 ans pour mon premier passeport... il a servi 3 fois je crois :-)

    Tu m'as inspirée... j'ai suivi le mouvement sur mon blog pour développer, mais rien de bien original :-)


    Merci pour le sourire, l'inspiration et bonne journée!

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  3. - Ton fils te réclame un fried rice après seulement 3 jours en Australie,
    - Ton fils (de 4 ans) se met à chanter "Majulah Singapura" à table...

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  4. Oh la la ... ça sonne rigolo comme ça, mais en tant que(ex) TCK (mais si, mais si, j'ai gardé une âme d'enfant !) ... c'est pas toujours si drôle, en fait.
    Moi aussi:
    - j'ai pris l'avion avant de savoir marcher,
    - je ne suis jamais allée dans la ville où je suis née (sauf le jour où je suis née),
    - mes parents m'ont emmené dans "mon pays" quand j'avais 15 ans en me disant "tiens, c'est ton pays". Évidemment, ça n'a pas marché et je suis repartie dès que j'ai pu, après quelques années de malaise...
    - à la question "Where do you come from in France?" ... très très honnêtement, je ne sais pas quoi répondre (alors souvent, je réponds n'importe quoi).
    - d'ailleurs, je ne sais pas trop d'où je viens tout court

    Depuis que j'ai lu ce livre (TCK), j'ai compris tous les questionnements qui m'ont accompagné depuis que j'ai quitté le pays où j'ai passé 9 ans (la plus longue période de ma vie au même endroit, mais non, ce n'est pas "chez moi" non plus). Et je conseille, très sérieusement, à tout parent qui élève ses enfants hors de son "passport country" de les familiariser avec cette idée de "what you see is not what you get" (pour éviter les cruelles désillusions si jamais ils viennent à s'installer "dans leur pays d'origine"). Parce que ça sonne rigolo et exotique comme ça, mais ça peut créer un véritable malaise. Expérience vécue.

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